Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

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Ces sept jours de discussion en ligne révèlent déjà des éléments intéressants soulevés par les participants. On note par exemple que l’augmentation des prix des produits agricoles est parfois due au non respect du principe de la libre circulation des biens et des personnes dans la région CEDEAO, notamment entre le Sénégal et la Gambie. A cela s’ajoute aussi le manque de dispositifs efficaces de manutention/conservation des produits et de transformation agroindustrielle pour fabriquer des produits dérivés à partir de produits agricoles qui pullulent dans certains pays (mangue, poisson, tomate, manioc, pomme de terre, oignon, …) en vue de la satisfaction des besoins importants de la région. C’est ainsi que les produits dérivés, tels que l’amidon et la pâte de tomate, sont importés vers le Nigeria par exemple.

Le problème des tracasseries routières occupe aussi une place non négligeable dans le blocage des échanges intra-régionaux en Afrique de l’Ouest. Le problème a lieu même à l’intérieur du même pays, le cas du Sénégal. L’organisation de la Foire Internationale de l'Agriculture et des Ressources Animales (FIARA) rencontre des difficultés à cause des tracasseries auxquelles les populations sont soumises sur l’axe Bamako-Dakar. Il se révèle que la papaye peut être exportée du Bénin vers la Guinée.

Il y a donc nombre de produits agricoles qui sont mal distribués en Afrique de l’Ouest, tant entre pays qu’à l’intérieur d’un même pays. Aussi, se dégage-t-il des aspects que nous devrons mieux éclairer.

  1. Lesquelles des de tracasseries subies par les acteurs commerciaux les empêchent concrètement d’échanger dans la région : taxation douanière, l’escroquerie, la corruption, le rançonnement, l’insécurité ?
  2. L’état physique des voies de communication n’est-il pas aussi un obstacle à la fluidité des échanges dans la région ? N’est-il pas plus aisé aujourd’hui d’exporter des produits agricoles du Ghana vers les USA ou l’Europe, que de le faire vers le Nigeria ou le Mali ? La diversité des voies de communication qui devrait servir la région est-elle efficacement exploitée ? Le niveau des échanges s’améliorerait-il significativement si en plus des voies terrestres routières qui se présentent souvent dans des états dégradés, sont aménagées et exploitées des voies fluviales, aériennes, maritimes et ferroviaires ? 
  3. L’inexistence d’une monnaie unique dans l’espace CEDEAO, à l’image de l’euro, est-elle aussi à accuser ?

Emile N. HOUNGBO

These last seven days of online discussion already bring out some interesting issues raised by the participants. One can see for example that the increase in prices of agricultural products is due in some cases to the lack of respect for the principle of free movement of goods and people in the ECOWAS region, especially between Senegal and Gambia. To that is added the lack of effective means of storage and handling of products and of agro-industrial transformation facilities to make products derived from agricultural crops which are overabundant in some countries (mangoes, fish, tomatoes, cassava, potatoes, onions …) in order to satisfy the severe shortages elsewhere in the region. So some derived products, such as starch and tomato paste, are imported by Nigeria for example.

The road hassle problem also plays a not inconsiderable part in the barriers to intra-regional exchanges in West Africa. The problem has occurred even inside the same country, which is the case for Senegal. The organization of the Foire Internationale de l'Agriculture et des Ressources Animales (FIARA) [International Fair for Agriculture and Animal Resources] encounters problems due to the hassling to which people are subject on the Bamako-Dakar axis. It appears that papaya can be exported from Benin to Guinea.

There is accordingly a number of agricultural products which are badly distributed in West Africa, both between countries and within the same country. That is why some aspects should be explained with more details. 

  1. Which of the hassles suffered by commercial operators prevents them absolutely from trading in the region: custom charges, fraud, corruption, extortion, insecurity?
  2. Is the physical condition of the transport systems not also an obstacle to the flow of trade in the region? Is it not easier at present to export agricultural products from Ghana to the USA or Europe rather than to Nigeria or Mali? Is the range of transport links which should serve the region efficiently exploited? Would the level of trade  be significantly improved if,  in addition to the road networks, which are often in a deteriorated condition, communications by riverine, air, sea and rail facilities were improved and exploited ?
  3. Is the lack of a common currency unique to the ECOWAS area, such as the Euro in Europe, also to blame?

Emile N. HOUNGBO