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L'exploitation forestière en Inde

S. I. SJOSTEDT

S. I. SJOSTEDT est Directeur du projet PNUD/FAO relatif à la création d'un centre do formation on matière d'exploitation forestière on Inde.

En Inde, les forêts sont exploitées en général par des entrepreneurs qui achètent à l'Etat le bois sur pied aux enchères publiques. Un certain nombre de lots (une soixantaine par division) sont mis en vente, comprenant chacun environ 200 arbres sur pied. Le prix varie naturellement selon la dimension des fûts, l'espèce, la qualité, les difficultés de débardage, le terrain, l'état des routes et la distance par rapport au lieu de vente; il peut aller de 9,5 à 47 dollars le mètre cube (2 à 10 roupies le ft³) écorce comprise. Le prix moyen est de 28 à 37,5 dollars le mètre cube (6 à 7 roupies le ft³).

L'adjudication à des entrepreneurs est le système adopté ordinairement dans la plupart des Etats de l'Inde. Toutefois, dans quelques secteurs limités, le gouvernement, exploite lui-même ses forêts. Un exemple intéressant en est offert par le secteur de Chanda, situé à l'intérieur de l'Etat de Maharashtra, où a été établi le centre du projet du Programme de développement. De plus en plus d'ailleurs on considère avec intérêt le système d'exploitation directe des forêts par l'Etat Il est probable que les efforts actuels pour améliorer les opérations de débardage, et des considérations plus larges sur l'économie de l'exploitation des bois, influeront beaucoup sur le choix entre exploitation sous contrat et exploitation directe par l'Etat

Dans certains cas, l'administration publique limite le contrat aux opérations de débardage et l'entrepreneur ne fait que livrer le bois aux dépôts de l'Etat où il est vendu aux enchères publiques.

Un ou deux Etats viennent d'adopter un système d'exploitation des coupes par des coopératives de travailleurs forestiers.

L'information ci-après présente un certain intérêt historique en ce qui concerne l'évolution de l'exploitation forestière: (il s'agit probablement d'une période qui remonte à environ 80 ans):

«Afin d'éliminer le gaspillage et la destruction de matériel si fréquents dans les travaux sous contrat, le gouvernement se chargea directement des opérations d'abattage et de débardage. Mais plus tard quand on se fut aperçu que le travail d'exploitation absorbait une trop grande partie du temps des officiers forestiers, au détriment des questions de sylviculture, on devait revenir au système des entrepreneurs».

Il est certain que le travail d'exploitation absorbe beaucoup de temps !

Il est évident, d'après ce que nous venons de dire, que les officiers forestiers s'occupent bien peu en général de la préparation et de l'exécution des plans d'exploitation, et qu'en conséquence leur expérience en matière d'exploitation forestière est assez limitée. Depuis quelques années, les écoles de foresterie enseignent quelques notions élémentaires de débardage. Le projet FAO de formation en matière de débardage comprend, outre les principaux cours destinés à la formation d'instructeurs pour travailleurs forestiers, un enseignement des techniques de débardage à l'intention des officiers et des administrateurs forestiers. Il s'agit de donner une connaissance suffisante des méthodes modernes de débardage. Le programme fait une place particulière à la préparation des plans de débardage et au calcul économique.

Evolution des méthodes de débardage

Comme nous l'avons dit, il y a environ 80 ans, le gouvernement s'était chargé lui-même pendant quelque temps de l'exploitation matérielle de ses forêts. Depuis lors, on a pu enregistrer des améliorations considérables: abattage et débitage des bois à la scie, débitage effectué directement sur le chantier d'abattage dans les forêts de l'Himalaya pour réduire les pertes en cours de transport, aménagement à l'explosif des lits de torrents dans les montagnes pour faciliter le flottage des bois, construction de glissoirs à grumes, de goulottes et de chemins de schlittes, construction de chemins de débusquage et de routes carrossables dans les forêts, installation d'estacades en travers des cours d'eau pour retenir les bois descendus de la montagne, utilisation de moyens de transport semi-mécaniques et mécaniques, tels que lignes de câbles aériens fonctionnant par gravité, wagonnets sur rails, voies ferrées, gros camions à moteur. Un réseau ferroviaire et routier permanent construit pendant cette période a permis les transports à longue distance par chemin de fer et camion. Le développement du réseau routier permanent après 1947 a généralisé plus encore l'emploi du camion.

FIGURE 1. - Arbre coupé trop haut: importante perte de bois.

FIGURE 2. - Mysore: éléphant attelé à une bille de teck de trois tonnes.

La plus grande partie des opérations d'exploitation se fait en Inde à la main, bien qu'on se soit efforcé à plusieurs reprises de mécaniser le débardage. Mais une des raisons pour lesquelles cette mécanisation n'a pas été généralisée est que la main-d'œuvre est relativement peu coûteuse et plus aisément disponible. On signale cependant dans certaines régions une forte crise de main-d'œuvre, surtout pour le travail en forêt.

Assortiments

On peut distinguer trois groupes principaux: i) les bois commerciaux, ii) les bois industriels et iii) le bois de feu.

BOIS COMMERCIAUX

Bois de construction: principalement deodar (Cedrus deodara), sel (Shorea robusta), pin bleu (Pinus excelsa), pin Chir (Pinus longifolia), teck, Acacia, Dipterocarpes et Terminalia. Dans les montagnes, pour des motifs de transport, on limite la longueur des grumes à 3 mètres - 3 mètres et demi environ, ce qui correspond aux longueurs des traverses de chemin de fer. En plaine, les grumes ont de 1,80 à 6 mètres environ. Le diamètre marchand pour les bois de construction est d'environ 70 centimètres.

Les scieries, dont il existe plusieurs milliers, sont de petites unités qui travaillent 800 à 3 000 mètres cubes (volume sur pied) par an.

Traverses: on les fabrique surtout avec des bois de deodar, de sal, de Chir et de Pterocarpus. Les longueurs courantes sont 2,80 (avec marge de découpe), 1,90 et 1,60 mètres.

Poteaux: on les fait surtout en sal, deodar et teck. Les longueurs vont de 3 mètres à 10 mètres et demi environ, avec diamètre minimum d'environ 15 centimètres.

Poteaux de clôture: principalement sal, Acacia arabica, deodar et Pterocarpus.

BOIS INDUSTRIELS

Panneaux: fabriqués avec des déchets de scierie.

Placages: on utilise surtout le teck, le palissandre, le sissoo (Dalbergia sissoo) et le sain (Terminalia tormentosa).

Mobilier: on utilise surtout le teck, le sissoo, le noyer et des Pterocarpus.

Caisses d'emballage: on utilise surtout le pin Chir, le salai (Boswellia serrata), le manguier et le sapin.

Pâte: l'industrie papetière utilise maintenant surtout comme matière première le bambou et, en une moindre mesure, une graminée, le sabai, et du bois de résineux (surtout du pin Chir). Quelques usines ont commencé à utiliser divers bois de feuillus. On estime à 4 millions de tonnes la quantité de bambou qui serait disponible chaque année. Il existe une cinquantaine d'usines papetières produisant chacune en moyenne environ 12 000 tonnes par an.

Les conifères à pâte, en nombre limité, sont exploités en second lieu lorsque les bois commerciaux on été enlevés. On récupère aussi pour la pâte des pins Chir à grain tors inutilisables comme bois de sciage. :La longueur normale des rondins à pâte est de 1 mètre.

BOIS DE FEU

Les résineux ne constituent que 3 pour cent du volume total de bois de feu; le reste, environ 10 millions et demi de mètres cubes, est du bois de feuillus. La longueur des rondins est en général de 1 mètre.

Débardage en plaine et débardage en montagne

Les techniques de débardage sont très différentes en montagne et en plaine, principalement en raison des différences extrêmes de relief et de la taille des arbres qui, dans les montagnes, sont en général très grands.

Le transport est naturellement plus difficile et plus coûteux dans les montagnes; aussi - bien que la coupe annuelle dans les secteurs réellement montagneux ne représente qu'environ 10 pour cent de la coupe totale - le débardage en montagne retient-il beaucoup plus l'attention que le débardage en plaine.

Les arbres marqués pour l'exploitation ont de 18 à 90 centimètres de d.h.p. Les plus grands arbres se trouvent dans l'Himalaya, le Haut Assam, certaines parties de la côte occidentale et dans les îles Andaman.

Abattage tronçonnage et écorçage

Dans la plus grande partie des forêts, l'abattage se fait à la hache, mais il se fait aussi beaucoup à la hache et à la scie. Les haches d'abattage sont en général de fabrication locale; le poids du fer est de 700 à 1800 grammes. Le manche, presque toujours droit et de section ronde, est fait en général avec du bois de n'importe quelle essence locale. Les bûcherons travaillent par équipes de deux ou plusieurs et pour plus de commodité, ils coupent les arbres souvent assez hauts - jusqu'à 60 centimètres au-dessus du sol.

Les scies utilisées pour l'abattage et le tronçonnage sont des passe-partout à dents triangulaires manœuvrées par deux hommes. On utilise aussi quelques modèles à dents-rabot. Les lames de scie sont importées, mais les dents sont façonnées en Inde. Les scies à arc et les scies à tronçonner pour un seul homme ne sont pour ainsi dire pas utilisées.

L'ébranchage se fait soit avec la hache d'abattage, soit avec une hache spéciale à fer plus large. Ce modèle de hache est particulièrement lourd, car on l'utilise aussi pour équarrir grossièrement les billes.

Pour l'écorçage des grumes, on n'utilise ni le racloir ni aucun autre outil spécial. On procède communément en battant l'écorce avec le dos de la hache pour la détacher, et l'enlever ensuite plus facilement.

Les bambous et les bois de perches sont exploités par endroits à la serpe, dont il existe une grande variété de modèles selon les localités.

La saison des abattages dépend surtout du climat local. En général, elle commence en octobre et dure jusqu'en mars ou avril.

Débitage

Le débitage des grumes se fait en général à la main et, dans les forêts himalayennes, directement sur le chantier d'abattage. Les grumes sont grossièrement équarries à la hache, puis sciées avec une scie à tronçonner. En plaine aussi, les grumes sont en général débitées sur le lieu même de la coupe, mais lorsqu'il existe des facilités de transport, on les amène souvent à la scierie. On tend d'ailleurs de plus en plus à extraire de la forêt le bois en grumes.

FIGURE 3. - Vallée du Kulu: câble aérien Donald pour l'évacuation des bois par gravité - station d'arrivée (charge 150 kg).

Transport à courte distance

Il se fait en général par des moyens non mécanisés. Suivant la nature du terrain, les dimensions et le type d'arbres, les considérations économiques, la disponibilité de main-d'œuvre ou de traction animale, les conditions climatiques, etc., on utilise les moyens suivants:

TRAÎNAGE DES GRUMES AVEC DES ANIMAUX

On utilise l'éléphant, le buffle ou le bœuf. Des pistes de débardage sont ouvertes et, dans certains cas, on place sous les grumes des rondins en guise de rouleaux.

Les grumes sont traînées à l'aide de chaînes ou de cordes de fibre, que l'on fait passer par un trou percé à l'extrémité de la grume, mais c'est un procédé coûteux. On utilise aussi d'autres procédés pour attacher les billes. L'extrémité antérieure des billes est légèrement arrondie pour empêcher qu'elle laboure le sol.

DÉBARDAGE AU CHARIOT

Dans les forêts de plaine, on se sert beaucoup de chariots traînés par des buffles ou des bœufs pour transporter les sciages et les grumes. Autant que possible, on fait avancer le chariot jusque sur le lieu de la coupe. Parfois la grume ne s'appuie que par une extrémité sur le chariot, et le reste traîne derrière sur le sol.

ROULAGE DES BILLES

En terrain plat ou sur les pentes légères, on fait rouler les billes sur des chemins de roulage aménagés en y éliminant tous les obstacles. L'opération se fait avec des éléphants, ou avec des hommes armés de forts leviers en bois. Il faut avoir soin de contrôler la vitesse des billes, qui ne peuvent être évacuées qu'une à la fois.

TRANSPORT A DOS D'HOMME OU D'ANIMAL

On utilise très souvent pour le transport des bois des bêtes de somme telles que chameaux, mulets, poneys et ânes. Dans l'Himalaya, les bois équarris sont en général transportés à dos d'homme depuis le lieu d'abattage jusqu'au lieu où ils sont mis à l'eau ou à d'autres points de rassemblement. Ce moyen est coûteux, mais c'est souvent le seul possible.

TRANSPORT PAR CÂBLES AÉRIENS

Un système de câbles aériens sur lesquels les bois sont transportés par gravité avait été imaginé en 1912 par un officier forestier. Ce système, qui porte le nom de son inventeur, C. H. Donald, est largement utilisé dans les forêts inaccessibles de l'Himalaya pour évacuer les grumes équarries. Il peut fonctionner sur des pentes de 17 à 45 degrés. Les distances et les pentes optima, pour la vitesse et l'économie du transport, vont de 750 à 1050 mètres et de 22 à 35 degrés entre les deux stations extrêmes. La charge maxima de sûreté est d'environ 225 kilogrammes.

FIGURE 4. - Himalaya: câble aérien motorisé.

FIGURE 5. - Cachemire: évacuation par roulage de billes de sapin.

FIGURE 6. - Transport à dos d'homme: une soixantaine de kilogs, du chantier d'abattage jusqu'à la rivière (le porteur est en fait une robuste femme).

FIGURE 7. - Buffles de somme, transportant chacun une charge d'environ 200 kg.

GLISSOIRS

On utilise dans les forêts de montagne divers types de glissoirs:

Glissoirs humides ou couloirs de flottage: C'est le système le plus couramment utilisé pour évacuer les bois équarris des forêts himalayennes. Ce sont des glissières de section rectangulaire construites avec des troncs que l'on récupère ensuite quand la glissière ne sert plus. Pour un bon fonctionnement, il faut maintenir dans la glissière un courant d'eau continu. A condition d'avoir assez d'eau, le système peut être utilisé avec des pentes minima de 0,5 degré.

Glissoirs en terre: C'est une simple goulotte creusée dans le sol le long de la pente. Il faut faire descendre les bois avec précaution pour éviter qu'ils s'endommagent en heurtant contre des rochers ou les uns contre les autres. Quant la pente est trop forte, on ralentit la descente des bois en construisant des arrêtoirs.

Goulottes sèches en bois: On utilise ce moyen quand le passage court en travers de la pente, ou si le terrain est trop difficile ou trop rocheux pour y construire un glissoir en terre, ou pour traverser ou longer des terrains cultivés. (Je type de goulottes donne de bons résultats sur des pentes de 15 à 25 degrés.

Transport à longue distance

VOIE FERRÉE ET CAMIONS

En plaine, le transport du bois à longue distance se fait surtout par voie ferrée ou par camions quand il existe un bon réseau permanent. Le réseau ferroviaire est assez développé et des lignes ont été construites pour le transport du bois à travers de nombreuses forêts. Le transport routier s'est beaucoup développé depuis la deuxième guerre mondiale et a largement remplacé le chemin de fer sur les distances relativement courtes. Les camions sont du modèle employé pour les transports ordinaires; il n'existe pas de gros camions à grumes ou de remorques de modèle spécial. En plaine, on fait avancer - autant que possible le camion jusque sur le chantier d'abattage.

On n'utilise plus guère les tramways forestiers. Il en existait autrefois plusieurs systèmes, dont trois seulement sont encore en service.

FLOTTAGE A BÛCHES PERDUES ET PAR TRAINS

Le transport du bois par voie d'eau est le système le plus anciennement utilisé en Inde. Actuellement, bien que ce soit le plus économique, il est détrôné par les transports routiers ou ferroviaires, car les véhicules peuvent souvent être amenés à pied d'œuvre, le transport se fait avec moins de pertes et plus rapidement que par flottage. C'est pourquoi le flottage a été presque complètement abandonné, sauf dans l'Himalaya et autres régions de montagne, ainsi que dans certaines régions côtières.

Le transport par voie d'eau se fait sous deux formes: flottage à bûches perdues et flottage par trains: le premier, dans le cours supérieur des rivières où le lit est trop étroit, peu profond ou rocheux, et où la vitesse du courant ne permet pas la formation de trains; le deuxième dans le cours inférieur où il trouve des conditions favorables.

Dans les eaux côtières des îles Andaman, les trains de grumes sont remorqués le long des criques par de petits bateaux à moteur.

Débardage mécanique

Après la première guerre mondiale, la forte demande de bois et les cours relativement élevés avaient encouragé l'essai de nouvelles méthodes de débardage à la machine. Mais ces premiers efforts furent de courte durée et l'on a mis en doute les avantages des nouvelles méthodes. Finalement, la crise survenue à la fin des années vingt mit fin à l'expérience.

FIGURE 8. - Madhya char à bœufs transportant du bois de feu (400 à 500 kg).

Il peut être intéressant de rappeler brièvement les divers moyens mécanisés mis en œuvre pendant cette période. On installa des lignes forestières à voie étroite, on installa un système américain de téléférique pour évacuer les grumes du chantier d'abattage jusqu'à la ligne de chemin de fer; un tracteur à chenilles et un tracteur Fordson étaient en service ainsi que des treuils de débardage; en outre de nombreuses scieries furent installées, dont quelques-unes mobiles.

Depuis la deuxième guerre mondiale, la demande de bois d'œuvre est en augmentation constante, et il faut maintenant chercher à exploiter dans des conditions économiques des forêts considérées jusqu'ici inaccessibles et réduire au minimum les pertes. Les travaux de quelques spécialistes de la FAO en matière de débardage - A. Huber (1952-1953), A. Koroleff (1955) et H. G. Winkelmann (1957 et 1958) - ont conduit à l'adoption de nouvelles méthodes mécanisées.

Actuellement, une quinzaine de grues téléfériques, 13 tracteurs de débardage, des tracteurs de montagne et des scieries mobiles sont en service. Des scies mécaniques à chaîne servent pour la démonstration.

FIGURE 9. - Himalaya: glissoir humide en montagne. Pour un bon fonctionnement, il faut maintenir dans la glissière un courant d'eau continu.

FIGURE 10. - Himalaya: ouvrier, flottant sur une peau de buffle gonflée, vient de dégager un embouteillage sur la rivière.

Dans les îles Andaman, la mécanisation a commencé à la fin du siècle dernier, avec des lignes de tramways traînés par des hommes, des buffles ou des locomotives à vapeur. En 1936, était installé un téléférique de débardage avec chariot actionné par un moteur. Après la deuxième guerre mondiale, avec la demande croissante de bois, la mécanisation s'est développée de plus en plus. Aujourd'hui, plus d'une douzaine de tracteurs à chenilles D6 à D8, équipés de treuils et d'arches de débardage, sont en service. Les tramways traînés par éléphants ont été en grande partie remplacés par des locomotives diesel. Des scies mécaniques à chaîne ont été essayées mais sans succès.

Main-d'œuvre forestière

On estime à 3 - 400000 le nombre des travailleurs forestiers. Pour la plupart, il s'agit de main-d'œuvre qui oscille entre l'agriculture et la foresterie. Il n'existe encore aucune sorte de formation organisée. Le poids moyen de ces ouvriers serait de 55 kg. Les salaires sont bas. La main-d'œuvre est en général assez abondante, bien que dans certaines régions on en signale le manque. En général, chaque ouvrier possède ses propres outils, mais dans certains cas c'est l'employeur qui les fournit. La situation quant à la prévention des accidents de travail laisse beaucoup à désirer.

Mesures pour améliorer les opérations de débardage

Comme on peut le voir d'après ce que nous venons de dire, l'amélioration des opérations de débardage dans les forêts de l'Inde est une nécessité urgente. Le gouvernement a déjà pris certaines mesures dans ce sens.

A la suite de la mission accomplie en 1955 par M. A. Koroleff, expert de la FAO, une section du débardage a été créée en 1957 à l'Institut de recherches forestières de Dehra Dun. Cette section sert de moyen de coordination entre les départements forestiers des Etats de l'Inde et de centre d'informations en matière de débardage; elle rassemble aussi des statistiques sur l'économie des différents instruments et systèmes de débardage et fait des recherches sur le rendement des divers moyens d'équipement et des méthodes utilisés dans ce domaine. Une de ses principales tâches consiste à publier des brochures, des notes de recherches, etc., et à étudier, du point de vue de la situation en Inde, le matériel et les techniques employés à l'étranger.

L'autre mesure importante prise par le gouvernement, en coopération avec la FAO, est l'institution de quatre centres de formation en matière de débardage. Le principal objectif de ce projet est:

- D'apprendre à des officiers forestiers et à des administrateurs de forêts du secteur privé à préparer des plans d'exploitation et de débardage et

- De former des moniteurs spécialisés qui devront à leur tour instruire la main-d'œuvre forestière.

Ce travail de formation vient de commencer. Si chacun fait de son mieux pour réaliser ce programme ambitieux mais pratique, on a toutes raisons de considérer l'aven* avec optimisme, tout en sachant qu'il faudra un certain temps encore pour voir apparaître des résultats.


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