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Le lien entre commerce et sécurité alimentaire est à la fois évident, complexe et vaste.  En effet, il n’est très difficile de comprendre que le commerce est susceptible d’influer sur l’accessibilité économique en générant de la croissance, qui compte à elle, est en théorie créatrice d’emploi. Pour preuve, aussi décrié que soit la mondialisation, la planète n’a jamais été aussi riche. Si l’on arrête notre résonnement ici, on peut dire que le lien entre commerce, sécurité alimentaire, du moins on se focalisant sur l’accessibilité économique est autoentretenu. D’ailleurs, les fervents défenseurs du libre échange diront : nulle besoin d’intervention, le marché se chargera d’équilibrer et de répartir la richesse : c’est effet de « ruissellement ». Cependant, la réalité elle est beaucoup plus complexe à décrire, au moins parce que la mondialisation des échanges créée des gagnants et des perdants, qu’il y a des exclus parmi les gagnants, que les droits de l’homme s’inclinent face aux enjeux du commerce international.

Par ailleurs, le lien entre commerce et sécurité alimentaire est également vaste, car il impact toutes les dimensions de la sécurité alimentaire, que se soit : la disponibilité, la stabilité, ou encore l’accessibilité, au risque de nous répéter. Le commerce ne se limite au seul secteur agricole, il est en constante interaction avec les autres secteurs : industrie ou services. Au sein de l’OMC, ses accords sont donc en interaction non seulement avec le secteur de l’agriculture, mais aussi avec celui des droits de propriétés intellectuels touchant au commerce, du potentiel accord sur la facilitation des échanges, etc. Derrière, la volonté affichée des membres de l’OMC de tirer le meilleur pour leur nation (en termes des négociations) se cache l’action des firmes multinationales, qui moins visibles au sein de  l’organisation sont les premières à tisser la toile du commerce international.

Toutefois, pour des raisons d’ordre méthodologique et surtout afin d’être brève, on va se contenter d’examiner comment est-ce que l’accord sur l’agriculture au sein de l’OMC influe que la sécurité alimentaire. Ce qui sûr aujourd’hui, c’est que les effets de cet accord ne se mesure pas à la taille de l’organisation, qu’il y a  une multitude de parties prenantes,  des intérêts colossaux, mais qu’il y aussi des hommes dans tout ça, non pas seulement ceux qui font les politiques mais également ceux qui en ressentent les effets.

La crise alimentaire de 2011 en Afrique et de 2008 dans le monde à remis en cause l’argument qui consiste à dire « spécialisez vous dans la production  pour laquelle vous avez le plus  d’avantages comparatifs et le commerce se chargera du reste ». De fait, le marché n’est pas toujours stable, les prix ne sont pas toujours bas, et l’alimentation n’est pas encore un bien de seconde nécessité. C’est en 2008, que le grand public a appris que les politiques agricoles des grandes puissances qu’elles soient émergentes ou occidentales peuvent avoir des répercussions néfastes sur les recettes d’exportation des pays les moins diversifiées et souvent le plus pauvres. Que la concurrence pure et parfaite est un mythe, et qu’en matière agricole tout reste encore à faire. On s’est également aperçu que les catégories telles que arrêtées par l’accord sur l’agriculture  peuvent s’avérer arbitraires. Les subventions régies par les normes de la la boite bleue se sont révélées plus dommageables que celles de la boite orange et celles de la boite verte ne sont pas toujours neutres, elles sont également difficilement applicables par les pays en voie de développement, surtout ceux de la tranche intermédiaire.

Tout l’enjeu des négociations actuelles est de réparer les errements du passé, de servir la sécurité alimentaire, et pourquoi pas d’être un catalyseur pour les pays les plus pauvres. Mais dans un monde dicté par les rapports de force, peut être que plus de transparence  dans le processus décisionnel de l’OMC, et l’intégration de l’approche par les droits en matière de sécurité alimentaire pourraient être judicieux. 

The link between trade and food security is at the same time evident, intricate and all-embracing.  Indeed, it is not difficult to understand that trade is likely to improve ease of access to the economic system by generating growth, which is itself in theory a generator of employment. As proof, however much globalization is decried; the planet has never been so wealthy. If we stop at this point our reasoning, it could be said that the link between trade and food security, at least when focusing on access to the economy, is self-evident. Moreover, the strong supporters of free trade will say: no need for intervention, the market will undertake the balancing and redistribution of wealth: it is the "trickle down" effect. Nevertheless, the reality is much more complex to describe, at least because the globalization of exchanges creates winners and losers, because there are those excluded from the winners, and because human rights have to bow down before the issues of international trade.

Futhermore, the link between trade and food security is equally immense, because it has an impact on all dimensions of food security, whether that is: availability, stability, or even accessibility, if we may risk repeating ourselves. Trade does not limit itself only to the agricultural sector, it is in constant interaction with other sectors: industry and services. At the heart of the WTO, these agreements are therefore interacting not only with the agricultural sector but also with intellectual property rights related to trade and with the potential agreement on trade facilitation, etc.  The desire  displayed by members of the WTO to secure the best for their country (in terms of negotiations) masks  the operations of multinational companies, which although less visible at the centre of the organization are the first to spin the web of international trade.

However, for methodological reasons and particularly to be brief, we will content ourselves with examining how the agreement on the agricultural sector at the heart of the WTO influences food security. What is certain today, is that the effects of this agreement do not measure up to the size of the organization, that there is a myriad of stakeholders, with huge interests represented, but also that there are individuals involved  in all that, not only the policy makers but also those who are not in favor of the outcomes.

The food crisis of 2011 in Africa and of 2008 worldwide has challenged the argument that says:    “specialize in the production of that in which you have the most comparative advantages and trade will do the rest.” In practice, the market is not always stable, prices are not always low, and food is not yet a second level necessity. It was in 2008 that the general public learnt that the agricultural policies of the main powers, whether they are emerging or western, can have negative repercussions on the export earnings of less diversified and often the poorest countries. That pure and perfect competition is a myth and that in agricultural matters; everything still remains to be done. They have also realized that the categories as promulgated by the agricultural agreement can be adjudged to be arbitrary. The subsidies governed by the norms of the blue box have been revealed as more damaging than those from the amber box and those of the green box are not always impartial.   They are also difficult for developing countries to apply, particularly those classified as intermediate.

The whole object of the present negotiation is to repair the wrongs of the past, to promote food security and, why not, to be a catalyst for the poorest countries. But in a world run by power relationships, maybe more transparency in the WTO decision process and the integration of rights in terms of food security would be wise.