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CHAPITRE V. PLANTES POUR LE FOIN - CÉRÉALES ET GRAMINÉES


Céréales comme cultures pour le foin

Les céréales sont la principale source d'alimentation humaine et sont, comme groupe, les cultures les plus répandues. Beaucoup sont aussi cultivées comme fourrages, ou utilisées comme fourrages quand les conditions du marché rendent cela intéressant. Leurs pailles et tiges sont des sources très importantes d'alimentation pour les animaux, surtout les ruminants, et le chaume des céréales est souvent pâturé. Les pailles sont de loin plus appréciées dans les pays en développement que dans les systèmes plus intensifs. Alors que la paille, qui a perdu la plupart de ses feuilles, est un fourrage grossier pauvre, un bon foin peut être réalisé avec des céréales lorsqu'elles sont coupées au stade feuillu, sinon le produit sera à peine meilleur que la paille. L'avoine et l'orge sont ordinairement cultivées pour le foin, tandis que le blé n'est pas aussi bon, et le seigle est plus grossier. Les plantes affectées par la sécheresse sont fréquemment transformées en foin.

Céréales à petites graines

Ce sont les cultures principales des zones tempérées, ainsi que de plusieurs zones subtropicales, où elles sont cultivées en hiver, ou en altitude. Le blé est la céréale principale; l'orge, qui est importante pour la brasserie aussi bien que pour l'alimentation humaine et animale, suit en ordre d'importance; l'avoine et le seigle sont d'importance locale pour les grains, surtout dans les régions froides de faible fertilité des sols. L'avoine est aussi beaucoup cultivée spécifiquement comme fourrage et réserve alimentaire pour les animaux.

Les techniques culturales pour les céréales sont bien connues et répandues dans les zones de culture. «Les céréales à paille blanche» sont semées avec un semoir à céréales ou semées à la volée sur un lit de semis propre bien préparé à une dose élevée de semence. L'épandage d'engrais sur le lit de semis doit être appliqué selon les recommandations locales, et plusieurs semoirs peuvent mettre l'engrais en même temps que la semence. L'épandage d'engrais azoté sur la végétation devrait être prévu, dans le cas de plusieurs coupes de fourrage, un épandage supplémentaire doit être fourni après chaque coupe. Le désherbage est peu réalisé, bien que les herbicides habituels puissent être utilisés et les mauvaises herbes de grande taille enlevées manuellement. En Asie, les céréales sont fréquemment désherbées à la main et les mauvaises herbes sont ramassées comme fourrage. Des rendements élevés de semences peuvent être obtenus avec les céréales fourragères. Cependant, les semences d'avoines fourragères sélectionnées ne sont pas toujours disponibles dans les pays en développement.

Avoines
Avena sativa, Avena byzantina, et Avena strigosa

C'est une grande céréale annuelle, beaucoup cultivée comme fourrage dans les pays tempérés et subtropicaux. Elle convient aussi dans les tropiques à hautes altitudes. L'avoine est très utilisée en alimentation animale ainsi que pour la consommation humaine, le pâturage et la conservation.

Les cultivars d'avoine commune (A. sativa) sont de loin les plus répandus. A. byzantina est adaptée aux conditions subtropicales plus chaudes, alors que l'avoine rude (A. strigosa) est adaptée aux sols pauvres et aux températures basses d'été, et a été cultivée pour les graines et la paille dans plusieurs parties montagneuses d'Europe du Nord et centrale, où les conditions ne conviennent pas à l'avoine commune.

De nombreux cultivars sont disponibles et s'adaptent à différentes conditions agroécologiques et à différentes utilisations. Des avoines fourragères qui fournissent plusieurs coupes ont été développées.

Figure 15. Une bonne culture d'avoine à plusieurs coupes sur une petite ferme (Pendjab, Pakistan)

L'avoine peut être cultivée en association avec des légumineuses annuelles volubiles telles que le pois et la vesce, mais il est essentiel que le cycle de croissance des deux cultures coïncide, sinon la légumineuse sèchera et perdra ses graines avant que l'avoine n'atteigne le stade de coupe. L'avoine est une plante de couverture utile à cultiver avec les trèfles d'hiver tel que le trèfle d'Alexandrie (bersim) (Trifolium alexandrinum) si elle est utilisée à une faible dose de semence afin de donner au trèfle en croissance suffisamment de lumière pour croître; l'avoine à croissance rapide et plus résistante au froid produit des coupes précoces à une saison où l'aliment vert est rare et que la croissance du trèfle s'arrête ou est très lente.

La période des semailles varie largement, selon une large gamme de climats où l'avoine est cultivée. Dans les régions à hivers très froids, elle est semée au printemps; dans les climats tempérés elle est semée en automne et au printemps; dans les régions méditerranéennes et subtropicales elle est surtout semée en automne pour le foin, en altitudes élevées sous les tropiques, elle est semée au début de la saison des pluies.

Les pratiques locales concernant les doses de semences et les plantes à associer varient beaucoup, et les doses varient de 60 kg/ha à plus de 100 kg/ha.

L'avoine est souvent mélangée à la vesce, et parfois au pois, pour le foin ou l'ensilage, parce que la céréale donne un support à la légumineuse grimpante. Cependant, la dose de semence d'avoine devra être réduite approximativement de moitié de celle utilisée normalement en culture pure, et les cycles de croissances des deux cultures doivent être synchronisés. Une faible dose de semence d'avoine est utile pour le trèfle d'Alexandrie (bersim).

Les types à une coupe simple sont fauchés après la floraison, mais les types à coupes multiples doivent être coupés à des stades plus précoces pour encourager des pousses supplémentaires. La fauche et la coupe manuelle sont faciles et la récolte donne peu de problèmes pour la fenaison. Dans la culture à coupe simple, elle doit être fauchée une fois que les graines sont formées, tandis que les types à plusieurs coupes doivent être fauchés juste avant la floraison, et la coupe finale doit être effectuée lorsque les graines sont bien formées.

L'avoine est principalement autofécondée, ainsi les paysans peuvent conserver leurs propres semences pour plusieurs cultures, pourvu que les déchets soient éliminés et les précautions habituelles prises contre les contaminations mécaniques. L'avoine du Nord et l'avoine de Ludovic très apparentées (A. fatua, A. ludoviciana) sont des mauvaises herbes nuisibles pour les champs de céréales et il faut faire attention afin d'éviter leur présence dans l'avoine cultivée parce que ces avoines sauvages perdent leurs graines avant la moisson et pourraient, ainsi, causer beaucoup de dégâts dans les cultures subséquentes de blé. L'introduction d'avoine fourragère pour des buts de démonstration dans la région de Kandahar en Afghanistan a été refusée par la communauté agricole à cause de leur aversion pour les avoines sauvages.

Orge
Hordeum vulgare

C'est une céréale annuelle cultivée pour sa graine, qui sert principalement comme aliment, pour les boissons et comme aliment du bétail. L'orge est utilisée dans les pays tempérés et subtropicaux comme fourrage dans les régions qui sont trop sèches ou dans les sols trop basiques pour l'avoine. L'orge n'est pas aussi bonne que l'avoine pour le foin ou le pâturage, mais elle est précieuse pour les endroits très secs et salins. Les orges à barbes rugueuses sont moins consommées que les autres céréales, et peuvent causer des dommages dans la bouche du bétail. L'orge est parfois semée à une dose de semence réduite, en association avec la vesce ou le trèfle violet. L'orge semée en automne, sous les climats méditerranéens, peut être pâturée à la fin de l'hiver et au début du printemps et, si le pâturage n'est pas très prolongé, la culture donnera un rendement satisfaisant de graines. La culture et la fenaison sont comparables à l'avoine.

L'orge est plus résistante à la sécheresse et sa maturité plus rapide que l'avoine, et peut être préférée dans les sols légers, secs et salins. Elle est fortement utilisée comme fourrage en Asie centrale. L'orge nue, sans glumes, est cultivée à des altitudes très élevées de l'Himalaya et sur le plateau du Qinghai (Tibet) en Chine, elle est cultivée au-dessus de 4000 m dans la vallée de la rivière Lhassa, bien au-delà de la limite du blé printanier.

Seigle
Secale cereale

C'est une céréale annuelle très utilisée pour le pâturage hivernal en Amérique du Nord et comme une céréale mineure dans certaines parties d'Europe. Il est adapté aux sols pauvres et aux hivers rigoreureux.

Blé
Triticum aestivum

Le blé est la céréale la plus importante dans les régions tempérées, et vient seulement derrière le riz mondialement. Il est l'aliment préféré dans la plupart des régions tempérées et subtropicales. Les rotations blé-riz couvrent de grandes parties des régions subtropicales asiatiques, avec le riz comme culture d'été. La paille de blé est un fourrage important dans ces régions. Il n'est pas beaucoup cultivé spécifiquement comme fourrage mais souvent pâturé en hiver dans certaines régions quand ceci est possible, et puis laissé pour la production de grains. Dans certaines parties de l'Himalaya, il est fauché comme fourrage en période de pénurie, mais il est moins productif que l'avoine. Le remplacement du blé fauché par un bon fourrage d'avoine peut améliorer la productivité dans plusieurs régions montagneuses d'Asie. Les cultures affectées par la sécheresse sont souvent prélevées comme foin ou fourrage vert. La paille de blé est un fourrage important dans les régions de petites fermes.

Foin à partir des céréales à graines grossières

Le maïs, ainsi que quelques mil et sorgho ont été à certains moments séchés comme foin dans de grandes fermes, mais avec le développement des techniques modernes d'ensilage et de foin ces pratiques ont presque disparues et les céréales, surtout le maïs, sont des cultures importantes pour l'ensilage. Cependant, dans les petites fermes, certaines céréales sont encore confectionnées en foin. Lorsque les épis sont récoltés à la main pour les grains, et les tiges vertes sont séchées pour le foin comme c'est fréquemment le cas, la différence entre récolte en tiges et foin n'est pas très claire. Les grains de maïs et de sorgho sont habituellement semés en poquet, à la main ou bien avec un semoir alimenté manuellement et tiré par un seul animal ou par un plantoir qui fait descendre les semences à intervalles réguliers généralement à travers un mécanisme d'assiette d'alimentation.

Maïs
Zea mays

Le maïs, est cultivé partout où l'été est suffisamment chaud et la pluviométrie ou l'irrigation est adéquate. Il est important comme fourrage, le grain est très utilisé dans l'alimentation animale, les tiges sont distribuées aux animaux, principalement dans les pays en voie de développement, et le grain est cultivé à grande échelle spécifiquement comme fourrage. Les maïs tropicaux peuvent atteindre quatre mètres de haut; dans les régions tempérées et subtropicales ils sont généralement en dessous de deux mètres. Le maïs est la plante par excellence pour l'ensilage, mais il est parfois séché en foin.

Le maïs pour fourrage est récolté à un stade végétatif légèrement moins mature que pour le grain (approximativement deux semaines avant maturité, avec des grains complètement formés mais pas trop durs; la plus grande partie de l'énergie digestible est dans les épis et le grain) et il est maintenant souvent cultivé pour l'ensilage dans les régions où les cultures à graines seraient risquées. Le maïs est souvent utilisé comme culture fourragère dérobée dans les périmètres irrigués des régions subtropicales; il est semé densément et le type de cultivar est de peu d'importance.

Le maïs a une grande gamme de cultivars et hybrides avec des périodes différentes de maturité, il se cultive sous une large gamme de conditions agroécologiques, mais nécessite des températures élevées pour une bonne croissance. Les hybrides localement adaptés, quand ils sont disponibles, sont de loin plus productifs que les cultivars sélectionnés. Il est surtout cultivé dans les zones tempérées chaudes et humides subtropicales. Dans les tropiques, il peut être cultivé approximativement jusqu'à 3 000 m d'altitude, mais préférablement à moins de 2 400 m. Le maïs ne tolère pas la stagnation d'eau et nécessite une bonne fertilité; mais dans ces limites très larges il peut être cultivé sur la plupart des sols fertiles. Des cultivars adaptés à une large gamme de pluviométries sont disponibles. Le maïs n'est pas résistant à la sécheresse (malgré une certaine résistance à la sécheresse quand il est jeune), et des types à cycle court ont été développés pour échapper à la sécheresse dans des régions à saisons pluvieuses courtes.

Le maïs doit être semé en lignes sur un lit de semis bien préparé. Les distances entre lignes et plantes dépendent du cultivar et du niveau de fertilité. Il est souvent semé en ligne surélevée, avec un semoir de précision ou à la main, et une largeur entre lignes de 80 - 120 cm est la norme, mais elle peut être plus rapprochée sous irrigation avec des cultivars de petites tailles. Les densités de plantes sont entre 25 000 et 75 000 par hectare. Il est très important d'obtenir une végétation homogène, et par conséquent la semence ne doit pas être semée à la volée. Le semis avec un semoir à blé conduit souvent à une levée non homogène, un semoir spécialisé ou le semis manuel est donc préférable. A cause des espacements larges, le maïs est facile à semer à la main si la superficie n'est pas grande; divers arrangements simples de tubes et entonnoirs sur des charrues traditionnelles à traction animale sont utilisés avec succès par des paysans expérimentés.

Le choix du cultivar est très local et l'information à ce sujet, période de plantation, espacements, etc., doit être cherchée localement. L'application d'engrais sur le lit de semis et l'épandage sur la culture, sont indispensables pour un rendement élevé; le maïs n'est pas une culture pour des sols pauvres. Le contrôle des mauvaises herbes est essentiel du début jusqu'à ce que les plantes recouvrent les intervalles entre lignes. Le maïs est une plante monoïque, dicline, fécondée par le vent, par conséquent la sélection de cultivars à pollinisation incontrôlée a un effet limité. Les hybrides, quand ils sont disponibles, ont de loin un potentiel de rendement plus élevé que la semence à pollinisation incontrôlée. Les semences hybrides peuvent être produites seulement par des entreprises organisées et doivent être achetées par les fermiers. Bien que les distances d'isolation nécessaires pour les semences hybrides soient grandes, il est possible de les produire dans les conditions des petits agriculteurs si le tout le groupe géographique ou un village l'accepte - comme cela est pratiqué commercialement dans certaines parties de la Chine.

Le maïs fourrager séché cultivé spécifiquement comme aliment du bétail était autrefois coupé à la machine, séché au champ et stocké comme foin, mais ceci a été probablement remplacé par l'ensilage dans l'agriculture mécanisée. Il est encore largement utilisé en Inde et au Pakistan comme kadbi (avec le sorgho et le millet); les tiges sont coupées à la main, séchées au champ, mises en gerbes et empilées en position debout, et ce système fonctionne bien là où il y a une longue saison sans pluie après la récolte. Aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, la plante entière avec les épis et les grains, est parfois récoltée sèche et broyée comme aliment du bétail dans les grandes fermes où l'élevage est important.

Sorgho
Sorghum bicolor

Le sorgho - une grande plante annuelle qui talle et forme des touffes avec des tiges jusqu'à une hauteur de 4 m - est quatrième en importance parmi les céréales dans le monde, et c'est aussi un fourrage important. Il est répandu dans les parties arides d'Afrique et d'Asie pour la consommation humaine, il produit un bon malt et il est important en brasserie dans certaines régions d'Afrique et, surtout, en Chine. Ses tiges sont un aliment du bétail précieux, une source d'énergie et un matériau de construction. Dans les régions sèches et chaudes des pays développés, il est cultivé comme réserve alimentaire du bétail. Il est, cependant, exposé aux dégâts des oiseaux et, dans la savane, nécessite beaucoup de travail pour les éloigner: en Afrique, le maïs est souvent préféré par les petits paysans, malgré le risque de perte en année de sécheresse.

Le sorgho s'adapte à une grande variété de conditions et peut produire une récolte de grains dans des conditions défavorables pour le maïs et la plupart des autres céréales. Il peut être cultivé sur des sols pauvres et dans des climats plus secs que le maïs. Il prospère sur des sols lourds, y compris des argiles qui craquent, même avec une stagnation temporaire d'eau. Même au stade de semis, le sorgho est très résistant à la sécheresse et s'adapte aux régions à pluviométrie incertaine.

La plantule peut survivre flétrie pendant au moins deux semaines et puis reprendre sa croissance. La gamme de pluviométrie est de 400 - 750 mm. Il s'agit d'une plante pour les conditions chaudes, et elle est éliminée par le gel. En zones équatoriales, il peut être cultivé jusqu'à approximativement 2 200 m au-dessus du niveau de la mer, bien qu'en général il soit cultivé en dessous de 1 000 m. Traditionnellement des types tolérants au froid sont adaptés à une altitude beaucoup plus élevée en Ethiopie. Sa gamme de latitude est de 40° de chaque côté de l'équateur. Il s'adapte à une grande variation de pH (5,0 - 8,5); il résiste mieux à la salinité que le maïs. Le sorgho est une plante de jours courts avec une réponse photopériodique marquée, les cultivars doivent donc être choisis en conséquence; des sorghos qui poussent hauts en culture d'été peuvent fleurir comme des sorghos nains s'ils sont cultivés en jours plus courts.

Les sorghos cultivés peuvent être classés en cinq groupes:

Tous les sorghos peuvent contenir un glucoside cyanogénique, le dhurrin, qui peut être toxique. Le danger est le plus grand chez les jeunes repousses, à la base ou avec les vieilles tiges. Il faut faire attention avant de mettre le bétail à pâturer sur les regains, principalement si le sorgho est stressé par la sécheresse. Il n'existe pas de danger une fois que l'herbe est confectionnée en foin, la tige n'est pas toxique non plus.

Une couche de semis bien préparée donne une végétation homogène, essentielle pour une bonne production fourragère. Comme le sorgho peut être parasité par des plantes du genre Striga, il doit être semé en rotation, en évitant une utilisation fréquente excessive du même champ. La semence peut être épandue manuellement ou au semoir, mais le semis avec semoir est plus satisfaisant pour le foin. La dose de semis est de l'ordre de 7 à 10 kg/ha (des doses plus faibles sont employées pour les régions arides). Lajeune culture doit être désherbée; un désherbage tardif doit être fait en cas de présence de Striga, mais avant que le parasite ait eu le temps de répandre ses graines. Comme avec toutes les céréales, la production de semence est directe. Les sorghos sont à pollinisation croisée, mais peuvent aussi s'autopolliniser. Le sorgho fourrager est souvent cultivé comme une culture dérobée d'été en Inde et au Pakistan; n'importe quel sorgho disponible est semé manuellement à grande dose, durant la mousson, et fauché quand nécessaire ou fauché et séché quand on a besoin du champ pour une autre culture.

Le sorgho est coupé quand les grains sont formés, et puis attaché en gerbes et séché au champ avant stockage. Aux Etats-Unis, les sorghos à tiges sucrées sont considérés comme les meilleurs pour le foin, et connus comme sorgho fourrager. Le foin de sorgho est surtout effectué à la main en Inde et au Pakistan. Auparavant, une lieuse à maïs était employée aux Etats-Unis. Le foin de sorgho doit être haché avant de le donner aux animaux pour éviter le gaspillage.

Autres sorghos pour le foin
Sudan grass ou Herbe du Soudan
Sorghum drummondii (syn. sudanense)

C'est une plante annuelle élancée qui talle et présente des tiges minces jusqu'à 3 m de hauteur, développée aux Etats-Unis comme fourrage à partir de matériel soudanais. Ce type de sorgho est maintenant très répandu dans les régions tropicales sèches et subtropicales et dans les régions tempérées avec un été chaud. Il est utilisé pour le foin et le pâturage, mais il y a quelques risques d'empoisonnement par l'acide prussique quand il est pâturé, surtout si la croissance de la plante est restreinte; les regains provenant de graines des plantes après la saison sèche sont dangereux. Il ne peut pas se propager naturellement et peut être cultivé en rotations sans devenir une mauvaise herbe (cf. S. halepense). Il est maintenant remplacé par des hybrides interspécifiques dans les zones agricoles intensives où les semences hybrides sont disponibles.

L'herbe du Soudan est adaptée aux régions avec une saison chaude de croissance; il ne prospère pas dans les tropiques humides ni dans les conditions tempérées humides froides. Une pluviométrie de 500 - 900 mm/an convient à la culture et le sorgho est fréquemment cultivé sous irrigation. Il pousse sur une large gamme de sols pourvu qu'il ne soient pas inondés, et il tolère modérément la salinité. Dans les tropiques, il peut être cultivé jusqu'à 2 000 m d'altitude.

La semence est épandue au semoir ou à la main dans une couche de semis ferme à une profondeur de 1 à 3 cm. Les doses de semis varient considérablement, de 15 kg/ha dans des semoirs larges pour des zones à faible pluviométrie, jusqu'à 75 kg/ha dans des champs irrigués. Les cultures plantées en lignes doivent être soumises à un contrôle des mauvaises herbes. La fertilisation doit être appliquée selon les besoins locaux. Le Sudan grass produit une semence importante et peut être moissonné avec une moissonneuse batteuse; il peut être aussi séché en tas et battu avec une batteuse stationnaire. La semence peut être récoltée à partir de foin semé densément, mais si la semence est le produit principal il doit être cultivé en lignes largement espacées (6090 cm). Il est à fécondation croisée.

Lorsqu'elle est récoltée en foin, l'herbe du Soudan récupère bien après la coupe et trois ou quatre coupes peuvent être effectuées en une année, ou plus en cultures irriguées. Pour la fenaison, elle est coupée au stade floraison-laiteux, à 10 - 15 cm du sol. Un épandage d'engrais azoté est habituellement appliqué après chaque coupe à l'exception de la dernière. Le conditionnement du fourrage pour permettre le séchage des tiges est utile. Il est confectionné en foin dans les régions sèches et chaudes où le séchage d'herbes grossières n'est pas un problème.

Columbus grass, herbe de Colomb
Sorghum almum

C'est une plante pérenne touffue, de 1 à 3 m de haut, qui est originaire d'Argentine. Elle est utilisée aux Etats-Unis et en Australie comme culture pionnière dans le développement de pâturage et pour le foin. Elle est adaptée aux régions chaudes avec une pluviométrie de 450 -750 mm/an; elle est susceptible de geler mais elle repoussera à partir de ses rhizomes après un léger gel.

Sorgho d'Alep
Sorghum halepense

C'est une plante pérenne à rhizomes, similaire dans plusieurs aspects au Sudan grass, probablement d'origine méditerranéenne, mais sa distribution naturelle se prolonge à l'Est vers l'Inde. Ce sorgho est adapté aux régions dont l'été est chaud avec une pluviométrie de 500 - 750 mm/an, et il est stoppé par la gelée, mais repousse à partir de ses rhizomes. C'est une mauvaise herbe nuisible des champs cultivés, à cause de ses rhizomes longs et robustes. Il a été introduit aux Etats-Unis comme fourrage au début du dix-neuvième siècle, et est rapidement devenu mauvaise herbe dans certains champs. Il peut être semé comme le Sudan grass ou établi par multiplication des rhizomes. Le Sorgho d'Alep produit un bon foin à partir de populations naturelles, mais il est rarement établi intentionnellement. La fenaison se fait comme pour le Sudan grass.

Sorghos hybrides

Des hybrides commerciaux de sorghos fourragers sont maintenant disponibles, généralement basés sur le Sudan grass et le sorgho à grain. Le cultivar stérile mâle "Redlan" est fréquemment un parent. La majorité sont des hybrides F1, un achat annuel de semence est donc nécessaire. Ils conservent la qualité pour plusieurs coupes du Sudan grass mais ont un potentiel de rendement beaucoup plus élevé. Ces hybrides sont adaptés à la fois pour les cultures en sec et irriguées. Leur culture est similaire au Sudan grass, quoique des doses faibles de semences soient souvent utilisées à cause du coût. Ils deviennent de plus en plus populaires pour le fourrage vert dans quelques pays en développement, notamment dans les zones irriguées au Pakistan, où ils se sont bien développés dans la dernière décennie, en partie à cause de la disponibilité de semence importée. A part leur rendement élevé, une longue saison de production et une réputation de bon fourrage, ils ont un avantage sur le sorgho à une seule coupe dans les zones de mousson dans lesquelles, semés bien avant les pluies, ils peuvent produire plusieurs coupes sans avoir à travailler le champ et, semés durant les périodes de stagnation d'eau, un épandage d'engrais est seulement nécessaire après la fauche. La semence est bien disponible à l'échelle internationale, mais la production locale de sorgho hybride est une entreprise spécialisée qui est seulement valable lorsque le marché potentiel est suffisamment important.

Millets

Plusieurs plantes sont désignées comme «millet» ainsi, quand on se réfère à la littérature, il faut donc faire attention de vérifier de quelle espèce il s'agit. Le mil chandelle est le plus communément cultivé comme fourrage dans les régions tropicales et subtropicales; d'autres peuvent être occasionnellement cultivés comme fourrage; la paille de toutes ces espèces est utilisée. Le millet des oiseaux (Setaria italica) et le millet commun (Panicum miliaceum) sont des millets communs au nord de la Chine et de plusieurs régions montagneuses. Le millet indien (Eleusine coracana) est important dans certaines parties de l'Inde et d'Afrique. Le millet Japonais (Echinochloa frumentacea) est cultivé comme fourrage d'été dans certains pays, y compris l'Inde et le Pakistan (où il est connu comme swank). Le millet commun est trop chevelu pour faire un foin apprécié, mais le millet des oiseaux est parfois cultivé pour le foin aux Etats-Unis.

Le mil chandelle
Pennisetum americanum

C'est une plante annuelle qui talle, poussant jusqu'à 3 m, qui est souvent cultivée comme plante vivrière dans certaines régions plus arides d'Afrique et d'Inde. Elle peut produire une récolte sur des sols plus pauvres et une pluviométrie plus faible que le maïs ou le sorgho. Elle est aussi cultivée comme fourrage en Inde, Pakistan, Afrique du Sud et Etats-Unis. La paille est grossière et de faible valeur alimentaire. Ce millet est très vulnérable à l'attaque des oiseaux. Quelques cultivars fourragers spéciaux ont été développés.

Le mil chandelle est surtout cultivé dans des régions semi-arides sur des sols légers bien drainés. Dans la région africaine Sahélienne, il est cultivé sous des pluviométries aussi faibles que 250 mm; Cependant pour le fourrage semé, 500 mm de pluie sont nécessaires pour une bonne culture. Bien qu'il puisse être cultivé à des pluviométries plus faibles que le sorgho, il n'a pas l'aptitude facultative de rentrer en dormance pendant la sécheresse. Il nécessite des températures élevées; dans les tropiques il peut être cultivé jusqu'à 1 500 m. Sur les sols lourds où l'eau peut stagner, il peut être cultivé sur les bordures. Il pousse sur une large gamme de sols et peut produire un rendement modeste sur des terrains trop pauvres pour supporter des céréales meilleures. En Inde et au Pakistan, il est parfois irrigué. Il est tolérant à la salinité.

Comme il s'agit d'une céréale en sec, le mil chandelle est souvent cultivé en plantation mixte: toutefois, il devrait être cultivé en culture pure. Les doses de semis varient de 3 à 9 kg/ha, les doses les plus faibles étant utilisées en Inde. La semence peut être épandue avec un semoir ou à la main, et éclaircie plus tard. Pour le foin, une végétation plus dense est désirable parce que les tiges seront ainsi plus minces. La grande majorité de la semence est conservée par les paysans, c'est principalement une culture à pollinisation croisée; les rendements sont élevés et la semence se conserve bien. Pour la fenaison, la plante doit être coupée au stade laiteux.

Graminées pour le foin

Brome cathartique
Bromus catharticus (syn. unioloides)

C'est une plante pérenne touffue à cycle court des régions tempérées et subtropicales d'Amérique latine, actuellement cultivée dans plusieurs pays subtropicaux et tempérés chauds, et surtout utilisée comme foin. Sa vie productive est habituellement de deux ans. Elle n'est pas envahissante et convient aux rotations de cultures.

Elle possède une large tolérance pour les sols et peut résister à la gelée. Elle est utilisée dans plusieurs pays chauds et subtropicaux, y compris certaines parties de Nouvelle-Zélande, d'Afrique du Sud et des Etats-Unis. Dans les tropiques, elle a été commercialisée à des altitudes élevées, en Colombie et (en dessus de 2 000 m) en Afrique de l'Est. Elle était autrefois populaire dans la région de Nakuru au Kenya, mais a laissé la place à l'herbe de Rhodes (Chloris gayana), qui, sous ces conditions, est plus productive et vit plus longtemps.

C'est une herbe qui est facile à établir à cause de ses grandes graines et ses jeunes plants forts, et peut être semée sans difficulté avec un semoir. Des doses de 10 à 30 kg/ ha sont utilisées, en France 50 kg/ha sont recommandés (Peyraud, 1985). Elle peut être cultivée en association avec la luzerne, et avec le sainfoin et le trèfle violet dans les régions tempérées. Le brome cathartique produit de bons rendements de semences facilement récoltées.

Le brome cathartique donne un excellent foin sans difficultés particulières. Il s'agit d'une culture pour foin à court terme et, à part un épandage d'engrais azoté quand nécessaire, aucun entretien ne devrait être requis.

Cenchrus cilié
Cenchrus ciliaris

C'est une plante pérenne touffue, avec de nombreux écotypes, certains ont des rhizomes, originaire des régions chaudes tropicales et subtropicales, maintenant introduite dans la plupart d'autres zones sèches et chaudes. Elle est très persistante et résiste bien au pâturage.

C'est une herbe des zones chaudes et, sous l'équateur, elle s'adapte mieux en dessous de 1 600 m. Elle peut être cultivée dans des régions avec plus 300 mm de précipitation annuelle et nécessite des sols bien drainés, et de préférence profonds, la limite supérieure de pluviométrie est 750 mm. Le cenchrus cilié est cultivé dans des zones trop sèches pour des espèces plus productives. L'appétibilité varie grandement entre cultivars. Sa résistance à la sécheresse et sa persistance peuvent être partiellement dues à son système radiculaire profond et vigoureux.

La graine fraîche de Cenchrus ciliaris a une très faible germination, mais ceci s'améliore avec la conservation, avec un maximum à deux ans environ. Il s'établit facilement à partir de la graine, mais doit être semé sur une couche de semis proprement préparée. Les jeunes plantes sont grands, robustes et peuvent résister à des périodes courtes de sécheresse après la germination.

La graine duveteuse n'est pas facile à semer, ne passe pas facilement à travers le semoir et tend à se colmater dans la trémie. Une précaution rigoureuse doit être prise au moment du semis pour assurer une répartition homogène; la semence doit être légèrement couverte. Pour le pâturage ou une production de semence, la plantation en ligne à 5 - 7 cm est simple et satisfaisante, mais forme des grandes touffes qui sont problématiques à la fenaison. Pour le foin, une végétation serrée homogène doit être visée. La semence est disponible au niveau international. Les champs réservés pour la semence doivent être fauchés ou pâturés juste avant la saison où de bonnes conditions de récolte sont attendues, et coupés à une même hauteur puis clôturés pour permettre la repousse de la plante. La récolte est faite à la main ou avec des machines, qui battent la semence mûre sur des plateaux collecteurs, la semence reste viable deux à trois ans.

Le cenchrus cilié résiste bien à la fauche et donne un foin raisonnable, il doit être coupé au stade précoce de floraison. Il se cultive dans des zones où le séchage est habituellement facile.

Le cenchrus cilié répond à la fertilisation azotée mais, dans les conditions semiarides sous lesquelles il est cultivé, il n'est pas souvent fertilisé, sauf à l'installation. Le nivellement du champ est nécessaire avant sa culture pour le foin.

Herbe de Rhodes
Chloris gayana

C'est une plante pérenne rampante stolonifère de l'Afrique tropicale et subtropicale jusqu'à 2 000 m d'altitude, qui prospère sous une large gamme de températures et résiste à des gelées légères. Elle fut introduite en culture en 1890 en Afrique du Sud, et propagée depuis à travers les tropiques et les régions subtropicales et est devenue un des fourrages les plus répandus comme pâturage et pour le foin. L'herbe de Rhodes est facile à établir et facile à éradiquer, elle ne devient donc pas une mauvaise herbe dans des systèmes agricoles mixtes.

L'herbe de Rhodes est résistante à la sécheresse et pousse dans des zones de pluviométrie annuelle de 500 - 600 mm, sa zone préférée est 750 - 1 500 mm; elle n'est pas adaptée aux régions très pluvieuses. Elle pousse sous une large gamme de conditions de sols, exceptés ceux qui sont très lourds et très acides. Sa tolérance à la salinité est très élevée, et elle peut être utilisée sous irrigation dans des sols désertiques trop basiques pour la luzerne.

Lorsque la salinité est irrégulière, quelques semences d'herbe de Rhodes peuvent être ajoutées à la luzerne et couvriront les parcelles trop salées pour la légumineuse.

En monoculture, 0.5 à 1.0 kg/ha de semence pure sont adéquats en culture pure. Elle peut se propager facilement par voie végétative, avec des morceaux de stolons. Sa facilité d'établissement est probablement à l'origine de sa popularité. La graine très petite est enveloppée dans une petite fleur très légère; il faut faire attention pendant le semis afin d'éviter l'entraînement par le vent et d'assurer seulement un mince recouvrement de la semence. La germination et le développement de la végétation sont rapides et la coupe peut être espérée dans les six à huit semaines, si l'humidité est adéquate.

La culture est la plus productive au cours des deux ou trois premières fauches, à moins qu'elle ne soit fortement fertilisée. Le cycle de vie de la culture est de trois à cinq ans. La production de semence est facile; mais, comme il s'agit d'une plante à pollinisation croisée, différents cultivars de la même lignée doivent être séparés par au moins 200 m. Les cultures semées spécifiquement pour la semence sont habituellement plantées en lignes; la fertilisation azotée doit être appliquée aux cultures de production de semence jusqu'à 100 kg/ha de N. Les épis peuvent être moissonnés à la faucille quand le frottement à la main indique des caryopses complètement pleins et mûrs; les inflorescences coupées sont soigneusement transportées, séchées et battues. La graine germe rapidement après battage, mais la germination s'améliore après plusieurs mois, atteignant un maximum après une année. La graine d'herbe de Rhodes se conserve bien et peut être gardée au moins trois ans. La semence est produite à l'échelle commerciale dans plusieurs pays, l'Australie et le Kenya sont de grands producteurs. Elle est l'une des herbes tropicales le plus facilement disponibles.

Les feuilles et tiges de l'herbe de Rhodes sont fines, et elle produit un herbage uniforme en culture pure, tandis que sa croissance stolonifère laisse une base pour les opérations de fenaison. Elle est facile à confectionner en foin et peut être manipulée avec les techniques ordinaires.

La plante doit être pâturée quand le climat n'est pas convenable pour le foin; elle peut subir une première fauche de réduction une fois avant de la garder pour le foin avec application d'un engrais azoté. L'herbe de Rhodes reprend bien après un feu, les champs anciens avec beaucoup d'herbes sèches et de mauvaises herbes peuvent ainsi être brûlés au début de la saison des pluies.

Le chiendent (herbe des Bermudes), chiendent Africain, giant star grass
Cynodon dactylon, C. nlemfuënsis et C. aethiopicus

Jusqu'à la révision du genre en 1970, les deux espèces communément utilisées en agriculture étaient référées comme C. dactylon et C. plectostachyus, des références plus anciennes dans la littérature prêtent ainsi à confusion. C. dactylon est une plante avec beaucoup de rhizomes, commune dans les régions chaudes tempérées et subtropicales; il est maintenant reconnu qu'il existe rarement dans les tropiques. C. nlemfuënsis et C. aethiopicussont pérennes, ont des stolons mais pas de rhizomes - ce sont tous les deux des types de pâturages communs en Afrique, le premier étant de loin le plus répandu. Les références plus anciennes de C. plectostachyus se rapportent surtout à C. aethiopicus (voir Bogdan, 1977), et le terme C. dactylon était aussi autrefois utilisé pour les types de petites et moyennes tailles d'Afrique.

C. dactylon est souvent utilisé dans les parties chaudes des Etats-Unis et il fait un excellent foin. "Coastal Bermuda" est un cultivar bien connu, et a été plus développé aux Etats-Unis. C. dactylon est une mauvaise herbe grave dans les zones cultivables à cause de ses rhizomes. Les espèces africaines sont répandues dans les régions subhumides à semi-arides mais, puisqu'elles sont des plantes de sols riches, il existe peu de grandes régions de prairies de Cynodon en Afrique car ces zones ont été principalement développées pour des cultures (par exemple, les pentes du Mont Kenya). Les espèces africaines n'ont pas de rhizomes par conséquent, elles conviennent pour les pâturages.

Ils tolèrent une large gamme de sols et supportent une certaine stagnation de l'eau; C. dactylon peut survivre à de longues périodes d'immersion. La fertilité du sol doit être entretenue pour une bonne persistance et un rendement élevé. Ils sont tolérants à la sécheresse, mais peuvent prospérer avec des précipitations élevées avec une gamme de 600 - 1 750 mm/an. C. dactylon survit à la gelée à cause de ses rhizomes. Il a une bonne tolérance à la salinité.

Star grass a une faible multiplication par semence, mais s'établit facilement par division ou mottes. La plantation à 1 m × 1 m dans un sol humide quand il pleut est recommandée. Star grass donne un bon foin et est facile à sécher.

Une fois établi, star grass résiste bien à l'invasion des mauvaises herbes et il est persistant; cependant, il nécessite un épandage régulier d'engrais azoté et, pour le foin, un engrais complet. Il doit être pâturé pendant les périodes ne convenant pas à la fenaison.

Dactyle
Dactylis glomerata

C'est une plante pérenne à longue vie, avec des racines profondes qui tendent à former de grandes touffes. Elle est native d'Europe, Afrique du Nord et Asie tempérée, mais elle a été introduite dans les régions tempérées à travers le monde. C'est une herbe pérenne et doit être utilisée dans des champs destinés à être maintenus au-delà de quatre ans. Elle s'associe bien avec des légumineuses car elle est lente à s'établir mais, plus tard, elle doit être soigneusement conduite afin de ne pas les masquer par son ombrage. Aux Etats-Unis, c'est l'herbe préférée pour accompagner le trèfle blanc.

Elle est bien adaptée aux conditions de températures froides, étant plus résistante au froid que le ray-grass mais moins que la fléole (Phleum pratense); elle résiste bien aux hautes températures et à la sécheresse. Le dactyle préfère les terrains argileux, mais peut survivre et produire sur des sols légers, il est moins exigeant en fertilité que le ray-grass.

Comme il s'agit d'une plante avec une large distribution, il existe une grande gamme d'écotypes avec des adaptations climatiques très différentes. Les écotypes méditerranéens peuvent présenter une dormance pendant les étés longs, chauds et secs. Dans les tropiques, le dactyle peut être cultivé avec succès à des altitudes supérieures à 2 250 m.

Il est semé au semoir ou à la main. En culture simple, 5 to 10 kg/ha de semence doivent être utilisés.

Le dactyle est une plante importante pour le foin en Amérique du Nord, et les techniques ordinaires sont appliquées.

En association avec les trèfles pour le foin ou l'ensilage, il est impossible de maintenir la légumineuse si la récolte est seulement fauchée. Un pâturage rigoureux au printemps pour encourager la croissance de la légumineuse est essentiel, avant de laisser la plante croître pour la fauche.

Eragrostis courbé
Eragrostis curvula

C'est une plante pérenne touffue avec des feuilles étroites, originaire de l'Afrique de l'Est. Il s'agit de l'herbe la plus importante pour le foin en Afrique du Sud, et elle est cultivée aux Etats-Unis et utilisée pour le pâturage d'hiver en Floride. L'appétibilité varie avec les cultivars, mais ils sont généralement bien acceptés quand il sont jeunes.

C'est une plante de saison chaude qui résiste aux températures élevées et tolère les gelées légères, elle peut être cultivée avec des pluviométries aussi basses que 500 mm/an à 1 000 mm/an et résiste à la sécheresse. Elle préfère les sols légers mais prospère sur la majorité des sols bien drainés. Elle est très tolérante à la salinité et peut croître sur des sols jusqu'à pH 8,5. Elle survit sur des sols pauvres, mais nécessite des engrais et un supplément azoté pour une production élevée.

Une couche de semis ferme bien travaillée est préférable. La semence ne doit pas être couverte à plus de 0,5 -1 cm. E. curvula est facile à établir et souvent semée sous couvert d'une culture de teff en Afrique du Sud. Les doses de semence des deux plantes varient selon la pluviométrie et la méthode de semis. Les recommandations en Afrique du Sud sont: pour les régions à 650 mm/an, 2 à 4 kg/ha d'E. curvula + 5 kg/ha de teff; pour 900 mm de pluie 5 kg/ha d'E. curvula + 8 à 10 kg/ha de teff; pour des pluviométries faibles; épandre, 6 à 8 kg/ha d'E. curvula + 8 à 10 kg/ha de teff; et pour des pluviométries élevées, plantation en lignes, 3 kg/ha d'E. curvula + 6 kg/ha de teff. Elle est parfois cultivée en association avec la luzerne.

E. curvula produit une forte quantité de semences qui peuvent être récoltées lorsque le tiers des graines sont devenues brunes. Le produit battu est fait de caryopses, non de petites fleurs. Des rendements élevés de semences sont obtenus avec les cultures plantées en lignes.

Il est facile à sécher, avec des feuilles fines, et donne un bon foin s'il est coupé avant qu'il ne devienne trop fibreux.

Teff
Eragrostis tef

C'est une plante annuelle souvent cultivée comme céréale dans les hauteurs d'Ethiopie à des altitudes de 1 700 - 2 800 m, où c'est le grain préféré. Il a été essayé pour le foin dans plusieurs pays subtropicaux et tropicaux, à cause de sa rapidité d'établissement et de sa croissance et il peut produire une récolte de foin en 9 à 12 semaines après le semis. Il peut être cultivé en zones sèches à cause de son cycle court, lui permettant d'échapper à la sécheresse. Le seul pays en dehors de l'Ethiopie où le teff est devenu une culture importante est l'Afrique du Sud, où c'est une espèce importante pour le foin, mais il est aussi utilisé comme pâture dans les régions côtières du sud du Cap. Le teff fut introduit en Afrique du Sud en 1886, son foin est très apprécié par les chevaux, et la demande est grande. C'est une culture en sec. La date traditionnelle de semis en Afrique du Sud est novembre, mais des essais à Cedara indiquent qu'un semis précoce (septembre/octobre) peut produire des rendements élevés d'herbe, le semis précoce donne 8 à 9 t/ha de matière sèche alors que le semis en novembre donne un rendement entre 3 et 4 t/ha. Il est cultivé dans toutes les régions d'Afrique du Sud mais surtout dans les parties les plus sèches et probablement le foin le plus utilisé après Eragrostis curvula; il est cultivé en cultures pures (et comme plante de couverture pour E. curvula). Dans la région sèche du Karoo, le foin est cultivé dans les bas fonds. Les statistiques sur les superficies ne sont pas disponibles, mais approximativement 1 000 t de semence de teff sont vendues annuellement à travers les compagnies de semences; ceci ne comprend pas les ventes de ferme à ferme. Le foin de teff est surtout un foin pour les chevaux, mais il est de plus en plus utilisé pour le bétail laitier et les animaux sauvages à cause de sa grande appétibilité et de sa digestibilité élevée. Tous les animaux sauvages que l'équipe de Natal Parks capture pour la relocalisation ou la vente sont nourris avec le foin de teff.

Le teff est une culture d'été qui est tolérante à la plupart des types de sols et à une large gamme de conditions pluviométriques, pourvu qu'il pleuve pendant son court cycle de croissance. Les niveaux de fertilisants au Natal sont 10 ppm de P et 140 ppm de K.

Pour le foin, les recommandations de la dose de semence varient considérablement: entre 5 et 15 kg/ha semée à la volée sur un lit de semis ferme et bien préparé. La recommandation générale en Afrique du Sud est que le lit de semis soit roulé avant et après les semailles. La germination et la croissance sont rapides; la culture n'est pas éclaircie pour le foin. Le teff est une céréale, la production de semence est par conséquent facile et les rendements sont élevés. Une culture pour la semence, contrairement à une culture pour le foin, doit être éclaircie et nettoyée des mauvaises herbes; les graines sont minuscules, le semis doit donc être fait avec beaucoup d'attention. Les glumes n'adhèrent pas aux graines après battage, par conséquent le nettoyage ne présente pas de difficultés. Le teff est dit «auto-pollinisateur».

Le teff est fauché à la floraison et il est facile à manipuler, avec des feuilles et tiges fines. La récolte doit être coupée au stade floraison avant la formation des graines. Il est important de faucher avant qu'il ne verse, ce qui se produit généralement juste après la floraison, dépendant des conditions climatiques. Un teff couché est difficile à faucher et conduit au gaspillage. Lorsque le climat le permet, le teff peut être fauché, séché et mis en balle le même jour en Afrique du Sud. Si la végétation est dense, il peut être nécessaire de retourner le matériel fauché une fois pour un meilleur séchage.

Le teff est une plante à cycle court. En Afrique du Sud, le teff semé précocement est coupé plusieurs fois, alors que celui semé tardivement est seulement fauché deux fois. Les cultures semées tardivement après des cultures précédentes qui ont reçu beaucoup de fumier ne sont généralement pas fertilisées. Cependant, lorsque plusieurs coupes sont prélevées, l'azote, et probablement le potassium, sont indispensables, puisque des quantités importantes de potassium sont exportées dans le matériel végétal coupé. Une application excessive d'azote favorise seulement la verse, ainsi toute production additionnelle due au supplément azoté est perdue à travers le gaspillage durant la fauche.

Fétuque élevée
Festuca arundinacea

C'est une grande plante pérenne à longue vie formant des touffes, qui forme un gazon quand elle est pâturée. Elle existe naturellement en Europe, Afrique du Nord et Asie tempérée, et a été introduite dans beaucoup d'autres régions tempérées. C'est un bon accompagnateur des légumineuses et peut donner un foin de haute qualité. Quelques genres ont une symbiose avec des champignons qui produisent des mycotoxines.

Elle comporte une large gamme d'écotypes adaptés à une large variété de sols. Elle est spécialement précieuse pour les bas fonds avec une stagnation d'eau saisonnière, et en région Méditerranéenne elle se développe naturellement sous de telles conditions, souvent avec le trèfle fraise (Trifolium fragiferum). En même temps, la fétuque élevée a des racines profondes et résiste à la sécheresse, et peut survivre dans des régions avec moins de 400 mm de pluie annuelle, et prospère sur des sols calcaires secs.

Elle démarre lentement et nécessite une couche de semis propre, parce que les plantules ne rivalisent pas bien avec les mauvaises herbes. Une préparation soigneuse du lit de semis peut aider, avant le semis il est nécessaire de détruire les mauvaises herbes en croissance. Il faut semer à une profondeur superficielle, à 10 - 25 kg/ha de semence pure. Une végétation dense est importante pour réduire l'apparition de touffes grossières. Il est relativement facile d'établir des légumineuses avec la fétuque élevée à cause de sa croissance initiale lente; Cependant, une fois établie, la fétuque est très agressive: une gestion soigneuse du pâturage et de la fauche sont nécessaires si les légumineuses doivent survivre.

En terme de fenaison et d'entretien de l'herbe et de conduite, les techniques ordinaires sont à appliquer.

Ray gras italien
Lolium multiflorum

C'est une plante annuelle ou bisannuelle vigoureuse de l'Europe de Sud et de l'Ouest, Afrique du Nord et du Sud-Ouest Asiatique, qui est maintenant cultivée dans la plupart des régions tempérées et subtropicales. C'est une herbe domestiquée depuis longtemps, très utilisée pour le foin. Elle est utilisée pour le pâturage, le foin et l'ensilage pour une durée de plus de deux ans. Il s'associe bien, à des doses faibles de semis, avec le trèfle d'Alexandrie (bersim) et donne une masse de fourrage précoce à un moment où le trèfle est à peine en croissance à cause des faibles températures. Les ray gras Westerwold, à croissance rapide, des formes strictement annuelles, très utiles pour le foin, doivent être semés tôt dans l'année et, comme le ray gras fleurit abondamment dans l'année de semis, la fauche et le pâturage doivent être organisés pour garder l'herbage feuillu.

Il convient aux climats doux humides et aux sols fertiles bien drainés, et se développe bien sous irrigation. Il ne résiste pas aux hivers très durs et aux sols pauvres. Il pousse bien en hivers subtropicaux, produisant souvent de la verdure lorsque les cultures traditionnelles sont en dormance.

Le ray gras italien est facile à installer. Il doit être semé sur un lit de semis bien préparé à raison de 10 à 15 kg/ha en culture pure. En association avec le trèfle violet (Trifolium pratense) 5 kg/ha de ray gras sont utilisés. Il est utilisé pour donner une masse végétale et une couverture de sol dans les associations des herbages à cycle long, mais il doit être utilisé à une faible dose de semis, sinon sa croissance précoce vigoureuse peut supprimer la plupart des herbes et légumineuses à cycle long. La semence est superficiellement enfouie dans un lit de semis ferme. La semence est facilement disponible sur le marché international. Cependant, l'approvisionnement est souvent un problème dans quelques pays subtropicaux, où il s'associe bien avec le trèfle d'Alexandrie pour aider à couvrir le manque de fourrages d'hiver.

C'est un foin important et les techniques ordinaires sont à appliquer.

L'herbe est généralement pâturée au début de la saison, puis fertilisée et laissée en foin pour être prête à la saison de fenaison principale. L'épandage d'engrais doit viser une production maximale sans provoquer la verse.

Ray gras anglais
Lolium perenne

C'est une plante pérenne très touffue qui forme un gazon dense quand elle est pâturée, ce ray gras est originaire des régions tempérées d'Europe, Afrique du Nord et Asie. Il constitue le pâturage et le foin d'herbe majeur en Europe de l'Ouest, et il est très important en Nouvelle-Zélande. Les hybrides avec L. multiflorum sont cultivés; ils sont à cycle long et sont utilisés pour accroître le rendement au cours des deux premières saisons de son installation, il a une bonne production hivernale dans les régions douces.

Le ray gras anglais est une culture pour des climats doux, tempérés humides et des sols riches; il y a aussi des écotypes méditerranéens à dormance estivale. Il ne convient pas aux sols pauvres ou aux étés très chauds. Une large gamme de cultivars et genres sont disponibles, les types à foin sont plus longs et plus érigés que les types à pâture. Il peut être cultivé à des altitudes élevées sous les tropiques, et réussit bien, comme au Kenya, si la fertilité est maintenue à un niveau suffisamment élevé. Il ne convient pas aux conditions arides et aux sols infertiles. Le ray gras anglais et le trèfle blanc est une association classique pour les pâturages des conditions tempérées humides; cependant, elle ne convient pas aux sols pauvres et étés chauds dans des sols acides dans les conditions subtropicales. Cette association peut être cultivée dans les régions subtropicales et les hautes altitudes des tropiques, mais seulement si elle est fertilisée. Des essais dans des projets de développement réalisés pour utiliser le ray gras anglais pour un resemis de sols pauvres (généralement avec le trèfle blanc), en dehors de sa zone habituelle, ont échoué après une ou plusieurs saisons.

Les recommandations pour la dose de semis et son établissement varient grandement. Dix à douze kg en mélange avec les trèfles était une recommandation courante, mais quelques recommandations européennes vont maintenant jusqu'à 30 kg, bien que cela donne des problèmes avec l'installation de la légumineuse à moins qu'une conduite précoce soit soigneusement effectuée. Dans les hautes altitudes des tropiques, une très faible dose de semence doit être utilisée si l'établissement de la légumineuse dans l'association doit être obtenu, selon Morrison (1966), travaillant au Kenya.

«Quand le trèfle a été semé dans des associations conventionnelles anglaises et néozélandaises dans lesquelles l'herbe accompagnatrice est semée à 15 - 25 lb./acre, le trèfle échoue fréquemment pour persister au-delà de la première année d'installation. Le choix de l'herbe à associer est très important. Il est prouvé que Lolium perenne, qui s'installe très rapidement, est une herbe d'association non satisfaisante pour les légumineuses à des altitudes élevées sauf quand il est semé à moins de 1 lb./acre. Les graminées à installation plus lente, tels que Festuca arundinacea et Dactylis glomerata, sont des espèces satisfaisantes pour s'associer au trèfle souterrain et au trèfle blanc Louisiana.»

Le ray gras anglais est fréquemment mélangé avec le trèfle blanc à 2 kg/ha, pour le foin, le trèfle violet est fréquemment ajouté. La semence de ray gras anglais est fréquemment disponible à l'échelle commerciale.

Pour la fenaison, les techniques ordinaires sont à appliquer.

La végétation en cours d'établissement doit être légèrement pâturée pour favoriser le tallage, la suppression des mauvaises herbes et favoriser le développement de la légumineuse. Le pâturage (ou la récolte en ensilage) doit être fait à une époque qui permettra à la culture d'atteindre le stade correct pour la fenaison à une saison où le climat est convenable pour le séchage. Des applications régulières d'engrais d'entretien et d'azote doivent être appliquées, avec une dose d'azote calculée pour donner une récolte dense sans verse. Le pâturage très précoce au printemps et des prélèvements en hiver doivent être évités; dans des conditions humides froides, une application précoce d'engrais azoté au début du printemps produira un excellent pâturage pendant plusieurs semaines.

Panic ou Millet dressé
Panicum coloratum

C'est une plante pérenne touffue érigée ou étalée, 50 - 150 cm de hauteur, de l'Afrique tropicale et subtropicale. Elle est robuste, facile à établir et bien adaptée aux terrains périodiquement détrempés qui sont difficiles pour d'autres cultures, mais qui n'a pas été encore beaucoup utilisée au niveau commercial. La variété «Solai», sélectionnée au Kenya était autrefois commercialement disponible. L'herbe de Makarikari (Panicum coloratum var. makarikariensis) est une plante stolonifère avec des feuilles bleutées, elle a été largement utilisée pour la conservation du sol en Afrique de l'Est, aussi bien que pour le pâturage. Les cultivars connus comprennent «Bambatsi», «Bushman mine» et «Pollock».

C'est une plante de saison chaude qui se développe sur une large gamme de sols, y compris des argiles noires. Elle tolère bien les sols mouillés et est modérément résistante à la salinité. En Afrique de l'Est, on la trouve à des altitudes entre 1 100 et 2 000 m, dans des régions de précipitation annuelle au-delà de 500 mm.

La graine de P. coloratum présente souvent une dormance quand elle est fraîchement récoltée et doit être conservée pour quelques temps avant le semis. La vigueur des semailles est bonne et la semence peut être couverte à une profondeur de 1 - 1,5 cm. Le taux raisonnable de semence est de 0,5 à 1 kg/ha de semence pure.

C'est une plante pour un bon foin et facile à sécher, mais il n'est pas conseillé qu'elle devienne trop mature avant la fauche, puisque quelques cultivars deviennent rapidement ligneux.

La plante doit être pâturée jusqu'au moment où il faut la laisser de côté pour le foin, avec une application appropriée d'engrais azoté.

Herbe de Guinée
Panicum maximum

C'est une grande plante pérenne touffue, très variable, d'origine africaine, jusqu'à 4,5 m de hauteur. Des types à stolons sont connus. Ils sont maintenant introduits dans la plupart des pays tropicaux. P. maximum var. trichoglume - une herbe de Guinée plus fine ou panic vert - est une variété plus petite qui est largement cultivée, surtout en Australie tropicale. Les principales régions de culture de l'herbe de Guinée sont en Amérique latine. C'est une excellente graminée de pâturage mais, pour la fenaison, ses touffes ne sont pas idéales et il faut être précautionneux pour l'établissement et l'entretien d'une culture pure, sinon la manipulation du foin sur une base trop touffue est problématique.

C'est une plante de régions sans gel, de conditions tropicales, bien qu'elle récupère des gels légers. L'herbe de Guinée tolère une large gamme de sols bien drainés, mais n'est réellement productive qu'en conditions de fertilité élevée à modérée. Ses besoins pluviométriques varient beaucoup selon les écotypes. Elle se développe naturellement dans les tropiques semi-arides dans des régions avec 500 -600 mm de pluie, mais les types cultivés plus grands demandent généralement 800 - 1 750 mm pour mieux produire. Elle a une faible tolérance à la salinité.

La graine fraîchement récoltée présente une dormance et doit être conservée pour quelques temps avant utilisation. Pour le foin, elle doit être semée à la volée ou au semoir à raison de 1 kg/ha de semence pure. Elle s'associe bien avec des légumineuses volubiles, y compris le centro (Centrosema pubescens) et résiste bien dans des pelouses pâturées, mais ceci ne fonctionnerait probablement pas aussi bien lorsque la récolte est seulement fauchée pour le foin. Les types les plus grands peuvent facilement s'établir à partir de boutures lorsque des plantes largement espacées sont acceptables pour le pâturage ou l'affouragement en vert, mais ne produisent pas une surface convenable pour le foin. La croissance des plantules et leur vigueur sont seulement modérées, ainsi il est généralement nécessaire de laisser la culture devenir bien établie avant un pâturage excessif; une fois établie, elle est à cycle long et persistant. La semence de quelques cultivars d'Australie, spécialement d'herbe de Guinée plus fine est disponible sur le marché international. Elle produit facilement des graines, mais la floraison et la maturité sont étendues sur une longue période, les graines tombent facilement et la récolte est difficile.

Mettre ensemble les panicules en gerbes, sans les couper, lorsque de nombreuses graines apparaissent mûres, couper une ou deux semaines plus tard, transporter soigneusement sur une aire de séchage, et ensuite battre, est une méthode efficace là où la main-d'oeuvre est abondante.

Pour le foin, elle doit être fauchée avant de devenir trop ligneuse, les types plus petits, comme var. trichoglume et cv "Makueni," sont probablement les plus faciles à manipuler.

Herbe de Dallis ou millet bâtard

Paspalum dilatatum

C'est une plante pérenne feuillue, originaire des régions subtropicales de l'Amérique du Sud, avec des rhizomes courts, et qui forme des bouquets de fleurs étalés, les tiges font 50 -150 cm de hauteur. Elle est maintenant introduite dans certains pays tropicaux et dans d'autres régions avec des hivers doux et des étés chauds. Elle est cultivée et domestiquée dans plusieurs pays, y compris l'Australie et les Etats-Unis. L'herbe de Dallis est très persistante mais s'associe bien avec le trèfle blanc en conditions tropicales. Son appétibilité est modérée et diminue sérieusement quand ses fleurs sont infestées par l'ergot (Claviceps paspali).

Elle se développe mieux sur des sols humides, lourds et fertiles et exige des températures élevées pour sa croissance, mais survit aux gelées et se développe à partir des rhizomes lorsque les températures s'améliorent. Elle se développe mieux au-delà d'une pluviométrie de 1 000 mm/an. Une fois établie, elle peut résister durant de longues périodes de sécheresse à cause de ses rhizomes robustes.

Elle est généralement semée à la volée ou au semoir à 10 - 15 kg/ha. Le trèfle blanc peut être semé en même temps, dans les zones subtropicales, pour donner une production en saison froide lorsque la graminée est dormante en automne.

Les fleurs de l'herbe de Dallis sont très sensibles à l'attaque par l'ergot (Claviceps spp), par conséquent elle doit être fauchée en foin avant épiaison quand elle est infestée, pour réduire le risque de toxicité.

Elle doit être fortement pâturée pour empêcher la floraison pendant la période de croissance, sauf lorsque la végétation est destinée au foin.

Alpiste faux roseau
Phalaris arundinacea

C'est une plante robuste pérenne à rhizomes, se développant jusqu'à 2 m de hauteur, qui se répand vigoureusement. Elle est très répandue dans les sites humides d'Europe, d'Asie du Nord, d'Amérique du Nord et d'Afrique du Sud, c'est un composant des prés à foin dans les hauteurs d'Ethiopie, et elle est introduite dans beaucoup d'autres régions tempérées. C'est une graminée grossière qui nécessite une exploitation soigneuse pour la maintenir à un stade où elle est appréciée, elle peut être cultivée dans des champs saisonniers mouillés ou inondés ne convenant pas à d'autres cultures.

Elle se développe mieux sur des sols humides, sablonneux riches en matière organique, mais prospère sur des argiles et limons fertiles, aussi longtemps que l'humidité est adéquate. Elle se développe dans une large gamme de conditions tempérées à subtropicales, mais elle est tolérante au froid et utilisée au Canada et au nord-est du Pacifique. Elle reste verte même après des gelées réellement fortes.

Elle demande une couche de semis propre, bien préparée et préfère un semis de printemps, à 4 - 7 kg/ha.

Pour le foin, son herbe grossière n'est pas facile à sécher, et son exploitation doit tenir compte de ceci. La pousse précoce est généralement mieux pâturée pour encourager une repousse feuillue; le foin doit être réalisé une fois que le temps est suffisamment chaud. Il doit être fauché juste quand elle arrive à la floraison.

Fléole
Phleum pratense

C'est une plante touffue pérenne originaire de l'Europe et de l'Asie tempérée. Elle a été introduite dans la plupart des régions tempérées. La fléole convient mieux à la coupe qu'au pâturage intensif, puisque sa haute appétibilité et sa repousse plutôt lente la désavantagent dans les associations pâturées. Elle est particulièrement importante en Scandinavie et au Canada, et elle constitue le principal foin au nord des Etats-Unis, où elle est souvent associée avec le trèfle violet.

Graminée de climats tempérés frais à froids, elle préfère les sols profonds mouillés et tolère les conditions humides. Elle est utile en conditions humides et sur les sols à texture lourde ou tourbeuse. Elle est très tolérante au froid et reste souvent verte durant l'hiver.

Elle est généralement semée sous un couvert de céréale de printemps, à 5 - 10 kg/ha en association avec le trèfle.

La fléole est une plante importante pour le foin, mais devient rapidement ligneuse et doit être coupée avant ou juste à l'épiaison pour assurer une haute qualité du fourrage. La coupe précoce encourage la repousse et stimule le trèfle dans le mélange.

La plante semée sous couvert de céréale est légèrement pâturée en automne et puis coupée annuellement pour le foin, avec son regain pâturé. L'application de fertilisation azotée est nécessaire pour entretenir chaque coupe. Les proportions de N, P et K dépendront de l'importance donnée au maintien de la composante trèfle.


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