Je suis monsieur OUATTARA BRAHIMAN, Membre du FSN. Je suis ivoirien, Directeur Général de la société Management Agro Economies & Commerciales en abrégé MAEC, Président intérimaire du Cadre National de Concertation (CNC), Président du Réseau National des Acteurs pour le développement et le renforcement des Résiliences de Sécurité Sociale et Alimentaire (RENAPRESSA) créé en septembre 2013 dont le siège est à Zouan-Hounien à l’Ouest de la Côte d’Ivoire et à 14 km de la Frontière Côte d’Ivoire-Libéria et à environ 50 km frontière avec la Guinée.

[pour en savoir plus sur la MAEC lisez le document ci-joint]

Pour répondre aux questions, je dirai que de manière générale, l’Afrique de l’Ouest est à la fois en proie d’une crise alimentaire et sociale, si l’on n’y prend pas garde. Effectivement, comme le signifient les experts de la banque mondiale, la peur et une psychose se lisent sur les visages des populations rurales. Quant il est dit que le virus d’Ébola provient des animaux forestiers, alors qu’ils sont la ressource protéique la plus accessible et consommé dans le milieu rural. La viande de brousse constitue même de la nourriture de lux en zone urbaine. Par conséquent elle est une source de revenu très rémunératrice. Du coup, les opérateurs de la filière de produits forestiers subissent de manière directe ou indirecte les conséquences de l’épidémie du virus d’Ébola.

REPONSE-QUESTION  1 :

Comme nous le constatons tous, la production et la circulation des produits alimentaires vont connaître des ruptures qui seront à l’origine de pénuries. Déjà, l’on constate dans les villes et villages de l’Ouest une augmentation progressive et à petite échelle des prix des denrées alimentaires.

Il est important de savoir que les zones de Zouan-Hounien et Danané ont toujours connu des difficultés de ravitaillement alimentaire. La production agricole est majoritairement dominée par les cultures de rente. Nous pouvons estimer à 50 % la frange de population active qui mènent des activités commerciales et d’exploitation de mines d’or.

Les populations touchées sont les commerçants, les transporteurs ruraux, les paysans, en particulier la population féminine qui doit fournir de gros efforts pour se procurer des aliments protéiques pour nourrir leur famille quant on sait que le prix du kilogramme de la viande de bœuf n’est pas à la porté de tous et aussi, en Côte d’Ivoire, c’est la Guinée qui ravitaille l’Ouest en bétail. Sans oublier depuis la crise ivoirienne en 2002, les opérateurs économiques n’approvisionnent les populations de l’Ouest que par des produits de la Guinée ou du Libéria.

Cela se constate sur les marchés qui sont envahis à 80 % par des produits en provenance de ces deux pays.

 

REPONSE-QUESTION 2 : 

Effectivement, ce n’est pas le cheptel seulement qui va subir des coups. Il faut aussi compter la pêche artisanale dans les fleuves et rivières à l’Ouest.

Ici, nous avons constaté que l’élevage du poulet de chair ne réussit pas trop, donc l’on peut mettre l’accent sur la promotion de la production de la volaille locale. Il faut développer le commerce de poisson importé sur toutes ses formes. C’est ce que nous sommes en train de faire avec le projet CIADISA. Nous avons identifié des terrains à Zouan-Hounien et à Danané pour la mise en place d’un parc à bétail, en vue d’approvisionner les deux Zones frontalières en  bœuf, mouton et en volaille, à partir du nord de la Côte d’Ivoire, du Mali, Burkina Faso et du Niger. Aussi, 5.000 hectares de bas-fond sont en cours d’identification pour la production de riz dont déjà 800 disponibles et 15.000 hectares pour la production de maïs. Avec le RENAPRESSA, nous sommes à mesure de mobiliser la production de 40.000 hectares de production de maïs.

Dans le cadre des stratégies de prévention et de gestion de crises alimentaires, nous allons mettre en place une plate forme de centrale de réserves et de conservation alimentaire dont des magasins sont en cours d’identification.  La capacité de la centrale est prévue pour une quantité de 500.000 tonnes dans chaque localité. Elle sera approvisionnée par la production locale à 60 %. Le projet assure 40 %, 25 % par les autres productions villageoises et 35 % par les producteurs membres du RENAPRESSA.

Même, dans l’immédiat, il est possible, à travers les activités projet CIADISA d’organiser un ravitaillement des villes et villages sinistrés du Libéria. Le projet a été conçu avec des mécanismes et des dispositifs de production et de commercialisation qui permet de réagir immédiatement en cas de crises alimentaires ou sociales. Il est prévu d’installer au sein de la centrale de réserves et de conservation, des unités moyennes de transformation de manioc, de maïs et de banane.    

REPONSE-QUESTION 3 :

Nous avons la possibilité d’importer du bétail des pays sahéliens, afin de pouvoir ravitailler les populations en viande et le poisson d’Abidjan.

Ici, à Zouan-Hounien, nous suivons bien l’évolution de la situation des deux pays. Nous pouvons en collaboration avec les autorités locales, créer des couloirs commerciaux en travaillant avec des grossistes commerçants alimentaires du Libéria et de la Guinée, en minimisant les risques de contamination.

Mais le risque de contamination est élevé chez les commerçantes qui vendent à la fois la viande de brousse, la viande de porc et la viande congelée, dans les marchés précaires en particulier.

Le risque de contamination va entraîner une baisse de la production avec une augmentation accrue des pertes post récoltes, une difficile circulation des produits, une augmentation anarchique des prix sur les marchés, l’écoulement difficile de certains produits qui va entraîner les avaries des produits, limitation des mouvements des approvisionneurs, une psychose de consommation de la viande, etc.

Il faut mettre en place des comités de vigilances et d’alerte.

 

REPONSE-QUESTION 4

Subitement, entre autres, la politique stratégique d’intégration régionale prend un coup. Nous allons assister à une progression du déséquilibre de développement régional et local et à un gonflement rapide de la population urbaine et à la progression de la pauvreté. 

Nous prévoyons une augmentation des prix alimentaires et des ruptures de stocks qui peuvent à la longue devenir des pénuries. La pénétration sur les marchés de produits prohibés et frelatés, d’où des risques d’intoxication, progression de la cherté de la vie, inondation des marchés par les produits nouveaux, etc.

Il faut déjà mettre en place des dispositifs d’éveil de détection et d’alerte. Aussi, il faut que les états ou les gouvernants et les opérateurs économiques du secteur alimentaire coordonnent leurs actions et mettent en place des plans d’intervention, en identifiant les différentes crises latentes. 

Le secteur privé peut énormément contribuer à éviter ou à réduire les effets d’éventuelles crises alimentaires.

Le projet CIADISA par exemple peut contribuer énormément et efficacement à approvisionner le Liberia et de manière durable. 

 

REPONSE-QUESTION 5 : 

Tous acteurs doivent coopérer et coordonner leurs actions, en vue de constituer des systèmes composés de mécanismes de facilitation à la production et à la diffusion des produits alimentaire en milieu rural et améliorer les systèmes urbains de sécurité alimentaire, pour faciliter l’accès stocks de denrées et à la consommation.

Au niveau actuel d’exécution du projet CIADISA, la société MAEC ne demande qu’un appui logistique en matériel de transport et d’enlèvement, de production et de conditionnement. Aussi, il faut renforcer sont fonds de roulement. Ainsi donc, elle pourra assurer une partie de la demande alimentaire du Libéria en assurant bien sûre la demande locale.

 

REPONSE-QUESTION 6

La Plateforme des Alliances contre la faim et la Malnutrition de l’Afrique de l’Ouest peut prendre des attaches avec les structures ou organisation qui exécutent les projets comme le notre et leur apporter des appuis. Une telle démarche provoquera un sursaut de dynamise et ainsi donc favorisera une implication manifeste et de plus en plus accrue du secteur privé dans la résolution des problèmes de sécurité alimentaires et sociales

A l’atelier/clinique régional de lancement du processus « dialogue inclusif pays» de l’alliance globale pour la résilience –agir-sahel et Afrique de l’ouest, les responsables de la CEDEAO, de l’UEMOA et du CILSS ont promis apporter leurs appuis financiers pour la construction des infrastructures et l’achat de productions pour la constitution des réserves alimentaires.

Pour nous, la plateforme doit nous soutenir en établissant avec nous un partenariat qui nous permettra de prendre en compte dans l’exécution du projet les politiques stratégiques liées aux trois actions dont elle vient de citer. Elle nous adressera un courrier à cet effet avec ampliation aux Ministres ivoiriens de l’Intégration africaine, de l’Agriculture, du Commerce et des ressources animales et halieutiques.

Nous vous informons que ce projet s’exécute dans le cadre du domaine des investissements public-privé (Pacte national d’exécution du PNIA), du Programme Initiative Faim zéro 2025 et du programme de développement et de dynamisation du commerce intra régional de l’Union Fleuve Mano (UFM) et UITC.

La société MAEC avec son organisation en place à l’Ouest peut apporter un grand secours alimentaire au Libéria à travers la plateforme des échanges et du commerce frontalier (PECOF) qu’elle devra installer en Janvier prochain à BANTOUOPLEU, un village situé à 3 kilomètres du fleuve NION qui sépare la Côte d’Ivoire du Libéria.

NB :Nous vous ferons parvenir le document projet après son actualisation

OUATTARA BRAHIMAN

Directeur Général de la société MAEC


(Management Agro Economies & Commerciales)

PCA du RENAPRESSA

(Réseau National des Acteurs Professionnels pour le développement et le renforcement des Résiliences Sociales et Alimentaires)

Président intérimaire du CNC

(Cadre National de Concertation)