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2. STATION PISCICOLE DE LA PAYA A BOUAR

Cette station piscicole de 1,30 hectare a été trouvée en bon état de fonctionnement et le travail de construction et d'entretien a été réduit au minimum. L'auteur s'est principalement efforcé d'assurer un approvisionnement constant en alevins au programme de vulgarisation et d'aider son homologue pour ce qui est de l'administration générale de la station.

2.1 CONSTRUCTION

La construction des deux étangs P3 et S3 (respectivement 15,30 et 1 acres) a été achevée et ils ont été mis en production. Des “pêcheries” en ciment ont été construites sur les conduits de drainage de 5 étangs en utilisant du granite local et 15 sacs de ciment comme mortier. Un apprêt dont la confection a nécessité 7,5 sacs de ciment a été appliqué aux murs du bâtiment du FISE servant de salle de classe/dortoir. Une section de 10 m de long du canal d'adduction d'eau principal a été réparée en utilisant du tuyau de fibrociment déjà acheté et 1 sac de ciment pour la maçonnerie. La construction d'un hangar en briquettes de boue de 5 m sur 14 a été commencée et elle s'achèvera par la pose d'un toit en tôle d'aluminium ondulée.

Les travaux de construction qui devraient être menés à bonne fin dans un proche avenir comprennent: les réparations majeures aux murs, portes et fenêtres du bâtiment servant à l'entreposage de la nourriture et des outils, rendues nécessaires par les dommages causés par les termites; la construction de dispositifs de drainage pour les étangs A4, A5 et A6 celle de “pêcheries” de ciment sur les 6 étangs de la série A et les 8 étangs de la série C; en fin, celle d'au moins 2 petits réservoirs-viviers en ciment pour les alevins.

Les travaux de construction ont été réalisés avec du matériel acheté par le projet, en utilisant l'effectif normal de travailleurs payés par le Gouvernement centrafricain (GOCAR) qui se trouvaient sur la station.

2.2 EXPLOITATION ET PRODUCTION

Le fonctionnement de la station a été assuré par l'équipe ci-après de personnel centrafricain.

1 directeur de la station
1 directeur du matériel et du personnel

1 maçon
1 charpentier
1 chauffeur
1 gardien
1 secrétaire
2 préposés à la nourriture des poissons
7 manoeuvres

Les salaires de ce personnel ont été pavés sporadiquement par le GOCAR, et la qualité du travail et la discipline s'en sont ressenties.

En 1979, 2 035 t de poisson ont été produites. Sur ce total, 307 kg ont été vendus pour la consommation directe au prix de 300 F.CFA1 le kilogramme, produisant un revenu de 242 160 F.CFA, et 579 kg d'alevins vivants de T. nilotica ont été vendus aux pisciculteurs à un prix compris entre 150 et 300 F.CFA, produisant un revenu de 94 215 F.CFA, - soit un rapport total de 336 375 F.CFA en 1979. Le poisson restant a été utilisé pour repeupler les étangs de la station (voir tableaux 1, 2 et 3).

1 Taux de change: US$ 1,00 = 205,- F.CFA (décembre 1979)

Toutes les recettes des ventes de poissons ont été déposées au compte de caisse de la station, géré conjointement par le directeur de la station et par l'auteur. Ce compte a pu être utilisé pour des dépenses diverses concernant la station et, à la fin de 1979, il se montait à prés de 500 000 F.CFA.

Les poissons ont été nourris avec divers mélanges de graines de coton broyées, de farine de graines de coton, de contenu frais de rumen de vache et de farine du Programme alimentaire mondial jugée impropre à la consommation humaine. Seul le contenu de rumen pouvait être obtenu gratuitement à Bouar. Des quantités limitées de graines de coton et des quantités illimitées de farine de graines de coton ont été trouvées à, respectivement, 115 et 250 km de Bouar, le trajet se faisant dans les deux cas par une route très mauvaise. La farine a été achetée en quantités limitées à Bouar. Le problème de l'approvisionnement en aliments pour poissons a été permanent et il y a eu plusieurs périodes de pénurie totale, par suite du manque de véhicules et/ou de carburant.

On ne dispose pas encore de chiffres globaux en ce qui concerne le coût de cette nourriture et son effet sur la production. Toutefois, pour un ensemble de 9 récoltes des étangs consacrés à la production de T. nilotica, un quotient nutritif (Qn) global de 17,3 a été obtenu avec une ration comprenant 75 pour cent de graines de coton, 14 pour cent de tourteaux de coton, 7 pour cent de contenu de rumen et 4 pour cent de farine. La production moyenne de ces étangs a été de 23,7 kg/are/an (voir tableau 2). La production moyenne de l'ensemble des 26 étangs drainés en 1979 a été de 28,7 kg/are/an.

Un stock de géniteurs de Clarias lazera a été élevé à la station, mais il n'a fait l'objet d'aucun travail de recherche. L'homologue a réussi à obtenir des pontes naturelles et il a utilisé les alevins pour accroître la production des étangs de la station (voir tableau 2).

Sur les 24 carpes communes (Cyprinus carpio) expédiées par avion à Bouar le 2 juin 1978, il en restait 15 à la fin de 1979; leur poids moyen était de 2,5 kg. Ces carpes ont été examinées périodiquement tout au long de l'année et bien que l'on ait constaté que quelques-unes d'entre elles, aussi bien mâles que femelles, étaient parvenues à maturité sexuelle, aucun essai de reproduction n'a été entrepris en raison du manque de temps et de moyens. Elles sont élevées à raison de 5 sujets par étang en polyculture avec T. nilotica. Aucune maladie n'a été observée. Il est probable que les mortalités de carpes ont été dues au manque d'oxygène.

L'élevage des porcs en association avec la pisciculture a été poursuivi avec de bons résultats, à raison d'un pore par étang de 7,35 ares (voir tableau 2). Toutefois, en raison du coût élevé de l'alimentation des porcs (mais, farine de millet) ce type d'élevage a ensuite été interrompu.

2.3 PROBLEMES ET ANALYSE

La production moyenne globale de 29,7 kg/are/an qui a été obtenue à La Paya pourrait être accrue grâce à une alimentation plus régulière et de meilleure qualité faisant une large place aux tourteaux de coton qui peuvent être obtenus gratuitement de la compagnie cotonnière d'Etat située à 250 km de Bouar. Mais, pour assurer l'approvisionnement, il faudrait disposer d'un camion de dimension moyenne (4 tonnes), avec chauffeur, et d'une réserve de carburant. Pour distribuer aux poissons un minimum de 0,5 kg de tourteaux de coton par are et par jour sur les 130 ares d'étangs de La Paya, il faudrait disposer d'au moins 1,6 t de tourteaux de coton par mois.

Pour que l'autofinancement prévu dans le document relatif au projet prenne effet à La Paya en 1980, une forte production de personnel sera nécessaire. Une équipe minimum comprendrait, outre le personnel national, 1 gardien et 2 préposés à l'alimentation des poissons. Une main-d'oeuvre intermittente et une aide spécialisée additionnelles pourraient être engagées temporairement et payées avec les fonds de la station.

Le passage à l'autofinancement pourrait être facilité en augmentant le prix du poisson vendu à la station, qui, à 300 F.CFA/kg, coûte à peu prés la moitié de celui trouvé dans le secteur privé à Bouar.

L'association de l'élevage des porcs et de la pisciculture a donné de bons résultats qui ne devraient pas tomber dans l'oubli et, lorsque cela deviendra économiquement faisable, il faudrait reprendre cette activité et, également, procéder à des essais d'association de la pisciculture avec l'élevage des poulets, des canards et des moutons, tous faciles à trouver à Bouar.


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