Justin Eyaan Ndoutoume

C'est un plaisir, et même un impératif pour moi de transmettre les enseignements que j'ai reçus, et contribuer à mon niveau à la recherche de l'Adéquation Nutrition-Sécurité alimentaire/Gestion durable du Patrimoine environnemental.

La Bible dit à ce sujet "Celui donc qui sait faire ce qui est bien et qui ne le fait pas commet un péché"...

Mon étude vise à orienter les décideurs vers les réelles possibilités des pays de L'Afrique Centrale de devenir des bases de l'amélioration de la sécurité alimentaire tout en participant à la gestion durable des écosystèmes forestiers.

AGRICULTURE ET GESTION DURABLE DES ECOSYSTEMES FORESTIERS

I. Afrique Centrale, un grenier alimentaire

1. Zones d’activités

L’Afrique Centrale qui abrite le bassin du Congo, deuxième massif forestier après l’Amazonie recèle une richesse biologique qui pourrait faire de cette sous-région, un véritable grenier alimentaire. La Commission des Forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC) appuyée par les partenaires internationaux (PFBC), s’efforcent de mettre en œuvre des politiques adéquates, à la fois pour la préservation des Forêts, pour l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Ces forêts sont occupées à l’intérieur par les populations dites « autochtones » (pygmées) et à la périphérie par les populations autres dites « allochtones » (généralement des bantous).

A côté de la forêt dense et humide qui occupe une part importante de l’Afrique Centrale francophone, cette sous-région est constituée pour une part importante de zones pré-forestières ou de savanes boisées tant en République Centrafricaine que dans une partie du Cameroun, dans le Sud du Tchad et même dans une partie du Congo et du Zaïre. Dans ces zones, Il est possible de concilier agriculture et gestion durable des écosystèmes forestiers en mettant en œuvre des politiques d’une économie verte duale.

Source : CNRS, Forêts et savanes d'Afrique centrale : une histoire holocène mouvementée, http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim1/rechfran/4theme/paleo/foretsavanesafc.html (consulté le 12 Février 2016)

2. Types d’exploitation par zone

Aussi bien en zones de forêt que de savane, il est souhaitable d’intégrer la production d’énergies renouvelables à toute forme d’exploitation. (Cf. projet OLEMBE).

a) Zones de forêts

Les populations de ces zones collectent les produits forestiers non ligneux (PNFL) d’origine végétale (irvingia, hibiscus…) et d’origine animale (insectes comestibles). Ces PFNL apportent une alimentation et des revenus appréciables aux populations. Cependant, il serait souhaitable d’encourager des investissements pour des exploitations à grande échelle. En plus des activités de collecte des PFNL, ces populations s’adonnent à l’agriculture dans les forêts secondaires. Cette agriculture est essentiellement extensive et itinérante. D’où l’intérêt de mener l’agriculture en zone de savane.

b) Zones de savane

Ce sont par nature des zones de rencontre et de coexistence entre des activités différentes (agriculture et pastoralisme en particulier), entre des peuples (éleveurs peulhs, populations sédentaires de différentes ethnies selon que l’on se trouve au Tchad, au Congo, en Centrafrique ou au Cameroun) totalement étrangers les uns aux autres par leurs coutumes, leur culture, leur organisation, leurs attitudes devant la terre et les ressources naturelles. Ces zones sont propices à une agriculture mécanisée. Il serait donc souhaité d’encourager l’implantation d’exploitations à grande échelle. Ces exploitations intégreraient plusieurs types d’activités dont l’agriculture, l’élevage et la production de l’énergie et pourraient être vecteur de partenariat entre agriculteurs et éleveurs traditionnellement installés (fourniture de produits agricoles du fourrage aux éleveurs contre la viande et les déchets organiques d’origine animale pour la production de l’énergie).

II. Acteurs

1. Gros exploitants agricoles/ Investisseurs (exploitation à grande échelle)

2. Populations (travailleurs PFNL dans les zones forestières/ travailleurs en terres agricoles dans les zones de savanes humides)

III. Commercialisation des produits

Après transformation, les produits peuvent être commercialisés localement, au niveau national et à l’exportation.

1. Transformation et conditionnement

Pour être commercialisés, les produits doivent être transformés (farine, poissons et viandes séchés, etc.) et conditionnés (emballages). Les produits dument conditionnés peuvent être transportés par voie routière, maritime, ferroviaire et aérienne (Cf. projet OLEMBE).

2. Commerce équitable intra et intercontinental

Au niveau intra africain, la prévalence de la sous-alimentation s’observe dans plusieurs pays de la zone sahélienne. Pour qu’ils soient équitables, les échanges commerciaux des produits alimentaires entre l’Afrique centrale et ces pays, doivent s’accompagner du développement de produits adaptés à leur environnement. Entre autres, la multiplication et la valorisation du Margousier ou Neem, permettraient non seulement de renforcer la grande muraille verte mais aussi de donner des revenus aux populations à travers la vente de produits finis contre le paludisme et phytosanitaires. Il en est de même du développement et de la valorisation de la gomme arabique.

Au niveau intercontinental, la plupart des PFNL sont exportés à l’état brut et sont revendus en Afrique centrale sous forme de compléments alimentaires, cosmétiques et autres. Pour être équitables, ces échanges devraient s’accompagner d’un développement de valeur ajoutée à travers la transformation industrielle locale des PFNL.

NB : Illustration projet d’OLEMBE

Yaoundé le 15 Février 2016 EYA’AN NDOUTOUME Justin

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