Global Forum on Food Security and Nutrition (FSN Forum)

>> English translation below <<

La sécurité alimentaire est au cœur du développement. C’est elle qui permet de forger les ressources humaines dont la capacité conditionne la croissance économique et le développement. Toute nation a besoin d’hommes et de femmes en bonne santé physique et mentale pour conduire le développement. La sécurité alimentaire est dès lors primordiale du fait que l’alimentation constitue le premier besoin humain. Si la pauvreté est à la fois alimentaire et non alimentaire, liée aussi aux conditions de base (dispositif de soins de santé primaires, d’éducation, …), la misère est quant à elle essentiellement alimentaire. Or, la misère ne fait pas bon ménage avec la capacité à réfléchir et à produire, la liberté et l’assiduité au travail. Elle ne peut donc pas permettre le développement. Lorsque les gens ont faim, la révolte, les émeutes et les conflits ouverts apparaissent comme les moyens de réaction pour éviter que l’émigration ou la mort ne s’imposent à elles. Il existe donc une relation évidente entre la sécurité alimentaire et la paix. La paix est tributaire de la sécurité alimentaire.

Aussi, est-il donné de constater que l’insécurité alimentaire est une menace pour la paix. D’abord dans le pays d’origine où elle existe, puis dans les pays destinataires de ceux qui réussissent à migrer. L’insécurité alimentaire comporte donc des corollaires négatifs qui demandent que la sécurité alimentaire généralisée soit la préoccupation de tous. Ces corollaires sont les conflits et les émeutes. Or, les conflits sont préjudiciables pour la sécurité alimentaire  du fait des destructions de biens (champs, écoles, bétails, ..) qui s’ensuivent. Les émeutes et les conflits étant souvent une porte ouverte au non-droit, ils sont porteurs de l’incivisme et donc de la dégradation des ressources existantes, y compris en premier les champs et les cultures qu’ils portent. Les conflits et émeutes sont une source de démotivation et d’abandon des actes à poser pour faire prospérer l’économie et le bien-être général des peuples. En définitive, on pourrait dire que « la sécurité alimentaire conditionne la paix et la sécurité générale dans les sociétés » et que « les conflits et l’insécurité en général génèrent l’insécurité alimentaire ».

Venons-en à une analyse genre sensible de la situation, des concepts de la sécurité alimentaire,  de conflit, d’émeute et d’insécurité alimentaire. En effet, si l’on comprend que les conflits, notamment les conflits armés, agissent plus sur les femmes qui subissent les viols et dégradent l’état de santé des enfants qu’elles sont obligées de porter et d’allaiter au cours de leurs déplacements, on voit bien la nécessité de procéder à une analyse discriminante genre. Les femmes sont plus vulnérables aux conflits que les hommes, du fait de leurs responsabilités dans la prospérité du ménage. Dans le même temps, les femmes ont un rôle suffisamment important dans la réalisation de la sécurité alimentaire, non seulement par leurs contributions aux activités champêtres d’appui aux hommes, mais aussi au regard de leur prépondérance dans les petites exploitations familiales. En Afrique notamment, les productions des femmes sont généralement plus orientées vers les cultures vivrières que celles des hommes. Les proportions de terres affectées aux cultures vivrières par les femmes sont souvent plus élevées que celles des hommes. Les conflits, et donc l’insécurité alimentaire, ont donc des impacts plus forts sur les femmes que sur les hommes.

En définitive, dès que la sécurité alimentaire de la femme est menacée, celle des enfants et de tout le ménage l’est aussi. Car, les enfants ne peuvent plus bénéficier d’une bonne santé physique et d’un bon apport nutritionnel, tout comme les activités champêtres et de ménage (cuisine, entretien et éducation des enfants, …) ne peuvent plus être efficacement accomplies. La sécurité alimentaire de la femme détermine donc la cohésion et la prospérité du ménage. La reconstruction de la paix post-conflit doit donc passer par le rétablissement de la sécurité alimentaire au niveau des femmes.

Food security is at the heart of development. This is what enables human resources to be created whose abilities determine economic growth and development. Every nation needs men and women in good physical and mental health to drive development. Food security is therefore essential as food is the first of human needs.  If poverty is both related and not related to food, being linked also to basic living conditions (primary health care, education ...), absolute destitution on the other hand is essentially food related. But destitution is a poor partner for an ability to plan and to produce, for free choice and hard work. It therefore stands in the way of development. When people are hungry, revolts, riots and open conflicts occur as reactions to avoid that emigration or death are forced upon them. Thus, there is a clear connection between food security and peace. Peace is subject to food security.

 In the same way, it is recognized that food insecurity is a threat to peace. Firstly in the countries where there is food insecurity and then in the countries which are the destinations of those who make a successful migration. Food insecurity involves therefore adverse side-effects which require that generalized food security should be everyone´s concern. These side-effects are conflict and riots. Furthermore, conflict is damaging for food security due to the destruction of property (fields, schools, livestock ...) that follows. Uprising and conflict, often being an open door to unlawfulness, bringing anti-civic behavior and therefore degradation of existing resources, including first of all  fields and their crops. Conflict and riots are sources of demotivation and the giving up of those actions needed to make the economy and the general well-being of people prosper. Without any doubt, it could be said that: food security is a condition for peace and general security in society, and that: conflicts and insecurity, in general, cause food insecurity.

Let us come to a gender based analysis sensitive to the situation, to concepts of food security, conflict, uprising and food insecurity. Indeed, if we understand that conflicts, particularly armed conflicts, impact more on women, who suffer rape, and harm the health of those children whom they are forced to carry and suckle during these upheavals, we can see clearly the need to procede to a gender differentiating analysis. Women are more vulnerable to conflict than men, because of their responsibility for the wellbeing of the household. At the same time, women have a sufficiently important role in the fulfilment of food security, not only by their contribution to farming activities in support of men, but also in view of their preponderance in the small family farms. In particular in Africa, production by women is generally more oriented to food crops than that of men. The proportion of land dedicated to food crops by women is often greater than that of men. Conflict, and therefore food insecurity, has hence more impact on women than on men.

Ultimately, once food security for women is threatened, it is also threatened for children and the whole household. Thus, the children can no longer benefit from good physical health and good nutrition, just as farming and household activities (cooking, upkeep and bringing up children ...) cannot be carried out efficiently. Food security for women therefore determines the cohesion and wellbeing of the household. The rebuilding of peace post conflict must start with the re-establishment of food security for women.