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Description du Lac Mellah du point de vue de la pêche

Le Lac Mellah est un lac côtier mesurant environ 860 ha, communiquant avec la mer par un chenal non controlé.

L'echange hydraulique est régularisé par les marées, par les mouvements de la mer et par les variations du niveau du lac liées aux précipitations atmosphériques.

Le chenal en communication avec la mer a été artificiellement aménagó, faisant face au cours des années aux graves difficultés dues à l'ensablement progressif, au point que les responsables de la gestion piscicole du lac réalisèrent une deuxième ouverture vers la mer située sous le vent, et choisirent une stratégie de consolidation de la dune formée sur l'ancienne ouverture “naturelle” qui précédemment venait en contact avec la mer seulement après de fortes crues.

Au sein du MEDRAP, est en cours une étude hydrobiologique du lac qui fournira des données scientifiquement correctes et à partir desquelles pourront être extraites des stratégies piscicoles adaptées. Actuellement, à partir de ce qui est qualitativement évaluable et des premières données des hydrobiologistes (Guelorget et Ximenes), on peut affirmer que le Lac Mellah est un lac tendant vers une salinité élevée, avec une trophie élevée, des “eaux vertes”, une distribution périphérique des biocoenoses, une grande zone centrale caractérisée par des boues riches en substance organique et des zones très pauvres en oxygène, dont l'étendue devrait être évaluée périodiquement, qui revêtent certainement une grande importance dans l'équilibre biologique et par conséquent productif du lac.

Par tous ses aspects, le lac semble se trouver dans une phase typique de transition qui nécessite une intervention d'amélioration des échanges hydrauliques avec la mer, dont les dimensions devront être évaluées avec une prudence extrème.

Certaines vérifications empiriques de ce qui précède peuvent être ainsi résumés:

-   Les filets dormants, après un court séjour dens l'eau, apparaissent complètement recouverts de matériel biologique en suspension qui augmente les jours de vent.

-   L'activité de pêche nocturne est pratiquée uniquement dans la ceinture périphérique du lac, au dessus des 4 m de profondeur, parce que les captures sont rares dans la partie centrale et, dans le cas où elles se vérifient, le poisson se détériore facilement; la cause de ce phénomène est certainement le manque d'oxygène dans ces zones centrales (qui d'ailleurs constituent une grande partie de la surface totale).

-   La composition des poissons pêchés met en évidence un bas pourcentage de Sparidés qui, quoique préférant les fonds productifs, ont une capacité réquited' adaptation aux eaux troubles, riches en matière en suspension.

-   La richesse en Mugilidés (avec les 5 espèces eur alines méditerranéennes) et la stabilité productive de ce groupe.

Naturellement pour une première enquête, on doit se contenter de données indicatives; cependant, selon le témoignage du chef de pêche, qui travaille sur le lac depuis 50 ans, la situation n'a pas subi de grandes variations pendant ces années, même pour ce qui concerne la couleur de l'eau et la tendance indiquée par les “filets sales” qui constitue une donnée valable pour une analyse historique des situations.

Il est intéressant de remarquer que la légère baisse de la présence des Sparidés, indiquée par le chef de pêche, peut confirmer le tendance à l'eutrophisation progressive, mais on ne peut oublier l'allure variable et cyclique des productions de Sparidés liée aux multiples facteurs non exclusivement dépendants de l'écologie du complexe système Lac Mellah - mer - eaux de pluies.

En résumé, du point de vue de la pêche et de la production piscicole, la Lac Mellah peut être divisé en trois zones principales:

-   Zone d'influence des échanges hydrauliques avec la mer, caractérisée par de nombreuses présences de Dicentrarchus labrax et de divers Sparidés; cette zone peut être facilement identifiée car le chenal, en communication avec la mer, intéresse une bande apicale du lac même et en caractérise une large zone canalisée. C'est dans cette même zone que les poissons, sous l'effet des courants descendants et ascendants, peuvent bénéficier de conditions “plus marines”.

-   Zone périph1erique, caractérisée par des fonds en grande partie sabloneux, qui occupe toutesles rives du lac, avec des modifications évidentes seulement en proximité des sources d'eau douce.

-   Zone centrale profonde caractérisée par des fonds boueux.

Les deux zones B et C tendent à subir l'influence directe de la zone A, proportionellement à la proximité de celle-ci, et sont principalement caractérisées par la présence de Mugilidés et d'anguilles.

Naturellement, ce tableau doit être interprêté dans une vision très dynamique dans laquelle les phénomènes se superposent selon les variations des paramètres de base de l'environnement.

Un fait certain est que la zone A est une zone de sécurité pour les poissons quand les conditions écologiques des autres zones tendent à se modifier.


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