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Le chenal de communication entre la Lac Mellah et la mer

Le Lac Mellah est en communication avec la mer par un chenal d'environ 900 m de long.

Le chenal présente d'évidents problèmes d'ensablement; c'est pour cela que l'on doit souvent actionner une petite drague.

Le chenal a été perfectionné (cf p.) probablement par un maltais M. Pisanni, qui commença la gestion piscicole du lac à partir des années 1920.

Les dimensions du chenal ont toujours été un grave problème pour le lac, ce même problème se manifeste d'ailleurs dans tous les lacs côtiers.

En effect un chenal trop ouvert comporte des courants trop forts qui rendent difficile l'utilisation de la bordigue, le tout étant encor plus compliqué par un apport trop abondant de Poseidonia morte. On peut supposer que le grand virage du chenal a été laissé pour faciliter la sédimentation des algues. Il est également à signaler que autrefois on avait installé des barrages en filet contre les algues.

Au contraire, un chenal trop fermé tend à s'obstruer trop facilement, ne fait pas bien “respirer” le lac, comporte des montées moins nombreuses d'alevins des espèces marines qui peuplent le lac et ne crée pas de courants de rappel suffisants pour la bordigue.

Actuellement le chenal est dragué par l'Unité Aquacole qui a à nouveauutilisé la drague et qui suit la dynamique hydrogéologique du lac, en disposant de compétences specifiques dans son équipe.

Mais le problème d'un aménagement correct reste ouvert, aussi parce que le dragage pose le problème de l'accumulation du matériel extrait.

Le chenal en proximité du lac s'élargit en une zone marécageuse qui, à l'état actuel, joue un rôle primordial dans le premier accroissement des alevins qui dans le lac ne trouvent pas toujours des zones de ce genre.

Pendent la mission, nous avons effectué des essais de pêche avec des filets “mono-fil” pour évaluer la consistance et la nature du peuplement de poissons dans le chenal.

Le filet mono-fil, 60 × 3.5 m, avec mailles de 33 mm, est restédans l'eau pour 15 mn dans chaque station de pêche (5). Le filet a été placé de facon à diriger les espèces plus mobiles vers les parois du filet même. Ces essais de pêche avaient aussi comme but d'exercer les techniciens de l'Unité Aquacole à utilisation de cet instrument.

Les stations sont situées à partir de la bordigue d'été vers la mer (voir tableau).

L'échantillonage a été arrêté à environ 300 m de la mer à cause du fort courant d'entrée.

De ces essais de pêche sont apparues les considérations suivantes:

-   L'échantillonage a seulement une valeur indicative car la durée de la pêche a été trop courte et certaines espèces, visiblement abondantes comme Dicentrarchus labrax, sont difficilement capturables.

-   La présence de forts prédateurs comme Pomatopus saltator et Dicentrarchus labrax, indique que sur le chenal existe une forte prédation des alevins et des jeunes de 1° année qui remontent.

-   La richesse de Lithognatus mormirus est associée à la présence de nombreuses algues mortes sur la fond et à l'absence d'une entrée dans la bordigue d'été qui leur empêche la montée vers le lac.

-   La présence de mâles de Liza ramada avec sperme fluant, comme ceux présents dans la bordigue, indique que les poissons ont d'autres sorties, peut être dans le barrage. Il est en effet probable que ce sont des poissons qui descendent du lac vers la mer.

Essais de pêche sur le chenal du Lac Mellah

stationespèceno ind.poids total
g
 
1
∼ 800 m
de la mer
Lithognatus mormirus91350
Liza ramada ♂2750
Dicentrarchus labrax1150
 
2
∼ 700 m
de la mer
Lithognatus mormirus244200
Liza remada ♂2600
Sarpa salpa1250
Dicentrarchus labrax1100
 
3
∼ 500 m
de la mer
Potamotus saltator61200
Lithognatus mormirus2450
Dicentrarchus labrax2500
Sparus aurata1175
Diplodus sargus4450
Liza ramada ♂1300
 
4
∼ 400 m
de la mer
Potamotus saltator1250
Oblada melanura1250
Sarpa salpa2450
Liza ramada ♂2650
 
5
∼ 300 m
de la mer
Lithognatus mormirus1175
Sarpa salpa1250

D'autres essais effectués sur le chenal consistent dans la pêche aux alevins, pour vérifier leur montée de la mer. Ont été capturés plusieurs petits groups de Liza saliens. On n a pas pu observer de “formations” de petits Mugil cephalus, mais le vent fort et le ciel nuageux ont empêché une enquête correcte sur les alevins.


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