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Le travail de la FAO


Comité des forêts de la FAO
Commission des forêts pour l'Afrique

Comité des forêts de la FAO

Le Conseil de la FAO, à sa cinquante et unième session, a autorisé le Directeur général à constituer sur une base ad hoc, en vertu de l'article VI-2 de l'Acte constitutif, un comité plénier des forêts, pour examiner les incidences du projet de création d'un Département des forêts - qui doit être soumis à la quinzième session de la Conférence - ainsi que les suggestions du Directeur général tendant à renforcer les activités dans le secteur des forêts. Ce comité devait se réunir dans les premiers mois de 1969, de manière que son rapport puisse être mis à la disposition du Comité du Programme et du Comité financier à leurs sessions de printemps, et à la disposition du Conseil à sa cinquante-deuxième session.

Le Directeur général a pris des mesures à cet effet, et un Comité ad hoc FAO des forêts a tenu onze sessions à Rome du 25 au 31 mars 1969. Y ont participé les représentants de 48 Etats Membres et membres associés, ainsi que deux représentants des Nations Unies et de l'Organisation internationale du travail et quatre observateurs de l'Union internationale des instituts de recherches forestières, de l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources, de la Fédération syndicale mondiale et des Commonwealth Agricultural Bureaux.

M. P. Terver, Sous-Directeur général, Département du développement, a souhaité la bienvenue aux délégués au nom du Directeur général, M. Boerma, absent de Rome.

M. Terver est un ancien membre de la Division des forêts et des industries forestières.

Le Comité a élu président M. A. W. H. Needler (Canada), vice-présidents MM. F. Tomulescu (Roumanie), M. U. Djazirei (Iran) et A. K. Owusu-Afriyie (Ghana). M. C. E. Holscher (Etats-Unis) a été nommé rapporteur.

Activités courantes dans le domaine de la foresterie et des industries forestières

PROGRAMME ORDINAIRE

Le comité prend note des activités courantes de la Division des forêts et des industries forestières au titre du Programme ordinaire, et en particulier des services qu'elle fournit aux commissions forestières régionales, de l'accent qu'elle met sur l'enseignement et la formation de personnel, des travaux menés dans le cadre du Plan indicatif mondial, des études concernant le rapport entre le rôle économique de la forêt et son rôle social, des activités intéressant l'amélioration des arbres forestiers, de la promotion des échanges entre les pays de renseignements sur l'offre et la demande de produits forestiers et des diverses activités dans le domaine des industries forestières. En outre, de l'avis du comité, les publications préparées par la division sont très utiles aux Etats membres, aux industries et à d'autres entreprises privées.

Le comité approuve diverses activités de la division, telles que sa participation au Programme biologique international, ses recherches concernant l'importance de l'agriculture itinérante et ses effets sur la foresterie, et les voyages d'étude sur la mécanisation des travaux de préparation des sites forestiers, qui n'étaient pas prévues au programme. Il souligne qu'il est toujours souhaitable de réagir rapidement devant l'évolution des besoins, sous réserve qu'il n'y ait pas d'incompatibilité avec l'ordre des priorités établi par la Conférence.

Le comité regrette que la division n'ait pas publié certains documents importants qu'elle a préparés et suggère qu'il serait opportun de faire précéder la publication officielle de documents très soignés par celle d'un résumé ronéotypé. Il comprend bien, toutefois, que le financement des publications est un problème commun à toutes les divisions de la FAO, et qui relève de la Conférence. Il se félicite de la possibilité qu'a l'Organisation de publier des textes conjointement avec des éditeurs commerciaux et d'autres entreprises industrielles.

Le comité note avec satisfaction que l'Organisation s'occupe actuellement de réunir et de rendre plus systématique la masse considérable de renseignements existants sur l'utilisation des bois durs tropicaux et que ce sujet figure déjà à l'ordre du jour de la deuxième session du comité de la mise en valeur des forêts sous les tropiques.

Le comité considère fondamental le travail de la division en matière d'abattage, de débardage et de transport mais quelques membres estiment qu'elle pourrait laisser à d'autres institutions les questions intéressant le transport maritime.

Le comité reconnaît la nécessité d'établir un ordre de priorité dans les activités de la division en matière de ressources génétiques forestières, mais suggère certaines essences tropicales auxquelles ces activités devraient être étendues.

Le comité demande instamment que l'on continue à s'occuper de planifier l'utilisation des terres dans le domaine forestier et insiste sur la nécessité que cette planification se fasse en collaboration avec celle qui intéresse les autres utilisations des terres, en particulier l'agriculture.

Le comité s'inquiète que certaines activités prévues pour l'exercice en cours aient été différées pour des raisons budgétaires. Il regrette, par exemple, que la division ait remis son travail sur l'utilisation de l'écorce. Il reconnaît que d'importants travaux sont consacrés à la question en dehors de la FAO, il demande instamment que la FAO reste en alerte et s'assure que lesdits travaux se poursuivent de façon suffisamment active.

OPÉRATIONS EXTÉRIEURES

Le comité a été informé de la portée du Programme extérieur de la FAO et de la vaste gamme de sources d'assistance dont la division dispose pour mettre en œuvre ce Programme. Il approuve la tendance du PNUD/FS à sanctionner un nombre croissant de projets relativement petits, représentant souvent une étape préliminaire, ce qui évite aux gouvernements bénéficiaires de devoir s'engager à fournir des contributions de contrepartie considérables avant d'avoir pu étudier de façon détaillée la possibilité de réaliser des projets plus ambitieux et plus coûteux.

Le comité reconnaît que les projets sont souvent prolongés par des extensions ad hoc et par l'utilisation de l'assistance technique. Il estime toutefois souhaitable que certains projets, en particulier ceux qui intéressent la recherche en matière de sylviculture et de génétique forestière, soient prévus d'emblée pour des durées plus longues que celles qu'accepte normalement le PNUD.

Le comité appelle l'attention du Directeur général sur le fait que, dans de nombreuses activités forestières, il serait souvent rationnel d'employer des techniciens sans formation universitaire plutôt qu'un personnel possédant des qualifications supérieures; il invite instamment la FAO et le PNUD à utiliser plus largement ce personnel technique pour exécuter leurs programmes extérieurs, et à organiser des séminaires et centres de formation appropriés pour lui donner les qualifications voulues. Cette formation est l'un des objectifs permanents du Programme d'assistance technique de la FAO.

Le comité souligne qu'il est important d'assurer le plus tôt possible une participation maximale des investisseurs éventuels aux enquêtes de préinvestissement et de rentabilité industrielle. Le comité note les mesures qu'a progressivement adoptées la division à cet effet, et notamment, la consultation avec des sociétés privées au cours du séminaire sur les inventaires forestiers organisé à Rome en 1967; la création du Sous-groupe de la foresterie et des industries forestières, réunissant une vingtaine des principales entreprises et industries forestières internationales, dans le cadre du Programme de coopération FAO/Industrie, et les rapports étroits entre la division d'une part et le Programme de coopération FAO /BIRD et les banques régionales de développement d'autre part. Le comité reconnaît d'un autre côté que la décision de faire participer ou non des investissements étrangers privés à la mise en valeur des ressources forestières est du ressort de chaque pays. Une délégation a exprimé son opposition à ce que la FAO aide à promouvoir l'investissement de capitaux privés étrangers dans les pays en voie de développement et préconise que cette organisation s'abstienne de souscrire à de telles activités excepté à la demande explicite du pays emprunteur.

Le comité note qu'il est important d'appliquer des méthodes modernes de gestion pour la planification, l'exécution et le contrôle des projets du PNUD et exprime le vœu que la méthode analytique des réseaux soit largement employée à l'avenir.

Le comité note avec satisfaction que la FAO tient des consultations régulières de plus en plus nombreuses avec la plupart des principaux pays donateurs, de façon à satisfaire le plus complètement possible les besoins des pays membres. Il loue les pays qui ont promu le système d'experts associés et exprime l'espoir que d'autres pays développés suivront bientôt cet exemple.

Création d'un département des forêts

A l'unanimité, le comité approuve la proposition tendant à la création d'un Département des forêts dans le cadre du plan de réorganisation de la FAO. Cependant, plusieurs délégations exprimèrent le regret de ce que les propositions du programme des nouvelles unités structurelles de l'ancien département technique n'aient pas été présentées au comité dans leur totalité de façon à lui donner toutes les informations requises pour déterminer le meilleur champ d'action d'activité du Département des forêts. Le comité affirme que l'établissement du Département des forêts était essentiel même si le Directeur général ne disposait pas de ressources additionnelles en personnel en comparaison avec le biennium précédent. Il apparaît nécessaire au comité que le Département des forêts reçoive au sein de cette organisation une place en accord avec les priorités que les activités du département méritent.

Il reconnaît les amples et multiples possibilités du secteur des forêts et des industries forestières les progrès qui s'y réalisent, les innovations envisagées pour la solution des problèmes de la sylviculture, la demande croissante de services rendus par la FAO dans le domaine de la sylviculture et des industries forestières, et les grandes responsabilités qui incombent depuis quelques années à ce secteur de l'Organisation.

De l'avis du comité, la transformation de la Division des forêts et des industries forestières en département mettra la FAO en mesure de s'acquitter plus efficacement encore de ses fonctions dans le domaine des forêts et des industries forestières, et le Sous-Directeur général du nouveau Département des forêts sera mieux à même d'intégrer les politiques du département et celles de l'ensemble de l'Organisation afin de contribuer à formuler la stratégie générale de la FAO.

Le comité regrette la réduction apportée au nombre des postes attribués au département proposé, mais il note que cette réduction doit être envisagée dans le cadre de la réorganisation générale de la FAO, de la création d'un Département du développement et de la représentation améliorée de l'Organisation dans les Etats Membres. Certaines délégations ont exprimé la crainte que les nouvelles structures de la FAO puissent affaiblir la voix des forestiers professionnels et compliquer le travail de la FAO en matière forestière.

La situation à laquelle le tableau d'effectifs de la division est réduit au moment où l'on envisage sérieusement d'en faire un département préoccupe le comité. Il estime que le personnel du Département du développement jouera sans aucun doute un rôle de premier plan en matière de développement, de coordination et d'orientation des opérations sur le terrain, mais que c'est principalement l'exécution des projets sur le terrain eux-mêmes qui influera sur le développement. C'est donc au Service des opérations du département qu'incomberont surtout les activités relatives aux projets. Le comité estime indispensable de renforcer suffisamment, le plus tôt possible, le Service des opérations, de manière à réduire les activités courantes qu'imposent au personnel du Programme ordinaire les opérations des programmes sur le terrain.

L'accord s'est fait d'une manière générale sur la structure proposée pour le département, encore que certains membres du comité aient formulé des réserves au sujet de la composition et de l'emplacement de certaines unités et de la dénomination de l'une d'elles. Le comité a toutefois convenu de laisser à la FAO le soin de résoudre ces problèmes, compte tenu de l'expérience qui sera acquise au cours de la période initiale du fonctionnement du Département.

Certaines délégations ont estimé qu'une structure comportant trois divisions aurait permis une répartition plus logique des fonctions. Elles ont exprimé l'espoir que le Directeur général examinera cette question lorsqu'il préparera ses programmes de travail et budget futurs.

Le comité estime nécessaire que la FAO établisse un ordre de priorités dans son Programme de travail et budget de manière à faciliter aux délégations l'examen des réalisations et des propositions touchant au programme.

Programme de travail et budget pour 1970-71

BUREAU DU SOUS-DIRECTEUR GÉNÉRAL

Le comité prend note de la proposition de créer un Service de la planification forestière au sein du Bureau du Sous-Directeur général. Il note également que ce service veillera à ce que toutes les activités du département soient conformes aux politiques et objectifs de la FAO et coordonnées avec les programmes d'actions des autres secteurs de l'Organisation.

Le comité prend note que ce service évaluera continuellement les objectifs et priorités du département à la lumière des directives données par le Bureau des conseillers en matière de politiques et qu'il assurera la coordination entre les activités au titre du Programme ordinaire et celles relevant des programmes de terrain. Il note également que le service interprétera les conclusions du Plan indicatif mondial et identifiera les besoins des Etats Membres en matière de développement forestier.

En outre le comité reconnaît le rôle que jouera le Service de planification forestière pour aider le Sous-Directeur général à coordonner les activités des deux futures divisions de telle sorte que celles-ci soient complémentaires, visent des objectifs communs et suivent la politique et le programme intégrés nécessaires.

Le comité prend note de la proposition tendant à transférer à l'avenir les officiers forestiers régionaux aux bureaux des représentants régionaux, où ils travailleront dans des équipes régionales étudiant les problèmes du développement dans une optique pluridisciplinaire, mais seront toujours à même de correspondre directement avec le département.

Le comité approuve l'affirmation qu'il faut maintenir des rapports de travail étroits entre le département et les fonctionnaires forestiers régionaux rattachés aux bureaux des représentants régionaux, et estime que le rattachement de ces officiers à des équipes pluridisciplinaires permettra à la foresterie d'avoir une place plus importante dans la formulation de plans de développement intégrés à l'échelon national et régional.

Le comité prend note que les services nécessaires aux commissions forestières régionales seront assurés grâce à la collaboration entre le Siège et les organisations régionales; des réserves ont toutefois été émises en ce qui concerne la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord.

Le comité reconnaît que la responsabilité de la préparation, de l'exécution et de la coordination de tous les programmes sur le terrain assignés au département ainsi que de l'action complémentaire requise, sera centralisée et confiée à un service des opérations unique. Il prend note de ce que ce service comprendra des desks régionaux dont chacun travaillera en collaboration étroite avec le desk régional correspondant de la Division des services régionaux (Département du développement).

Division des ressources forestières

Le comité juge de la plus haute importance les activités que l'on se propose de confier à la future Division des ressources forestières car elles intéressent la production primaire de bois, ainsi que d'autres biens et services forestiers de valeur sur lesquels reposent les industries forestières et, dans une large mesure, l'environnement humain.

Le comité estime très complet mais ambitieux le programme proposé. Des doutes ont été exprimés quant à l'aptitude de la division à exécuter tous les projets suggérés avec l'effectif proposé. Le comité espère que le fait de libérer deux postes du cadre organique dont les titulaires se consacreront désormais aux cinq domaines prioritaires renforcera l'action de la foresterie dans un champ plus vaste.

Parmi les questions appelant, pour le moment, une attention plus particulière, le comité insiste sur la conservation des sols et l'aménagement des bassins versants, la récréation en forêt, le développement des ressources génétiques, la sylviculture et l'aménagement des forêts tropicales, la lutte contre l'incendie, l'enseignement et la formation. Il note la nécessité d'inclure dans les activités générales de la division la planification et la mise en valeur des zones rurales, domaine dans lequel le secteur forestier devrait travailler en étroite coopération avec d'autres services au sein de la FAO et à l'extérieur.

SOUS-DIVISION DE LA CONSERVATION DE LA FAUNE SAUVAGE ET DE LA FORÊT

Le comité approuve le programme de cette sous-division et exprime l'espoir que tous les aspects de l'utilisation des terres, y compris la faune sauvage, la récréation en forêt, la production de bois et d'eau, seront étroitement intégrés. Il souligne la nécessité de campagnes appropriées de la part des services de relations publiques dans les pays où sont appliqués les critères de l'aménagement du territoire, afin d'éviter de plus amples dégradations des forêts.

Le comité appelle notamment l'attention sur le problème des terres perdues pour la production agricole, du fait de l'introduction de variétés à haut rendement et de techniques culturales améliorées, en particulier dans certains pays développés. Il attire l'attention sur la nécessité de revoir les normes d'utilisation des terres au fur et à mesure que les conditions évoluent, et sur les possibilités du boisement et de l'amélioration des pâturages sur les terres agricoles excédentaires.

Etant donné l'importance du rôle protecteur des forêts tel que le font ressortir les recommandations du cinquième Congrès forestier mondial et du Comité technique des forêts (FAO), le comité exprime le regret que le poste d'hydrologue forestier ait été supprimé dans le Programme de travail de 1970-71, Il note également la nécessité de pousser plus avant les recherches et le développement en ce qui concerne les problèmes du boisement des zones arides afin de stabiliser les limites des déserts.

SOUS-DIVISION DE L'AMÉNAGEMENT FORESTIER

Le comité a débattu les problèmes de la recherche dans les pays en voie de développement. Sans doute les pays développés sont-ils mieux en mesure de se livrer à certains types de recherches nécessitant du matériel onéreux ou des techniques très perfectionnées, mais le comité estime que c'est surtout dans les pays et dans les conditions écologiques dans lesquels seront mis en pratique ces résultats que peut s'effectuer la recherche appliquée. Il souligne la nécessité de continuer de rassembler et de diffuser les résultats de la recherche déjà disponibles tant dans les pays développés que dans les pays en voie de développement. Il convient d'explorer à fond les possibilités d'inciter du personnel scientifique de pays développés à se pencher sur les problèmes des pays en voie de développement. Le comité note que l'existence d'instituts de recherche appliquée dans les pays en voie de développement assurerait une plus grande efficacité dans l'application des résultats de la recherche, renforcerait les instituts d'enseignement associés et contribuerait à retenir les spécialistes dont on a besoin. Par ailleurs, le comité recommande que l'on évite autant que possible de prélever trop de main-d'œuvre professionnelle sur le domaine de l'aménagement et du développement forestiers pour l'affecter à des activités de recherche. Il souligne la nécessité d'une structure de soutien adéquate pour les instituts de recherche et pour la coordination de programmes de recherche appliquée dans les régions ou sous-régions.

Le comité convient que plus de travail est requis dans les domaines de l'aménagement forestier, en particulier des forêts tropicales naturelles où les techniques de sylviculture et d'utilisation sont encore insuffisantes.

De l'avis du comité, il faudrait que la division continue de consacrer son attention aux essences à croissance rapide, comme elle le fait depuis quelques années, car la production forestière exerce des répercussions importantes dans grand nombre de pays; cela répond d'ailleurs aux besoins d'un grand nombre de services forestiers et à la priorité accordée par le Directeur général aux variétés à rendement élevé.

Le comité reconnaît les problèmes que pose le maintien de la productivité des forêts artificielles à croissance rapide en deuxième et ultérieures révolution s. Il est probable que ces problèmes se poseront à nouveau dans un grand nombre de pays et exigeront un programme de recherches à long terme.

Le comité exprime l'espoir qu'il sera bientôt possible d'organiser une conférence internationale sus l'emploi des engrais en foresterie, car il semble que l'importance des engrais dans la sylviculture de plantation augmente de plus en plus. Il se félicite également de la proposition d'organiser en 1970 en Australie un voyage d'étude sur la lutte contre les incendies de forêts.

Le comité souligne la nécessité de disposer de données quantitatives sur les avantages autres que la production de bois que l'on peut retirer des forêts, de manière à pouvoir renforcer en faveur de la sylviculture les analyses coûts/bénéfices, si utiles dans les considérations budgétaires.

Le comité souligne combien il importe de développer les travaux de la division en matière de fourniture de graines et de mise en valeur des ressources génétiques forestières. Il accueille avec faveur le rapport de la première session du Groupe d'experts des ressources génétiques forestières, qui propose à son avis un programme d'action intéressant et réalisable. Le comité fait sienne l'opinion du groupe d'experts qui a jugé très souhaitable d'élargir sa composition afin de couvrir des régions supplémentaires comme l'Amérique du Sud, l'Asie, l'Europe orientale et l'Afrique de l'Ouest. Certains délégués se sont prononcés pour une modification de l'ordre des priorités proposées par le groupe d'experts; ils suggèrent notamment d'affecter une priorité plus forte à certaines espèces tropicales de feuillus. En se félicitant du programme d'action proposé, le comité fait observer qu'il est nécessaire de prévoir des moyens financiers et des effectifs suffisants pour le mettre en œuvre, et il exprime l'espoir qu'il sera possible de prendre les dispositions nécessaires à cette fin dans le cadre du nouveau Département des forêts.

SOUS-DIVISION DE L'EXPLOITATION ET DU TRANSPORT EN FORÊT

A cause de l'impact de base de l'exploitation et du transport sur le développement forestier général, le comité juge que cette sous-division a besoin d'être considérablement renforcée. Comme premier pas le poste d'économiste des transports qui a été supprimé devrait être rétabli. Les intégrations des techniques et de l'économie de l'exploitation et du transport dans la planification et l'aménagement forestier constituent d'autres domaines de renforcement. L'intensification du programme de formation de la main-d'œuvre dans tous les domaines des opérations forestières est également nécessaire.

Tout en faisant siennes les propositions générales concernant les techniques d'abattage et l'économie des transports, le comité est d'avis que, au cours des exercices ultérieurs, les travaux proposés en matière de manutention des cargaisons et du transport par mer des produits du bois pourraient être entrepris en collaboration avec d'autres organisations s'occupant de ces sujets. Le comité suggère que le Département des forêts tienne les nations membres au courant des problèmes et des pro grès réalisés dans ce secteur, et qu'il stimule les actions réduisant les barrières au développement causées par une manutention et un transport inadéquat des produits forestiers, ayant spécialement en vue les besoins des pays en voie de développement.

SOUS-DIVISION DES INSTITUTIONS ET DE L'ENSEIGNEMENT FORESTIERS

Le comité note que si l'on a chargé cette sous-division de s'occuper des inventaires des ressources forestières et de l'enseignement forestier, c'est uniquement parce qu'il fallait obtenir des sous-divisions de dimension comparable. Il reconnaît qu'il serait bon de suivre les techniques de « recensement à distance » nouvellement mises au point en vue de leur application aux travaux qu'effectue la FAO en matière d'inventaires des ressources forestières.

Développant ses points de vue, le comité souligne la nécessité de collaborer avec l'industrie forestière pour la planification des inventaires forestiers, de manière à obtenir les données sur les ressources qui sont nécessaires pour prendre des décisions en matière d'investissement.

Le comité exprime à nouveau l'avis que l'enseignement forestier est l'un des secteurs d'activité les plus importants du Département des forêts dont la création est proposée; il exprime l'espoir qu'il sera possible de renforcer ce programme dans le proche avenir. Il faudrait s'attacher davantage encore à l'enseignement et à la formation à l'échelon sous-professionnel.

Le comité note que l'enseignement doit être associé étroitement avec la recherche d'une part et avec la vulgarisation forestière dans les collectivités rurales d'autre part.

Le comité reconnaît qu'étant donné les progrès rapides des sciences et des techniques et l'évolution du rôle de la profession forestière, il est nécessaire d'améliorer le contenu de l'enseignement forestier. Il se félicite donc de la proposition de tenir en 1971 une consultation mondiale sur l'éducation et la formation forestières.

Le comité souligne que l'éducation et la formation forestières doivent s'accompagner d'efforts en vue de fournir des possibilités d'emploi et des structures administratives pertinentes, afin d'absorber le nombre de plus en plus grand de personnel forestier qui reçoit une formation dans les pays en voie de développement. Il espère donc qu'il sera possible de renforcer les travaux dans le domaine des institutions forestières, y compris l'identification de projets de terrain viables.

Division des industries et du commerce des produits forestiers

Lors de son examen du Programme de travail de la Division des industries et du commerce des produits forestiers pour l'exercice 1970-71, le comité s'est déclaré en général d'accord avec l'orientation du programme et le champ qu'il couvre. Etant donné l'importance que présente pour le progrès économique des pays en voie de développement la mise en valeur des industries forestières, le comité approuve l'importance accordée dans le programme aux aspects techniques et économiques des industries forestières et à la commercialisation des produits forestiers.

Le comité fait remarquer qu'à l'instar des programmes prévus pour d'autres services du département, le programme proposé pour cette division est quelque peu ambitieux; il ajoute qu'il convient d'établir un ordre convenable de priorités pour utiliser au mieux les ressources disponibles.

SOUS-DIVISIONS DE LA PÂTE ET DU PAPIER ET DES PRODUITS DE L'INDUSTRIE MÉCANIQUE DU BOIS

Le comité souligne que l'un des problèmes les plus critiques qui se posent au secteur forestier et à celui des industries forestières est l'utilisation plus complète des forêts de feuillus tropicaux. Il souligne que ce problème exige non seulement une attention concentrée de la part de la division mais une approche entièrement intégrée de la part de l'ensemble du département. Il répète qu'à son avis l'aménagement des ressources forestières et l'utilisation et la commercialisation de leurs produits constituent un tout indivisible et que les programmes des deux divisions devront être très étroitement coordonnés.

Pour ce qui est de l'utilisation des forêts tropicales à des fins industrielles, le comité reconnaît l'intérêt que présentent le rassemblement et l'analyse des informations existantes sur les propriétés physiques et chimiques des bois tropicaux. Il souligne cependant que bien que des travaux de recherche dans ce sens soient encore nécessaires, l'application pratique des renseignements relatifs à la production et à la commercialisation est d'égale importance.

Le comité a été mis au courant du programme relatif à la technologie et au développement des industries de la pâte et du papier, ainsi que de l'accroissement du nombre d'avis qui seront donnés aux Etats Membres sur la nature et les incidences des progrès rapides de la technologie dans ce secteur. Etant donné l'accent plus marqué qui est mis sur les possibilités d'investissement dans ce secteur, il est nécessaire de concentrer davantage l'interprétation, l'analyse et la diffusion des informations.

Le comité note que le programme de la division met l'accent sur les industries mécaniques du bois ainsi que sur la pâte et le papier. Il fait observer que l'industrie de la scierie se prête particulièrement à l'accélération de l'industrie forestière dans les pays en voie de développement. Il faudrait aussi porter une attention constante aux industries des panneaux dérivés du bois, qui connaissent une croissance rapide. La Consultation mondiale sur l'utilisation du bois dans la construction et le logement (où l'accent sera mis sur les logements à bon marché), qui doit se tenir en 1971, de concert avec le Centre des Nations Unies pour le logement, la construction et la planification, ainsi qu'avec l'IUFRO, constitue une caractéristique importante du Programme. Le comité exprime ses remerciements au gouvernement du Canada qui a proposé de recevoir cette consultation. Il note également que les travaux en cours dans les Etats Membres en ce qui concerne les plans d'habitations en bois à bon marché concernent directement cette partie du programme de la division.

SOUS-DIVISION DE L'ÉCONOMIE ET DE LA STATISTIQUE FORESTIÈRES

Le comité prend acte de la place qui est faite à la commercialisation des produits forestiers; il souligne qu'elle sera particulièrement importante dans plusieurs régions. Il appelle l'attention sur l'importance de la commercialisation en ce qui concerne les essences tropicales secondaires et note les progrès réalisés lorsque des campagnes énergiques de commercialisation sont entreprises. Il souligne également qu'il est nécessaire d'attribuer une importance semblable à l'utilisation du bois en vue de la construction dans certains pays industrialisés; il faudrait à son avis entreprendre dans les milieux des architectes et des ingénieurs des campagnes de propagande en faveur de l'utilisation du bois dans la construction.

On a également souligné qu'avec la commercialisation internationale des produits forestiers, les aspects institutionnels revêtent une importance accrue pour le secteur des industries forestières.

Etant donné l'importance du commerce des produits forestiers et la place de plus en plus prépondérante qu'il occupe dans les échanges agricoles des pays en voie de développement, le comité fait ressortir que les activités de la division dans le domaine des échanges et de la commercialisation internationale doivent se poursuivre en étroite coopération avec les autres divisions de la FAO s'occupant de problèmes commerciaux, ainsi qu'avec d'autres institutions internationales.

Il est reconnu que la nécessité d'industries forestières mobilisant beaucoup de capitaux pour garantir l'approvisionnement en bois justifie parfaitement la mise en valeur des ressources forestières. Le comité juge donc important d'aider les pays en voie de développement dans leurs négociations à long terme de ventes de bois. Il estime indispensable qu'interviennent dans ce genre d'accords des normes techniques minimales garantissant la productivité constante des ressources forestières. Le comité appelle aussi l'attention sur l'expérience dont disposent les pays industrialisés où les disponibilités de bois proviennent obligatoirement d'exploitations en copropriété.

Le comité note que les efforts de la division pour normaliser le rassemblement et l'analyse de statistiques forestières permettront de recourir davantage aux installations de traitement électronique des données et aux ordinateurs. Il encourage le développement et l'adoption universelle de méthodes normalisées pour le rassemblement de données et reconnaît la nécessité d'établir des indicateurs économiques rattachant la sylviculture et les industries forestières à l'économie générale.

Etant donné l'importance croissante que revêtent les services rendus par les forêts, en dehors de la production de bois, notamment dans les pays industrialisés, le comité estime particulièrement judicieux le programme de la division en ce qui touche à l'évaluation des avantages non monétaires et à leur rapport avec la méthodologie bénéfice-coût. Il reconnaît l'utilité d'inclure dans les études sur les tendances du bois et dans les études du Plan indicatif mondial les avantages tirés des forêts en dehors de la production du bois, avantages qui prennent une importance toujours croissante dans nombre de pays en voie de développement. Le comité signale que dans ses travaux économiques, la division devra étudier attentivement les rapports entre la consommation de produits forestiers et l'évolution sur le plan de la technologie et de la commercialisation des produits de remplacement, tant dans le domaine des produits forestiers que dans d'autres domaines.

Propositions pour le programme à moyen terme

Le comité approuve les propositions de l'Organisation de consacrer en 1972-73 une plus grande partie de ses ressources à:

1. Examiner les caractéristiques des bois tropicaux et les possibilités d'industries basées sur ces bois; promouvoir le rassemblement, la publication et la dissémination globale des informations relatives à la recherche et l'utilisation dans ce domaine;

2. Etudier les problèmes de la régénération de la forêt dense tropicale;

3. Développer son travail en ce qui concerne l'obtention de graines et la conservation et l'emploi des ressources génétiques forestières;

4. Renforcer son activité dans le domaine des institutions forestières;

5. Examiner les problèmes d'emploi des terres sous une base interdisciplinaire;

6. Organiser des séminaires traitant des relations publiques en mettant plus particulièrement l'accent sur les problèmes de commercialisation des produits forestiers;

7. Renforcer ses unités d'exploitation et de transport;

8. Continuer ses activités de recherche dans les pays en voie de développement;

9. Examiner ce qu'impliqueraient les possibilités de rendre disponibles pour la foresterie de grandes étendues de terre agricole marginale.

10. Promouvoir la recherche dans le domaine du rôle protecteur de la forêt spécialement en ce qui concerne ses influences.

Le comité a fait bon accueil à la proposition de voir participer la FAO à la deuxième décennie des Nations Unies pour le développement. Il est considéré que la foresterie et les industries forestières ont une importante contribution à rendre aux programmes de solution de problèmes internationaux qui seront formulés durant cette décennie. Il a approuvé les propositions de voir la FAO prendre une part active à la conférence des Nations Unies sur le thème « L'homme et son milieu c.

Le comité a appuyé fermement la suggestion que l'Organisation rassemble et propage toutes les informations disponibles sur l'emploi de satellites en matière d'évaluation et de ressources forestières, les dommages causés par le feu, les maladies et les insectes et toutes données qui pourraient être obtenues de cette façon

Le comité demande au secrétariat de prendre les mesures nécessaires supplémentaires pour renforcer les commissions forestières régionales qui ont un rôle vital à jouer en aidant à formuler les politiques à moyen terme appropriées en matière de foresterie et industrie forestière au niveau national.

Le comité note que le département est bien équipé pour fournir une approche intégrée à la solution du problème de l'espace rural et de l'entourage naturel humain. Il recommande au département de jouer un rôle prépondérant dans ce domaine, dans le cadre des structures générales de la FAO.

Organes statutaires de la FAO dans le secteur des forêts et des industries forestières

Se fondant sur l'édition de 1968 du Répertoire des organes statutaires de la FAO, le comité a fait rapidement le point du statut et des réalisations des organes statutaires de la FAO dans le secteur des forêts. Il s'inquiète, tout comme le Conseil de la FAO, de la prolifération inutile des organes statutaires et reconnaît la nécessité de dissoudre ceux des organes établis dont l'existence ne se justifie plus. Il se réjouit de l'occasion qui lui est donnée de faire connaître ses points de vue à ce propos au Comité du Programme qui étudiera la question plus à fond et en rendra compte au Conseil lors de sa prochaine session.

Le comité souligne le rôle important que ne cessent de jouer les commissions régionales des forêts, instruments d'articulation pour l'action de la FAO en ce qui concerne les tendances des politiques forestières ainsi que les problèmes techniques et économiques y ayant trait. Il reconnaît que, si les problèmes traités par les différentes commissions régionales des forêts varient d'une région à l'autre, certains sont de nature technique analogue et, par conséquent, d'intérêt égal pour toutes les régions. Etant donné ces domaines d'intérêt technique commun, le comité estime qu'une intensification des échanges de renseignements techniques et qu'une participation accrue des experts aux questions traitées dans les réunions, colloques techniques, etc., organisés par les commissions des forêts d'autres régions, pourraient bénéficier à l'acquisition de connaissances techniques dans les régions où il n'existe pas encore de telles activités.

Le comité est d'avis que les commissions régionales des forêts doivent continuer de se réunir périodiquement. Les résultats des travaux de ces commissions sont parfaitement exposés dans l'Index forestier publié par le Centre de documentation de la FAO pour la période 1946-65, et tenu constamment à jour.

Le comité note que la Commission internationale du peuplier (CIP), créée en vertu de l'article XIV de l'Acte constitutif de la FAO, est en train de formuler des propositions en vue de sa réorganisation interne. Ses propositions seront portées à l'attention du Directeur général en temps opportun.

Le comité a cité, comme modèle de coopération fructueuse entre institutions, la collaboration entre la FAO, la CEE et l'OIT dans le domaine de l'abattage et dans celui de la formation des ouvriers forestiers. Il met l'accent sur l'importance que revêt pour le secteur des forêts l'accroissement de la productivité de la main-d'œuvre et souligne l'attention que porte l'OIT aux aspects sociaux de la foresterie, que l'on a trop souvent tendance à négliger. Il note avec satisfaction que la coopération entre la FAO et l'OIT a été étendue aux opérations sur le terrain et insiste pour que ces exemples de collaboration soient amplifiés et renforcés.

Le comité considère que les organes statutaires de la FAO dans le secteur de la foresterie font partie intégrante du mécanisme du travail de la FAO. Ils demeurent, dans l'ensemble, indispensables et constructifs. Le comité prie toutefois le Directeur général de suivre de près la question et d'examiner constamment les fonctions, mandat et fréquence de réunion de ces organes. Il reconnaît que la création ou la dissolution d'organes subsidiaires reste essentiellement matière à décision de la part des organismes dont ils dépendent.

Comité des forêts de la FAO

Le comité note que le Conseil de la FAO à sa cinquante et unième session a approuvé l'adoption, à titre d'essai, de dispositions réduisant pour la quinzième session de la Conférence le nombre de comités techniques de la Conférence à deux: un Comité technique des programmes extérieurs et un Comité technique des domaines prioritaires. Il éprouvait le net sentiment que le Comité technique des forêts qui se réunit toujours juste avant la Conférence fut un guide précieux pour l'établissement du programme forestier à long terme de l'Organisation. Vu les limitations imposées par l'horaire des réunions du Comité technique, le comité reconnut qu'il y eut peu de possibilités d'influencer le Programme de travail et budget pour le biennium suivant immédiatement. Par conséquent, le comité exprime ses vues en ce qui concerne la continuation, les fonctions et l'horaire d'un tel comité.

Le comité a exprimé son inquiétude sur les possibilités de discontinuité dans les fonctions consultatives remplies par l'ancien Comité technique des forêts à un moment où la promotion de la division au niveau département a été proposée, entraînant des changements dans l'organisation et les fonctions et pour lesquels le Directeur général méritait les conseils techniques de représentants compétents de tous les gouvernements membres intéressés.

Le comité a mis l'emphase sur le fait qu'une réunion internationale à l'échelle mondiale comme le Congrès forestier mondial ne peut pas remplacer les contacts collectifs et réguliers entre le secrétariat de la FAO et les représentants forestiers supérieurs des pays membres dans le Comité technique. Aucun autre organe n'est disponible dans le cadre des rouages consultatifs de la FAO pour revoir la partie technique du travail de la FAO dans le domaine du programme et du budget en matière forestière, pour coordonner les aides bilatérales et multilatérales dans ce domaine et en tant que forum international pour l'élaboration de politiques forestières.

Le comité recommande qu'un comité permanent des forêts soit établi. Tous les pays membres devraient pouvoir y participer, représentés par les chefs des administrations forestières ou leurs représentants de grade élevé. Il se réunirait à des périodes et intervalles adéquats qui lui permettraient de conseiller efficacement le Programme de travail et budget de la FAO en matière forestière durant les moments essentiels de son élaboration. Le comité recommande au Directeur général d'étudier les termes de référence d'un tel comité ainsi que la meilleure manière de l'établir en accord avec la constitution et les statuts généraux de l'Organisation. Deux délégations ont émis l'avis que l'établissement d'un tel comité devrait être différé jusqu'à ce que les dispositions proposées par le Conseil pour la quinzième session de la Conférence aient été suffisamment mises à l'épreuve.

Le comité souhaite que le Directeur général attire l'attention des pays membres sur l'opportunité d'inclure des représentants des administrations forestières dans leurs délégations à la quinzième session de la Conférence de la FAO, dans ses comités techniques et en particulier dans la Commission II.

Septième Congrès forestier mondial

Le comité reçoit avec intérêt le rapport du secrétariat sur les derniers développements concernant la préparation du septième Congrès forestier mondial. Il prend note que des invitations pour héberger le congrès ont été reçues des gouvernements de l'Argentine, de la Grèce et de l'U.R.S.S. Egalement, à la suite des visites faites dans ces pays par des représentants de la FAO, les gouvernements en question ont indiqué leur intention d'envoyer au Directeur général de la FAO tous les détails en ce qui concerne les facilités disponibles et les arrangements proposés. Deux des gouvernements concernés ont déjà communiqué à cet égard avec le Directeur général. Il espère qu'une décision finale sur la sélection du pays hôte serait prise par le Conseil de la FAO à sa session de juin 1969.

De l'assentiment général au cours des discussions d'ensemble sur l'organisation du septième Congrès forestier mondial, le nombre de sujets à discuter devrait être limité pour permettre des discussions approfondies; les documents acceptés pour publication ultérieure devraient également être limités à des sujets bien déterminés et de valeur permanente; les documents devraient être traduits et distribués à temps avant la réunion; les introductions orales aux sujets traités dans les documents principaux devraient être réduites au minimum; et les orateurs individuels parleraient en leur propre capacité de spécialiste et non en tant que représentants gouvernementaux.

Il est d'avis que la FAO devrait prévoir des services continus entre les congrès quoique la responsabilité pour chaque congrès doit revenir au pays hôte.

Commission des forêts pour l'Afrique

Sur l'invitation du gouvernement du Togo, la Commission des forêts pour l'Afrique a tenu sa deuxième session à Lomé du 20 au 25 janvier 1969, sous la présidence de M. A. Moatchi, Conseiller technique au Ministère de l'économie rurale du Togo, avec la participation de plus de 70 délégués représentant 26 Etats Membres, et de plusieurs organisations internationales¹.

(¹ Algérie, Botswana, Burundi, Cameroun, Côte-d'Ivoire, Dahomey, France, Gabon, Ghana, Haute-Volta, Kenya, Libéria, Madagascar, Malawi, Maroc, Mauritanie, Niger, Nigeria, Ouganda, République centrafricaine, Royaume-Uni, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Tchad, Togo; observateurs de l'Organisation de l'Unité africaine, de la Communauté économique européenne, de l'Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources, du Canada, du Danemark, de la Norvège et de la République fédérale d'Allemagne; représentants du PNUD, de l'OIT et de l'Unesco.)

M. Mensah, Représentant régional de la FAO pour l'Afrique, représentait la FAO, tandis que M. H.J. Reichardt, Division des forêts et des industries forestières de la FAO, assurait le secrétariat de la réunion. M. L. Gimenez-Quintana représentait la Division des forêts et des industries forestières de la FAO.

Faisant le point de la situation forestière dans la région, la commission a noté que l'Afrique, bien que riche en terres propres à la production de bois et faible consommatrice de bois traité, a un déficit commercial net de quelque 90 millions de dollars au titre des produits forestiers, parce qu'elle importe surtout des produits industriels très transformés et exporte en majeure partie des matières premières, en particulier des grumes.

Des politiques tendant à développer le plus rapidement possible la part des produits traités dans les exportations forestières, tout en réduisant les exportations de bois rond s'imposent donc d'urgence. La forêt sera une des principales bases de développement économique et social de la région. L'essor de la demande de produits forestiers en Afrique et dans le reste du monde offre aux gouvernements membres le moyen d'accélérer le progrès et particulièrement l'industrialisation en développant le secteur des forêts et des industries forestières. Chaque fois que cela sera économiquement justifié, il faudra donner à ce secteur la priorité sur les industries employant des matières premières importées.

La commission a examiné la place du secteur forestier dans le Plan indicatif mondial pour le développement de l'agriculture. Notant avec satisfaction les conclusions préliminaires du Plan qui laissent prévoir une expansion vigoureuse de la consommation et des exportations en Afrique, elle a souligné la nécessité de développer en conséquence les industries nationales.

Il est essentiel d'aménager correctement les peuplements naturels et de créer les plantations nécessaires pour assurer l'approvisionnement en matière première des industries forestières locales. Pour maintenir un couvert forestier suffisamment étendu et empêcher que l'agriculture n'empiète sur les terrains appropriés à des plantations forestières, il faut réexaminer constamment les modes d'utilisation des terres, compte tenu des enquêtes sur la vocation des sols, non sans évaluer les besoins d'ordre économique et social en fonction des exigences et des possibilités de la foresterie.

Lorsqu'on détermine la dimension, l'emplacement et le rythme d'établissement des plantations, il ne suffit pas de tenir compte des terres disponibles et des possibilités d'accroissement des arbres, il faut encore étudier les débouchés possibles. On a souligné la nécessité de développer les ressources de bois à longues fibres ainsi que l'opportunité d'intensifier les travaux d'essais et de sélection d'essences à croissance rapide.

La commission a noté avec satisfaction que l'on a déjà commencé à obtenir un financement extérieur pour l'établissement de plantations mais que le problème financier se pose encore dans de nombreux pays et qu'il faudra étudier les autres possibilités d'aide étrangère.

On a reconnu qu'une utilisation plus complète des ressources forestières existantes est handicapée par la multiplicité des espèces dont la valeur commerciale n'est généralement pas démontrée, surtout dans les forêts denses tropicales. La recherche sur les utilisations, les études de marchés et la promotion fourniront peut-être les solutions à ce problème. En ce qui concerne les utilisations, la coopération des instituts de recherche des pays développés pourrait fournir une aide précieuse; quant aux études de marchés et à la promotion, la commission a noté avec intérêt les efforts en vue d'établir des offices des bois tropicaux avec des bureaux en Europe et en Amérique du Nord, ayant pour fonction l'étude technique des marchés et la promotion commerciale des essences tropicales peu connues.

La commission a confirmé qu'elle s'intéresse au développement de programmes nationaux et internationaux de stabilisation et de mise en valeur des zones en marge du Sahara. Dans certains pays on a déjà fixé des objectifs précis pour la reconstitution de la végétation naturelle au bord du Sahara, et dans d'autres on s'occupe essentiellement de la fixation des dunes. On a toutefois relevé que les programmes locaux rencontrent un obstacle sérieux dû à l'insuffisance de la vulgarisation au niveau du village.

La commission a reconnu la nécessité d'accroître considérablement les moyens dont on dispose dans la région pour la formation professionnelle forestière. On a souligné à cet égard que si, dans certaines conditions, des études dans des pays avancés offrent des avantages, il est généralement souhaitable de former les forestiers dans un milieu aussi semblable que possible à celui où ils sont appelés à travailler. Lorsqu'il n'existe pas de moyens de formation dans le pays, il y a avantage à utiliser ceux des pays voisins et s'il n'existe rien dans la région, comme c'est le cas pour la formation de niveau supérieur en Afrique francophone de l'ouest, il faut créer les institutions nécessaires le plus tôt possible.

La commission a souligné la nécessité d'une planification appropriée de l'emploi à tous les niveaux et recommandé que l'on fasse de nouvelles études sur les méthodes permettant d'évaluer les besoins en personnel. L'insuffisance des emplois offerts suscite certaines préoccupations. La commission a vivement recommandé que les Etats Membres veillent à assurer des carrières satisfaisantes et sûres dans leurs services forestiers.

En ce qui concerne la recherche forestière, la commission a reconnu la nécessité de programmes énergiques et bien orientés; elle a noté avec intérêt les diverses mesures entreprises pour coordonner la recherche à l'échelon sous-régional. A cet égard, elle a noté en particulier le rôle important que jouent le Centre technique forestier tropical et la East African Agriculture and Forestry Research Organisation pour coordonner la recherche forestière dans la région. La commission a souligné que les chercheurs ont besoin d'échanges plus directs à l'occasion de voyages et qu'il faut donner un cadre institutionnel permanent à ces confrontations.

Aménagement de la faune

Le Groupe de travail de l'aménagement de la faune, organe subsidiaire de la commission, a tenu sa troisième session à Lomé également du 15 au 19 janvier 1969 sous la présidence de M. B. Dioum, Directeur des Eaux, Forêts et Chasse au Sénégal. Le rapport de cette session a été soumis à la commission qui s'est félicitée des résultats acquis et qui a adopté le rapport sans modification. Le groupe de travail avait examiné tous les aspects de l'aménagement de la faune, y compris l'utilisation de la faune pour la production de protéines, l'introduction d'espèces exotiques, l'aménagement et le développement des parcs nationaux, la création d'une infrastructure touristique, la formation et la recherche. Examinant les politiques et les réalisations on a noté particulièrement qu'au moins dix Etats Membres se sont déjà inspirés du projet de Convention africaine pour la conservation et l'aménagement de la faune et de son habitat lors de la révision de leur législation en matière de parcs nationaux, de faune et de chasse. La session du groupe de travail a été suivie d'un voyage d'études dans les parcs nationaux du Dahomey, de la Haute-Volta et du Niger, voyage auquel ont participé également les membres de la commission.

Foresterie méditerranéenne et tropicale

La commission a pris note des progrès réalisés par la Sous-commission mixte de coordination des questions forestières méditerranéennes et convenu d'en modifier la dénomination (qui deviendra Comité mixte des questions forestières méditerranéennes - Silva Mediterranea), ainsi que le mandat. Ces modifications avaient déjà été approuvées par la Commission européenne des forêts, et l'on attend l'approbation de la Commission des forêts pour le Proche-Orient.

La commission a examiné les réalisations du Comité FAO de la mise en valeur des forêts sous les tropiques. Elle a faites siennes les recommandations formulées par le comité à sa première session et s'est félicitée de ce que ses propres décisions politiques sur le développement de la foresterie en Afrique tropicale bénéficieront des activités techniques du comité.

Les délibérations de la commission se sont achevées par un examen de la question de l'aide étrangère au développement forestier africain. Les délégués se sont félicités de l'intensification de la coopération entre les programmes d'aide bilatérale et multilatérale, qui ont permis notamment d'employer 50 experts associés dans divers domaines de la foresterie et de préparer 5 séminaires forestiers qui seront organisés en 1969 conjointement par la FAO et par les institutions d'aide bilatérale.

Il a toutefois été souligné que l'aide devra s'accroître encore considérablement pour permettre à la foresterie africaine de réaliser son potentiel. En raison de l'importance particulière qu'elle attache à cette question la commission a adopté la résolution ci-dessous:

LA COMMISSION DES FORÊTS POUR L'AFRIQUE

Considérant la place que les forêts africaines occupent dans la couverture des besoins mondiaux en matériaux bois,

Considérant la masse des importations de la région en produits dérivés du bois et le fâcheux déséquilibre entre leurs valeurs et celles des exportations - déséquilibre qui se traduit par un déficit net très élevé au détriment de l'économie de la région,

Consciente du rôle de premier plan que les industries forestières doivent jouer dans le développement économique de la région,

Soucieuse d'assurer la continuité de la production bois de la région pour la réalisation de nouvelles plantations et une organisation plus rationnelle de l'exploitation des peuplements naturels,

1. Recommande aux Etats Membres où la matière première est naturellement disponible, d'accélérer par des mesures appropriées sa transformation en produits finis ou semi-finis avant son exportation, et demande à la FAO d'aider par tous les moyens à la mise en place des structures et des conditions de cette industrialisation;

2. Demande que les organismes dispensant une aide aux programmes forestiers consacrent une attention suffisante à la formation professionnelle et dépassent le cadre des études de pré-investissement pour couvrir les actions d'investissement destinées à la production ou à la transformation de la matière première.

3. Emet le vœu que la FAO, organe d'exécution des programmes forestiers financés par les aides multilatérales, appuie auprès de ces dernières sources la demande formulée ci-dessus et qu'un programme spécial d'aide au boisement et au développement des industries forestières pour la région soit créé.


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