Page précédente Table des matières Page suivante


3. STATION PISCICOLE DE LA LOUNGOU A BABOUA

La rénovation de la station de La Loungou, qui a une superficie de 30 ares, a commencé au début de 1978, et le directeur de la station est arrivé à Baboua en novembre de cette même année. Depuis cette date, tous les étangs ont été mis en production et la station fonctionne principalement comme centre de production d'alevins pour la région de Baboua.

3.1 CONSTRUCTION

Quoique le détail des coûts n'ait pas encore été établi, nous pouvons dire que des travaux de construction considérables ont été effectués en 1979. Les 8 étanges originaux ont tous été rénovés et un petit vivier supplémentaire a été construit. Des dispositifs de drainage en ciment ont été installés dans deux étangs et il est prévu d'en construire dans tous. Le canal d'amenée d'eau principal a été remis à neuf et deux dispositifs de vannes d'écluses en ciment ont été mis en place. La maison en ciment et en briquettes de boue destinée au directeur de la station a été achevée et on a commencé à ériger le bâtiment où logera le gardien et où seront hébergés les visiteurs. Les ouvrages ont été réalisés avec du matériel acheté par le projet, en utilisant les services des deux travailleurs permanents actuellement payés par le GOCAR, ainsi qu'une aide spécialisée et une main-d'oeuvre additionnelles payées avec des fonds du FISE.

A noter que ce travail a été entiérement supervisé par le directeur de la station à Baboua. Il a été facilité par l'acquisition d'une grande partie du matériel au Cameroun tout proche.

3.2 EXPLOITATION ET PRODUCTION

Le fonctionnement normal de la station a été assuré par une équipe constituée d'un gardien et de 2 manoeuvres, payés périodiquement par le GOCAR.

En 1979, malgré les travaux de remise en état alors en cours, 545 kg de T. nilotica ont été produits en 12 récoltes des étangs. Sur ce total, 239,5 kg ont ete vendus pour la consommation directe au prix de 300 F.CFA/kg, rapportant en tout 71 850 F.CFA, et 87,5 kg d'alevins de T. nilotica ont été vendus aux pisciculteurs à un prix variant entre 150 et 300 F.CFA/kg, rapportant en tout 13 425 F.CFA. Les recettes totales en 1979 ont donc été de 85 275 F.CFA. Les poissons restants ont été utilisés pour repeupler les étangs de la station. (Voir tableaux 1 et 4.)

Toutes les recettes des ventes de poisson ont été déposées au compte de caisse de la station, se trouvant à la station de La Paya à Bouar. Ce compte a pu être utilisé pour des dépenses diverses à La Loungou.

Pendant les six premiers mois de l'année 1979, les poissons ont été irrégulièrement alimentés avec de la bouse de vache fraiche ou séchée recueillie prés de la station. Pendant les six derniers mois, on leur a distribué des rations de tourteaux de graines de coton broyées obtenus à Pende, à 360 km de distance; le coût du transport était de 11,5 F.CFA/kg. On ne dispose pas encore de chiffres globaux en ce qui concerne la production obtenue avec ce régime. La moyenne globale pour l'année a été de 21,6 kg/are/an (voir tableau 1).

3.3 PROBLEMES ET ANALYSE

A la station de La Loungou, le grand problème est de se procurer des aliments pour poissons. Pende se trouve à 360 km de distance, avec de mauvaises routes, aussi il n'est pas possible que la station s'y approvisionne régulièrement en tourteaux de coton, si satisfaisante la production soit-elle. La meilleure solution serait de trouver un aliment abondamment présent sur place, tel que des résidus de brasserie. Aucune source importante de sous-produits agricoles n'existe à Baboua. Il faudra se pencher de plus prés sur ce problème.

En outre, en 1979, la station de la Loungou, qui était en phase de rénovation et de construction, dépendait du soutien matériel, technique et financier de la station de La Paya. Maintenant que La Loungou est entrée en pleine production, il faudrait faire un effort dans le sens de l'autofinancement et de l'indépendance. Il existe un marché très important pour le poisson à Baboua et il ne fait pas de doute que l'on pourrait orienter la production vers le poisson marchand sans menacer les ventes d'alevins, ce qui d'ailleurs a été fait pendant les derniers mois de 1979.


Page précédente Début de page Page suivante