English translation below
Pour ma part, je pense que l’élimination de la faim sous toutes ses formes d’ici à 2030 que porte l’ODD2, dépend principalement des dispositions qui seront prises pour réduire substantiellement les pertes et gaspillages alimentaires. C’est le phénomène principal qui handicape la plupart des pays pauvres aux plans alimentaire et nutritionnel. Or, cet aspect a été malheureusement occulté dans les 14 indicateurs définis pour l’ODD2. Surtout dans les pays comme le Bénin, en Afrique de l’Ouest, où l’agro-industrie est très peu développée, la réflexion doit aller beaucoup plus sur comment réduire - pour ne pas dire éliminer- les pertes et gaspillages alimentaires.
Au Bénin, apparemment, on ne fait pas grand-chose pour résoudre ce problème. En effet, les cultures vivrières de grande importance, qui se produisent en grande quantité chaque année, avec peu d’effort, du fait de leur grande adaptation aux zones agro-écologiques du pays, continuent d’être perdues et gaspillées comme par passé. Les quantités de ces produits qui sont perdues et gaspillées sont énormes. C’est le cas de la mangue, de la tomate et de l’orange au Bénin. Or, éliminer les pertes et gaspillages serait évidemment source de nourritures supplémentaires, de revenus pour les acteurs et même d’emploi.
Même le manioc est aussi gaspillé. Cette culture fait aujourd'hui l’objet d’un découragement de la part des producteurs et conduit de fait à des pertes, voire des abandons des champs qui la porte, du fait de l’inexistence d’un marché intéressant, capable de rentabiliser la production. Le prix du marché est tellement bas qu’il se retrouve dans certains cas en-dessous du coût de production quand le producteur met tous les soins nécessaires. A cette allure, il y a grand risque que la faim ne soit pas éliminée à l’horizon 2030 au Bénin par exemple, tel que c’est souhaité.
Personally, I think that the elimination of hunger in all its forms by 2030, as provided for in SDG2, depends mainly on the measures that will be taken to substantially reduce food losses and waste. This is the main phenomenon that hampers most poor countries in terms of food and nutrition. However, this aspect has sadly been overlooked in the 14 indicators defined for SDG2. Especially in countries such as Benin, in West Africa, where agro-industry is poorly developed, much more thought needs to be given to how to reduce - if not eliminate - food losses and waste.
In Benin, apparently, not much is being done to solve this problem. Indeed, major food crops, which are grown in large quantities each year, with little effort, because of their great adaptation to the country's agro-ecological zones, continue to be lost and wasted as in the past. Huge quantities of these products are lost and wasted. This is the case for mango, tomato and orange in Benin. However, the elimination of losses and waste would obviously be a source of additional food, income for the actors and even employment.
Even cassava is also wasted. This crop is now suffering from discouragement from producers and is leading to losses or even abandonment of the fields on which it is grown, because of the lack of an interesting market capable of making production profitable. The market price is so low that in some cases it is under the cost of production when the producer takes all the necessary care. At this pace, there is a great risk that hunger will not be eliminated by 2030 in Benin, for example, as desired.
Dr. Emile Houngbo