Bonjour cher modérateur de cette discussion en ligne! Je serais très heureux de participer à ce débat et en guise de première contribution, j'aimerais apporter les éléments ci-après:
1. Le domaine des ressources en eau souterraine est-il bien connu ? où et comment peut-on disposer des informations y afférentes ?
Au Mali, comme dans la plupart des Etats du Sahel le problème essentiel de l’utilisation des eaux souterraines tant dans l’approvisionnement en eau potable que surtout dans le développement de l’irrigation est celui de la connaissance de ces ressources. En effet, le niveau de cette connaissance est tellement bas, en particulier au Mali qu’à l’occasion de chaque projet de mobilisation des eaux souterraines, on est obligé de faire appel à des investigations en géophysique pour le recherche aussi bien de la nappe que des débits mobilisables. Au Mali, la base SIGMA de la DNH qui constitue la seule référence, ne permet que d’avoir des informations sur les sites isolés de point d’eau. On ne dispose pas d’informations précises sur la disponibilité et les paramètres sur les bassins hydrogéologiques ou les aquifères dont on parle surtout au Nord du pays, où, selon certaines données de la DNH cette zone regorgerait de très importantes réserves en eaux souterraines de très bonne qualité. La caractérisation n’est que qualitative.
2. Comment extraire l’eau souterraine si on ne dispose pas des technologies appropriées et de l’énergie requise?
Il me semble que la condition sine qua non de la mobilisation des ressources en eaux souterraines dont dispose la région sahélienne est la disponibilité des technologies appropriées et de la ressource énergétique qui permettent d’avoir une meilleure connaissance de la ressource des différents aquifères. Mais l’expérience d’autres régions du monde (en particulier en Asie) dans la recherche, la connaissance et la mobilisation des eaux souterraines pour le développement de l’agriculture irriguée peut bien nous être très utile. Dors et déjà, je pense que notre région dispose des gisements pratiquement inépuisables d’énergie solaire dont la mobilisation, à travers le photovoltaïque qui se démocratise actuellement dans le monde, reste une grande opportunité pour le développement de l’irrigation de proximité à partir des eaux souterraines.
3. Quels modes de gestion des infrastructures pour garantir la viabilité et la durabilité des projets d’irrigation à travers l’amélioration de la productivité des cultures et de l’eau ?
Moi j’ai l’intime conviction que la gestion communautaire des infrastructures d’irrigation à plus ou moins grande échelle n’est durable qu’à condition d’un appui quasi permanent de la puissance publique par le truchement d’assistance technique et même de subventions diverses. La coût de la mobilisation des ressources en eaux souterraines et celui des investissements pour la réalisation des infrastructures est tel que les Etats sont obligés de s’impliquer directement si l’on fait de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la sous région le priorité des priorités. Avec ces investissements importants, la viabilité et la durabilité des projets d’irrigation à travers l’amélioration de la productivité des cultures et de l’eau, passent par une responsabilisation des producteurs dans le processus de production, mais aussi un système de subvention à la production dont le mode et la taille peuvent être déterminées.
4. Faut il un appel à l’action pour un alignement et une harmonisation des différentes initiatives, tenant compte des objectives et priorités nationales en vue d’une approche commune de mise en œuvre par les acteurs du développement de l’irrigation au Sahel ?
Je pense que cela est tellement nécessaire que les acteurs du développement de l’irrigation en Afrique de l’Ouest et en particulier dans le Sahel, l’ont lancé en 2007 à Ouagadougou (Appel de Ouagadougou), suite au forum organisé par l’ARID, avec l’appui de la Banque Mondiale, la FAO, l’IWMI et d’autres partenaires. Un appel à l’action est certainement nécessaire, mais je pense que vu les perspectives qui se dessinent dans les années à venir par rapport à la capacité de l’humanité et particulièrement de la sous région sahélienne de garantir la couverture des besoins alimentaires des populations de plus en plus nombreuses et urbaines nous sommes obligés d’aller au-delà d’un appel et formuler et mettre en œuvre un véritable plan marshal pour le développement de l’agriculture irriguée dans le Sahel. Car il me semble que notre région reste aujourd’hui l’une des rares zones au monde qui disposent d’un véritable potentiel de ressources en eaux et donc d’extension des superficies irriguées.
Abdoulaye DEMBELE
Ingénieur du Génie Rural
Conseiller technique Ministère du Développement Rural
Bonjour cher modérateur de cette discussion en ligne! Je serais très heureux de participer à ce débat et en guise de première contribution, j'aimerais apporter les éléments ci-après:
1. Le domaine des ressources en eau souterraine est-il bien connu ? où et comment peut-on disposer des informations y afférentes ?
Au Mali, comme dans la plupart des Etats du Sahel le problème essentiel de l’utilisation des eaux souterraines tant dans l’approvisionnement en eau potable que surtout dans le développement de l’irrigation est celui de la connaissance de ces ressources. En effet, le niveau de cette connaissance est tellement bas, en particulier au Mali qu’à l’occasion de chaque projet de mobilisation des eaux souterraines, on est obligé de faire appel à des investigations en géophysique pour le recherche aussi bien de la nappe que des débits mobilisables. Au Mali, la base SIGMA de la DNH qui constitue la seule référence, ne permet que d’avoir des informations sur les sites isolés de point d’eau. On ne dispose pas d’informations précises sur la disponibilité et les paramètres sur les bassins hydrogéologiques ou les aquifères dont on parle surtout au Nord du pays, où, selon certaines données de la DNH cette zone regorgerait de très importantes réserves en eaux souterraines de très bonne qualité. La caractérisation n’est que qualitative.
2. Comment extraire l’eau souterraine si on ne dispose pas des technologies appropriées et de l’énergie requise?
Il me semble que la condition sine qua non de la mobilisation des ressources en eaux souterraines dont dispose la région sahélienne est la disponibilité des technologies appropriées et de la ressource énergétique qui permettent d’avoir une meilleure connaissance de la ressource des différents aquifères. Mais l’expérience d’autres régions du monde (en particulier en Asie) dans la recherche, la connaissance et la mobilisation des eaux souterraines pour le développement de l’agriculture irriguée peut bien nous être très utile. Dors et déjà, je pense que notre région dispose des gisements pratiquement inépuisables d’énergie solaire dont la mobilisation, à travers le photovoltaïque qui se démocratise actuellement dans le monde, reste une grande opportunité pour le développement de l’irrigation de proximité à partir des eaux souterraines.
3. Quels modes de gestion des infrastructures pour garantir la viabilité et la durabilité des projets d’irrigation à travers l’amélioration de la productivité des cultures et de l’eau ?
Moi j’ai l’intime conviction que la gestion communautaire des infrastructures d’irrigation à plus ou moins grande échelle n’est durable qu’à condition d’un appui quasi permanent de la puissance publique par le truchement d’assistance technique et même de subventions diverses. La coût de la mobilisation des ressources en eaux souterraines et celui des investissements pour la réalisation des infrastructures est tel que les Etats sont obligés de s’impliquer directement si l’on fait de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la sous région le priorité des priorités. Avec ces investissements importants, la viabilité et la durabilité des projets d’irrigation à travers l’amélioration de la productivité des cultures et de l’eau, passent par une responsabilisation des producteurs dans le processus de production, mais aussi un système de subvention à la production dont le mode et la taille peuvent être déterminées.
4. Faut il un appel à l’action pour un alignement et une harmonisation des différentes initiatives, tenant compte des objectives et priorités nationales en vue d’une approche commune de mise en œuvre par les acteurs du développement de l’irrigation au Sahel ?
Je pense que cela est tellement nécessaire que les acteurs du développement de l’irrigation en Afrique de l’Ouest et en particulier dans le Sahel, l’ont lancé en 2007 à Ouagadougou (Appel de Ouagadougou), suite au forum organisé par l’ARID, avec l’appui de la Banque Mondiale, la FAO, l’IWMI et d’autres partenaires. Un appel à l’action est certainement nécessaire, mais je pense que vu les perspectives qui se dessinent dans les années à venir par rapport à la capacité de l’humanité et particulièrement de la sous région sahélienne de garantir la couverture des besoins alimentaires des populations de plus en plus nombreuses et urbaines nous sommes obligés d’aller au-delà d’un appel et formuler et mettre en œuvre un véritable plan marshal pour le développement de l’agriculture irriguée dans le Sahel. Car il me semble que notre région reste aujourd’hui l’une des rares zones au monde qui disposent d’un véritable potentiel de ressources en eaux et donc d’extension des superficies irriguées.
Abdoulaye DEMBELE
Ingénieur du Génie Rural
Conseiller technique Ministère du Développement Rural
Bamako Mali