>> VERSION FRANÇAISE CI-DESSOUS <<
Welcome to the first Food Security and Nutrition Forum discussion dedicated to West Africa.
Welcome indeed. Who can resist participating in this the first of the FSN debates on regional Africa? Here’s my contribution – looking at regional leadership.
Focus on the regional leader
Pre-amble
It's difficult to cover the many real and implicit issues of food security, nutrition and more that impact upon West Africa in a few words - no matter that many try to do so. It is, of course, better to try than to give up on a topic that impacts on the region that represents the intellectual heartland of Africa.
By way of an introduction to my contribution consider: the continent has long been recognized for its potential as the global bread basket of the 21 century - 20% of world's land surface but little more than 10% of the people - all that space, soils, water and bio-resources and the international predators already circulating in a food insecure world keen to become part of the action. There will be 10 billion people to be fed worldwide within the next 40 years - around three billion more than today; and if the custodians of the African continent - those with access to the resources, funds, technologies and, crucially, the vision - don't move into gear others will do it for them.
You can't focus upon West Africa without taking into account the most dynamic of the regional economies - that of Nigeria. If this country can come to terms with social protection of vulnerable people in the context of food and nutrition security, then so can just about everywhere else. This remains, however, an extra-ordinary challenge wherever you are within national society - family, community and government - from local through state to federal. The filter-down effect of public investments is inexplicable slow, and you may need the patience of Job to await your turn in the queue.
Role of the private sector
Private sector investments, by contrast, can impact almost immediately as markets take effect. Again, however, it is the growing middle classes that stand the better chance of taking advantages of these investments - investments that typically begin with the ideas and resources of these same sectors of the community. It is the same middle classes - middle income groups if you like - who are driving change.
Since 2008, government has made considerable effort to shift from the mis-management, corruption, political instability and more typical of the 50-year period post-independence and, crucially and in-parallel, diversify the economy away from over-dependence on domestic oil industries. Market-orientated reforms are underway, subsidies are being reduced and investment is being directed into agriculture, manufacturing, services and other non-oil sectors.
The country has enjoyed a buoyant GDP during the past five years given growth across the economy and rising earnings from oil. Oil and gas, however, continue to account for 95% of foreign exchange and 80% of budgetary resources. Financial management of this kind is irresponsible in the short-term and untenable in the longer-term.
The politico-socio-economic challenges facing the country are daunting – demographically skewed, rampant population growth, fragile north-south ethno-economic divide, minority wealth expansion at the expense of stagnant majority poverty, complex national federal/state management structures that largely isolate the man-in-the-street from government and, from a viewpoint that embraces the socio-economic security of rural communities, an agricultural sector that has lacked significant investment for >40 years.
Nigeria succeeding
Nigeria enjoys a reputation as the largest country in Sub-Saharan Africa and Nigerians like to consider themselves some of the best ‘operators’ in the marketplace – quick to enjoy a challenge, financially adept, dominating trading markets throughout the West African hinterlands and coastal countries and soccer across the continent. Organise the country and shift oil revenues into agro-industrial investment and the country has the potential to develop an economy that could elevate it to BRICS status.
Catalysing agro-and agro-industrial production nationwide is possible - government and its advisors have both the mandate and a responsibility to explore the opportunities available. (As exemplified by Nigerian Vision 20:20202 and the Agricultural Transformation Agenda - investments, agro-industries, value chains, private sector and more.) Developments of this kind will be private sector-led. It would be unfortunate to consider Nigeria as ‘just another impoverished West African state’. Encourage Nigeria back on to the road that will enable to reach its agricultural potential, and every other country in the region will benefit.
And then the country and its neighbours will have sufficient resources to re-invest in public institutions, agendas, policies and more that will enable safety nets to be developed that will help vulnerable people to help themselves to shift out-of-poverty.
Peter Steele
Melbourne
13 November 2013
Bienvenue à la première discussion du Forum sur la sécurité alimentaire et la nutrition consacré à l’Afrique occidentale.
Bienvenue en effet! Qui peut résister à prendre part à ce premier débat sur le Forum FSN en Afrique de l'Ouest? Voici ma contribution, qui concerne le leader régional.
Éclairage sur le leader régional
Préambule
Il est difficile d'aborder les nombreux aspects réels et implicites de la sécurité alimentaire, de la nutrition et d'autres phénomènes qui ont un impact sur l'Afrique occidentale en quelques mots, même si beaucoup ont tenté de le faire. Il est, bien entendu préférable de relever ce défi plutôt que renoncer à aborder un sujet qui a une profonde incidence sur la région qui constitue le coeur intellectuel de l'Afrique.
À titre d'introduction de ma contribution, je voudrais signaler les éléments suivants: le continent est reconnu depuis longtemps pour son potentiel en tant que grenier du monde pour le vingt et unième siècle, avec 20 % de la surface terrestre du monde mais avec moins de 10 % de la population, à savoir un espace, des terres, des ressources hydriques et biologiques considérables et des prédateurs internationaux qui rondent déjà dans un monde marqué par l'insécurité alimentaire, avides d'action. Il faudra, dans les 40 prochaines années, alimenter 10 milliards de personnes dans le monde, soit 3 milliards de plus qu'aujourd'hui et, si les gardiens du continent africain, à savoir ceux qui ont accès aux ressources, aux fonds, aux technologies et qui ont avant tout la vision nécessaire, n'enclenchent pas la vitesse supérieure, d'autres le feront à leur place.
On ne peut analyser la situation de l'Afrique de l'Ouest sans tenir compte de l'économie la plus dynamique de la région, à savoir celle du Nigéria. Si ce pays parvient à trouver une solution pour assurer la protection sociale des groupes vulnérables dans le contexte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, d'autres pourront le faire aussi. Ceci reste toutefois un défi extraordinaire, que ce soit à l'échelle de la société nationale, à savoir la famille, la communauté et le gouvernement, à l'échelle locale et l'échelle de l'État et fédérale. L'effet de ruissellement des investissements publics est d'une lenteur difficilement explicable et il faut avoir la patience de Job pour attendre son tour dans la file.
Rôle du secteur privé
Les investissements du secteur privé peuvent, en revanche, avoir des effets pratiquement immédiats par rapport à la création de marchés. Néanmoins, c'est une nouvelle fois la classe moyenne en expansion qui a la meilleure chance de profiter de ces investissements, investissements qui généralement naissent des idées et des ressources de ces mêmes secteurs de la communauté. C'est encore la classe moyenne, ou les groupes à revenu moyen comme veut bien les appeler, qui est le moteur du changement.
Depuis 2008, le gouvernement a consenti des efforts considérables pour venir à bout de la mauvaise gestion, la corruption et l'instabilité politique plus typiques des cinquante ans qui ont suivi l'indépendance et, de manière parallèle et cruciale, pour diversifier l'économie pour mettre fin à la dépendance excessive de l'industrie pétrolière nationale. Des réformes basées sur le marché sont en cours, les subventions sont réduites et l'investissement est acheminé vers l'agriculture, la production manufacturière, les services et d'autres secteurs non pétroliers.
Le pays a connu, au cours des cinq dernières années, un grand dynamisme en termes de PIB résultant de la croissance économique et de la hausse des revenus pétroliers. Le pétrole et le gaz continuent toutefois de représenter 95 % des devises étrangères et 80 % des ressources budgétaires. Ce type de gestion financière est irresponsable à court terme et insoutenable à plus long terme.
Les défis politiques et socio-économiques auxquels se heurte le pays sont considérables: une croissance démographique constante et déséquilibrée, une fracture délicate entre le nord et le sud et sur le plan ethnique et économique, l'enrichissement d'une minorité au détriment de la pauvreté constante de la majorité, des structures de gestion complexe à l'échelle nationale fédérale/de l'État qui contribuent à isoler largement le citoyen commun du gouvernement et, du point de vue de la sécurité socio-économique des communautés rurales, un secteur agricole où aucun investissement substantiel n'a été réalisé depuis plus de 40 ans.
Le succès du Nigeria
Le Nigeria a la réputation d'être le plus grand pays d'Afrique subsaharienne et les Nigériens aiment à se considérer comme les meilleurs « opérateurs » du marché, toujours disposés à relever un défi, experts en finances, avec une position dominatrice sur les marchés commerciaux dans tous les pays côtiers et intérieurs de l'Afrique de l'Ouest et dans le football au niveau continental. Si le pays réussit à s'organiser et à réduire la dépendance des revenus pétroliers pour accroître l'investissement agro-industrielle, il peut parfaitement se développer sur le plan économique et rejoindre les groupes des pays BRIC.
Il est possible de catalyser la production agricole et agro-industrielle à l'échelle de toute la nation et le gouvernement et ses conseillers ont à la fois le mandat et la responsabilité d'envisager toutes les opportunités. (Cet effort se reflète dans des programmes comme le Nigerian Vision 20:20202 et Agricultural Transformation Agenda - en matière d'investissements, d’agro-industries, chaînes de valeur, secteur privé, etc.) Ce type d'évolution se fera sous la houlette du secteur privé. Il serait regrettable de considérer le Nigéria comme « un autre État pauvre d'Afrique de l'Ouest ». Encourager le Nigéria sur la voie du développement de son potentiel agricole sera bénéfique pour tous les autres pays de la région.
Le pays et ses voisins auront alors suffisamment de ressources pour réinvestir dans les institutions, les politiques et les programmes publics afin de favoriser le développement de filets de sécurité qui aideront les plus vulnérables à sortir eux-mêmes de la pauvreté.
Peter Steele
Melbourne
13 November 2013
Peter Steele