English translation below
Quels sont les points d'entrée potentiels qui permettraient aux gouvernements de relever les défis et de favoriser le développement de l'agriculture numérique?
La question est complexe. Mais le développement de l’agriculture numérique nécessite la mise en place graduelle d’un vaste écosystème d’innovation sur la base d’acteurs (aspects gouvernance et compétences, capacité, formation), de techniques et de technologies agricoles ou numériques (Capteurs, Equipements agricoles et non agricoles porteurs de ces capteurs, Smartphones et autres matériels communicants intégrateurs de capteurs et services), d’infrastructures (Réseaux et Infrastructures de communication pour échanger des données, communiquer, Internet), la conception de Services informationnels et de plateformes «d’intelligence agronomique et économique », basés sur des données et modèles – des algorithmes pour l’aide à la décision (rôle important de la recherche) dans la production et la commercialisation, et mettant en relation des Acteurs, Organisations (associations de producteurs), intégrant le numérique dans leurs Stratégies et Politiques d’entreprise et d’action collective ou individuelle. Cet écosystème est plus facile à mettre en place dans un environnement favorable quand il existe un Modèle sociétal, un Environnement sectoriel et un Contexte politique et économique de « l’économie numérique ». C’est donc bien le système d’innovation dans son ensemble qui doit être réfléchi, dont les différentes composantes sont plus ou moins solides dans certains pays et contextes.
Les centres de compétences sont particulièrement utiles au développement de ce système d’innovation (centres de recherche qui travaillent sur le domaine de l’agriculture numérique) pour des travaux de recherche en interdisciplinarité, mêlant sciences du numérique et sciences agronomiques ou sociales. Ce niveau de collaboration entre ces domaines disciplinaires n’est pas encore en place partout, voir par exemple en France https://www.hdigitag.fr/fr/.
Au-delà de ces aspects génériques se greffent des difficultés propres aux pays en développement, comme la fracture numérique, mais aussi la fracture juridique (manque de cadre légale déontologique et éthique sur l’usage des données) qui remet en cause la confiance et la vision sur les bénéficiaires réels de telles méthodes.
Comment la création du Conseil numérique peut-elle contribuer à lever les nombreux obstacles à l'adoption de ces technologies??
L’inclusivité et la diversité des acteurs me semble être le facteur le plus important car garant de la diversité des points de vue dans le respect de l’éthique et d’une utilité avérée de la mise en place de solutions numériques (engagement dans les ODD notamment) .
Pensez-vous que les rôles assignés au Conseil numérique sont appropriés pour faire face aux défis des systèmes alimentaires décrits ci-dessus?
Le schéma proposé semble adapté, mais le pôle de connaissance doit mieux intégrer les sciences sociales car les questions de co design, de transition et d’adoption sont étudiés par ces disciplines.
Quelle structure de gouvernance convient-il mettre en place pour que le Conseil puisse remplir sa mission??
La mise en place d’une alliance globale et de collèges thématiques (dont un collège de la recherche et de l’innovation) avec des groupes de travail opérationnels devant livrer des livrables clairs paraitrait adaptée
What are the potential entry points for government to address challenges and foster the development of digital agriculture?
This is a complex issue. However, the development of digital agriculture requires the gradual implementation of a broad ecosystem of innovation based on stakeholders (governance and skills, capacity, training), agricultural or digital techniques and technologies (sensors, agricultural and non-agricultural equipment carrying these sensors, smartphones and other smart devices integrating sensors and services), infrastructures (networks and communication infrastructures for data exchange, communication, Internet), the design of information services and "agronomic and economic intelligence" platforms, based on data and models, algorithms for decision support (important role of research) in production and marketing, and linking Actors, Organisations (producer associations), by incorporating digital technology into their corporate strategies and policies and collective or individual action. Such ecosystem is easiest to implement in an enabling environment provided there is a Societal Model, a Sectoral Environment and a Political and Economic Context of the "digital economy". Therefore, what needs to be considered is the innovation system as a whole, the different components of which are more or less solid in certain countries and contexts.
Centres of excellence are particularly useful for the development of this innovation system (research centres working in the field of digital agriculture) for interdisciplinary research work, combining digital sciences and agronomic or social sciences. Such a level of collaboration between these disciplinary fields is not yet universally in place, see for example in France https://www.hdigitag.fr/fr/.
In addition to these generic aspects, there are also challenges specific to developing countries, such as the digital divide, but also the legal divide (lack of a legal, ethical and deontological legal framework for data use), which undermines confidence and vision about the real beneficiaries of such methods.
How can the establishment of the Digital Council address the numerous barriers to adoption of these technologies?
I believe that the most important factors are the inclusiveness and diversity of stakeholders since they ensure the diversity of points of view in accordance with ethical principles and because of their proven usefulness of the implementation of digital solutions (including commitment to the SDGs).
Do you think that the roles identified for the Digital Council are suitable for facing the agrifood systems challenges outlined above?
The proposed scheme seems appropriate, although the knowledge cluster must more effectively integrate the social sciences as these disciplines are studying issues of co-design, transition and adoption.
What governance structure should be in place in order for the Council to serve its purpose?
The establishment of a global alliance and thematic colleges (including a research and innovation college) with operational working groups that should provide clear deliverables would seem appropriate.
Sr. Pascal Bonnet