Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Ibrahimou Hamidou

Cameroon

                CONTRIBUTION

                 Le sujet sur la sécurité alimentaire et la nutrition est d'une actualité brulante et d'une importance capitale surtout dans le cas africain. Le climat change et impacte directement  les ressources forestières, qui subséquemment influe sur la sécurité alimentaire et la nutrition en l'occurrence des populations autochtones des forêts.

                 L’approche de la foresterie durable au service de la SAN tel qu’aborder par le panel des experts pour le compte de la version V0 du rapport est satisfaisante et couvre un éventail important des inquiétudes liées à la sécurité alimentaire et à la nutrition en forêts. Cependant, Les zones tropicales en Afrique connaissent une baisse de leur rendement agricole du fait des aléas climatiques ou des activités anthropiques. Ainsi, pour apporter notre pierre à l’édifice, nous aborderons le cas des acteurs locaux qui peuvent servir de relai à l’administration publique : il s’agit des autorités traditionnelles.  Ces autorités étant proches des agriculteurs sont utiles dans la compréhension et la pratique de l’agroforesterie afin de pouvoir capitaliser le rendement de cette activité.

                 Dans le cas du Cameroun, le décret de 1977 et la loi constitutionnelle de 1996 ont institué les chefferies traditionnelles comme un échelon au sein de l’organisation administrative. A l’époque, les puissances coloniales française et anglaise se sont presque toujours appuyées sur les chefs traditionnels comme des auxiliaires administratifs à titre provisoire afin de maitriser l’ensemble du territoire national. L’agroforesterie au Cameroun se pratique dans une zone souvent très enclavée et de manière rudimentaire.  Le renforcement de la sécurité alimentaire dans ces régions reculées passe par l’application d’une politique alimentaire ciblée par le gouvernement en s’appuyant sur les informations fournies par les chefs traditionnels. L’intervention des gouvernements dans les politiques de SAN peut se faire à travers des acteurs de relai locaux (chefs traditionnels) qui sont « très » écoutés par les populations et peuvent souvent être de vrais leaders capables d’influencer positivement ses « sujets » mais malheureusement ces médiateurs sont jusqu’ici ignorés ou négligés. Entant qu’intermédiaires de choix ceux-ci peuvent être d’une utilité publique en sensibilisant les agroforestiers à une meilleure pratique de leur activité pour l’optimisation de leurs récoltes.

                 Dès lors, considérant l’apport historique des chefferies traditionnelles en Afrique à l’époque coloniale, à notre avis, les acteurs traditionnels peuvent jouer un rôle essentiel afin d’aider les décideurs politiques à saisir efficacement tous les défis lié à la SAN afin de territorialiser les politiques publiques dans ce domaine.

Ibrahimou HAMIDOU

Chercheur,

Doctorant en sciences politiques à l’Université de Dschang

CAMEROUN