Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Consultations

Indicateurs clés de l'alimentation et de l'agriculture pour mesurer la contribution du secteur privé à la réalisation des objectifs de développement durable

La réalisation des objectifs de développement durable (ODD) exige des changements transformateurs collectifs de la part de tous les acteurs clés de la société. Les entreprises et, plus largement, le secteur privé peuvent contribuer largement à la réalisation des ODD, même si leur rôle spécifique n'est pas suffisamment mis en valeur dans le programme des ODD.

L'ODD 12 (consommation et production durables) et la cible 12.6 encouragent explicitement les entreprises, en particulier les grandes entreprises et les sociétés transnationales, à adopter des pratiques durables et à inclure des informations sur la durabilité dans leurs rapports de gestion. En tant qu'organisme dépositaire de l'indicateur 12.6.1 des ODD (nombre d'entreprises publiant des rapports de durabilité), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a mis au point le Document d’orientation sur les indicateurs de base pour la publication par les entités d’informations sur leur contribution à la réalisation des objectifs de développement durable (GCI). Le GCI de la CNUCED constitue un point de départ utile pour mesurer la performance des entreprises en matière d'ODD, sous la forme d'un ensemble d'indicateurs de base normalisés. La FAO a voulu s'appuyer sur les indicateurs de la CNUCED pour identifier des indicateurs supplémentaires et adapter les orientations afin d'évaluer l'impact spécifique des acteurs privés du secteur alimentaire et agricole sur la réalisation des ODD.

Le Complément d'orientation sur Indicateurs clés de l'alimentation et de l'agriculture pour mesurer la contribution du secteur privé à la réalisation des objectifs de développement durable qui en résulte offre des informations pratiques sur la manière de mesurer la contribution des acteurs privés du secteur de l'alimentation et de l'agriculture à la réalisation des objectifs de développement durable d'une manière cohérente et conforme aux besoins des pays en termes de suivi de la réalisation du programme des objectifs de développement durable. Les indicateurs concernent quatre sous-secteurs de la filière agroalimentaire, à savoir : i) la production agricole (production végétale et animale et aquaculture) ; ii) la transformation des aliments ; iii) le commerce de gros des aliments ; et iv) le commerce de détail des aliments. Pour chaque indicateur, la ligne directrice fournit la définition, la justification, la méthode de mesure et l'interprétation conceptuelle. Les liens et l'alignement de chaque indicateur par rapport aux indicateurs pertinents des ODD sont également inclus.

Les indicateurs et les directives méthodologiques associées sont le fruit d'un examen approfondi des cadres et des normes clés existants, ainsi que d'un vaste examen interne par les pairs au sein des départements techniques de la FAO.

Le Bureau du Statisticien en chef de la FAO vous invite à réviser les projets d'indicateurs et de lignes directrices et à fournir des commentaires dans le cadre d'efforts plus larges visant à recueillir des commentaires au sein des organismes des Nations Unies et des institutions partenaires, ainsi que des tests pilotes des indicateurs effectués auprès d'organisations privées. Les indicateurs seront ensuite parachevés sur la base des contributions reçues dans le cadre de ce processus de consultation et des essais pilotes, et seront lancés parallèlement au Sommet sur les systèmes alimentaires qui se tiendra plus tard dans l'année. La FAO collaborera avec les pays et les partenaires concernés au sein des organismes des Nations Unies et des instances de normalisation pour inciter les organisations du secteur privé à utiliser les indicateurs, et aider les gouvernements nationaux et les autres parties prenantes à intégrer les informations dans l'analyse globale et les rapports sur les progrès réalisés dans le cadre des ODD.  

Nous souhaitons recueillir des commentaires sur les questions suivantes. N'hésitez pas à choisir la ou les questions sur lesquelles vous pouvez apporter la contribution et l'expertise les plus pertinentes.

1. Scope

  • Les secteurs et domaines les plus pertinents en termes d'impact du secteur privé sur l'agenda des ODD sont-ils couverts ? Les indicateurs associés permettent-ils de mesurer la contribution des entités du secteur privé aux ODD ? Sinon, où sont les lacunes ? Certains indicateurs inclus sont-ils superflus et pourquoi ?
  • Le cadre est axé sur l'alimentation pour les secteurs en aval (transformation des aliments, commerce de gros et de détail des aliments), et le champ d'application des orientations au niveau de la production ne concerne que les cultures et l'élevage ainsi que l'aquaculture. Étant donné que les impacts de l'aquaculture sont similaires à ceux d'autres types de production agricole, l'inclusion de l'aquaculture, mais pas de la pêche, est-elle la bonne approche ? Le cadre devrait-il également être applicable au secteur forestier et, dans l'affirmative, quels sont les aspects à prendre en compte ?
  • Serait-il utile d'inclure la liste spécifique des indicateurs qui s'appliquent à chaque type de production, par exemple l'aquaculture, l'élevage, la production végétale ?
  • Pour certains enjeux de durabilité, la performance d'une entité ne peut être évaluée sans aller au-delà des opérations directes de l'entité. Certains indicateurs prennent en compte les relations entre les entités déclarantes et leurs fournisseurs ou l'impact des fournisseurs sur la performance globale de l'entité déclarante.
    1. Indicateurs relatifs à la relation entre l'entité déclarante et les fournisseurs :  A.5.1 Proportion d'achats locaux, A.5.2 Prix équitables et contrats transparents.
    2. Indicateurs relatifs à l’impact des fournisseurs : B.1.4 Pratiques de gestion de l'eau, B.2.3 Émissions de GES (champ d'application 3), B.2.4 Gestion des émissions de GES, B.7.1 Conversion des terres, B.7.3 Utilisation durable et conservation de la biodiversité, C.4.2 Taux d'incidence/de fréquence des accidents du travail, C.5.1 Incidents de non-conformité avec les lois sur le travail des enfants, C.6.3. Non-conformité en matière de sécurité alimentaire et de qualité des aliments, C.7.1. Non-conformité à la réglementation sur les droits fonciers, D.2.1. Montant des amendes payées et à payer en raison de règlements liés à la corruption, D.3.1. Gestion des risques pour les personnes, la planète et la société grâce à la diligence raisonnable de la chaîne d'approvisionnement. Pour les autres indicateurs, les entités sont invitées à évaluer et à rendre compte de la performance des fournisseurs en parallèle avec leurs propres rapports.

Cette approche permet-elle d'appréhender les questions de durabilité pertinentes pour les fournisseurs ? A-t-on bien compris où les entités déclarantes doivent demander des informations aux fournisseurs ?

2. Clarté

  • Les orientations supplémentaires sont-elles claires en ce qui concerne le type d'entités privées visées et les règles de notification ?
  • Les entités peuvent-elles facilement évaluer si leurs activités et les produits qu'elles achètent, produisent, transforment, manipulent et/ou vendent sont dans le champ d'application de chaque indicateur ? Sinon, comment peut-on améliorer la situation ?

3. Faisabilité

  • Les organisations du secteur privé ont-elles accès au type de données nécessaires pour évaluer les performances par rapport aux indicateurs ? Sinon, comment peuvent-elles procéder à la collecte de ces informations ?
  • Les entreprises disposent-elles d'informations au niveau national afin de fournir des données ventilées par pays permettant d'alimenter le suivi/rapport relatif aux ODD ?

4. La simplicité d'utilisation

  • Les orientations permettent-elles aux entités du secteur privé de comprendre facilement la manière de calculer leur performance par rapport à chaque indicateur ? Sinon, quels sont les points à améliorer ?
  • Les orientations complémentaires sont-elles suffisantes au niveau des liens vers des documents et des définitions supplémentaires ?

5. Indicateurs qualitatifs et quantitatifs

  • Est-il possible de transformer certains des indicateurs qualitatifs en indicateurs quantitatifs et comment ? Les indicateurs qualitatifs sont les suivants : A.2.3 Gestion des risques financiers, A.5.2 Prix équitables et contrats transparents, B.1.4 Pratiques de gestion de l'eau, B.2.4 Gestion des émissions de gaz à effet de serre, B.7.3 Utilisation durable et conversion de la biodiversité, B.9.2 Gestion des pesticides, B.10.2 Gestion des engrais, C.6.1 Étiquetage des aliments, C.6.2 Pratiques favorisant une alimentation saine et durable, D.3.1 Gestion des risques pour les personnes, la planète et la société grâce à la diligence raisonnable de la chaîne d'approvisionnement.
    1. Serait-il préférable, par exemple, de remplacer l'indicateur de la section C.6.2, qui porte sur les pratiques, par un indicateur relatif au pourcentage du budget de marketing de l'entité consacré à la promotion d'aliments sains ?

6. Adéquation des indicateurs spécifiques

  • B.7.1 Conversion des terres: Les trois sous-indicateurs abordent-ils les problèmes de conversion des terres par rapport à la réalisation de l'ODD 15 ?
  • B.7.2 Zone d'habitat protégé: Si la zone de production de l'entité déclarante ne comporte pas d'habitat naturel, doit-on exiger la présentation d'un rapport sur la restauration ou le « rewilding »(réensauvagement) pour créer un habitat ?
  • C.1.2 Salaire horaire moyen de tous les employés: Serait-il préférable de reformuler cet indicateur comme suit : « Pourcentage d'employés et d'autres travailleurs payés au-dessus du minimum vital, ventilé par profession, sexe, âge et handicap » ?
  • C.6.3 Non-conformité en matière de sécurité et de qualité des aliments: Est-il pertinent d'inclure les cas de non-conformité à la certification GFSI dans le cadre de cet indicateur ?
  • D.3.1 Gestion des risques pour les personnes, la planète et la société grâce à la diligence raisonnable de la chaîne d'approvisionnement: Cet indicateur rend-il bien compte des efforts et des engagements institutionnels des entités pour repérer et traiter les risques sociaux et environnementaux tout au long de la chaîne de valeur ? 

Vos contributions en anglais, espagnol et français sont les bienvenues. La consultation est ouverte à la participation jusqu’au 30 avril 2021.

Nous vous remercions d'avoir pris le temps de nous faire part de vos commentaires sur les indicateurs de base et les lignes directrices. Votre apport sera très précieux pour garantir qu'ils contribuent efficacement à la mesure des progrès accomplis dans la réalisation des ODD.

Pietro Gennari, Statisticien en chef, Bureau du Statisticien en chef, FAO

Valerie Bizier, Statisticienne principale, Bureau du Statisticien en chef de la FAO

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The International Fertilizer Association (IFA) recognizes the impressive effort that has gone into this    framework, and we acknowledge its ambition to be as comprehensive and exhaustive as possible in terms of data collection. However, its ambition could undermine the feasibility and practicality, in particular for smaller-sized companies, which have limited resources for that type of exercise. We have the following suggestions for improvement: The indicator B.9. 2 on the Management of Fertilizers provides a diverse and complete list of recommended sustainability practices, but it is unclear how the wealth of information reported could ultimately fit under a single indicator. We are fully supportive of this indicator, but believe that it deserves more thought.

However, we question the Fertilizer Use Intensity Indicator (B.9.1), expressed in Kg / ha. Fertilizer use intensity depends on a number of biophysical (soil, crop, and climate) as well as socioeconomic factors, thus different conditions will necessarily lead to higher or lower fertilizer use per ha. In addition, access, supply, and government policies could influence the amount of fertilizers applied in a given region. Thus we recommend eliminating the indicator of fertilizer use intensity or replacing it with a Nutrient Use Efficiency Indicator.

Last but not least, the soil degradation indicator (B.8.1) is vague and responsibilities and knowledge of soil conditions are unclear, in particular, if the land is owned but not used. Who should report in this case? While this indicator is highly relevant for national data sets, it is difficult for a company to report on, as most companies do not manage a lot of land directly. While we fully recognize the importance of knowledge improvement on soil health, we would recommend removing this indicator from this assessment and rather enforcing it for countries to be measured on a regional or national scale.

When reviewing the core food and agricultural indicators for measuring the private sector’s contribution to the achievement of the Sustainable Development Goals I noticed that it heavily relies on the established set of social, environmental and governance (ESG) indicators that have been developed prior to the UN SDGs. However, the UN SDGs stand for a paradigm shift in the sense that they do not just recognize corporate efforts to minimize their negative externalities (social and ecological footprint) but also the potential of companies to create positive externalities for society and the environment through their responsible and innovative core business (also known as the 'handprint'). Such positive externalities must not necessarily be deliberate but are often 'unintended side' effects resulting from long-term investments and the development and commercialization of sustainable scalable innovations.

For example, a multinational company that invests in low-income countries and encourages its subsidiaries to embed themselves in a principled way into the local economy is unlikely to get rewarded for these efforts in the conventional sustainability ratings. In fact, often they score worse than multinational companies, which only operate in high-income countries where they are less exposed to risk. However, the contribution of embedded multinational companies to sustainable change in general and  to UN SDG 8 (and its targets) in particular, are potentially huge (see https://www.springer.com/gp/book/9783030037970).

These contributions may manifest themselves through

- the creation of new decent jobs in the formal economy

- the reduction (directly or indirectly via local companies that obtain contracts) of youth unemployment

- the upgrade of local businesses to become sustainable suppliers in an integrated global value chain (contribution to inclusive and sustainable growth),

- the tranfer of technology and capacity development into the local economic ecosystem

- the economic empowerment of local entrepreneurial women

- investments in innovative local solutions that make use of external knowledge and know-how to enhance the value and sustainability of local products

However, I do not see how the set of indicators is capable of calculating a potential net impact of companies for all UN SDGs (discounting the assessed negative impact from the assessed positive impact in all areas of concern). It would also be hugely burdensome forcing companies to allocate more resources to monitoring, reporting and verification - often at the expense of investment in innovation and the local economy).

Even though it is commendable to focus on quantitative indicators it is far from clear to me how they promote the measurability and comparability of the sustainability performance of companies within their particular industry. For that purpose, a set of indicators (based on raw data) would have to be captured in form of key performance indicators that enable an appropriate benchmarking based on a score function.

Since doing this for every UN SDGs and respective selected targets would be too burdensome why not focusing instead on UN SDG 8 and its targets? In our research we noticed that UN SDG 8 and its focus on 'inclusive growth and decent work' directly or indirectly impacts all other SDGs, because companies that contribute substantially to UN SDG 8 become drivers of inclusive and sustainable change in the respective region in which they invest.

We discuss these issues in our forthcoming book on UN SDG 8: https://www.mdpi.com/books/pdfview/edition/1227.

Dr. Dr. Santosh Kumar Mishra

Population Education Resource Centre, Department of Lifelong Learning & Extension, S.N.D.T. Women’s University, Mumbai, India (Retired)
Inde

Dear Pietro Gennari and Valerie Bizier,

I am pleased to submit herewith my contribution to consultation on “Core food and agricultural indicators for measuring the private sector’s contribution to the achievement of the Sustainable Development Goals”. The attached document (in MS Word) runs in 20 pages, including references. I hope that you will find my submission useful and informative. 

Dr. Santosh Kumar Mishra (Ph. D.)

The core indicators should be measured in line with agriculture activities the private sector are offering to societies. Do those activities promote human health, agroecology health that enhances man to harmoniously live with features supported by nature. In addition synthetic inputs being offered by the private sector, we need to understand if many farmers really understand the impacts of using such products on both their side and ecology as well.

Lastly, Is the private sector really promoting processing that doesn't undermine the reputation of the population interms of products being processed.

An example is recently Kenya rejected maize coming from Uganda citing that the maize was heavily infested with alot of aflatoxins but on the same issue the private is claiming to be promoting proper post harvest handling.

Thanks

Jonan Murungi 

From Uganda 

Dear Ms. Bizier and Mr. Gennari,

I have worked extensively on the use of animal power in agriculture and open-air museums and am helping a friend organize a congress and virtual archive on animal draft on 8-9 May 2021. We, and all the network we are in, have always been impressed by the total lack of information on working animals in the world available from the FAO or other official sources. This is not a criticism, it is an observation.

Please verify our identities here:

- Dr. Cozette Griffin-Kremer 

Associate Researcher (retired) CRBC (Centre de recherche bretonne et celtique), Brest FR: https://www.univ-brest.fr/crbc/menu/Lab-members/Enseignants-chercheurs_…

- Claus Kropp, farm director Lauresham Open-Air Laboratory, Kloster Lorsch DE 

https://www.researchgate.net/profile/Claus-Kropp

Online presentation of the draft animal congress: https://www.youtube.com/watch?v=TPbbu1XKvJg

It would be very worthwhile for someone involved in the examination of SDG-efficiency as proposed by the FAO to be aware that important numbers of people worldwide use animal power. The congress programme is already available from Mr. Kropp and the event involves experts who have worked for the FAO such as Paul Starkey or Pit Schlechter.

With all best regards,

Cozette Griffin-Kremer

Private sector (i.e., mainly multinationals) must face four securities: food security (food availability for everyone worlwide), food safety, nutrition/health and environment. With the globalization of ultra-processed foods, food security and food safety have been almost fully met, but to the detriment of human health and environment. The challenge relative to SGD for private sector would be to meet all four dimensions at the same time:. For this, developping minimal processing? And to both fragment and relocate food transformation to avoid long distance (allowed by ultra-processing). Food systems are 34% GHGE (Crippa, M., Solazzo, E., Guizzardi, D., Monforti-Ferrario, F., Tubiello, F.N., Leip, A., (2021). Food systems are responsible for a third of global anthropogenic GHG emissions. Nature Food 2(3), 198-209.). The largest contribution came from agriculture and land use/land-use change activities (71%), with the remaining were from supply chain activities: retail, transport, consumption, fuel production, waste management, industrial processes and packaging. This means 10% of GHGE by "retail, transport, consumption, fuel production, waste management, industrial processes and packaging", but we should not forget that all is linked and that probably the 24% by agricultural productions is dependent on the way that we process foods. Notably, ultra-processed foods drive intensive agriculture and breeding (see attached file). An important issue would be to measure impact of private sector on GHGE when coming back to less processed foods, and private sector fragmentation and relocalization, and how it will impact in return food agricultural production.