Page précédente Table des matières Page suivante


4. CONTROLE SANITAIRE

Un contrôle sanitaire sévère est nécessaire afin de :

  1. optimiser la croissance
  2. limiter les pertes de poissons durant l'élevage
  3. garantir une gestion bonne et saine de l'écloserie.

Ce contrôle sanitaire est réglé de la façon suivante :

a) Caractère génatypique et physiologique des géniteurs : Les conditions, afin de garantir la bonne santé des géniteurs et afin déviter toute consanguinité, ont été discutées en détail dans le document technique n° 20 : Propagation artificielle.

b) Qualité de l'environnement de l'élevage : Ce sujet a été discuté en détail ci-dessus. Les plus importants points sont :

  1. utiliser de l'eau propre indemne de matières solides en suspension (bon fonctionnement du bac de décantation)
  2. garantir la saturation en oxygène de l'eau
  3. maintenir la teneur en oxygène du bac au-dessus 3, de préférence 4 mg/l
  4. créer une partie éclairée et une partie bien obscure.
  5. favoriser au maximum l'auto-nettoyage des bacs
  6. utiliser une grande quantité d'air (soufflerie)
  7. respecter scrupuleusement les mesures d'hygiène (désinfection des mains de l'opérateur et du matériel en permanence et du parterre une fois par semaine)
  8. éliminer au maximum le stress (limiter l'accès à l'écloserie)
  9. ix) limiter le maintien des poissons élevés en étang au strict minimum et respecter les mesures de quarantaine (voir doc. tech. n° 20)
  10. éliminer la pollution de l'eau par sur-alimentation
  11. ne pas excéder les densités prescrites.

c) Alimentation. Une croissance optimale est un facteur primordial et une garantie pour une survie élevée. Les points les plus importants déjà décrits ci-dessus, afin de garantir une croissance optimale, sont :

  1. respecter la ration alimentaire conseillée (tableau 2)
  2. éviter une sur-alimentation (pollution de l'eau) et une sous-alimentation (canibalisme, risque de maladies)
  3. utiliser les distributeurs automatiques par une alimentation en permanence
  4. synchroniser l'alimentation optimale et la période journalière de la température la plus élevée.

d) Traitements préventifs. Dans le tableau ci-après sont énumérés les traitements préventifs journaliers pendant l'éclosion et l'élevage des jeunes poissons.

Tableau 4 : Traitements prophylactiques des oeufs et des jeunes poissons
 TraitementConcentration (ppm)Durée1 (min)préventif contre
OeufsWescodyne255–10contamination verticale
 Vert de malachite55–10fongicide
 Vert de malachite0.05perman.fongicide
larvesVert de malachite0.0530–60fongicide
jour 0–4Furaltadone10.030–60fongicide
jeune fraiVert de malachite0.130–60fongicide
jour 5–14Furaltadone10.030–60bactéricide
 Formol10.030–60ectoparasiticide
alevinsFuraltadone10.060–90bactéricide
jour 15 etcFormol15.060–90ectoparasiticide

1) La durée du traitement est déterminée par le taux d'oxygène. Unevérification fréquente, surtout vers la fin du traitement, estexigée afin que le taux d'oxygène reste au-dessus de 3 mg/l.

Des infections de myxc-bactéries (Flexibacter) peuvent être responsables de pertes très importantes (jusqu'à 50 % en quelques jours). A part les traitements prophylactiques, les mesures préventives suivantes sont exigées afin d'éviter tout risque d'infection :

  1. désinfection des bacs d'élevage avant la mise en marche
  2. garantir une qualité environnementale optimale (voir point 4.b) et surtout exécuter strictement toutes les mesures hygiéniques prescrites
  3. minimiser la manipulation et éviter les blessures mécaniques du mucus
  4. intensifier les traitements préventifs et les observations pendant 2–4 jours après une manipulation (siphonage).

Toutes les infections de Flexibacter, jusqu'à ce jour, ont été causées par un non-respect d'un des points mentionnés ci-dessus.

e) maladies. Les plus importantes maladies rencontrées et les traitements thérapeutiques à prendre sont :

  1. Oedème des larves vésiculées. Ceci est dû à une contamination horizontale (= transmise par le géniteur) d'une bactérie Aeromonas. Un traitement (bain) de 50 ppm d'Oxytétracycline pendant 4–6 jours a toujours été très efficace.
  2. Champignons attachés sur les branchies. Parfois, malgré le traitement préventif, on trouve quelques jeunes du frai attaqués par le Saprolegnia. On distingue une sorte de ruban d'hyphes, parfois plus long que le poisson, qui sort de l'opercule. Il suffit d'enlever les sujets contaminés, éventuellement on peut intensifier le traitement préventif au vert de malachite.
  3. Ectoparasites. Au début des essais en écloserie nous avons connu une mortalité très importante à la fin de la métamorphose (début du stade alevin) due aux ectoparasites telles que Trichadina, Gyrodactylus et Dactylogyrus. Depuis que l'on a introduit le traitement préventif de formol aldéhyde, on n'a plus jamais eu de problèmes de ce genre.
  4. Infection de Flexibacter. Ceci est la plus importante maladie des jeunes poissons à l'écloserie. Si une épidémie de Flexibacter éclate, les mesures suivantes doivent être prises

Il faut faire très attention avec l'utilisation des antibiotiques car le risque de créer une résistance est très grand. Il faut utiliser ces médicaments uniquement en dernier lieu si toutes les autres mesures et produits ont échoué. De toute façon, il est beaucoup plus simple d'éviter une telle épidémie en respectant tous les points mentionnés au paragraphe 4.d.

Actuellement on est bien obligé d'utiliser de la Pénicilline, mais il est conseillé d'utiliser plutôt le Chloramphénicol dès que cette maladie se déclare, pendant au moins 6 mois. La pénicilline pourrait être utilisée quand le Chloramphénicol n'aura plus d'effet.


Page précédente Début de page Page suivante