Forum global sur la sécurité alimentaire et la nutrition (Forum FSN)

Consultations

Comment la protection sociale peut-elle contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition en Afrique occidentale ?

Bienvenue à la première discussion du Forum sur la sécurité alimentaire et la nutrition consacré à l’Afrique occidentale.

L'Afrique de l’Ouest, et en particulier la région du Sahel, est confrontée à des crises alimentaires de plus en plus fréquentes qui touchent un nombre croissant de zones et de personnes. Il est un fait que la promotion d’une large croissance économique contribue au développement. Toutefois, les fruits de cette croissance ne parviennent pas nécessairement au segment le plus pauvre de la société, raison pour laquelle des interventions directes s’imposent pour cibler les groupes les plus démunis sur le plan social et économique. Dans son rapport sur L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde 2013, la FAO a souligné l’importance du rôle de la protection sociale dans la réduction de la faim et le dynamisme de la croissance économique. Dans ce contexte, la création et le renforcement des systèmes de protection sociale constituent, pour les gouvernements et leurs partenaires du développement, une manière de contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition.

La protection sociale peut être définie de différentes manières et revêtir des formes diverses. Selon une définition communément admise, la protection sociale est le soutien fourni sous la forme d'un revenu ou de prestations destinées aux groupes pauvres, vulnérables et marginalisés de la société dans le but de renforcer leur capacité de se protéger contre les aléas et les risques sociaux et économiques.

On estime que, moyennant des politiques et un ciblage adéquats, les mécanismes de protection sociale, y compris les filets de sécurité, peuvent protéger les personnes les plus démunies et atténuer les inégalités sociales, économiques et culturelles. Par ce biais, ces populations voient s’accroître leur résilience en matière de sécurité et de nutrition. Pour mettre en œuvre une protection sociale pour les plus défavorisés de la société, les gouvernements d'Afrique occidentale sont toutefois confrontés à des besoins considérables qui les entrainent à se concentrer sur des solutions immédiates à la pauvreté en raison du grand nombre de pauvres et de personnes vulnérables vivant dans les différents pays de la région.

Une attention accrue a été accordée à la protection sociale en Afrique et les interventions ont adopté différentes modalités qui vont des transferts monétaires, des allocations familiales, de l'aide alimentaire, du subventionnement des biens achetés (intrants agricoles, par exemple) aux assurances santé et chômage.

La protection sociale peut être considérée comme un problème qui relève essentiellement des autorités nationales, mais les institutions (sous-)régionales ont aussi un rôle important à jouer pour définir l'orientation et superviser les progrès accomplis vers la réalisation des objectifs de protection sociale concertés. Le niveau (sous-)régional peut aussi avoir la capacité requise pour soutenir les processus nationaux de prise de décision et l’harmonisation nécessaire. Des mécanismes régionaux, comme le Cadre de politique sociale de l'Union africaine (2008), reconnaissent un bouquet minimal de prestations sociales, alors que l'initiative Faim Zéro de la CEDEAO prévoit des stratégies qui conjuguent protection sociale et agriculture. L’accroissement de la population et l’urbanisation galopante, qui viennent s’ajouter à des niveaux élevés de pauvreté et à une croissance économique accrue dans la plupart des pays africains, vont probablement se traduire par de plus fortes exigences en matière de protection sociale.

Certains pays d'Afrique, comme le Malawi, l'Éthiopie et l'Afrique du Sud ont démontré que les mécanismes de protection sociale avaient un impact positif sur la sécurité alimentaire et la nutrition. En Afrique occidentale, des initiatives pilotes existent au Burkina Faso, en Guinée, au Ghana, au Sénégal, au Nigéria, au Togo, entre autres.. Des enseignements pourront en être extraits de ces expériences en termes de couverture, de pérennité, d'institutionnalisation et d'impact.

Nous vous invitons à participer à cette discussion et à nous faire part de votre expérience et de vos connaissances en la matière. Les questions ci-dessous sont proposées à titre Indicatif et vous pouvez répondre à une ou à plusieurs d’entre elles.

  1. Qu'entendez-vous par protection sociale ? De quelle manière ces programmes peuvent-ils répondre aux besoins des pays d’Afrique de l’Ouest en termes de sécurité alimentaire et de nutrition ?
  2. Quels sont les programmes ou interventions de protection sociale mis en œuvre dans votre pays ? Quels sont les enjeux, faiblesses et contraintes de ces interventions ?  Quelles seraient, à votre avis, les mesures à prendre pour relever ces défis ? Veuillez donner des recommandations concrètes à cet égard. Avez-vous des exemples concrets de réussite de ce type de mesure ?
  3. Comment les mécanismes de protection sociale peuvent-ils être mis en œuvre de manière à accroître la production et la productivité agricoles et améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition ?
  4. Quels sont les rôles des gouvernements, des organisations de la société civile, du secteur privé, des universités et d'autres partenaires du développement ? Veuillez formuler des recommandations susceptibles d'améliorer la gouvernance et renforcer les liens entre protection sociale, sécurité alimentaire et nutrition, et agriculture.

Pour en savoir plus, veuillez consulter la liste de ressources présentée sur la page Web.

Les facilitateurs :

Anna Antwi

Al Hassan Cissé

Cette activité est maintenant terminée. Veuillez contacter [email protected] pour toute information complémentaire.

*Cliquez sur le nom pour lire tous les commentaires mis en ligne par le membre et le contacter directement
  • Afficher 42 contributions
  • Afficher toutes les contributions

Anna Antwi

GD Resource Center (development NGO)
Ghana

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear Colleagues,

We are getting interesting contributions, and we shall encourage all to continue with this exciting exchange before we finally draw curtains on this fascinating topic for West Africa in few days time.

This time the contributions range from right to adequate food, using local communities for support and also tackling social protection from multi-sectoral approaches to descriptions of social protection. In the descriptions, social protection is seen as promoting economic opportunities, supporting inclusive growth as well as contributing to necessary transformation by addressing social inequalities, exclusions and the associated vulnerabilities. Another remarkable feature is the decentralization process that transfers responsibility, and empower people through decision making processes at the sub-national levels. The interview posted by Lucie is also very informative. Experiences of people are also vast and rich. There are numerous challenges mentioned, however, one challenge that keeps re-surfacing is “targeting”.  

In many African countries, pro-poor interventions such as cash transfer, input subsidy and other forms of support to the agricultural sector are to reduce poverty, shocks/ risks and food insecurity. Yet many of the social protection interventions and programmes are implemented by different government agencies with different targets in mind, even though majority of the support may end up in the rural areas with the focus on agricultural producers or farmers.

As we come to the close of this conversation, we may want to continue to address all the questions especially the key question: what are the effective ways of targeting the poor with social protection interventions so as to improve agricultural production to enhance food security and nutrition. You may share your experiences with common targeting mechanisms in your country.

Let us keep the spirit and momentum to the very end. Thank you

Regards,

Anna Antwi, Development Consultant.

Chers collègues,

Chaque jour, nous recevons de précieuses contributions, et nous vous encourageons tous à poursuivre cet intéressant échange avant la clôture, d’ici quelques jours, de cette discussion passionnante pour l'Afrique occidentale.

Cette semaine, les contributions reçues portent sur : le Droit à une alimentation adéquate ; sur l’importance des communautés locales pour soutenir la protection sociale ; sur les approches multi- sectorielles ; et des définitions de la protection sociale. Dans les définitions, la protection sociale est considérée comme la promotion d’opportunités économiques, comme un soutien à une croissance inclusive contribuant aux évolutions nécessaires de la société pour lutter contre les inégalités sociales, les exclusions et les vulnérabilités associées. Une autre caractéristique remarquable est le processus de décentralisation qui transfère la responsabilité, et d'habiliter les personnes à travers les processus de décisions aux niveaux sous- nationaux décision. L'interview publiée par Renata est aussi très instructif. Les expériences partagées par les participants sont aussi vastes que riches. Il y a de nombreux défis mentionnés dans ces contributions. Cependant, un défi qui ne cesse d’être évoqué concerne le «ciblage» des bénéficiaires.

Dans de nombreux pays africains, les interventions en faveur des pauvres, comme les transferts monétaires, les subventions aux intrants et autres formes de soutien au secteur agricole ont pour objectifs de réduire la pauvreté, les chocs / risques et l'insécurité alimentaire. Pourtant, la plupart des interventions de protection sociale et des programmes sont mis en œuvre par des agences gouvernementales qui ont des objectifs différents à l'esprit, même si, le soutien fournit peut déboucher dans les zones rurales et viser les producteurs agricoles ou les fermiers.

Lors des derniers jours de cette discussion en ligne, nous souhaitons poursuivre le débat et répondre, plus particulièrement à cette question : Quelles interventions de protection sociale peuvent cibler les pauvres et contribuer à accroitre la production agricole et ainsi améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition ? Vous pouvez partager votre expérience et celle de votre pays sur les mécanismes de ciblage mis en place.

Je vous encourage à continuer à partager vos expériences et votre vision sur ce sujet jusqu’à la fin de cette discussion.

Merci.

Cordialement,

Anna Antwi , consultante en développement

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear colleagues,

Social protection is a right acknowledged in the discussions thus underscoring various social protection instruments at the global, regional, sub-regional, national and sub-national levels. There is a need to clarify the West African context characterised by certain social and economic characteristics that implicate the design and implementation of social protection interventions. For example, the concern for social protection in West Africa is rightly concerned with the vulnerable in the community of rural workers largely self-employed. The growing phenomena of large scale farming which does not increase the proportion of workers in the formal economy, let alone create conditions for decent work, must receive more attention. As has been forcefully articulated by CSOs like Food Security Policy Advocacy Network (FoodSPAN), land grabbing for commercial agricultural production which displaces many small scale producers from productive resources ends up deepening vulnerabilities, inequalities and exclusion. The associated food and nutrition insecurity undermines the health profile of the women, men and children in various ways that implicate productivity or education.

It is important to appreciate the fact that a most critical challenge facing West African economies is the need to transform them. The transformation of the economies entail the economic transformation of agriculture and diversifying away from agriculture and other primary production; it entails developing industry, especially manufacturing in order to realise sustainable employment growth, that can ensure progressive realisation of the Right to Food and other rights entailed in decent employment. The adoption of ILO Recommendation 202 on social protection floors in 2012 constitutes a global tripartite consensus recognising the need to progressively ensuring higher levels of protection while guaranteeing access to essential health and minimum income security.

Nutrition and food security are basic to sound health and minimum incomes are key to livelihoods. Question of sustainability of social protection in countries that are donor dependent and often on the brink of fiscal collapse has been something raised as a limiting factor. One response to this is to design and target social protection interventions in a manner that stimulates domestic production and build inter linkeages between different economic activities, and between the economic and the social.  For example, within a decentralised development framework, local economic development strategies could promote agricultural production schemes that take advantage of subsidised fertilisers, improved seeds, mechanisation services, etc. and provide the food resources for a school feeding programme thus removing the debilitating market access constraint. Again within the framework of a national or even sub-regional development strategy, social protection could be used to promote cotton production that feeds domestic textile industry specialising in producing materials for school uniforms which then go to feed a garment factory devoted to producing a free school uniform programme.

Social protection is an end in itself because it is a right but in conditions of widespread poverty, fiscal crises, depressed domestic production (agriculture and manufacturing), the ability to innovatively design and use social protection as a means for economic transformation is  worth paying attention to. In the processes it certainly would be necessary to address the precariousness of labour in the burgeoning informal economy especially in rural areas as well as the growing informalisation of employment in the world of work.

Kingsley Ofei-Nkansah

General Secretary

General Agricultural Workers Union

GAWU of Ghana TUC

Accra, Ghana

Kingsley Ofei-Nkansah

Chairperson

Food Security Policy Advocacy Network

FOODSPAN

Chers collègues,

La protection sociale est un droit reconnu dans les discussions incluant divers instruments aux niveaux mondial, régional, sous-régional, national et local. Il est nécessaire de clarifier le contexte ouest-africain à l'aide de ses caractéristiques sociales et économiques qui doivent être prises en compte dans la conception et la mise en œuvre des interventions de protection sociale.Par exemple, le souci de la protection sociale en Afrique de l'Ouest prend en compte à juste titre les personnes vulnérables de la communauté des travailleurs ruraux, en grande partie indépendants. Le phénomène croissant de l'agriculture à grande échelle qui n'augmente pas la proportion de travailleurs dans l'économie formelle, et créé encore moins les conditions d’un travail décent, doit être mieux pris en compte. Comme cela a été souligné par de nombreuses OSC comme FoodSPAN, l'accaparement des terres pour la production agricole commerciale qui déplace beaucoup de petits producteurs des ressources productives finit par accroitre les vulnérabilités, les inégalités et l'exclusion. L'insécurité nutritionnelle et alimentaire associée sape le profil de santé des femmes, des hommes et des enfants de diverses manières qui impliquent la productivité ou l'éducation.

Il est important de considérer que les économies d’Afrique de l’Ouest sont en train de faire face au défi de leur transformation. Une transformation de l’économie entraînent la transformation des modes de fonctionnement économiques de l'agriculture et sous-tend une diversification loin de l'agriculture et des autres productions primaires ; cela implique le développement d’une industrie afin de réaliser une croissance durable de l’emploi, qui peut être le socle à la réalisation progressive du droit à l'alimentation et d’autres impliquaient dans un emploi décent. L'adoption de la recommandation 202 de l’OIT en 2012 sur les socles de protection sociale constitue un consensus tripartite global reconnaissant la nécessité d'assurer l’accroissement progressif des niveaux de protection tout en garantissant l'accès aux soins essentiels et la garantie d’un revenu minimum.

La nutrition et la sécurité alimentaire est une base essentielles pour assurer une bonne santé et un revenu minimum qui sont eux-mêmes essentiels pour assurer les moyens de subsistance. La question de la durabilité des systèmes de protection sociale dans des pays dépendants de l’aide au développement et souvent à la limite de l'effondrement financier a été soulevée comme un facteur limitant. Une réponse à cette question est de concevoir et cibler les interventions de protection sociale d'une façon qui stimule la production nationale et de construire des liens entre les différentes secteurs économiques, et également entre l'économique et le social. Par exemple, dans un cadre de développement décentralisé, les stratégies locales de développement économique pourraient promouvoir des systèmes de production agricoles qui bénéficient de subventions pour des engrais, des semences améliorées, des services de mécanisation, et grâce à cela fournir des  aliments à un programme d'alimentation scolaire qui supprime les contraintes débilitante d'accès au marché. Encore une fois, dans le cadre d'une stratégie nationale, voire sous régionales de développement, la protection sociale pourrait être utilisée pour promouvoir la production de coton qui alimente l'industrie nationale du textile spécialisée dans les matériaux pour les uniformes scolaires, qui pourraient ensuite alimenter une usine de confection consacrée à la production d'un programme d’uniforme scolaire gratuit.

La protection sociale est une fin en soi car c'est un droit. Cependant, dans des conditions de pauvreté généralisées, de crises financières, de production intérieure déprimée (agriculture et industrie), la capacité de concevoir et d’utiliser la protection sociale de manière innovante comme un moyen innovant de transformer l'économie est particulièrement intéressante. Dans le processus de conception des programmes, il serait nécessaire de faire face à la précarité du travail dans l'économie informelle en plein essor, en particulier dans les zones rurales ainsi que la croissante de l'emploi informel dans le monde du travail.

Kingsley Ofei - Nkansah

Secrétaire général

Union générale des travailleurs agricoles

GAWU du Ghana TUC

Accra, Ghana

Kingsley Ofei - Nkansah

Président

Sécurité alimentaire Réseau de plaidoyer

FOODSPAN

 

>> ENGLISH VERSION BELOW <<

Le Burkina Faso, pays pauvre et enclavé d'Afrique de l'Ouest a adopté en 2012 une politique nationale de protection sociale dont les objectifs visent justement a anticiper et à prendre en charge entre autres les problèmes de santé, de nutrition et de sécurité alimentaire des populations. Le système de filets sociaux est accompagné par la Banque mondiale, des ONG et le système des Nations Unies à travers le PAM, l'Unicef et l'OMS. Bien que la protection sociale sociale soit capitale pour un pays comme le mien, il est aussi important de mettre l'accent sur l'identification des bénéficiaires réels pour éviter que les appuis soient détournés à d'autres fins notamment lucratifs. Il y va aussi de la responsabilité des bénéficiaires qui souvent sont utilisés par des acteurs qui ne cherchent qu'à faire de l'argent sur la pauvreté des autres.

Somme toute, la protection sociale peut être un moyen efficace d'amélioration de la nutrition des ménages pauvres mais l'identification de ces derniers doit être mieux encadrée et les impacts réels doivent être bien mesurés et appréciés en termes de durabilité. Dans ce sens, les Gouvernements doivent definir les cadres de mise en oeuvre de la politique de potection sociale, la société civile, dont les ONG et les Organisations de bénéficiaires, devront être impliqués dans les mécanismes d'identification de mise en oeuvre et d'évaluation des actions afin d'en tirer toutes les leçons et les expériences pour améliorer les actions futures.

Burkina Faso, a landlocked poor country in West Africa, adopted in 2012 a national policy for social protection which goals are to anticipate and support issues related to populations’ health, nutrition and food security.

The safety nets system is supported by the World Bank, NGOs and the UN system through WFP, UNICEF and WHO. Although social welfare is vital in a country like mine, it is also important to focus on the identification of beneficiaries in order to prevent support being diverted for other purposes including lucrative. The beneficiaries are also responsible and are often used by players who only want to make money on others’ poverty.

Overall, social protection can be an effective way of improving the nutrition of poor households, but the targeting of these must be better regulated and actual impacts should be well measured and assessed in terms of sustainability. In this sense, the Government should define the framework for the implementation of social protection policy, together with CSOs, including NGOs and organizations of beneficiaries, that should be involved in the targeting, implementation and evaluation mechanisms in order to draw all the lessons and experiences to improve future actions.

 

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Students are now a part of corporate social responsibility (CSR) in agriculture and rural development.

The Hindu report ("Farming is now part of CSR") will be of assistance for you to intervene and ensure that the Goa CSR model is replicated by all colleges, management institutions in Africa, assisted and facilitated by the Ministry of Education, governments, National Bank for Agriculture and Rural Development (NABARD), Institutes of Agri Research, Universities and globally through World Bank, UN FAO and IFAD and the CGIAR.

You can also observe that the call given by us during GCARD-I consultation process, to focus on and create capacity in educating rural youth (general practitionners and MBAs in agriculture) for the management of integrated agriculture systems (read UNCTAD TER 13) in their area, documenting and widely replicating the models of successful farmers, achieved through Inovative Agriculture Research for Development (IAR4D), season after season, adapting to climate change, ensuring a positive 'cash to cash cycle', not leaving our future only to 'breeders''.

Les étudiants sont maintenant une partie de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) dans l'agriculture et le développement rural .

Le rapport hindou ( "L'agriculture fait désormais partie de la RSE" - article en anglais) peut être utile pour faire en sorte que le modèle de RSE de Goa soit répliquée par tous les collèges, instituts de gestion en Afrique et facilité par les ministèrse de l'Éducation, les gouvernements, les banques nationales pour l'agriculture et le développement rural (NABARD), les instituts de recherche agricole, les universités et dans le monde à travers la Banque mondiale, la FAO, le FIDA et le CGIAR .

Vous pourrez également constater que nous avons lancé un appel durant le processus de consultation de la Conférence mondiale biennale sur la recherche agricole pour le développement , pour se concentrer sur l'éducation des jeunes en milieu rural (praticiens et diplômés en agriculture)pour la gestion des systèmes agricoles intégrés (lire en anglais UNCTAD TER 13 ), et la réplication des bonnes pratiques, obtenues par la recherche agricole pour le développement innovant (IAR4D ). Saison après saison, tout en s’adaptant au changement climatique, ceci favorise un cycle d’exploitation positif.

 

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear colleagues,

I have read the contributions made till now and have a better understanding of social protection required by the rural poor in West Africa, especially smallholder producer communities, being mostly illiterate are vulnerable  and at high risk as they have little or no access to resources.

To get them out of hunger, malnutrition and poverty, they need to be given the required assistance and facilitated to set up their orgs/ company (PC), staffed by professionals [general practitioners (GPs) and MBAs in agriculture], to take over all responsibilities and manage risks - cash to cash cycle (www.navajyoti.org, a model PC), leaving members to on farm activities, focus on producing low cost nutritious food of the area, mostly for their own needs, value adding to increase shelf life of their produce, thus minimizing post harvest losses and  ensuring access to nutritious food and cash, round the year, surplus if any, PC to market in the vicinity and when prices peak.

Chèrs collègues,

J'ai lu les contributions faites jusqu'à présent et j'ai désormais une meilleure compréhension des besoins de protection sociale des ruraux pauvres d'Afrique de l'Ouest. Les communautés de petits producteurs, le plus souvent analphabètes, sont les plus vulnérables car ils ont un accès limité aux ressources.

Afin qu'ils sortent de situation de faim, de malnutrition et de pauvreté, il est nécessaire qu'on leurs fournisse une assistance et des facilités pour développer leurs activités. Cela peut se faire à l'aide de professionnels (praticiens et diplômés en agriculture) afin de mieux prendre en charge les responsabilités et gérer les risques du cycle d'exploitation (voir l’exemple www.navajyoti.org) tout en laissant les membres de l’exploitation agricole se concentrer sur la production de nourriture bon marché à fort potentiel nutritionnel, principalement pour leurs propres besoins. Cela permet d’augmenter la durée de conservation de la production et donc de minimiser les pertes post-récolte, et d’assurer l'accès à la nourriture et à des revenus financiers tout au long de l'année. En cas de surplus, la vente peut se faire dans le voisinage et quand les prix augmentent.

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear colleagues from West Africa,

Looking at how participatory interventions are supposed to be in this era in the quest for social protection, I have been thinking critically about the link between Social protection, food security and nutrition. Models would have best presented my ideas but suffice it for me to share this in the light of experience with the vulnerable during dry spells of weather. Harvesting of water and storing against the dry periods is key to relieving the vulnerable of stress and protecting them socially. Agricultural production during the Dry Season for most parts of Ghana especially as my experience recounts, leaves much to be desired.

Rain-fed Agriculture is still a dominant feature in the area that I live within the eastern region of Ghana. Meanwhile the Volta Lake is close-by. Where have all the irrigation techniques and research findings on water management during drought periods gone? Lessons learnt in this area call for a body to re-visit research results and recommendations which target supporting the survival of the vulnerable in society. Dry periods here range between November and March of the following year. The vulnerable need not fold their arms and sing 'Nearer my God to Thee'. Let there be and intervention for effective harvesting and storage of water in rural communities. I am being empathetic for especially the aged and also for children in the realm of vulnerability.

An analysis of water-harvesting systems in such rural areas would be helpful in directing efforts to sustain Agriculture. There are experiences in the same area where cattle are found to have eaten clothes that have been washed and dried in the open. Water-harvesting therefore will improve drinking habits for animals during drought and lead to improvement in nutritional provisions for humans in getting beef for consumption.

Bush -fires consume grasses during such dry periods and animals thirst seriously. Feed preservation could be a possible intervention that will promote Agricultural links to social protection and nutrition. Let us consider these points as we go on discussing issues.

Chers collègues d'Afrique de l'Ouest,

Au regard dont les interventions participatives sont censées être dans  le domaine de la protection sociale, j’ai une pensée critique sur le lien entre protection sociale et sécurité alimentaire et nutrition.

Une modélisation aurait permis de mieux présenter mes idées, mais il suffit pour moi de partager l'expérience de personnes vulnérables pendant les périodes sèches de l’année. La collecte et le stockage de l’eau sont essentiels pendant les périodes de sécheresse pour soulager les groupes vulnérables et les protéger socialement. D’après mon expérience, pendant la saison sèche, la production agricole dans la plupart des régions du Ghana est très faible.

L'agriculture non-irriguée domine dans la région dans laquelle je vis, à l’Est du Ghana, bien que le lac Volta soit à proximité. Où sont passées les techniques d'irrigation et les résultats des recherches sur la gestion de l'eau en période de sécheresse? Les leçons apprises dans ce domaine doivent être analysées de nouveaux pour  soutenir la survie des groupes les plus vulnérables. Les périodes sèches s’étendent ici de novembre à mars de l'année suivante. Les personnes vulnérables ne peuvent pas attendre les bras croisés en priant. Des interventions efficaces pour la récolte et le stockage de l'eau dans les communautés rurales sont nécessaires. Je fais preuve d'une empathie plus forte pour les personnes âgées et pour les enfants qui sont les plus vulnérables.

Une analyse des systèmes de collecte d'eau dans les zones rurales seraient utile pour diriger les efforts vers le soutien à l'agriculture. Il existe des cas dans la même région où le bétail a mangé des vêtements humides qui séchaient à l'air libre. La collecte de l'eau permettrait donc également d'améliorer les habitudes de consommation pour les animaux en période de sécheresse et de conduire à une amélioration des provisions alimentaires pour les humains grâce à cette viande.

Pendant les périodes sèches les feux de brousse consument les plantations et par conséquent les animaux n’ont plus assez pour se nourrir. La préservation d'alimentation pourrait être une possible intervention agricole qui fera la promotion de liens vers la protection sociale et de la nutrition. Prenons ces points comme nous continuons à discuter des questions.

Le stockage d’aliments pour les animaux serait une intervention possible pour promouvoir le lien agriculture  et protection sociale.  Nous pouvons discuter de cela tandis que nous allons plus avant dans la discussion.

>> ENGLISH VERSION BELOW <<

Chers collègues,

Historiquement connu pour sa pauvreté et ses graves crises alimentaires, le Malawi s’est fait remarquer en 2008 en s’engageant symboliquement à fournir plusieurs centaines de tonnes de maïs au Programme alimentaire mondial et aux pays voisins en crise alimentaire. Depuis le pays est souvent cité dans les débats sur la sécurité alimentaire en Afrique, comme dans le cadrage de ce débat.

A la Fondation FARM, j’ai étudié de près la politique agricole du Malawi et je pense effectivement que l’expérience de ce pays peut être utile pour les pays d’Afrique de l’Ouest. Ma contribution à cette discussion est donc centrée sur les enseignements de l’expérience du Malawi. En particulier, elle s’inspire très largement des analyses développées dans la note de FARM de février 2013, consacrée à la présentation du bilan du programme de subvention aux intrants du Malawi et à sa comparaison avec le programme de transfert d’espèces. Cette note est disponible en anglais et en français sur le site de la fondation :  http://www.fondation-farm.org/spip.php?article853

Pour répondre aux dernières questions de Al Hassan Cissé, dans le cas du Malawi la protection sociale pour la sécurité alimentaire s’appuie sur une multitude de mesures, mais deux volets principaux peuvent être cités en raison de leur ampleur budgétaire :

D’un côté, le programme de subvention des intrants, le FISP (Fertiliser Input Subsidy Program) a été lancé en 2005 suite aux graves crises alimentaires de 2001 et 2004 qui avaient entraîné de coûteuses importations de denrées. Grâce à la distribution annuelle, à 1,5 million de familles (soit environ 50% de la population), d'environ 160 000 tonnes d'engrais destinés à la production de maïs - aliment de base de la population -, le FISP aurait permis au Malawi de passer de la situation d'importateur structurel à celle d'exportateur occasionnel de cette céréale. Ce changement a été remarqué par la communauté internationale, qui le cite souvent comme exemple de succès d'une politique agricole volontariste. Ce programme offrirait, selon ses partisans, des «subventions intelligentes» (smart subsidies), car les bénéficiaires reçoivent des coupons échangeables en magasin contre des intrants, ce qui permet en théorie d'impliquer le secteur privé et de cibler les personnes selon leurs besoins. Pourtant aujourd’hui ce programme est très critiqué. Il n’a pas suffi à faire reculer la pauvreté rurale et n’a pu empêcher le déclenchement d’une nouvelle crise alimentaire, fin 2012. Les critiques les plus fréquentes visent la manière dont il est mise en œuvre (voir la note pour plus de détails). Mais en réalité, il faut reconnaître que le contexte macroéconomique externe a été particulièrement défavorable au pays.

De l’autre, suite au succès du Programme pilote de transferts sociaux en espèces dans la province de Mchinji (2006-2008), le gouvernement s'est lancé dans une phase d'extension à l’échelle nationale de ce dispositif sur la période 2012-2015 dans le but de toucher les 10 % les plus pauvres. Il est important de noter dès à présent, que ce programme social est encore en phase de déploiement. Il n’a donc pas encore pu faire la preuve de son efficacité. Les transferts monétaires qui ont eu des effets démontrés sur la scolarisation des filles, la pauvreté, la sécurité alimentaire et la diversification de l’alimentation des ménages ciblés sont en réalité des projets plus modestes, voire des phases pilotes (comme dans le cas du projet de Mchinji), et concernent donc un nombre réduit de bénéficiaires dans des régions précises. Par exemple, les études d’impact du programme pilote de Mchinji ont montré que certains bénéficiaires investissent dans des activités créatrices de revenus, dont l’agriculture. Cependant, c’est une région centrale proche de la capitale, où les marchés fonctionnent beaucoup mieux que dans d’autres zones plus reculées du pays. Or, comme décrit dans la note, les effets attendus des programmes de transferts monétaires sur la productivité agricole dépendent grandement de la propension à investir des bénéficiaires et du fonctionnement des marchés. Les impacts attendus de l’extension de ce programme à l’échelle nationale sont donc loin d’être clairement établis.

Faire de ces instruments un « programme complet » d’une « politique de protection sociale pour la sécurité alimentaire » en tant que telle est complexe et se heurte à de nombreux défis. Pour rester brève, je n’en citerai que trois :

- La volonté politique

Il a fallu une forte volonté politique de la part du Président Bingu Wa Mutharika pour que le programme de subvention des intrants agricoles soit lancé à grande échelle et maintenu au cours des années (initialement contre l'avis de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International). Cela a été probablement facilité par le choix d’un instrument phare (l’utilisation de coupons pour subventionner un paquet technique), déjà utilisé dans le pays depuis plus d’une dizaine d’années. Cependant en contrepartie, compte tenu de ses fortes implications sociales, ce programme est devenu très sensible politiquement, son coût tendant à augmenter en année pré-électorale, en raison de la mainmise des politiques – tentés d'imprimer un nombre croissant de coupons -. Et malgré le changement de Président, il est peu probable qu’il soit substantiellement réformé avant les élections présidentielles de 2014, malgré la nécessité de le faire.

- La clarté de l’objectif : ciblage et sortie du programme (« graduation »)

Au-delà de la volonté politique de subventionner les intrants agricoles pour augmenter la production de maïs, l’ objectif précis de ce programme manquait initialement de clarté : était-il d’augmenter la production agricole nationale ou d’augmenter la production agricole des ménages les plus pauvres ?

S’adressant initialement aux « ménages pauvres » définis par opposition aux « grandes exploitations agricoles », l’attribution des intrants subventionnés était dans les faits laissée dans une grande mesure à la discrétion des chefs locaux. Cela a occasionné d’importants détournements. Face aux critiques, le gouvernement a progressivement réformé la procédure d’attribution des coupons pour la rendre plus transparente et a précisé les critères de ciblage en faveur des ménages les plus vulnérables. Or, d’après les études existantes, les ménages les plus pauvres utilisent les engrais (même subventionnés) de façon moins optimale, car le prix de l’engrais chimique n’est pas la seule contrainte à l’accroissement de leur production. Le recours limité aux engrais et la faible productivité du maïs, pour cette catégorie d’agriculteurs, s’expliquent aussi par le manque de liquidités et les difficultés d’accès au crédit, l’insuffisance des débouchés et les pertes post-récolte. Ainsi le choix de les cibler a des répercussions sur l’efficacité économique de la subvention aux intrants.

Sur le papier, les critères d’attribution entre les deux programmes (agricole et social) diffèrent : les subventions aux intrants ne s’adressent qu’aux agriculteurs, tandis que les transferts d’espèces ciblent en priorité les personnes dont les capacités de travail sont limitées, par exemple les jeunes orphelins ou les personnes pauvres âgées. Mais de fait, au Malawi, les deux programmes visent en partie les mêmes familles vulnérables, majoritairement rurales et ayant des activités agricoles. La différence en termes de ciblage est encore moins marquée au Malawi que dans d’autres pays, comme le Ghana, où il existe de grandes disparités dans les profils de pauvreté rurale, ou la Tanzanie, où le gouvernement a choisi de réserver les subventions aux engrais aux ménages susceptibles de les utiliser le plus efficacement.

Enfin, aucune stratégie de sortie de ce programme n’est encore à ce jour définie.

- La coordination entre les acteurs et la mise en cohérence des différentes mesures :

La coordination intersectorielle reste un véritable défi car les volets agricoles, éventuellement nutritionnels et sociaux sont mis en œuvre par des institutions distinctes, sous le pilotage de ministères différents, même si ils sont quelquefois financés par les mêmes bailleurs. Par exemple, le FISP est géré par le ministère de l'agriculture et de la sécurité alimentaire du Malawi, et le programme de transfert par le ministère du genre, des enfants et du développement communautaire, avec l’appui de l’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance). Or au-delà de la nécessité de devoir créer des instances interministérielles et intersectorielles à tous les niveaux, de les doter de moyens pour fonctionner, et de former les acteurs aux liens entre leurs différents champs d’activité traditionnels, la collaboration est d’autant plus difficile qu’il existe souvent une compétition entre eux pour des budgets restreints.

Idéalement les programmes de soutiens sociaux pour les plus vulnérables et les soutiens productifs pour les agriculteurs pauvres sont complémentaires, car ils ne répondent pas aux mêmes contraintes et donnent des possibilités différentes (comme cela est analysé en détail dans la note). C’est cette double approche qui a été recommandée par le Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition (HLPE) dans son rapport 4 de 2012. Or la coordination entre les acteurs et la mise en cohérence des différentes mesures semble être un des plus grand défis.

Mathilde Douillet

Chef de projet "politiques et marchés agricoles " à la Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde

Dear Colleagues,

Malawi, historically known for its poverty and its serious food crises, made itself known in 2008 by symbolically committing to provide several hundred tons of maize to the World Food Programme and to neighbouring countries with food crises. Since then, the country is often mentioned in debates on food security in Africa, just as in the framing of this debate.

At FARM (Foundation for Agriculture and Rurality), I studied closely the agricultural policy of Malawi and in effect I think that the experience of this country could be useful to West African countries. My contribution to this discussion is therefore based on the lessons learned from the Malawian experience. In particular, my contribution is largely inspired by the analysis developed in the FARM note of February 2013, dedicated to the presentation of the assessment of the program of subsidies to Malawi's inputs and the comparison of this to the cash transfer program.

This note is available in English and French in the Foundation's website: http://www.fondation-farm.org/spip.php?article853

To answer the latest questions of Al Hassan Cissé, in the Malawian case, social protection for food security is supported by a number of measures, but two main components may be mentioned due to the size of their budgets:

On one hand, the Input Subsidy Program, the FISP (Fertiliser Input Subsidy Program) was launched in 2005, following the   serious food crises of 2001 and 2004 which led to costly imports of foodstuffs. Thanks to the annual distribution, to 1.5 million families (about 50% of the population), of about 160,000 tons of fertilizers intended for maize production – the staple diet of the people, - the FISP enabled Malawi to come from the situation of a structural importer to that of an occasional exporter of this cereal. This change has been noticed by the international community, which often cites it as an example of the success of a voluntary agricultural policy.  According to its supporters, this programme offers smart subsidies, because the beneficiaries receive coupons exchangeable in shops for inputs, which makes it possible, in theory, to involve of the private sector and to target people according to their needs. However, today the programm is much criticized. It has not sufficiently pushed back rural poverty and was not able to prevent the outbreak of a new food crisis at the end of 2012. The most common criticisms are directed to the way in which it was implemented (see note for more details). But in reality, it must be recognized that the external macroeconomic context has been specially adverse to the country.

On the other hand, following the success of the Pilot Programme for social transfers of cash in the Mchinji province (2006-2009), the government has launched the extension phase of this Programme at national level for the period 2012-2015 with the objective of reaching the poorest 10%.  It is important to notice at this present time that this social programme is still in the implementation phase. Therefore, so far it has not been possible to prove its effectiveness. In reality the cash transfers which  have had a demonstrable effect on girls’ schooling, on poverty, on food security and on food diversification for  targeted households are more modest projects, let us say pilot phases (as in the case of the Mchinji project), and thus involve a small number of beneficiaries in specific regions. For example, impact studies for the Mchinji pilot programme have shown that some beneficiaries invest in activities that create income, such as agriculture. However, this is a central region close to the capital where the markets operate much better than in other more remote areas of the country. Yet, as described in the note, the expected effects of the cash transfer programmes on agricultural productivity depend greatly on the beneficiaries' readiness to invest and on the workings of the markets. The expected impacts of the extension of this program on a national level are far from being clearly established.

To use these instruments to make a “comprehensive program” for “a social protection policy for food security” as such is complex and exposes itself to many challenges.  To remain brief, I will only mention three:

- Political will

A determined political will was needed on the part of President Bingu Wa Mutharika for the program of subsidies for agricultural inputs to be launched on a grand scale and maintained for years (initially against the advice of the World Bank and of the International Monetary Fund). That was probably made easy by the choice of a path-finding instrument (the use of coupons to subsidize a technical package), already in use in the country for over ten years. However on the other hand, bearing in mind its considerable social implications, this program has become very politically sensitive, its costs tending to mount in pre-election years, due to political influence – the temptation to print a larger number of coupons.  And despite the change of President, it is unlikely that the program will be substantially reformed before the presidential elections of 2014, despite the need to do so.

- The clarity of the objective: targets and termination of the program (“graduation”).

Beyond the political will to subsidize agricultural inputs to increase the production of maize, the exact objective of this program was not at first clear: was it to increase national agricultural production or increase agricultural production in the poorest households?

While initially directed to poor households, defined by contrast with “large-scale agricultural exploitation”, the allocation of subsidized inputs was left to a great extent to the discretion of the local chiefs.  This gave rise to significant misappropriations. When faced by criticisms, the government has progresively reformed the coupons allotment procedure to make it transparent and has set out the selection criteria in favor of the most vulnerable households. Yet, according to existing studies, the poorest households do not use the fertilizers (even those subsidized) in the best way, because the price of chemical fertilizers is not the only constraint on increasing their production. For this category of farmers, the limited use of fertilizers and low maize productivity is also explained by the lack of cash and the difficulties of getting credit, insufficiency of jobs prospects and losses after harvest. Thus targetting them in this way has repercussions on the overall economic efficiency of inputs subsidies.

On paper, the allocation criteria between the two programs (agricultural and social) are different: the inputs subsidies are only directed to farmers, while the cash transfers program prioritizes people with limited capacity to work, for example  young orphans or  the aged poor. In reality in Malawi, the two programs are partly directed at the same vulnerable families, mainly rural and having farming activities. The targetting difference is still less marked in Malawi than in other countries, like Ghana, where there is great disparity in the profiles of rural poverty; or Tanzania, where the government has chosen to keep the fertilizer subsidies for those households that will use them more efficiently.

Finally, no exit strategy has yet been defined for this programme.

- Coordination between stakeholders and consistency of different measures taken:

Intersectorial coordination is a real challenge because the agricultural component, essentially nutritional and the social component are implemented by different institutions, under the control of different ministries, even when sometimes they are funded by the same partners. For example, the FISP is handled by the Ministry of Agriculture and Food Security in Malawi, and the transfers programme is handled by the Ministry of Gender, Child Development and Community Development, with the support of UNICEF (United Nations International Children's Emergency Fund) And yet, apart from the need to create inter-ministerial and inter-sectorial liaisons at all levels, to give them the means for functioning and to educate staff about the links between their different fields of traditional activities,  collaboration is often difficult because there is competition between them for restricted budgets.

Ideally social support programs for the most vulnerable and production support for poor farmers are complementary, because they do not face the same constraints and provide different possibilities (as analyzed in detail in the note). It is this double approach that has been recommended by the High Level Panel of Experts for Food Security and Nutrition (HLPE) in their 4th report of 2012. Yet, coordination among stakeholders and bringing consistency to the different measures seems to be one of the greatest challenges.

 

Mathilde Douillet

Project Manager "Agricultural markets and policies" at the Fondation pour l'agriculture et la ruralité dans le monde (FARM)

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

 Dear colleagues,

Social protection for food security is a social norm well recognised and practiced by the Yoruba people of the South West of Nigeria in the West Africa sub region.

The practice is aimed at protecting the negative impacts of  agricultural production logistics on the poor, the weak and members of the communities who have limited hands that could be engaged in land preparation for food cultivation

Association of age grade are formed to assist members of the community in preparing their farm land, planting, harrowing and harvesting such that an individual could farm sizable land and nurture to harvesting thus helping a vulnerable member of the family to sustain the family food security and have products for sale or exchange to meet the social and food need of respective members

In Yoruba culture,we refer to these system of social protection as Aroje, (cooperative farm support) Isusu or cooperative banking to raise capital base for the members

Livestock such as Hen, Goat and Sheep can be given out to the less privileged to raise such that the less privileged family can have access to more nutritive food like milk or egg but at the same time pay a regular of an offspring of the type of animal loaned to the principal annually.

Honestly this is my traditional understanding of social protection at the grass root level in my part of West Africa that had helped our fore fathers to sustain the needed food security

It is possible for society to reparkage this traditional system and restructure it into agricultural imput services that will support the resilience and the vulnerable farming members of the society in sustaining a healthy food security

Thank you for giving me the opportunity to make a simple contribution to this first edition of the Global Forum for food Security in West Africa and hope you will find my first letter to the coordinator on the inauguration of this forum a useful discussion  for the region.

Dr Adejoro

Independent livestock consultant and contract Head of Research for Zartech Limited in Nigeria 

Chers collègues,

La protection sociale pour la sécurité alimentaire est une norme sociale reconnue et pratiquée par le peuple Yoruba du sud-ouest du Nigeria dans la région Ouest africaine.

Cette pratique vise à protéger les membres de la communauté les plus pauvres et vulnérables ne possédant pas la main d'oeuvre nécessaire pour gérer la logistique de la production agricole.

Des groupes de différentes catégories d'âge sont formés pour aider les membres de la communauté dans la préparation de leurs terres agricoles, la plantation , le hersage et la récolte. Ainsi, un individu peut cultiver une terre de taille suffisante pour garantir la sécurité alimentaire d'un foyer et avoir des produits à vendre ou à échanger pour garantir les besoins alimentaires et sociaux des membres de la communauté.  Dans la culture Yoruba , nous appelons ces systèmes de protection sociale "Aroje" (soutien agricole coopératif) "Isusu" ou encore "banque coopérative" pour accroitre le capital de base des membres de la communauté.

Du bétail comme des poules, chèvres et brebis peuvent être remis en élevage à une personne moins privilégiée et le foyer peut ainsi bénéficier d'un accès à une nourriture plus nutritive comme le lait ou les œufs. En même temps ce foyer donne pour chaque animal donné, sa descendance directe, à la famille propriétaire.

Ce système, qui a aidé nos ancêtres à atteindre la sécurité alimentaire, est ma compréhension traditionnelle de la protection sociale au niveau local dans ma région d'Afrique occidentale.

Il est possible pour la société de tirer les leçons de ce système traditionnel et de le restructurer dans des services d'intrants agricoles qui pourront soutenir la résilience et le maintien d'une sécurité alimentaire durable des ménages ruraux vulnérables.

Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de faire cette simple contribution à cette première édition du Forum FSN en Afrique de l'Ouest. J'espère que vous  trouverez ma première contribution utile pour la région

Dr Adejoro

Consultant indépendant en élevage actuellement responsable de recherche pour Zartech Limited au Nigeria 

 

Annemarie van de Vijsel

The Broker
Netherlands

>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<

Dear colleagues,

The discussion on how social protection can contribute to food security and nutrition in West Africa that the FAO is currently hosting is very interesting and highly relevant. It combines two topics that The Broker, an independent online knowledge platform on global development, has also addressed recently.

Social protection

Last week The Broker published a dossier on social protection. Here, The Broker looks at the international discussion on how to secure decent protection for all human beings. Social protection is increasingly seen as an instrument to promote economic opportunities for the poor and support inclusive development. In its social protection dossier, The Broker examines what different actors mean by social protection and what policies are implemented on the ground. We discuss the wider political and economical consequences and the impact on the lives of the poor in the search for a more inclusive economy.

Please find the dossier here: http://www.thebrokeronline.eu/Dossiers/Social-protection

Food security

Earlier this year The Broker hosted an online debate on food security, one of the main themes we continuously work on. Here, The Broker explores comprehensive food security strategies that ensure a secure supply of affordable food using less land and water, produce less waste and emissions, and alleviate worldwide povertyThe online debate involved policy-makers, researchers and practitioners. Over 90 international experts helped determine key challenges and offered answers on how a knowledge-based policy can tackle global food issues.

You can find the food security theme page here: http://www.thebrokeronline.eu/Themes/Food-Security

We encourage very much the combination of these two topics and like to see the lively debate actually running on your website. We will use the results of this Forum into our work.

Please, if you have any questions  or suggestions for us, contact us at [email protected].

 

Chers collègues,

La discussion sur “Comment la protection sociale peut-elle contribuer à la sécurité alimentaire et à la nutrition en Afrique occidentale ?” que la FAO héberge en ce moment est très intéressante et pertinente. Cela associe deux thématiques auxquelles The Broker, une plate-forme en ligne de gestion des savoirs sur le développement global, s’est intéressé récemment.

Protection sociale

La semaine dernière The Broker a publié un dossier sur la protection sociale dans lequel nous nous intéressons aux discussions en cours au niveau mondial sur la manière de sécuriser une protection décente pour tous. La protection sociale est de plus en plus perçue comme un moyen de promouvoir les opportunités économiques pour les pauvres et soutenir un développement durable et solidaire. Dans son dossier sur la protection sociale, The Broker analyse ce que les différents  acteurs entendent pas protection sociale et les politiques mises en œuvre sur le terrain.  Nous discutons leurs conséquences politiques et économiques et leurs résultats sur la vie des plus pauvres dans la recherche d’une économie plus inclusive.

Vous pouvez trouver le dossier ici : http://www.thebrokeronline.eu/Dossiers/Social-protection (en anglais)

Sécurité alimentaire

Plus tôt dans le courant de la semaine, The Broker a hébergé un débat sur la sécurité alimentaire, une des problématiques sur laquelle nous travaillons continuellement. Dans ce débat, nous avons examiné des stratégies globales de sécurité alimentaire à même d’assurer une alimentation abordable en utilisant une quantité limitée de ressources naturelle (terres et eau), en produisant moins de déchets et d’émission de gaz à effet de serre, et  enfin pouvant  réduire la pauvreté dans le monde. À ce débat prennent part des décideurs, des chercheurs et des praticiens. Plus de 90 experts internationaux participent à déterminer les défis et offrent des réponses sur la manière dont des politiques basées sur la connaissance peut répondre à la problématique de la sécurité alimentaire.

Vous trouverez la page thématique sur la sécurité alimentaire ici : http://www.thebrokeronline.eu/Themes/Food-Security (en anglais)

Nous encourageons fortement l’association de ces deux thématiques et nous remercions le Forum FSN d'héberger cette discussion dynamique. Nous utiliserons les résultats de cette discussion dans notre travail.  

Si vous avez des questions ou des suggestions, n’hésitez pas à nous contacter par email : [email protected].

 

Mamadou Salla

Afrique Solidarité A.I.S.E.D.
Senegal

>> ENGLISH VERSION BELOW <<

Chers collègues,

Je vous prie de trouver ci-dessous ma contribution à cette discussion.

Le Sénégal et le droit à l’alimentation.

Le Sénégal, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest francophones, est au centre des débats. Plusieurs traités internationaux  ont été signés.  Il faut noter que pour réduire la malnutrition de façon significative, la nutrition doit jouer un rôle majeur dans les processus d’élaboration de politiques qui doivent ensuite se traduire en politiques et programmes efficaces répondant aux défis qui s’imposent au niveau du foyer, de la communauté et du pays Cela requiert un effort multisectoriel où chaque secteur prend des mesures pour :

  1. intégrer la nutrition au sein des programmes en cour;
  2. améliorer les efforts de collaboration entre secteurs et institution.

Les stratégies sectorielles contribuant à la nutrition :

 

1- L’agriculture

Rendre des aliments  nutritifs  plus accessibles à tous et soutenir les petites exploitations familiales en tant que sources de revenus.

 

2- Eau potable et assainissement

Améliorer l’accès pour réduire les infections et les maladies.

 

3- Education et emploi

S’assurer que les enfants reçoivent la nourriture dont ils ont besoin pour apprendre et recevoir un emploi décent à l’âge adulte.

 

4- Soins de santé

Accès  aux services permettant aux femmes  et aux enfants d’être en bonne santé

 

5- Appui à la résilience

Permettre à la population d’être  en meilleur santé  plus forte et de connaitre une prospérité durable  afin qu’elle soit apte  à mieux supporter les situations d’urgence et de conflits.

 

 

Pour arriver à ce niveau d’exécution il faudra compter avec les objectifs spécifiques suivants :

  1. Structurer une plateforme multi-acteurs et multi-secteurs;
  2. Renforcer les capacités des acteurs de la société civile  en plaidoyer, lobbyings  et reddition de compte;
  3. Renforcer les capacités des membres, des journalistes, des juristes et des parlementaires  sur le droit à l’alimentation et la nutrition;
  4. Participer à  l’élaboration de budgets des  programmes et politiques  des déterminants de la sécurité alimentaire au niveau national (agriculture, santé, éducation, environnement et bien être social);
  5. Faire l’état des lieux  sur la nutrition et le droit à l’alimentation;
  6. Organiser des campagnes de mobilisation de fonds (fundraising).

MAMADOU  SALLA

CONSULTANT  PRÉSIDENT DE L O.N.G.

AFRIQUE SOLIDARITÉ  A.I.S.E.D.

BP 10728  VILLA 477 H.L.M2

DAKAR  SÉNÉGAL

(MEMBRE DE  A.N.C.F.M.S)

Dear colleagues,

 

Please find below my contribution to this discussion.

Senegal and Right to Food

 

Senegal such as other West African French speaking countries is at the heart of the debate. Several international treaties have been signed. It should be noted that in order to reduce malnutrition significantly nutrition plays a key role in policy making processes that are translated into efficient programmes to tackle existing challenges in households and communities. This requests a multi-sectorial effort where each sector takes actions to: 

  1. Insert nutrition in on-going programmes
  2. Enhance its collaboration efforts with other sectors and institutions

 

Sectorial strategies contributing to nutrition are as follows:

 

1- Agriculture

Increase the nutritional value of food and support the access to this nutritious food to all. Support their production by smallholder farmers as a source of income.

 

 2- Drinking water and sanitation

Better access is needed to reduce infections and diseases

 

3- Education and employment

Make sure children receive the food they need to learn and have a decent job when adults.

 

4- Health

 The access to health services should be granted to women and children

   

5- Support improved resilience

  Enable population to be in better health and to have a sustainable prosperity. This would support their resilience to emergency and conflict situations.

 

 

The specific objectives to reach these points are: 

 

  1. Structure a multi stakeholder and multi sectorial platform; 
  2. Enhance capacities of civil society stakeholders on advocacy, lobbying  et accountability;
  3. Enhance capacities of members, journalists, lawyers and parliamentarians on the Right to food and nutrition;
  4. Participate in the  budget preparation of food security related policies and programmes  at national scale (agriculture, health, education, environment and social well-being);
  5. Make a comprehensive review  of the state of nutrition and right to food and nutrition;
  6. Organize fundraising campaigns.

MAMADOU  SALLA 

CONSULTANT  PRESIDENT of NGO

AFRIQUE SOLIDARITÉ  A.I.S.E.D.

BP 10728  VILLA 477 H.L.M2

DAKAR  SENEGAL

(MEMBER OF A.N.C.F.M.S)