Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

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Protection sociale pour renforcer la résilience des populations tributaires de la forêt

Dans le cadre des préparatifs de l’événement parallèle sur le thème « Protection sociale pour renforcer la résilience des populations tributaires des la forêt » qui se déroulera durant le 14e Congrès forestier mondial (CFM) à Durban, en Afrique du Sud, du 7 au 11 septembre 2015, la FAO lance une discussion en ligne pour réunir les opinions et les expériences relatives aux interconnexions entre la protection sociale et la foresterie.

Les populations tributaires de la forêt vivent souvent dans des zones pauvres et éloignées où les opportunités de moyens d'existence sont rares. Pour assurer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle, elles dépendent fortement des arbres des forêts qui les entourent. Les principaux défis auxquels ces populations sont confrontées sont la pauvreté, la vulnérabilité, la marginalisation et l'exclusion sociale. Les ménages ruraux pauvres se heurtent à divers obstacles comme l'accès réduit aux ressources, la faible productivité agricole et des marchés dysfonctionnels qui limitent leurs capacités de faire face aux risques et chocs économiques et naturels menaçant leurs moyens d'existence. Dans ce contexte, les forêts ont souvent fait office de filet de sécurité pour affronter les crises, ce qui peut conduire à une gestion insoutenable des ressources forestières.

Quel est le rôle de la protection sociale dans la promotion et protection des moyens d'existence des populations tributaires de la forêt ?

Les données empiriques indiquent que la protection sociale peut jouer trois grands rôles dans le soutien des populations tributaires de la forêt. En premier, assurer aux populations pauvres tributaires des arbres et des forêts un accès à la protection sociale peut renforcer leur résilience et leur permettre de mieux gérer les risques économiques et sociaux et les menaces environnementales. En deuxième lieu, une aide directe au revenu rendue possible par la protection sociale peut contribuer à mitiger l'extrême pauvreté, venir à bout de l'insécurité alimentaire et accroître la productivité en stimulant l'économie locale. Finalement, les dispositifs de protection sociale peuvent également être utilisés pour favoriser directement l'adoption de pratiques durables en matière de gestion des forêts.

La relation réciproque qui existe entre la protection sociale et la foresterie doit être analysée de plus près afin d'apporter des informations et des preuves utiles aux politiques et aux programmes visant à la protection et à la promotion des moyens d'existence basés sur les forêts. Les forêts jouent un rôle majeur dans les moyens d'existence et la sécurité alimentaire des populations tributaires de la forêt, car elles fournissent à celles-ci la nourriture, l'énergie et les revenus qui les aident à gérer les risques et à réduire les vulnérabilités; elles ont donc une fonction de protection sociale. Par ailleurs, les interventions de protection sociale peuvent réduire la pauvreté et à accroître la résilience des populations tributaires de la forêt et, dans le même temps, encourager la gestion durable des forêts et des ressources naturelles.

Les objectifs de cette discussion en ligne qui a pour objet de contribuer à la préparation d'un rapport qui sera présenté à l'événement parallèle sont les suivants :

  • Mieux appréhender les synergies et les conflits potentiels entre la protection sociale et la foresterie ;
  • Définir les principaux instruments de protection sociale susceptibles de promouvoir le développement durable de la foresterie ;
  • Échanger des connaissances et des expériences sur la meilleure façon de coordonner et d'harmoniser les politiques relatives à la protection sociale et à la foresterie.

Nous vous invitons à nous faire part de vos opinions et vos expériences dans ce domaine. Vous pouvez baser vos commentaires sur les questions suivantes:

  1. Quels sont les impacts des politiques et des programmes forestiers sur les risques et la vulnérabilité ?
  2. Quelles sont les principales sources de vulnérabilité des populations tributaires de la forêt ? Quelles sont les limitations des politiques et des programmes de gestion des forêts vis-à-vis de ces populations et quel serait le meilleur moyen de surmonter ces contraintes moyennant l'octroi de la protection sociale?
  3. Quels sont les pays qui se sont dotés d'instruments et de programmes de protection sociale:

    - ciblés sur les populations tributaires de la forêt ?

    - appliqués dans le but de promouvoir une foresterie durable parmi les populations pauvres ?

    - intégrés à des programmes de gestion durable des forêts ?
  4. Quels sont les principaux facteurs qui pèsent sur la création de synergies ou de conflits entre la protection sociale et la foresterie ? Quelles sont les complémentarités susceptibles d’être utilisées pour optimiser les effets de la protection sociale sur la gestion des forêts ?
  5. Quels sont les aspects de l'agenda mondial sur le changement climatique qui pourraient donner lieu à des opportunités d'harmonisation entre les politiques de protection sociale et de gestion forestière durable ? Quels sont les mécanismes essentiels pour favoriser la coordination et la cohérence entre les politiques de protection sociale et de foresterie ?

Merci d'avance de votre intérêt et de votre soutien, ainsi que du temps que vous allez consacrer à cette discussion.

Nous espérons des échanges de vues intéressants et animés.

NyashaTirivayi

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Dear Santosh

Thank you for your contribution. I acknowledge receipt of the document. You have raised interesting issues about the forestry context in India.  Next week we will try and focus on the role of social protection instruments. Among the discussion documents on the top right corner of this webpage is a background document that introduces and defines social protection and the key instruments ( e.g. cash transfers, food assistance, school feeding, subsidies, public works etc). 

Next week, could you provide any further examples of whether social protection instruments in India like the  National Rural Employment Guarantee Act are in any way promoting sustainable forestry or affecting forest dependent people in India?

 

Moises David Rojas

Inspector MIC
Dominican Republic

Protección social para crear resiliencia en la población dependiente de los bosques

Los bosques representan el 25% del territorio nacional y proporciona los bienes y servicios de apoyo a la producción agropecuaria pues contribuyen a la regulación de los caudales fluviales y minimizan los riesgos con la escases de agua.

Un análisis de la legislación forestal hasta el año 2000, permite afirmar que el Estado Dominicano ha orientado su política básicamente a la protección y control del recurso. En efecto, el servicio forestal de la RD, conducido mayormente por militares desde 1967 hasta agosto del 2000, aplicó unas políticas extremadamente rigurosas con un predominio de mecanismos represivos pocos eficaces. Estas políticas de protección forestal estricta, intensificaron la restricción del uso de los recursos forestales a los propietarios de tierras forestales y habitantes locales, matizando un período de enemistad del hombre con el árbol y actuaron como impedimento del MFS, constituyéndose en incentivo para sustituir los bosques por otros usos no sostenibles, pero legalmente posibles.

Recientemente el Ministro de medio Ambiente declaro que el Estado Dominicano convertido los programas de reforestación y protección forestal en política del Estado, manteniendo la inversión en el sector de manera continua durante las últimas cuatro décadas… En el 2001 se elaboró un perfil ambiental del país, que produjo un diagnóstico general de asuntos medioambientales críticos e identificó acciones estratégicas prioritarias.

En el 2002 se culminó la ejecución del Proyecto de Políticas Nacionales de Medio Ambiente, financiación y la asistencia administrativa de instituciones internacionales, que permitió la identificación de los problemas ambientales prioritarios y propuestas de soluciones a dichos problemas. En el 2004, se estableció los “lineamientos de política forestal” como marco orientador para integrar los esfuerzos institucionales, del sector privado y de la sociedad en general. Esta política forestal pretende contribuir en la búsqueda de soluciones sostenibles, de manera que pueda establecerse un verdadero compromiso nacional de reactivar el sector forestal. En dicho documento se plantea una estrategia constituida por ocho elementos fundamentales en los cuales se basa el cumplimiento de la política forestal: Ordenamiento de las tierras forestales, adecuación del marco legal e institucional, desarrollo de instrumentos eficaces para el financiamiento e incentivos, fomento al manejo sostenible de bosques, adecuado control y fiscalización, educación, capacitación y divulgación, promoción de la competitividad del sector y la coordinación Interinstitucional.

Todo esto esfuerzo así como el plan nacional de desarrollo forestal ha ordenado y conservado, un desarrollo sostenible de los bosques. En este mismo tenor, reconocen que los bosques y la silvicultura pueden contribuir a los ODM de reducir la pobreza y la inseguridad alimentaria y eliminar la pobreza constituye un objectivo humano y social. El gobierno central en su afán de reducir la pobreza establece programas sociales para poner en práctica la Lucha contra la pobreza en especial la pobreza rural. Todo esto se queda solamente en la hoja de papel donde se escribe, si vamos a la realidad en esta política de preservación de los bosque no se toma en cuenta a los verdaderos ejecutores y los que conviven y viven diariamente en el bosque al agricultor.

Al agricultor especialmente al pequeño y mediano en ninguno de lo programa de reforestación y preservación de los bosque se han tomado en cuenta ni siquiera para sembrar un albor no se diga para establecer un programa de desarrollo sostenible de política sociales que redunden en beneficios para los anémicamente agricultores.

Un verdadero programa de desarrollo de política social, toma en cuenta a las practicas que aglutinan a los pequeños y medianos productores los cuales tienen la oportunidad de cosechar en sus tierras rubros como; café, cebolla, plátano, quineo, limones, banano, entre otros productos agropecuarios.

Donde La practica se reúna constantemente con sus miembros y que se tomen las decisiones por conjunto. Que en la misma estén representados todos sus miembros no importando si son analfabetos o profesionales, si son mujeres u hombres, donde todos tengan los mismos derechos y los mismos beneficios.

Estos productores al estar desamparados por las PS, y al estar sin recursos económicos y vulnerable antes las condiciones climáticas fuertes, como la sequia, los ciclones, las inundaciones, los deslizamientos de tierra, así como la pérdida de la cosecha por la invasión de una plaga, la enfermedad o pérdida de un familiar, entre otros riesgos, encuentra en la practica que puede abordar y enfrentar situaciones de riesgos como lo anterior expresado, que si no existiera esta practica los productores no serian capaces de enfrentar estas circunstancia adversa.

Los desastres naturales constituyen un serio obstáculo para el desarrollo humano, la reducción de la pobreza extrema y el cumplimiento de los ODM. Los bosques pueden ayudar a reducir la vulnerabilidad de los productores agrícolas a los desastres naturales. Con política efectiva de gestión de los bosques dentro del ámbito de las practicas  demanda un gran esfuerzo de coordinación funcional entre las entidades, primero del sector público y segundo de las asociaciones agrícolas.

Muchas Gracias.

Moises David Rojas

Inspector MIC

Punto Focal FAO

Santo Domingo, R. D.

Santosh Kumar Mishra

Population Education Resource Centre (PERC)
India

Subject: Contribution to Online Discussion: Social protection for building resilience of forest dependent people

Dear Nyasha Tirivayi,

Warm greetings from the S. N. D. T. Women’s University (SNDTWU), Mumbai, India

I am sending herewith (as email attachment) my contribution to online discussion on “Social protection for building resilience of forest dependent people”. I hope you will find it interesting. Kindly acknowledge its receipt. With best regards

Dr. Santosh Kumar Mishra (Ph. D.),

Technical Assistant,

Population Education Resource Centre (PERC),

Department of Continuing and Adult Education and Extension Work,

S. N. D. T. Women's University,

Patkar Hall Building, First Floor,

Room. No.: 03, 01, Nathibai Thackersey Road,

Mumbai - 400020, Maharashtra, India.

 

Driss Ezzine De Blas

CIrad
France

Dear Forum moderators,

In the South of the Yuacatan state, in Mexico, I have witnessed that, since forests and cattle act as bank savings for forest and agricultural populations, in need of severe health care, they tend to sell their plot of forests to more capitalized cattle ranchers.

Therefore, in the lack of a healthcare and social protection system, health problems indirectly provoke deforestation, when farmers are obliged to sell plots of forests in order to be able to carry with hospitalization costs.

I hope this experience can be useful,

Best wishes,

Driss

Protection sociale pour renforcer la résilience des populations tributaires de la forêt

Les forêts constituent des écosystèmes naturels dont l’importance va grandissante, surtout avec de la prise de conscience planétaire des questions environnementales à partir Conférence des Nations Unies sur l’Environnement Humain tenue à Stockholm (Suède) en 1972. Cette prise de conscience a été renforcée à Rio de Janeiro (Brésil) en 1992 lors du Sommet de la Terre qui a consacré dans les discours politiques et scientifiques le concept de durabilité. Les forêts jouent pour l’humanité des fonctions de production (bois, produits forestiers non ligneux, plantes médicinales, ...), de protection (soutien aux relations trophiques, habitat des prédateurs naturels, épuration de l’air, . ..) et de régulation (pluie, purification des eaux, climat, photosynthèse, …). Elles servent aussi de laboratoire naturel pour les activités pédagogiques, de lieux de distraction et de tourisme. Les forêts sont aussi convoitées souvent dans les milieux où les terres se raréfient pour plusieurs raisons :

- L’accroissement de la population et la forte urbanisation qui imposent la recherche de plus d’espaces pour des habitations;

- La dégradation des terres agricoles qui poussent à l’installation progressive des cultures dans les forêts.

Pour tout cela, les forêts occupent une place de choix dans les questions de développement durable prônées depuis la Conférence de Rio citée ci-dessus. Du coup, la dégradation des forêts n’est pas seulement le fait des populations pauvres, mais aussi le fait des administrations locales qui n’hésitent à pas à étendre les lotissements dans les forêts ou à déblayer des espaces pour des infrastructures communautaires (terrains de sport, écoles, …). Il va sans dire que les forêts sont d’une importante utilité pour toutes les couches de la population et même pour les administrations. Seulement, les populations pauvres restent les plus dépendantes des forêts du fait qu’elles n’ont pas d’autres alternatives. De façon générale, lorsque l’homme a des difficultés de survie, il s’attaque aux ressources naturelles qui sont supposées n’être la propriété de personne. Etant des biens communs, les forêts sont soumises à la théorie de « la tragédie des biens communs » développée par Hardin (1968). Comme elles ne sont pas la propriété de quelqu’un, les populations qui en dépendent, les populations pauvres notamment, ont tendance à les surexploiter, conduisant ainsi à des problèmes écologiques graves.

Au regard de tout ce qui précède, on se demande si la question est de promouvoir une foresterie durable parmi les populations pauvres ? S’agit-il de renforcer les moyens d’existence des pauvres pour leur permettre de laisser la forêt se développer ?

La réponse est à notre avis non. Il s’agit plutôt de rechercher comment les populations peuvent se servir des forêts sans les dégrader. Il s’agit de déterminer comment sortir ces populations pauvres de la pauvreté, si possible même à partir des potentialités des forêts. Car, les nombreuses expériences faites à ce jour en termes de protection intégrale des forêts ont échoué. Même les forêts classées sont attaquées par les populations. C’est le cas des forêts classées de Kilir (Commune de Djougou, nord Bénin) et d’Abomey (Commune d’Abomey, centre Bénin). Celles-ci ont perdu des années 1950 à ce jour respectivement 75 % et 43 % de leurs superficies de départ. Il y en a même qui ont disparu complètement. D’une superficie de 200 ha au départ, la forêt communautaire Gbévozoun (Commune de Bonou, sud Bénin) ne couvre actuellement qu’une superficie d’environ 162 ha, avec environ 120 ha affectés aux activités agricoles et 42 ha représentant encore la véritable forêt boisée.

Il se dégage que pour sauvegarder les forêts, les mesures d’exploitation durable des forêts soient privilégiées. La solution ne serait pas de chercher des solutions ailleurs pour renforcer les populations afin de préserver les forêts. La protection intégrale n’a souvent pas de chance de réussir. Pourquoi ne pas délimiter à chaque fois des espaces périphériques où se pratiqueraient des modèles d’agriculture écologique, sans intrant chimique de synthèse, tels que l’agroforesterie ? Des mesures pourraient être prises pour que l’agroforesterie et l’agriculture de conservation s’appliquent à ces espaces. L’agroécologie doit être la règle autour des forêts. On pourrait aussi ajouter des activités écologiquement soutenables comme l’apiculture, l’écotourisme, l’aménagement d’espaces botaniques. Dans tous les cas, la solution idéale sera de chercher comment organiser ces populations et les faire vivre des forêts, mais sans les dégrader. Car, généralement, la pauvreté, et surtout la pauvreté chronique des populations, est le fait de dispositions structurelles macroéconomiques qui empêchent celles-ci de saisir des opportunités économiques. Elles subissent l’exclusion sociale due au système en place, au point des solutions de proximité et réalistes sont préférables.  

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Dr Emile N. HOUNGBO

Agroéconomiste & Spécialiste du Développement Durable

Université d’Agriculture de Kétou

05 BP 774 Cotonou (République du Bénin)

Tél. (229) 67763722

Email : [email protected]