Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Consultations

Programmes de subventions de contrepartie : une approche efficace pour canaliser les transferts de fonds vers des investissements durables dans l'agrobusiness ?

Les dernières décennies ont été marquées par une hausse substantielle des migrations internationales de travailleurs dans le monde entier. Pour la seule période 2013-2019, cette augmentation a été de 12,7 pour cent, passant de 150 à 169 millions de travailleurs migrants.1 Ce phénomène s'articule autour de plusieurs avantages importants, notamment le vaste mouvement d'envois de fonds des migrants vers leurs communautés d'origine, ainsi que les connaissances et les compétences que les migrants acquièrent à l'étranger et qu'ils rapportent ou transmettent une fois de retour. Avec la reprise de l'économie mondiale et le retour de la circulation transfrontalière des personnes dans le contexte de la pandémie de COVID-19, on s'attend à d'importants flux de transferts de fonds vers les zones rurales. Fait important, ces vastes ressources pourraient être canalisées vers des investissements dans les agro-industries, ce qui contribuerait à stimuler la production alimentaire durable et de qualité et la création d'emplois, et par conséquent, à améliorer les revenus et la nutrition dans les zones rurales.

Dans les faits, cependant, les migrants et les destinataires des transferts de fonds n'ont pas souvent les moyens financiers suffisants ni les capacités techniques et de développement commercial nécessaires à l'investissement productif des transferts de fonds dans l'agriculture. Certains pays ont réfléchi aux moyens de résoudre ce problème ; un exemple des initiatives qui ont été prises dans ce contexte est celui des programmes de subventions de contrepartie.2 Une subvention de contrepartie est un transfert unique et non remboursable aux bénéficiaires du projet qui correspond à une certaine proportion du montant des transferts de fonds utilisés par le bénéficiaire (le migrant) pour un investissement productif. En outre, les programmes de subventions de contrepartie ont permis aux bénéficiaires de recevoir une formation afin de développer les compétences techniques et commerciales dont ils ont besoin pour créer et gérer des agro-industries. Les données disponibles indiquent que les programmes de subventions de contrepartie ont eu un impact positif sur les performances des petites et moyennes entreprises en termes de revenus, de bénéfices et de productivité, ainsi que sur leur capacité à créer des emplois.3

Par l'intermédiaire de sa Division de l'économie agroalimentaire (ESA), la FAO a aidé ses États membres à mettre au point des politiques et des programmes fondés sur des données probantes pour aider les migrants et les rapatriés, ainsi que leurs familles, à investir dans le développement de l'agrobusiness. Ainsi, un projet pilote a été mené au Tadjikistan pour en savoir plus sur l'utilisation d'un programme de subventions de contrepartie à cette fin.4 Cette consultation est organisée pour aider à peaufiner et à améliorer la conception des programmes et des politiques grâce aux perspectives d'un large éventail de parties prenantes sur le potentiel des programmes de subventions de contrepartie pour améliorer durablement les moyens de subsistance et la nutrition en milieu rural par la promotion des investissements dans le secteur agricole. Elle vise également à recueillir des informations sur les programmes de subventions de contrepartie qui ont déjà été mis en œuvre. Tous les commentaires reçus serviront à formuler des recommandations fondées sur des données probantes à l'intention des pays qui souhaiteraient appliquer l'approche des subventions de contrepartie. Nous invitons les participants à répondre aux questions indicatives suivantes :

  1. Pensez-vous que les gouvernements doivent redoubler d'efforts pour promouvoir les investissements des migrants et des rapatriés dans les agro-industries dans les zones rurales où le taux d'émigration de la main-d'œuvre est élevé ? Quel devrait être le rôle des autres parties prenantes (ONG, universités, organisations internationales, donateurs, etc.) dans la promotion de ces investissements ?
  2. Quels sont, à votre avis, les avantages et les inconvénients des programmes de subventions de contrepartie ? Quels sont les éléments à prendre en considération pour leur promotion et leur déploiement ?
  3. Quels autres modèles ou approches recommanderiez-vous pour promouvoir l'investissement des transferts de fonds dans l'agriculture et les agro-industries? Pensez-vous que ces derniers sont préférables aux programmes de subventions de contrepartie, et si oui, pourquoi ?
  4. Connaissez-vous des programmes de subventions de contrepartie qui répondent aux critères d'inclusion décrits ci-dessous et qui ont été mis en œuvre pour canaliser les transferts de fonds vers le développement de l'agrobusiness ? Si la réponse est affirmative, veuillez indiquer le nom et le pays où le programme a été mis en œuvre et les sources d'informations complémentaires, telles que des études, des évaluations à mi-parcours ou d'impact, des liens vers des sites web pertinents, etc.

Critères d'inclusion dans les programmes

  • Il doit s'agir d'un programme de subventions de contrepartie et la contribution du bénéficiaire doit être en espèces. Vous êtes invités à communiquer des exemples de programmes dans lesquels chaque acteur impliqué (c'est-à-dire le bénéficiaire et le donateur) contribue différemment à l'investissement (par exemple 1:1, 2:1, etc.).
  • La population cible doit être constituée de migrants, de rapatriés ou de parents au premier degré du migrant.
  • Le programme de subventions de contrepartie vise à promouvoir les projets de développement rural (principalement l'agriculture, la pêche ou la sylviculture).

L'impact et les causes de la migration sont étroitement liés au cadre d'action stratégique de la FAO. Les résultats de cette consultation serviront à alimenter les modèles de la FAO pour aider les pays à concevoir et à mettre en œuvre de meilleures politiques pour exploiter le potentiel de développement des transferts de fonds dans les zones rurales.

Dans l’attente de vos contributions !

Nous vous remercions d’ores et déjà de votre précieux concours.

Mauricio Rosales, Responsable du renforcement des capacités et Coordonnateur  principal des projets

Division de l’économie agroalimentaire (ESA) de la FAO

[1] OIT. 2021. ILO global estimates on international migrant workers – Results and methodology. Third Edition. Suisse, Genève. www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/---dgreports/---dcomm/---publ/documents/publication/wcms_808935.pdf

[2] On peut citer à titre d'exemple le projet pilote de la FAO « Promouvoir la croissance économique inclusive par des subventions de contrepartie » en République du Tadjikistan. (www.fao.org/in-action/fsn-caucasus-asia/areas-of-work/migration/en/) and the Programme for Attracting Remittances in Economy (PARE 1+1) dans la République de Moldavie (www.odimm.md/en/the-programme-for-attracting-remittances-into-economy)

[3] Kersten, R., Harms, J., Liket, K. et Maas, K. 2017. Small firms, large impact? A systematic review of the SME finance literature. World Development, 97: 330–348.

Piza, C., Cravo, T.A., Taylor, L., Gonzalez, L., Musse, I., Furtado, I., Sierra, A.C. et Abdelnour, A. 2016. The impact of business support services for small and medium enterprises on firm performance in low- and middle-income countries: a systematic review. Campbell Systematic Reviews, 12(1): 167 [en ligne]. Cité le 21 décembre 2021. https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.4073/csr.2016.1

[4] Voir à l’adresse www.fao.org/in-action/fsn-caucasus-asia/areas-of-work/migration/en/

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Dear Sir/Madam,

Q1. Partly yes and partly No. When I say partly yes, it would be good if the government commits to promote the involvement of migrants or returnees in the investment of agri-business where there is strong base of functionality developed agricultural value chains. My argument for partly No is I believe to make investment in any business or agribusiness worthwhile, it needs to invest more on the potential investors’ mindset/entrepreneurial skills. But from my crude observation in Ethiopia indicates that more migrants or returnees prefer to invest on services sector which is usually assumed agri-business return on investment is too long.

Q2. In my observation, matching grant program has both strong and weak points. The strong point is mainly attached to that it enables to access finance, skill and experience sharing/knowledge transfer. Whereas the weak point is that it has bureaucratic and/or long procedures, delay of release of apportioned budget for its purpose.

Q3. Agricultural machinery/tools matching grant. This has a great motivation to attract migrants or returnees for such investment.

Q4. I recalled there was World Bank funded matching grant program in Ethiopia 10 years ago to support export oriented business companies particularly involved in textile sub-sector.

Regards,

--

Shirega Minuye

Luke Metelerkamp

South Africa

Hello Mauricio 

I saw your dispatch on the PAEPARD mailing list and thought I'd reach out. I'm not directly working on a system for channeling remittances, but we are in the process of piloting what we hope to be a scalable system for blending streams of finance into small-holder agriculture - this could easily include remittances too. The idea being to create a transparent platform of agricultural service providers which farmers have credit to procure from. At the moment we are focussing on extension support, business mentorship and soil/sap analysis services across 5 pilot sites in South Africa. But in time this could be expanded to include a range of other services. 

The money in farmers accounts is ring-fenced and can only be spent on registered service providers. Each transaction is full traceable. And farmers' accounts can be topped up by a range of different actors - including international family members. 

Let me know if you'd be interested in chatting. 

All the best, 

--

Dr Luke Metelerkamp

Post Doctoral Researcher, Environmental Learning Research Centre, Rhodes University 

Research Associate, Centre For Sustainability Transitions, Stellenbosch University