Programme de Gestion intégrée de la production et des déprédateurs en Afrique
Photo: ©FAO/Riccardo Gangale

Le programme de gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) de la FAO s’appuie sur la formation, la diffusion et la participation communautaire afin d’aider les agriculteurs à augmenter durablement la production agricole, à réduire leur utilisation de pesticides hautement toxiques et à commercialiser plus efficacement leurs produits.

Adaptation au changement climatique

Les pays d’Afrique connaissent une augmentation marquée de leurs nombres d’habitants, ce qui entraîne des niveaux de charge sans précédent sur les ressources naturelles, accentués par des changements dans les attentes nutritionnelles d’une classe moyenne croissante et un mouvement constant vers l’urbanisation. En plus de ces pressions, les nations africaines commencent à voir augmenter la variabilité climatique, entraînant une incertitude générale croissante concernant les régimes saisonniers des pluies, l’augmentation des températures diurnes et nocturnes et la fréquence accrue de phénomènes météorologiques extrêmes (inondations, sécheresse et chaleur extrême).

Le changement climatique menace de causer d’importantes baisses dans les systèmes de production agricole et animale (jusqu’à 50 pour cent de réduction estimés dans les rendements de la production céréalière pluviale d’ici 2050) ainsi que la dégradation continue d’écosystèmes déjà soumis à des contraintes excessives. Associées à l’augmentation du coût des produits alimentaires et des intrants et à de possibles perturbations du marché et de l’ordre social, les conséquences négatives directes et indirectes sur la sécurité alimentaire, la nutrition et les moyens de subsistance sont sans précédent – et particulièrement graves pour les groupes de populations les plus vulnérables.

Afin d’accroître durablement la sécurité alimentaire et nutritionnelle face à ces défis, les communautés agricoles ont besoin de développer et de mettre en œuvre des stratégies d’adaptation qui améliorent la productivité, l’efficacité, la rentabilité et le caractère équitable des systèmes de production agricole et de commercialisation. Les réponses politiques et les améliorations institutionnelles sont nécessaires mais des changements dans les pratiques quotidiennes de centaines de millions de petits exploitants agricoles sont essentiels.

Le programme de gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD) a commencé à travailler avec les communautés, les organisations paysannes, la société civile, les gouvernements locaux et nationaux et d’autres acteurs pour sensibiliser sur ces menaces et appuyer des actions afin de développer des systèmes de production agricole plus résilients, depuis le terrain jusqu’au niveau du district et aux niveaux national et régional.

Développement des capacités institutionnelles

Au niveau de la planification du secteur agricole (niveaux du district et national), le programme s’engage avec les parties prenantes pour intégrer les activités de sensibilisation aux pratiques d'adaptation au changement climatique (ACC) et le développement de stratégies dans les initiatives de développement agricole en cours et dans les politiques et programmations agricoles afin de:

  • accroître les capacités institutionnelles aux niveaux national et sous-national pour développer des politiques, stratégies et programmes d’ACC, passant d’une réponse de réaction à une approche de préparation préventive;
  • autonomiser les partenaires et les programmes gouvernementaux afin de piloter activement des pratiques améliorées de gestion des sols et des cultures dans différents systèmes de production;
  • intégrer les considérations sur le changement climatique dans les politiques et programmes du secteur agricole et plaider pour une planification basée sur les «enseignements tirés»;
  • mettre en place des mécanismes de coordination intersectorielle et de sensibilisation aux questions de sécurité alimentaire et de production résiliente au climat.

Sensibilisation et autonomisation des communautés agricoles

Au niveau local, le programme GIPD utilise les champs écoles des producteurs (CEP) en tant que plateforme pour renforcer les capacités des communautés à découvrir, explorer, adapter et éventuellement adopter des pratiques agricoles améliorées. Pour cela, une approche CEP cherche à:

  • faciliter les processus d’auto-évaluation communautaire qui permettent aux communautés de mieux visualiser et comprendre les tendances passées, l’état actuel et les futurs scénarios possibles pour la gestion des différents secteurs des systèmes agricoles (les sols, les semences, l’eau, les marchés, le travail, le régime foncier etc.), menant à une amélioration des priorités, des plans et des mesures prises par les agriculteurs individuels et par les communautés;
  • exposer les agriculteurs à de nouvelles pratiques de gestion ACC du sol et des végétaux et à des technologies qui, une fois testées et approuvées localement par les agriculteurs, pourraient offrir de plus grandes opportunités de gestion améliorée, notamment l’utilisation de cultures à maturation rapide, l’ajustement des semailles, l’utilisation accrue d’espèces de légumineuses et de fourrages dans les rotations, l’utilisation accrue de semences de qualité, une meilleure gestion des espèces indigènes vivaces et, globalement, la diversification accrue du paysage agricole, entre autres choses;
  • impliquer les groupes d’agriculteurs dans les processus consultatifs concernant les politiques ACC aux niveaux de la communauté, du district et national;
  • encourager le partage et la diffusion des stratégies et pratiques ACC en élaborant un cursus CEP qui intègre mieux les processus d’adaptation et met en évidence les enseignements tirés;
  • renforcer une capacité d’adaptation à long terme en formant les fonctionnaires techniques, la société civile et les facilitateurs des agriculteurs dans une approche CEP.