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5. L'AVENIR DE LA PISCICULTURE EN E.C.A.

5.1. Le développement de la psiciculture en E.C.A.

5.1.1 Croissance de la pisciculture rurale

Depuis le relancement de ce programme de vulgarisation par la FAO, la pisciculture privée n'a cessé de croître. Le recensement de 1976 a donné 1.272 pisciculteurs et celui de 1977 donne 1.673 pisciculteurs. Le taux de croissance du nombre de pisciculteurs en 1977 est de 31,5%, le nombre des étangs a avancé avec un taux de 38,5%. La production s'est améliorée en même temps : elle est passée de 18,22 kg/are/an en 1976 à 20,80 kg/are/an en 1977. Cette croissance de la pisciculture est résumé dans le Tableau XVII.

TABLEAU XVII
Croissance et résumé de la pisciculture rurale en E.C.A. au projet FAO 31 Décembre 1976–31 Décembre 1977
D   E   T   A   I   L19771976a   c   r   o   i   s   s   e   m   e   n   t
+ -%
Nombre de pisciculteurs1.6731.272+ 401+ 31,5
Nombre d'étangs privés2.1231.533+ 845+ 38,5
Superficie étang (are)3.0042.159+ 845+ 39,1
Production moyenne nette    
total kg/ha/an2.0801.822+ 250+ 13,7

Au niveau du projet des Volontaires du Corps de la Paix, on ob serve une légère croissance, malgré leurs nombreux problèmes. Les taux de croissance 1976 à 1977 du nombre de pisciculteurs est de 5,7%.

5.1.2 Place de la pisciculture dans l'économie nationale

A la fin de 1977, en Centrafrique, il y eu 1.634 pisciculteurs au niveau du projet FAO et 1.289 pisciculteurs chez les Volontaires du Corps de la Paix. Le nombre total des pisciculteurs centrafricains recensés au niveau de ces deux projets s'élève à 2.923.

D'après Ndjikara et Miller (1978) les pisciculteurs assistés par le projet FAO produisent en moyenne 20.81 Kg/are/an dans 2.086 étangs ayant une superficie de 3.795 are ceci donne une production totale de 78.239 Kg d'une valeur de 23.471.700 F cfa à raison de 300F cfa au prix officiel. Les pisciculteurs suivis par le projet des Volontaires du Corps de la Paix produisent en moyenne 12,20 Kg/are/an, ils produisent 15.725 Kg de poissons d'une valeur de 4.715.500F cfa. La valeur totale des poissons produits dans les étangs privés est estimé 28.189.200 F cfa.

Au niveau du projet de la vulgarisation piscicole FAO, onze moniteurs piscicoles travaillent à plein temps. Ces moniteurs gagnent en moyenne 30.000F cfa chacun par mois, ce qui donne un total de 3.960.000 F cfa par an pour les onze moniteurs. Ce chiffre est nettement inférieur à 28.237.500 F cfa qui est susceptible d'être doublé par l'amélioration de la production moyenne à 30 Kg/are/an par un système intense de vulagrisation. Ceci nous permet d'apprécier la rentabilité des activités piscicoles au niveau national.

5.2. Proposition d'un nouveau système d'encadrement

5.2.1. Généralités

Compte tenu de la croissance assez rapide de la pisciculture rurale et l'importance que peut prendre la pisciculture 1 dans la nutrition, 2 l'augmentation du revenu du paysan et 3 dans la lutte contre l'éxode rural, on doit déjà penser à parfaire la technique piscicole pour une bonne gestion des marigots, des ruisseaux et des terres. Cela repose sur un programme de vulgarisation plus intense qui tient aussi compte de la situation socio économique des pisciculteurs.

5.2.2. Encadrement

5.2.2.1. Moniteurs

Le moniteur piscicole doit être dynamique et capable de faire son travail seul. Son recrutement ne se fera plus au hasard. Le niveau minimum requis doit être de la 3è secondaire. On aura ainsi un niveau homogène pour que la formation soit solide. Elle sera faite en 9 mois au lieu de 3 mois/

Les moniteurs sortiront de cette formation avec un diplôme qui leur fera acquerir un grade dans la hiréarchie des Eaux et Forêts. Cette formation surtout agricole donnera des moniteurs compétents, techniquement valables d'éxécuter un programme de vumgarisation. Ils seront en mesure de comprendre les problèmes des paysans. Et ces derniers pourront avoir confiance en eux. Les moniteurs seront intégrés à un service de vulgarisation bien structuré. Ils se senitront plus à cheval sur le métier garde forestier ou chasse et vulgarisateur piscicole.

5.2.2.2. Les agents piscicoles

L'agent piscicole sera recruté parmi les meilleurs pisciculteurs qui ont fini le cycle primaire et qui habitent déjà aux villages piscicoles. Ils auront une formation de 3 mois au lieu d'un mois. Ils doivent être capables de faire éxécuter les enseignements du moniteurs. Ces agents piscicoles ont une très grande importance dans ce nouveau système de vulgarisation. Ce sont eux qui créent le contact moniteur-paysan. Quelques cinquante six agents piscicoles sont déjà formés et pris en charge par l'UNICEF. Ils sont sur le terrain depuis le mois de Novembre 1977. On compte que ces agents piscicoles soient pris en charge par le gouvernement Centrafricain.

5.2.2.3. Le Chef de la Station Piscicole

Le chef de la station est chargé de suivre le moniteur sur le terrain et de faire appliquer le programme de vulgarisation conçu à la direction de la vulgarisation piscicole. Il est aussi chargé de gérer la production des alevins pour approvisionner les pisciculteurs privés qui ne sont pas encore capables de réempoissonner eux-même leurs étangs. Ces stations seront des centres d'appui à la vulgarisation piscicole.

5.2.2.4. Service de vulgarisation et de recherche

Un service de vulgarisation piscicole et de recherche doit être créé. Ce service sera chargé de coordonner toutes les activités de vulgarisation en E.C.A. Le programme de vulgarisation doit être établi en collaboration avec le service de vulgarisation agricole. La pisciculture est une activité agricole; dans les années futures, on passera à l'élevage associé, pisciculture et porcs, ou rizipisciculture. Ce service doit disposer de tous les moyens pour contrôler et assister les activités sur le terrain. Ce service se chargera d'organiser des stages de reycllage tous les deux ans.

5.2.3. Le paysan

Ce système de vulgarisation agit sur le paysan dans son milieu, par conséquent il doit tenir compte de sa manière de vivre et de ses moyens de travail. Le paysan travaille avec des instruments non adaptés qui faussent le choix de son site. Donc il est nécessaire qu'on lui fournisse une aide matérielle. On mettra à sa disposition un certain nombre de matériels comme pelles, brouettes et pioches. Ces matériels seront prêtés contre une somme symbolique qui en principe sera subventionnée par l'Etat afin de prévoir le renouvellement du stock. Ces matériels seront prêtés de préférence aux groupes de psiciculteurs qui, sous la direction d'un moniteur, peuvent refaire leurs étangs.

On résoudra ainsi les nombreux problèmes sociaux issus de la mauvaise gestion des cours, marigots et sources. Les étangs seront de ce fait regroupés, évitant les vols de poissons. Ainsi avec un bon choix de site au départ, suivi d'une bonne construction dirigé par un moniteur, on réduira au niveau du pisciculteur privé les frais d'entretien et on améliorera la production.

Quant à l'alimentation des poissons, la drèche des brasseries industrielles et artisanales, et les autres sous-produits que le pisciculteur peut récolter suffisent pour le moment.

Néanmoins, avec le développement de l'élevage des petits animaux, la demande des sous-produits seront ellement grande que la drèche qui par exemple est gratuite à Bangui sera vendue et, peut être ne sera plus disponible au niveau des paysans. Donc l'association de la pisciculture avec d'autres activités va prendre de l'ampleur. Il est nécessaire de renforcer l'encadrement sur le terrain pour aider le paysan à s'organiser dans son élevage et en tirer un grand profit. On peut proposer un encadrement de 100 pisciculteurs par un moniteur et un agent piscicole par secteur. Si on réserve le taux de croissance de 30% pour le nombre de pisciculteurs par an, en Décembre 1977 on tourne autour de 3.000 pisciculteurs, dans cinq ans on atteindra 10.800 pisciculteurs.

On doit penser à 100 moniteurs pour encadrer ces pisciculteurs et si un moniteur peut suivre 4 agents, on a besoin de 400 agents piscicoles - mais pour l'instant, même, où l'encadrement est très insuffisant le Tableau XVIII résume la proposition d'un nouvel encadrement de la vulgarisation piscicole en E.C.A.

TABLEAU XVIII
Zones d'action du programme national de vulgarisation avec proposition de l'affectation des moniteurs et agents piscicoles plein temps dans la vulgarisation
NoR e g i o n sNombre des moteursNombre des agents piscicoles
1BANGUI46
2BOUAR312
3BAMBARI39
4BOYO12
5ALINDAO14
6KONGBO12
7IPPY14
8AXE CARREFOUR12
9MBAIKI28
10BODA14
11BOSSEMBELE14
12YALOKE14
13BOCARANGA14
14GRINARI14
15BERBERATI28
16BRIA14
17DEKOA12
TOTAL 14 2783

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