Page précédente Table des matières Page suivante


3. GESTION DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES


3.1. Activités de conservation in situ
3.2. Activités de conservation ex situ
3.3. Amélioration génétique et essais de provenances
3.4. Espèces prioritaires au niveau national

3.1. Activités de conservation in situ

Les aires protégées

Le pays dispose au total de 83 forêts classées sur environ 800 000 ha. Mais ces différentes forêts classées sont très peu aménagées et font l’objet d’envahissement par la population. On estime que 50 % d’entre elles ont soit entièrement disparu soit en voie de disparition. Les 50 % restants sont envahies et leur superficie réduite (le taux d’envahissement varie de 10 à 90 %). Les forêts classées encore disponibles ont besoin pour subsister d’une protection sérieuse. Par ailleurs, au cours des troubles socio-politiques de 1990 à 1993, les populations riveraines ont contesté ou demandé la révision des limites des aires protégées. Cependant, c’est dans ces aires que l’on retrouve les spécimens d’espèces végétales ayant pratiquement disparu telles que Zanthoxylum zanthoxyloides (de Missahoe à Fazao), Uapaca togoensis, Harungana madagascariensis, Garcinia afzelii, Piper nigrum (dans les forêts classées d’Adélé et Fazao, soit environ 250.000 ha).

En dehors des motifs de démographie galopante, de recherche des terres cultivables et de méconnaissance des limites exactes desdites forêts, les raisons fondamentales des envahissements, revendications et contestations, résident dans:

Tableau 1: Superficie de forêts classées par région

Régions

Nombre

Densité population (hbt/km²)

Superficie Région (ha)

Superficie forêts classées (ha)

% superficie par rapport à la superficie du pays

Maritime

8

221,6

610 000

33 287,40

5,5

Plateaux

31

44,3

1 754 000

143 729,00

8,2

Centrale

14

39,3

1 300 000

248 662,00

19,1

Kara

22

30,9

114 900

198 143,40

17,2

Savanes

8

46,7

847 000

166 066,00

19,6

TOTAL

83

78,5

5 660 000

789 897,8

14

Source: Direction de la Flore, 1994
Parcs agroforestiers traditionnels

Les parcs agroforestiers situés autour des villages et des champs constituent aussi une forme de conservation in situ des ressources génétiques forestières. Cette conservation concerne notamment les espèces utiles telles que Faidherbia albida (à l’extrême nord Togo entre Bombouaka, Nano, Cinkassé), Parkia biglobosa, et Vitellaria paradoxa (entre 10 et 11° Nord), Adansonia digitata (sur tout le territoire), et Milicia excelsa, Antiaris africana, Afzelia africana et Diospyros mespiliformis considérés par certaines personnes comme des espèces sacrées.

Enrichissement des forêts naturelles

Les forêts aménagées comme celles de Haho-Baloé (3000 ha), de Blitta (4000), et les grandes plantations d’Eucalyptus d’Eto (4.000 ha), de Lilikopé (2500 ha), de Namon (1200 ha) ou les teckeraies d’Etat couvrant 9.000 ha ont permis la sauvegarde d’espèces rares telles Garcinia kola, Anogeissus leiocarpus.

3.2. Activités de conservation ex situ

Banques de semences

La réalisation du programme de reboisement forestier de plus en plus important a nécessité au départ de recourir jusqu’à 1990 aux importations de semences forestières (d’Israël, Australie, Nigeria) et aux graines «tout venant». Mais à partir de 1990 un Centre National de Semences Forestières a été mis en place afin de permettre au pays de disposer sur place des graines de qualité et en quantité (30000 kg/an). Mais actuellement des problèmes d’ordre matériel et financier n’ont pas permis d’atteindre ce résultat. La production annuelle est de 207,63 kg. Par ailleurs il transparaît que malgré un regain d’intérêt pour les semences d’espèces natives (Prosopis africana, Parkia biglobosa, etc.), elles ne sont pas aussi demandées que celles des espèces exotiques. Cela pourrait être dû à une insuffisance de promotion de ces espèces locales par le Centre.

Plantations forestières

Plusieurs programmes de reboisement ont été initiés dans le pays depuis la période coloniale: premièrement au temps de la colonisation allemande avec l’introduction du teck en 1905, deuxièmement sous le mandat français avec la poursuite des actions entamées par les Allemands et finalement après l’indépendance avec le renforcement de la foresterie d’Etat et l’avènement en 1976 de la foresterie privée avec l’appui de bailleurs de fonds (FAO, PNUD, GTZ, EU, etc.). Cependant, l’ensemble des différents programmes a mis l’accent sur la multiplication des essences exotiques: le teck qui constitue 51 % des superficies reboisées, l’Eucalyptus qui représente 40 %, les plantations de Cassia siamea, Acacia auriculiformis, Leucaena leucocephalla, pour le développement de l’agroforesterie sur 5% des superficies reboisées et Anacardium occidentale (espèce fruitière) et quelques essences locales sur 4 % des superficies.

A ce jour le pays dispose de 15 000 ha de plantation de teck (dont 60% appartient à l’Etat et 40% aux privés), et de 12000 ha Eucalyptus (dont près de 33% à l’Etat et 67% aux privés). Les autres essences sont installées de façon très atomisée soit dans les cours d’école, le long des rues ou dans les champs sous forme d’arbres champêtres, de brise vent et de culture en couloirs.

Conservation in vitro

Des tentatives de reproduction de plante suivant cette technologie ont été faites au niveau de l’Ecole Supérieure d’Agronomie de l’Université du Bénin à Lomé. Mais elles n’ont pas été suivies en raison des problèmes de maintenance du matériel mis en place.

3.3. Amélioration génétique et essais de provenances

Essais de provenance/descendance et vergers à graines

Les essais de provenance ont été effectués sur diverses essences telles que:

3.4. Espèces prioritaires au niveau national

En partant du principe que les espèces prioritaires sont celles dont les semences sont les plus demandées et donc les plus récoltées ou celles qui sont les plus sauvegardées, les espèces suivantes sont prioritaires au niveau national:

Espèces agroforestières: Leucaena leucocephala, Acacia sp.; Albizzia lebbeck, Parkia biglobosa, Faidherbia albida.

Espèces de bois de service: Eucalyptus sp. Diospyros mespiliformis, Borassus aethiopum

Espèces de bois d’œuvre: Tectona grandis, Khaya senegalensis, Afzelia africana, Milicia excelsa, Pterocarpus erinaceus

Espèces pour bocage et autres services (fruits, etc.): Callitris intratropica, Pithecelobium dulce, Bombax buonopense, Vitellaria paradoxa.

Espèces de bois de feu: Anogeissus leiocarpus.


Page précédente Début de page Page suivante