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Le travail de la FAO


Commission des forêts pour l'Amérique du Nord

Commission des forêts pour l'Amérique du Nord

La cinquième session de la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord, qui comprend le Canada, le Mexique et les Etats-Unis d'Amérique, a réuni 44 participants. Elle s'est tenue à Ottawa du 15 au 20 septembre 1969 sous la présidence du vice-ministre des pêches et des forêts du Canada, M. A. W. H. Needler.

La vice-présidence était assurée par le directeur du service des forêts des Etats-Unis, Edward P. Cliff. Le rapporteur était E. N. Doyle, du service canadien des forêts, et le secrétaire, G. H. Behrendt, de la FAO.

Se faisant l'interprète du Directeur général de la FAO auprès des délégués et des observateurs, le Directeur de la Division des forêts et des industries forestières de la FAO, B. K. Steenberg, a souligné l'importance et la signification que la FAO attache à la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord, dont les Etats Membres ont déjà réussi à résoudre nombre des problèmes auxquels doivent faire face les pays en voie de développement. Au cours d'un dîner officiel qui a eu lieu pendant la session, le ministre canadien des pêches et des forêts, Jack Davies, s'est longuement étendu sur ce thème et a défini les futurs objectifs que le Canada se fixait pour les dix prochaines années dans les domaines de l'aménagement des forêts et des industries forestières. Ce défi lancé à l'avenir souligne la nécessité d'une coopération plus étroite et d'un échange d'informations entre les membres de la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord et, en fait, entre les membres des six commissions forestières régionales de la FAO.

Au cours de la session des déclarations ont été faites par les chefs des délégations des Etats-Unis (E. P. Cliff), du Mexique (José M. de la Puente, directeur général de l'inventaire national des forêts) et du Canada (M. L. Prebble, vice ministre adjoint des forêts), sur les problèmes actuels et les progrès réalisés dans le domaine de la politique nationale et des techniques forestières au cours des deux années qui s'étaient écoulées depuis la session précédente de la commission. On trouvera dans l'éditorial du présent numéro d'Unasylva la teneur de ces déclarations. Après la discussion ouverte par les orateurs de ces trois pays, des représentants des provinces du Canada ont commenté les exposés importants faits par leurs départements. La commission s'est particulièrement intéressée à l'expérience dite de ´´politique d'exploitation serrée» menée en Colombie britannique depuis 1966. A l'intérieur des terres, cela implique l'exploitation intensive de tous les arbres de 18 centimètres de diamètre à hauteur de poitrine jusqu'à 15 centimètres de diamètre supérieur et une hauteur maximale de souche de 30 centimètres. Avant d'être autorisé à opérer, un exploitant patenté doit prouver son aptitude à utiliser le menu bois ainsi obtenu, soit du fait qu'il possède ses propres écorceuses et fragmenteuses, soit parce qu'il accepte de confier le traitement des grumes à une usine dotée de l'équipement nécessaire.

La commission a étudié le programme de travail que s'est fixé la FAO pour les prochaines années et a approuvé l'ordre d'urgence proposé. La priorité a été accordée à l'enseignement et à la formation, tant pour les cadres que pour les agents techniques. On s'est inquiété de ce que la recherche industrielle sur les bois tropicaux ne donnait pas les renseignements nécessaires pour permettre le développement méthodique de l'exploitation et de l'aménagement des forêts tropicales. La commission s'est félicitée de ce que le Canada ait l'intention désormais de s'intéresser davantage à la foresterie tropicale; il en est résulté un débat sur l'aide étrangère dans ce domaine, ainsi que sur les programmes de la FAO sur le terrain et les programmes d'assistance technique bilatérale. La commission a noté que les efforts accrus seraient réalisés pour aider les pays en voie de développement à définir et à élaborer de nouveaux projets appropriés.

Organes subsidiaires

Ayant pris connaissance des réalisations appréciables signalées par ses organes subsidiaires, la commission a jugé inutile de transformer les groupes de travail en groupes d'étude officieux. Cependant, eu égard à la suppression du poste de chargé de liaison pour les questions de foresterie en Amérique du Nord, elle a demandé au Directeur général de confier au président de la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord le soin de convoquer les sessions ultérieures des groupes de travail. La commission a décidé de maintenir le Groupe d'étude des techniques forestières, présidé par W. K. Nelson, le chef de la sous-division de la recherche sur les techniques forestières du service des forêts des Etats-Unis, qui a établi un très intéressant programme de travail auquel les gouvernements des Etats Membres devraient apporter leur soutien.

L'une des recommandations intéressantes du Groupe de travail sur l'aménagement de la faune et la récréation en forêt, présidé par W. S. Hopkins, de la sous-division de la recherche sur la récréation en forêt du service des forêts des Etats-Unis, a été que l'on félicite les gouvernements du Canada et des Etats-Unis des efforts qu'ils déploient pour élaborer de nouvelles poli tiques et des règlements adéquats en vue du développement technologique et économique des terres vulnérables de l'Arctique, afin qu'elles soient aménagées pour le bien public. Ainsi, la nouvelle poussée économique vers l'Arctique pourrait offrir l'exemple d'une utilisation rationnelle du sol en présence d'intérêts divergents.

Le Groupe de travail sur les insectes et les maladies des forêts, présidé par V J. Nordin, coordonnateur du programme de pathologie, service canadien des forêts, a rendu compte des études réalisées en commun par le Canada et le Mexique sur la taxonomie et l'écologie du lophyre du pin mexicain et sur la lutte contre ce fléau. Le groupe de travail a demandé que le Canada et les Etats-Unis continuent à soutenir les études sur d'autres insectes et maladies au Mexique. Il a été demandé à la FAO de veiller à ce que toutes les commissions forestières régionales se communiquent mutuellement les résultats d'enquêtes, les conclusions et les recommandations en matière de contrôle phytosanitaire.

Le Groupe de travail sur la lutte contre les incendies de forêts, présidé par J. C. Macleod, coordonnateur des programmes de lutte contre l'incendie, service canadien des forêts, a rendu compte des cours de formation en matière de lutte contre l'incendie organisés par le service des forêts des Etats-Unis pour des stagiaires mexicains et canadiens. Un concours international d'affiches pour la prévention des incendies de forêts a été organisé, chaque pays proposant trois catégories d'affiches soumises à un jury neutre. Des certificats sont venus récompenser les lauréats au cours de la session de la Commission des forêts pour l'Amérique du Nord. Le groupe de travail a de nouveau recommandé à la FAO de créer une unité spécialisée dans la science et la technique de lutte contre l'incendie: le budget proposé pour 1970/71 ne prévoit pas de crédits à cet effet.

La commission a pris note avec satisfaction des mesures adoptées en vue d'une assistance mutuelle pour la lutte contre les incendies de forêt le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

La commission a examiné le rapport du Groupe de travail sur l'amélioration des essences forestières, présidé par Roberto Villaseñor, directeur général de l'institut national de recherche forestière du Mexique; il a également été fait état de la deuxième Consultation mondiale FAO /IUFRO sur la génétique forestière, qui s'est tenue à Washington en août 1969. Entre autres recommandations, le groupe de travail a demandé à la FAO d'établir un programme de six ans pour la protection du plasma germinatif des essences forestières d'Amérique du Nord, qui se trouve menacé.

La commission a finalement examiné quelques sujets particuliers: des notes sur les techniques d'inventaire forestier, présentées par les trois Etats Membres, ont fait l'objet de discussions au cours desquelles les explications fournies au sujet de l'emploi des satellites et de la détection à distance aux Etats-Unis ont particulièrement retenu l'attention. Un satellite spécial pour la foresterie et l'agriculture sera lancé en 1972. Il a été signalé que la plupart des recherches en cours sur l'emploi de la détection à distance en foresterie ne revêtent aucun caractère confidentiel, de sorte que des dispositions pourront être prises pour que des fonctionnaires des Etats Membres assistent à des cours de formation.

Le Canada a présenté une note sur l'utilisation multiple des forêts. On a longuement évoqué les pressions exercées par le public dans les trois Etats Membres pour que les forêts soient également utilisées a d'autres fins que la production du bois. Le délégué des Etats-Unis a estimé que le problème qui consiste à garder à la forêt son utilisation première pose un défi majeur aux Etats-Unis, et il a exprimé l'espoir que le Mexique et le Canada puissent bénéficier de l'expérience de son pays.

La commission a exprimé le vœu que la FAO exerce un rôle prédominant dans la Conférence des Nations Unies sur l'homme et son milieu prévue pour 1972.

Le président du Comité consultatif de l'enseignement forestier, J. W. B. Sisam (Canada), a soumis à l'examen de la commission un rapport sur l'enseignement forestier. Il a été fait mention de l'évolution de la sylviculture sous l'influence de la science et de la technologie modernes. Il faut donc revoir d'un œil critique l'objectif et l'organisation de la foresterie dans le cadre du programme d'enseignement forestier.

La commission a accueilli avec satisfaction la proposition tendant à organiser prochainement une consultation mondiale de la FAO sur l'enseignement forestier, mais elle a exprimé quelque inquiétude à propos du choix des participants. Il a été jugé souhaitable que leur nombre soit limité à trois au maximum par pays, compte tenu de l'intérêt que porte chaque pays à l'enseignement et à la formation et à son aptitude à fournir des informations.

La commission a approuvé cette façon de voir, elle a confirmé de nouveau qu'elle appuyait fermement le projet de consultation mondiale sur l'enseignement forestier; elle en a reconnu le bien-fondé et a approuvé la nécessité d'en élargir le champ d'action en lui donnant le titre de Consultation mondiale sur l'enseignement pour la foresterie et les industries forestières; elle a recommandé à la FAO que:

a) L'association des forestiers des Etats-Unis et l'institut de foresterie du Canada, ainsi que d'autres associations intéressées par cette consultation, soient priés de préparer conjointement un document sur l'enseignement forestier dans ces deux pays afin de le soumettre à la consultation;

b) L'association professionnelle des forestiers du Mexique soit également invitée à préparer une note sur les aspects particuliers de l'enseignement forestier dans ce pays.

La commission est convenue qu'outre les aspects susmentionnés, la consultation devrait se pencher sur l'enseignement des sciences du bois et des produits forestiers.

La commission a décidé que les points appelant une discussion particulière au cours de sa sixième session seraient choisis d'après les recommandations du Comité des suppléants. Toutefois, il a été suggéré que soient examinés les points supplémentaires suivants:

1. Faits nouveaux concernant la détection à distance et ses applications en foresterie;

2. Problèmes actuels et tendances en ce qui concerne l'utilisation multiple des terrains forestiers;

3. Rapports entre les techniques de la foresterie et des industries forestières et la pollution du milieu.


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