Bulletin de la FAO sur l'offre et la demande de céréales
Le Bulletin sur l’offre et la demande de céréales a pour objet de communiquer des prévisions actualisées sur le marché mondial des céréales. Il est complété par une évaluation détaillée de la production ainsi que des conditions de l'offre et de la demande de céréales par pays et par région, publiée dans le bulletin trimestriel Perspectives de récoltes et situation alimentaire. Des analyses plus approfondies des marchés mondiaux des céréales ainsi que d'autres denrées alimentaires de base sont publiées deux fois par an dans les Perspectives de l'alimentation.
Dates de sortie mensuelle pour 2025: 7 février, 7 mars, 4 avril, 2 mai, 6 juin, 5 juillet, 5 septembre, 3 octobre, 7 novembre, 5 décembre.
Les échanges de céréales revus à la baisse sous l’effet d’un recul de la demande
Date de publication: 06/12/2024
Les dernières estimations concernant la production mondiale de céréales en 2024 ont été revues à la baisse par rapport au mois dernier et s’établissent désormais à 2 841 millions de tonnes. Malgré cette inflexion de 0,6 pour cent par rapport à l’année dernière, il s’agit du deuxième volume le plus élevé jamais enregistré. La régression de ce mois-ci est due à l’abaissement des prévisions relatives à la production de maïs et de blé. Ainsi, la production mondiale de maïs, qui représente environ 80 pour cent de l’ensemble des céréales secondaires, devrait atteindre 1 217 millions de tonnes, un volume légèrement inférieur à l’estimation du mois dernier et en baisse de 1,9 pour cent par rapport à 2023. Cet ajustement s’explique par des rendements plus faibles que prévu aux États-Unis d’Amérique et dans l’Union européenne. La prévision de production de blé mondiale pour 2024 a elle aussi été revue à la baisse pour s’établir à 789 millions de tonnes, un chiffre équivalent au volume de 2023. Le repli de ce mois-ci s’explique en premier lieu par des estimations plus basses pour le blé dans l’Union européenne, où l’humidité excessive a fait fléchir les rendements dans certaines régions. Quant aux prévisions de la FAO concernant la production mondiale de riz pour 2024-2025, elles ont peu évolué depuis novembre. Elles laissent toujours présager un accroissement des superficies cultivées donnant lieu à une augmentation annuelle de 0,8 pour cent de la production mondiale, qui atteint le niveau record de 538,8 millions de tonnes (en équivalent riz usiné).
En ce qui concerne les récoltes de 2025, les emblavages de blé d’hiver sont en cours dans l’hémisphère Nord, et le tassement des prix en 2024 pourrait freiner l’expansion des superficies cultivées. Aux États-Unis d’Amérique, les semis de blé d’hiver progressent à un rythme moyen et en raison de la pluviométrie favorable ces derniers temps, 55 pour cent des cultures d’hiver ont été jugées bonnes à excellentes à la fin du mois de novembre, une hausse de 5 points de pourcentage par rapport à l’année dernière. Dans l’Union européenne, en revanche, les ensemencements ont été retardés en raison d’un début d’automne humide dans les régions occidentales, particulièrement dans le sud de l’Espagne. Bien que le temps sec de novembre ait permis d’accélérer le rythme, le déficit hydrique prolongé dans les pays de l’Est a entravé les premières phases du développement végétatif dans certaines régions. Des précipitations inférieures à la normale dans des zones clés du sud de la Fédération de Russie consacrées à la culture du blé ont eu pour effet de réduire les niveaux d’humidité du sol, ce qui complique l’ensemencement. Des conditions météorologiques défavorables ont aussi nui aux ensemencements en Ukraine, où la guerre reste un frein majeur pour le secteur agricole. En Extrême-Orient, grâce à des prix rémunérateurs, à des politiques publiques de soutien et à des niveaux favorables d’humidité des sols, les superficies emblavées pour les récoltes de 2025 en Chine (continentale) et en Inde devraient se maintenir, voire augmenter.
Dans l’hémisphère Sud, les céréales secondaires pour les récoltes de 2025 sont en cours de plantation. En Amérique du Sud, des signes préliminaires indiquent un recul des ensemencements de maïs en Argentine, les agriculteurs ayant été découragés par la sécheresse et le risque d’une maladie («rabougrissement du maïs») transmise par les cicadelles, qui ont affaibli la production en 2024. Au Brésil, selon les premières prévisions de plantation pour les récoltes de 2025, la superficie des cultures de maïs restera la même, et le retour des précipitations dans les régions du centre et du sud-est a tiré vers le haut les perspectives de rendement après le léger recul de l’année dernière. En Afrique du Sud, les estimations préliminaires laissent entrevoir un constat similaire, soit le maintien des superficies consacrées au maïs, car l’augmentation prévue des semis de maïs blanc, portée par des prix record, devrait contrebalancer une contraction probable, quoique faible, du maïs jaune.
D’après les prévisions, l’utilisation mondiale de céréales en 2024-2025 s’élèvera à 2 859 millions de tonnes, soit 1,8 million de tonnes de plus que le mois dernier et 0,6 pour cent de plus qu’en 2023-2024. Les prévisions concernant l’utilisation mondiale de céréales secondaires en 2024-2025 ont été relevées de 1,2 million de tonnes par rapport au mois dernier pour s’établir à 1 526 millions de tonnes, soit 0,4 pour cent de plus que les niveaux de 2023-2024. Cette révision à la hausse s’explique par une légère augmentation de l’utilisation des céréales, principalement du sorgho, pour l’alimentation animale et de l’utilisation du maïs dans l’industrie. Les prévisions concernant l’utilisation mondiale de blé en 2024-2025 sont quasiment identiques à celles du mois dernier: elle devrait se maintenir au niveau de la campagne précédente, soit 796 millions de tonnes, la croissance de la consommation alimentaire compensant la baisse de l’utilisation du blé dans l’alimentation animale. Depuis novembre, la FAO a relevé de 900 000 tonnes ses prévisions relatives à l’utilisation mondiale de riz en 2024-2025, principalement en raison de l’accroissement attendu de l’utilisation de cette céréale en Asie. Ainsi, selon les nouvelles estimations, elle atteindra les 536,7 millions de tonnes, soit une augmentation de 2,0 pour cent par rapport à 2023-2024 et un nouveau record.
Les prévisions de la FAO concernant les stocks mondiaux de céréales à la clôture des campagnes de 2025 ont été réduites de 14,2 millions de tonnes depuis le mois dernier et s’élèvent à présent à 874 millions de tonnes, indiquant une baisse de 0,7 pour cent des stocks mondiaux par rapport à leurs niveaux d’ouverture. Selon les dernières prévisions, le rapport stocks/utilisation de céréales dans le monde en 2024-2025 s’établirait à 30,1 pour cent, en légère baisse par rapport à 2023-2024 (30,8 pour cent), mais le niveau d’offre reste confortable. Les prévisions de ce mois-ci ayant été abaissées de 8,2 millions de tonnes, les inventaires mondiaux de céréales secondaires devraient être inférieurs de 1,2 pour cent à leurs niveaux d’ouverture et atteindre 360 millions de tonnes en 2024-2025. Cette contraction s’explique essentiellement par la diminution des stocks de maïs, ce qui est à mettre sur le compte de la réduction des stocks en Chine (continentale) où les importations devraient être inférieures aux prévisions et aux États-Unis d’Amérique et dans l’Union européenne où c’est la production qui est en deçà de ce qui était attendu. Les inventaires mondiaux de blé ont aussi été abaissés de 5,1 millions de tonnes par rapport aux chiffres de novembre, portant les prévisions pour 2024-2025 à 310 millions de tonnes. Ce repli est attribuable en premier lieu à l’Union européenne, où la production devrait être moins importante que prévu. Depuis novembre, la FAO a abaissé de près de 900 000 tonnes ses prévisions relatives aux stocks mondiaux de riz à la clôture des campagnes de commercialisation 2024-2025: la légère croissance de l’Indonésie est en effet contrebalancée par les perspectives moins optimistes pour la Chine, l’Inde et la Thaïlande. Malgré cette révision, il est toujours prévu que les réserves mondiales de riz progressent de 2,6 pour cent jusqu’à atteindre un pic de 204,5 millions de tonnes, sous l’effet de la hausse attendue des reports dans les pays exportateurs (Thaïlande et Pakistan, en particulier) et importateurs (à savoir la Chine et les Philippines).
Les échanges mondiaux de céréales en 2024-2025 devraient atteindre 484 millions de tonnes, soit une baisse de 1,1 million par rapport au mois dernier et 4,6 pour cent de moins qu’en 2023-2024. Les prévisions concernant les échanges mondiaux de céréales secondaires en 2024-2025 (juillet-juin) ont été réduites de 1,7 million de tonnes depuis les dernières estimations pour s’établir à 230 millions de tonnes, soit une contraction de 5,8 pour cent par rapport au niveau de 2023-2024. La révision de ce mois-ci est imputable à une réduction de 2,0 millions de tonnes des estimations des échanges mondiaux de maïs en décembre, ce qui s’explique par l’affaiblissement escompté de la demande de maïs à l’importation de la Chine (continentale) et la légère baisse des exportations du Brésil, des États-Unis d’Amérique et de l’Union européenne, portant les prévisions mondiales pour 2024-2025 à 186 millions de tonnes, soit un recul de 6,3 pour cent par rapport à l’an passé. Les prévisions concernant les échanges mondiaux de blé en 2024-2025 (juillet-juin), qui s’établissaient à 198 millions de tonnes, sont restées pratiquement inchangées depuis le mois dernier: elles indiquent toujours une régression de 5,4 pour cent par rapport à la dernière campagne, ce qui est imputable dans une large mesure au ralentissement attendu des achats de la Chine (continentale) et de l’Union européenne ainsi qu’au recul des ventes de la Fédération de Russie, de l’Ukraine et de l’Union européenne. Le commerce international de riz devrait atteindre 55,6 millions de tonnes en 2025 (janvier-décembre), un niveau en hausse par rapport à la prévision révisée de 53,6 millions de tonnes pour 2024. Du côté des exportations, sous l’effet de l’allègement des restrictions à l’exportation en septembre-octobre concernant le riz non brisé, il est toujours attendu que l’Inde contribue à l’essor des échanges prévu pour 2025, tandis que les perspectives d’exportation ont été revues à la baisse notamment pour le Cambodge, la Thaïlande et le Viet Nam.