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3. LES ASPECTS DE LA VULGARISATION PISCICOLE

3.1. Aspect historique

La pisciculture a été introduite en Centrafrique en 1952 pour améliorer la nutrition de la population rurale. Une vingtaine de centres d'alevinage y compris plusieurs stations piscicoles importantes ont été construites pour soutenir le programme de vulgarisation. Il y a eu 40 agents forestiers au total dans la vulgarisation dans l'Est et Ouest du pays. D'après Meschkat (FAO,1966), on a recensé plus de 20.000 étangs construits dont 5.000 étangs ont été actifs. Ce développement spectaculaire de la pisciculture a atteint son sommet aux environs de 1958– 1960 et à l'indépendance, on a assisté à son déclin. Les études entreprises par plusieurs auteurs, dont quelques experts de la FAO, ont donné plusieurs raisons, en particulier celles citées ci-dessous (Miller, 1975) :

  1. - Le programme a été très ambitieux. En fait le nombre de bassins, construits ne réfléte pas le succès du programme

  2. - Les techniques propres à la pisciculture africaine n'ont pas été mises en place. On a commencé avec une espèce moins intéressante pour la pisciculture africaine. avec Le Tilapia zilli a été l'espèce utilisée, il se multiplie trop rapidement et entraine le nanisme.

  3. - Il y a eu un manque évident d'encadrement.

  4. - Faute d'encadrement, les étangs ont été construits la plupart du temps dans des sites défavorables.

  5. - Dans certaines régions, les étangs ont été construits par obligation et parfois le pisciculteur se voyait priverd'alevins après avoir payé.

  6. - Le vol de poisson a été un problème majeur dans certaines regions.

Pour ces quelques raisons, de nombreux étangs privés ont été abandonnés après les années 1960.

Depuis 1969, le gouvernement centrafricain aidé par la FAO a mis sur pied un programme de vulgarisation qui a commencé à suivre la pisciculture privée dans les trois régions de l'Empire Centrafricain - Bangui, Bambari et Bouar. Pallèsont à ce programme, depuis 1974 les Etats-Unis avec les Volontaires du Corps de la Paix font la vulgarisation piscicole dans d'autres villes.

3.2. Les objectifs du projet PNUD/FAO

Les buts du projet piscicole FAO ont été multiples (Miller, 1975) et ils sont résumés ci-dessous :

  1. Vulgariser les méthodes modernes de pisciculture dans les différentes zones du pays avec un minimum de 100 étangs par ville.

  2. Former 36 moniteurs piscicoles au cours de trois stages de trois mois chacun.

  3. Organiser des stages de recyclage pour les moniteurs déjà formés.

  4. Rechercher les nouvelles techniques de pisciculture à vulgariser.

Le programme de vulgarisation a pour but de créer des pisciculteurs autonomes capables de réempoissonner leurs étangs avec les alevins de Tilapia nilotica trié de leur récolte.

3.3. Système de vulgarisation actuelle

3.3.1. Moniteurs

La vulgarisation piscicole repose sur des moniteurs piscicoles. Ces derniers sont recrutés parmi les anciens gardes forestiers. Ils subissent une formation de trois mois au Centre Piscicole National de la Landjia. Depuis 1970, le projet a formé 39 moniteurs piscicoles, actuellement 13 moniteurs travaillent à temps plein dans la vulgarisation dont deux à Bouar, quatre à Bangui, deux à Bambari, un à Ippy, un dans la Basse-Kotto et un à Baboua. Les autres s'occupent des stations piscicoles. Les moniteurs sont équipés d'une mobylette avec carburant, et en principe sont soutenus par le chef de la station piscicole local. A Bouar et à Bambari, les chefs de la station sont aidés par les Volontaires des Nations-Unies. Tout le programme de la vulgarisation est coordonné à Bangui par un expert en vulgarisation piscicole et son homologue Centrafricain. Depuis Avril 1978, l'UNICEF a mis à la disposition de la vulgarisation piscicole, des agents piscicoles qui sont des paysans qui ont eu une formation d'un mois dans les stations piscicoles. Ces agents sont sous le contrôle des moniteurs.

3.3.2. Méthode de travail utilisé dans la vulgarisation piscicole

3.3.2.1. Généralités

Cette méthode a été conçue au niveau de la Landjia par l'Expert Miller et son homologue Ndjikara.

En principe, le moniteur doit avoir un contact mensuel au moins avec chaque pisciculteur ceci d'assurer une récolte intéressante espérée jusqu'à 25 kg/are/an et pour sauver les alevins de Tilapia nilotica pour le réempoissonnement de étangs privés.

3.3.2.2. Répartition de la région en secteurs

Les régions sont répartis en secteurs; normalement un croquis est fait. Les secteurs sont répartis entre les moniteurs. A Bouar il y a 17 secteurs, Bangui a 6 secteurs, Bambari a 8 secteurs.

3.3.2.3. Horaire de sortie dans la vulgarisation

Afin de faciliter le contact entre le moniteur et les pisciculteurs, il est demandé à chaque moniteur d'établir un horaire fixe de ses sorties dans la localité de son affectation. Il doit tenir compte de l'étendu du secteur, des distances à parcourir et des situations particulières du secteurs. Cet horaire doit être respecté strictement par le moniteur car les pisciculteurs comptent sur lui. Voici un exemple d'horaire de sortie d'un moniteur à Bmabari qui, sort tous les jours dans chaque secteur à une heure précise. Ce moniteur sort à 8 heures du matin.

Exemple d'horaire établi par un moniteur
SecteursLundiMardiMercrediJeudiVendrediSamedi 1
Bengué+     
Ville +    
Elevage  +   
Kidjigra   +  
Aviation    + 

1 Samedi le moniteur met au point les fiches d'étangs privés à la stationpiscicole

3.3.2.4. Prise de conctat avec les fermiers

Le moniteur doit absolument garder le conctat avec les pisciculteurs. Le conctat est l'occasion d'offrir des conseils aux nouveaux pisciculteurs comme aux anciens. Au cours de cette prise de conctat le moniteur peut recenser.

3.3.2.5. Recensement

Le recensement des pisciculteurs et étangs privés est effectué par les moniteurs piscicoles. Ce recensement porte sur le nombre des psiciculteurs, le nombre d'étangs et sur la superficie. Le dernier recensement de l'année 1977 est résumé dans le Tableau VIII. Nous avons 1673 pisciculteurs propriétaires de 2123 étangs d'une superficie de 3004,62 ares ou 30 ha dans les 7 villes du Centrafrique.

3.3.2.6. Lesoconseils et démonstrations.

Les conseils et les démonstrations portent sur les sujets divers que nous vorrons plus tard dans la technique vulgarisée. Le but des conseils et démonstrations est d'enseigner les bases de la pisciculture. Les démonstrations sont en principe organisées au bord d'un étang d'un responsable du quartier. Differents thémes peuvent être discutés, notamment : la construction, l'alimentation, l'application de compost, l'aménagement des étangs et les élevages associés. Pour qu'une telle démonstration réussisse, il faut que le moniteur se prépare et organise sa présentation. Il doit être apte au dialogue. Il doit faire un effort pour être compris par les pisciculteurs. Les démonstrations ont une grande importance. Elles aident les pisciculteurs à assimiler assez aisement les techniques piscicoles qui sont nécessaires à l'amélioration de la production piscicole rurale.

3.3.2.7. La collecte des renseignements.

L'une des tâches importantes des moniteurs est la collecte des données et le maintien des fiches et dossiers des pisciculteurs. Le moniteur établit une fiche pour chaque étang avec le nom du pisciculteur et d'autres renseignements concernant l'état des étangs. Le moniteur mentionne sur les fiches tous les sujets traités au cours de ce conctat aussi que les données sur l'empoissonnement des étangs et la récolte.

TABLEAU VIII
Recensement des psiciculteurs et étangs dans trois régions de l'Empire Centrafrioain. 31 Décembre 1977
 PisciculteursNombre d'étangsSuperficie étang
RégionNombre%EmpoissonnésTotal%Empoissonnés
(ares)
Total (are)
BANGUI36821,9921259227,8553,121542,55
BOUAR40724,3248053125,1453,06497,95
BAMBARI39423,5515645021,19122,15375,53
BABOUA502,9845562,655,3060,30
IPPY1197,11701366,473,08225,06
BOYO553,28-663,1-19,16
BASSE-KOTTO28016,7313229213,71186,05270,07
TOTAL1673 10952123 1.443,363.004,62

aboua, Ippy? Boyo? Basse - Kotto sont des nouveaux zones d'action.

On trouve sur ces fiches, les évaluation du coût en hommes-jours de travail nécessaires pour construire et aménager un étang. Un éxemple de fiche est representé par la Figure 1. Au niveau du moniteur, il doit tenir une fiche de conctat pour les pisciculteur de chaque quartier : les dates d'empoissonnement et de vidange sont également notées sur ces fiches. Le moniteur assiste aux vidanges des étangs privés et calcule la production nette selon la formule suivante :

P = Poids total récolté
P = Poids total initial
nombre de jour = durée d'élevage
Superficie de l'étang en are.

3.3.2.8. Vente et livraison d'alevins.

Le moniteur doit organiser la vente et la livraison des alevins aux pisciculteurs. Les alevins de Tilapia nilotica sont vendus et livrés à 150 F CFA le kilogramme. A Bouar, celaest vrai pour un nouveau pisciculteur, un ancien pisciculteur paye les alevins à 300 F CFA le kilogramme pour l'encourager à réempoissonner lui-même. Cette idée serait lancée à Bangui et Bambari. Les commandes d'alevins sont prises par le moniteur et une inspection de chaque étang doit être faite par ce dernier avant l'empoissonnement pour s'assurer qu'il est prêt pour l'empoissonnement. Pour empoissonner un étang, il doit répondre à certaines conditions, citées ci-dessous :

Conditions de livraison des alevins aux pisciculteurs (d'après Miller et Ndjikara, 1978).

  1. L'étang doit être recensé
  2. La superficie minimum de l'étang est d'un are (100 m2)
  3. L'étang doit être propre, bien aménagé et sans herbes
  4. L'étang se remplit à travers un filtre (grillage, nasse, marmite percée)
  5. L'étang a été recemment visité par le moniteur.

La livraison des alevins necessite un grand soin de la part des moniteurs pour réduire la mortalité des alevins pendant leur manipulation et transport.

NOMSecteur : Boy-Rabé
Dimension d'étang : 13,7 m x 11,1 mQuartier Lando
Superficie 1,52 areDate : 7 mars 1974

Observation

7/3/74 -Conctat - Discuté aménagement de l'ancien étang
15/3/74 -Conctat - l'étang est prêt pour être empoissonnée. Le cours d'eau d'à côté doit être néttoyée pour éviter les inondations. 6 hommes - jours pour rénovation. Date prévue livraison 3 K. alevins : 20/3/74
20/3/74Empoissonnement 3 K. T. Nilotica, 10 g poids moyen. Rappelé au fermier de nettoyer le cours d'eau près de son étang pour éviter une inondation. Discuté alimentation termites et drèche. Fixer date démonstration 27/3/74
27/3/74Démonstration sur l'alimentation et compost: 6 participants.
24/4/74Conctat avec le fils du fermier: cet étang devient très vert et riche. Evident alimentation/termites. Compost O.K. Déconseillé la pêche à la ligne
27/5/74Conctat avec fermier rien à signaler
15/7/74Grande pluie : néttoyage nécessaire du lit du cours d'eau
20/8/74Confirmer date vidange 25/8.
25/8/74Vidange - 171 jours de production : 14 K Tilapia à 75 g, 75 K. alevins à 15 g. (2.527 K./HA/an).

Figure I
Exemple d'une fiche d'étang d'un pisciculteur sur cette fiche sont inscrites les activités importantes qui se passent dans un étang

Les fermiers achatant leurs alevins à un endroit prés de leurs étangs. Durant l'année 1977 il y a eu livraison de 1511,40 kg pour une valeur totale de 193.525 F (Ndjikara et Miller, 1978).

3.3.3. Les techniques piscicoles vulgarisées

3.3.3.1. Généralités

Les moniteurs sont chargés de donner des conseils aux psiciculteurs et de présenter régulièrement des démonstrations dans leur zone respective. Ces démonstrations portent sur différents thèmes comme espèce vulgarisée, choix de site, construction des étangs, alimentation des poissons, fertilisation et récolte des poissons. Le moniteur s'aide des aides visuelles fournis par le projet comme le livret “SIMON ELEVE LES POISSONS”. conçu par Miller et Sttaford (1978). La technique piscicole vulgarisée est en général liée aux conditions physiques et matérielles de la région.

3.3.3.2. Espèce de poisson vulgarisée

L'espèce de poisson mise à la disposition du pisciculteur privé est le Tilapia nilotica. Cette espèce a été choisie pour sa rusticité, pour sa rapidité de croissance et pour son succès auprès des consommateurs. En principe le moniteur apprend au pisciculteur à distinguer le Tilapia nilotica des autres espèces. A l'heure actuelle le réempoissonnement par le pisciculteur luimême avec ses propres alevins venant de son étang est difficile.

3.3.3.3. Choix de site et Construction d'étang.

En principe, lepisciculteur privé doit consulter un moniteur avant la construction de son étang; ce dernier va prospecter le terrain avant la construction de l'étang. Malheureusement, souvent le pisciculteur choisit son site luimême (enquête Avril 1978 - 77% des sites ont été choisis par les pisciculteurs) et construit son étang avant de faire appel au moniteur. Les étangs privés sont pour la plupart, construits dans des zones basses, alimentés par la nappe phréatique.

Les étangs les plus mauvais sont construits dans le lit des marigots, pêle-mêle, bloquant toute nouvelle construction d'étang et le passage de l'eau.

3.3.3.4. Entretien

Le désherbage est souvent accepté par le pisciculteur. En effet, l'envahissement d'un étang par les mauvaises herbes peut être dû à une mauvaise construction de l'étang. Souvent les étangs ne sont pas assez profondes et les assiéttes reçoivent les rayons solaires qui favorisent la croissance des herbes aquatiques. La profondeur souhaitée est de 45 cm minimum dans les hauts fonds et 1,5 m dans la partie la plus profonde.

3.3.3.5. Alimentation et fertilisation

D'après les enquêtes, l'alimentation régulière des poissons n'est pas souvent faite par le pisciculteur. Cela est dû la plupart du temps, à un manque d'habitude et au fait qu'il trouve peu à donner aux poissons. La technqiue du compost appliquée en pisciculture rurale est nécessaire tenant compte de la rareté d'aliment artificiel distribué par le pisciculteur, il est nécessaire que les pisciculteurs font du compost dans leur étang ce qui éléve la production naturelle des étangs. Les ingrédients pour faire le compost se trouvent partoutà la portée du paysan.

3.4. Principaux problèmes rencontrés dans le système de vulgarisation

3.4.1. Généralités

Après l'étude du système de vulgarisation, on va essayer d'analyser les facteurs qui, au niveau du moniteur et des paysans, freinent le développement de la pisciculturo rurale.

3.4.2. Analyse du poste moniteur

3.4.2.1 Encadrement moyen

Parmi les 39 moniteurs formés par l'ancien projet, seulement 13 moniteurs sont affectés dans la pisciculture dont onze font la vulgarisation.

4 moniteurs à Bangui, 2 à Bouar, 2 à Bambari, 1 à Ippy, 1 à Baboua, 1 dans la Basse Kotto. Ce nombre est largement insuffisant vu les distances des secteurs à parcourir. A Bambari et à Bouar les secteurs sont dans un rayon de 25 km. A Bangui les étangs privés forment une ceinture autour de la ville. En effet on estime que sur des courtes distances un moniteur peut encadrer 200 pisciculteurs.

3.4.2.2. Capacité technique

Le moniteur piscicole est en principe un ancien garde forestier qui n'a aucune formation agricole ou piscicole. Ces derneirs sont recrutés au hasard et envoyés à la Landjia avec un niveau hétérogène allant du Certificat d'Etude primaire au Brevet secondaire. Ils bénéficient d'une formation de trois mois. Certains arrivent à suivre normalement, d'autres éprouvent quelques difficultés. Sur le terrain, certains ont des difficultés à mener certaines opérations, par exemple la construction d'étang après une simple étude topographique rapide.

3.4.2.3. Capacité de vulgarisateur

Le moniteur a été un ancien garde des eaux et forêts, un service para-militaire. Souvent ils ont eu à pourchasser les paysans braconniers. Leur rôle de vulgarisation est souvent compromis par leur situation para-militaire. Il est souhaitable que le moniteur soit affecté uniquement dans la vulgarisation piscicole au lieu de surveiller en plus la chasse et la forêt. Malgré l'interdiction, plusieurs cas d'arrêt des braconniers par les moniteurs piscicoles ont été signalés, cela doit être formellement prohibé.

3.4.3. Relation moniteur - paysan

En réalité, en province, le paysan s'approvisionne la plupart du temps en viande de chasse issue du braconnage. Il fuit en conséquence l'agent des eaux et forêts qui surveille ses activités de chasse. Le conctat paysan - moniteur devient par là assez difficile. Ce conctat doit permettre aux moniteurs de gagner la confiance des paysans.

Le plus souvent, le moniteur oublie son rôle de vulgarisateur qui est celui d'être un homme de terrain qui sait faire. Il doit être simple dans sa tenue, et dans son langage.

Le moniteur doit avoir une attitude respectueuse vis à vis du paysan. Il doit éviter les fausses promesses qui irritent les paysans et chercher à connaître parfaitement le paysan afin d'adapter son enseignement, car il peut apprendre beaucoup des paysans.

Pour faciliter ces conctats, le projet a déjà commencer à former 75 “Agents piscicoles” qui sont choisis parmi les meilleurs pisciculteurs dans chaque secteur. Ces agents psicicoles créent le conctat moniteur - pisciculteur. Le soutien et la formation des “Agents piscicoles” font partie de l'assistance de l'UNICEF au gouvernement Centrafricain.

3.4.4. Difficultés du paysan

Outre le problème d'encadrement, le paysan a des difficultés matérielles. Il construit ses étangs avec une houe et une assiette. Souvent il loue une pelle usée à 500 F CFA pour un mois. Les brouettes et les pioches sont rares. Les résultats des enquêtes faites à Bouar, Bambari et à Bangui donnent en moyenne, une pelle pour 3 personnes, une brouette pour 16,3 personnes et 1 pioche pour 13 personnes. Ces difficultés matérielles obligent le paysan à choisir les zones les plus faciles à travailler.

Ces zones sont des endroitsboueux, à inondation facile, et les lits des cours d'eau. Les digues construites avec ces outils sont le plus souvent très fragiles et trop petites. D'après Huet (1970) une digue mal faite est pour ainsi dire irréparable.

En ce qui concerne l'alimentation des poissons, le paysana des difficultés à définir la quantité précise d'aliments à verser dans son bassin. Il jette quelques feuilles de manioc ou quelques termites irrégulièrement. Ainsi même si l'alimentation est régulière elle reste souvent insuffisante.

Le vol des poissons est un grand problème pour les pisciculteurs. Il est grave à Bangui et à Alindao car cela décourage les pisciculteurs qui abandonnent leurs étangs. Le vol est fréquent dans les étangs isolés du village. Le vol va du vol à la ligno opéré souvent par par des enfants, jusqu'aux vidanges complétes d'un étang la nuit. La seule solution à l'heure actuelle est de conseiller aux pisciculteurs de regrouper les étangs, de néttoyer les alentours et de s'organiser pour veiller sur les étangs.

3.5. Autres sytème de vulgarisation - Corps de la Paix

3.5.1. Généralités

Un autre sytème de vulgarisation vient d'un autre parallèle au projet F.A.O. Ce projet est celui du Corps de la Paix des Etats Unis pour la pisciculture. Ce projet poursuit les mes buts en général et cherche à assister 2.800 pisciculteurs privés autonomes dans les 9 régions de l'Empire Centrafricain.

3.5.2. Système de vulgarisation

Ce système de vulgarisation repose sur les Volontaires du Corps de la Paix. Ils sont au nombre de 8 faisant la vulgarisation dans les 9 préfectures. Ils travaillent seuls sans homologues Centrafricains, malgré les nombreuses demandes Ils sont équipés d'une moto et de quelques matériels pratiques. Le système de vulgarisation n'est tellement différent de la vulgarisation du projet de la FAO.

Le paysan vient près des Volontaires pour ke premier conctat. Ils se chargent de fournir des alevins et les conseils techniques aux paysans et assistent aux vidanges des étangs. Ils disposent des Centres Piscicoles d'Etat pour produire les alevins.

3.5.3. Résultats

Ce projet des Etats Unis existe dans 11 localités recensés dans le Tableau IX. Ce projet a 1289 pisciculteurs propriétaires de 1681 étangs ayant une superficie totale de 1487,7 ares et une superficie moyenne de 1,13 ares. La production moyenne pendant 1977 est de 12,2 kg/are/an alors qu'en 1976 elle était de 8,1 kg/are/an. Le taux de croissance de la production moyenne est de 50,6% entre 1976 et 1977. Le taux de croissance en nombre de pisciculteurs est de 6,0% entre 1976 et 1977.

TABLEAU IX
Recensement des Pisciculteurs du Projet du Corps de la Paix d'Amérique
LocalitésNombre de pisciculteursNombre de bassin
1976 I/1977 I/19761977
Bangassou-48-48
Berbérati500500600650
Bocaranga122111139188
Boda341225341288
Bigonangou035040
Bossembele42495257
Bozoum-20-24
Grimari727592104
Kembé-30-38
Mbaiki75100105152
Yaloké639666100
TOTAL12151.2891.4451.681

Taux de croissance 1976–1977 pour le nombre de pisciculteurs 6,0%

Taux de croissance 1976 – 1977 pour le nombre de bassin 16,3%

3.5.4. Difficultés rencontrées

Ils rencontrent les mêmes problèmes que le projet FAO y compris mauvais choix de site par le pisciculteur, construction défectueuse des étangs, vols de poissons et encadrement insuffisant. La technqiue piscicole vulgarisée par ces volontaires passe difficilement chez le paysan faute de langage. Il doit vulgariser en Sango, ce qui n'est pas facile chez le jeune américain déparquant. Il est souhaitable que ces volontaires aient des homologues et qu'ils aient des contacts avec les vulgarisateurs agricoles sur le terrain pour coordonner les actionsde la vulgarisation.


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