English translation below
La résilence aux chocs socioéconomiques est une question temporelle, influencée par des facteurs propres à la personne/communauté exposée. La période de cinq (5) ans est souvent reconnue comme acceptable pour déduire de la résilience ou non à des chocs, et plus loin de la pauvreté chronique d'un individu ou d'une communauté.
La résilience vis-à-vis des chocs socioéconomiques est effectivement une question temporelle. Cette dimension est particulièrement prise en compte dans l’analyse de la dynamique de pauvreté. Les chocs en question peuvent être idiosyncrasiques, affectant certains ménages pris isolement (maladie, décès, …), que communs (ou covariants), affectant un ensemble ou groupe de ménages (sécheresse, inondation, …). La résilience au choc dépend au moins de trois facteurs : le degré d’exposition de la personne/communauté concernée, les ressources disponibles et mobilisables par la personne/communauté concernée et le degré de vulnérabilité de celle-ci. Il s’agit d’une question que j’ai longuement débattue dans ma thèse de doctorat sur la dynamique de pauvreté et la croissance agricole. La littérature indique qu’une période de cinq (5) ans est raisonnable pour déduire si un individu ou une communauté est résilient ou pas. En effet,
i) la période de cinq ans est perçue comme une longue période de temps dans la vie de l’individu dans plusieurs cultures ;
ii) c’est la période de cinq ans qui séparent communément les exercices de collecte de données de panel pour les analyses temporelles ;
iii) les résultats empiriques disponibles indiquent que les personnes qui ont été pauvres (donc non résilient) pendant cinq ans ou plus ont une forte probabilité de demeurer pauvres pour le reste de leur vie.
The resilience to socio-economic shocks is a temporal issue, influenced by factors related to the person/community exposed. The period of five years is often recognized as acceptable to judge resilience (or not) to shocks, and by extension the chronic poverty of an individual or a community.
The resilience against socio-economic shocks is effectively a temporal issue. This dimension is particularly taken into account in the analysis of the dynamics of poverty. The shocks in question can be idiosyncratic, affecting certain households taken in isolation (disease, deaths ...), or general (or broad in effect), which affect a set or group of households (drought, floods ...). The resilience to shock depends on at least three factors: the degree of exposure of the person/community concerned, the availability and mobilization of resources by the concerned person or community and their degree of vulnerability. It is a question that I have debated at length in my doctoral thesis on the dynamic of poverty and agricultural growth. The literature indicates that a period of five (5) years is reasonable to conclude if a person or a community is resilient or not. Indeed,
i) five years is perceived as a long period of time in the life of an individual in many cultures;
ii) five year periods typically break down the data collecting exercises for temporal analyses;
iii) the available empirical results indicate that people who remain poor (therefore not resilient) during five years or more will most probably stay poor for the rest of their lives.
Dr. Emile Houngbo