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4. COLLECTE DES INFORMATIONS STATISTIQUES :

Comme on le constatera par la suite, il n'existe à Madagascar pour l'heure que des statistiques de pêches de production très rudimentaires pour les pêcheries traditionnelles et artisanales. La production des pêcheries industrielles est par contre bien cernée. Les statistiques de pêche disponibles se confinent au second et troisième niveau des statistiques de pêche, à savoir la commercialisation et les données sur les marchés (bien que de nombreux aménagements soient nécessaires dans ces domaines).

4.1. Pêche traditionnelle et artisanale :

Le taux de couverture actuel restreint des services décentralisés (CIRPA et BRIPA) ainsi que le manque de personnel E.C.D. font que les pêcheries traditionnelles et artisanales marines et continentales sont très peu connues tant en ce qui concerne leurs caractéristiques structurelles (nom et localisation des villages, nombre et type d'embarcations, nombre de pêcheurs et engins de pêche, etc…) qu'au niveau des caractéristiques dynamiques de production, migration, commercialisation et transformation.

En l'absence d'informations structurelles et dynamiques, trois outils sont présentement utilisés pour cerner la production de la pêche traditionnelle et artisanale à savoir, le certificat d'origine et de salubrité (C.O.S.), les enquêtes de consommation locale (enquête de marché) et le suivi des opérateurs autorisés à collecter et exporter des produits halieutiques.

En réalité, il s'agit plus de statistiques de commercialisation que de production à proprement parler.

4.1.1. Le Certificat d'Origine et de Salubrité (COS) est délivré (par les services décentralisés actifs) à toute personne désirant commercialiser (expédier hors du Fivondronana et/ou exporter) des produits halieutiques (annexe 2).

Bien qu'apparemment d'utilisation facile, en matière de statistiques de pêche, les C.O.S. renferment certaines anomalies de présentation (par ex. la non-mention de la valeur des produits ou en valeurs monétaires différentes, etc…), de diffusion des ampliations et de couverture des centres d'origine (par ex. la non-couverture des produits expédiés par route ou par chemin de fer).

En outre certains services provinciaux de l'élevage émottent également des COS sans ampliations des informations à la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture. Cette situation fausse les chiffres car certains services de l'élevage émettent des C.O.S. qui autorisent, par particulier, l'exportation d'une quantité supérieure de produits halieutiques que ne l'autorisent les coutumes de la DPA.

L'usage des C.O.S. permet d'avoir un certain angle d'approche de l'estimation de la production, cependant il faut tenir à l'esprit que cette information ne coïncide pas et ne doit pas correspondre à la production réelle. L'information des C.O.S. correspond à un type d'information bien défini (commercialisation et circulation des produits halieutiques) ayant ses impératifs et limitation d'usage. Aussi le double comptage des produits halieutiques n'est pas imaginaire dans une telle approche ; ainsi par exemple la majeure partie des produits halieutiques expédiés à partir d'Antananarivo ont déjà été comptabilisés par les C.O.S des provinces d'origine du produit.

Les C.O.S., de par leur nature, peuvent donner des indications quant aux circuits de distribution contrôlés majeurs et de leur intensité mais leur usage à des fins d'estimation de production est limité à cause des omissions, des doubles comptabilisations et des interférences de la dynamique des circuits commerciaux euxmêmes.

Aussi, dans le cadre d'une introduction de l'informatique dans le traitement des informations, il est souhaitable que tous les centres et services qui émettent des C.O.S. envoient systématiquement et mensuellement une copie des C.O.S. tant intérieur (expédition hors Fivondronana) qu'extérieur (exportations) à la DPA/DASS pour permettre une standardisation des informations - impératif d'une informatisation et d'une analyse et compilation centrale plus rapide.

4.1.2.- Les enquêtes de consommation locale (enquête de marché):

Actuellement un nombre indéterminé et variable de marchés situés dans des centres urbains importants sont suivis plus ou moins régulièrement selon le cas. L'information principale recueuillie concerne l'estimation des quantités de produits halieutiques offertes sur les marchés.

Bien que pour un certain nombre de centres l'on ne connaisse pas la façon exacte de collecte et la fréquence des visites, pour certains marchés (Lac Itasy) l'on peut disposer des bordereaux d'enquête (annexe 3). Pour d'autres marchés, les informations sont collectées à partir d'un carnet remis au responsable du marché qui devrait y noter les informations statistiques. Il s'agirait d'étudier les systèmes utilisés pour la collecte des informations de marché et au cas échéant d'introduire des bordereaux d'enquête standards qui seraient centralisés mensuellement au niveau de la DPA/DASS en vue d'un traitement informatique.

Une fois encore, les enquêtes de marché, bien que limitées actuellement dans l'espace et dans le temps, peuvent fournir de très utiles informations quant à la disponibilité de produits halieutiques dans les centres urbains éloignés ou non des centres de production.

Cependant leur usage pour l'estimation de la production des pêcheries artisanales et traditionelles (même et surtout après sommation des résultats obtenus à partir des C.O.S.) restent fort limités. Les enquêtes de marché couvrent en fait un type et une entité d'enquêtes bien spécifiques ayant ses limitations d'usage.

Ainsi les enquêtes de marché remises dans leur contexte spécifique devraient permettre de distinguer les origines des produits, leur forme de présentation aux consommateurs (frais, cuit, fumé, séché, entier, en morceaux, etc…), les prix pratiqués pour les divers produits et espèces, la destination, les fréquences d'approvisionnement, etc…

Aux enquêtes de marché comme préconisées ci-haut, il convient d'adjoindre les informations des sociétés de pêche industrielle qui disposent de points de vente dans les grands centres urbains. Là encore, se pose le problème de la standardisation dans la présentation des informations et l'interférence avec les données des enquêtes de marché n'est pas facilement quantifiable à l'heure actuelle.

4.1.3. - Les enquêtes de suivis des exportateurs :

Les bordereaux d'enquête (annexe 4) sont envoyés trimestriellement par la DASS aux divers opérateurs recensés et autorisés à exporter des produits halieutiques. Parmi ces opérateurs l'on distingue d'une part les mareyeurs classiques qui ne pêchent pas eux-mêmes mais effectuent des collectes ou achètent leur produits soit aux pêcheurs, soit aux marchés, soit à certaines sociétés et/ou autres mareyeurs non autorisés à exporter; d'autre part l'on distingue les mareyeurs disposant de matériel de pêche qui pêchent et/ou font des collectes additionnelles de produits.

Le premier groupe d'opérateurs est principalement représenté par de petites sociétés de mareyage. Le second groupe comprend les sociétés de pêche industrielle ainsi que les six sociétés qui disposent de matériel de pêche dans le cadre des dons Japonais reçus dans le cadre de la coopération bilatérale.

Parmi ces deux groupes d'opérateurs, la distinction est faite entre ceux qui font partie du décret communément appelé décret 1093 (annexe 5) autorisés à pêcher, commercialiser et exporter les quatres groupes de produits suivants : crabes, langoustes, algues et holothuries; et les autres opérateurs qui ne font pas partie du-dît décret. Une liste non-exhaustive des opérateurs autorisés à exporter les produits visés par le décret 1093 est donnée en annexe 6.

Le contrôle de qualité et de fiabilité des informations transmises par ces sociétés est très difficile. Seuls les C.O.S. pourraient permettre éventuellement de faire des recoupements, bien que les diverses filières de commercialisation et de redristribution des produits compliquent encore les contrôles.

Ainsi, les enquêtes des suivis à l'exportation des opérateurs n'ont également qu'une utilité restreinte pour les estimations de production de la pêche artisenale et traditionelle; les possibilités de double comptage étant trop importantes. Aussi les formulaires ne sont pas tous standardisés et/ou complets en ce sens qu'ils ne distinguent pas les quantités pêchées des quantités collectées/achetées. De plus l'origine des produits n'est pas toujours mentionné ainsi que la composition par espèces.

En fait, tout comme pour les deux types d'enquêtes mentionnées plus haut, l'utilité de l'enquête des suivis à l'exportation se limite au recoupement avec les C.O.S. et sert à cerner de plus près les exportations génératrices de devises sans pour autant contribuer à améliorer quantitativement et qualitativement les informations statistiques. En effet, si les C.O.S. étaient remplis avec sérieux au niveau des services décentralisés, les enquêtes de suivis à l'exportation des opérateurs n'aurait aucunne raison d'existence.

4.2. - Pêche Industrielle :

La pêche industrielle crevettière pratiquée par les quatres sociétés (SOPEMA, REFRIGEPECHE, PECHERIES DE NOSY-BE et la SOPEBO) et une flotille de 30 chalutiers congélateurs et 19 chalutiers glaciers (annexe 7) est bien cernée tant en ce qui concerne la production qu'en matière d'exportation et d'expédition hors fivondronana.

Les estimations de la production se font sur la base de suivis bimensuels provenant des sociétés (annexe 8). Tous les quinzes jours, les sociétés doivent soumettre des bordereaux d'enquêtes mentionnant la période de pêche, le nom du navire, la zône de pêche, la durée des traits de chaluts ainsi que la ventilation des captures (crevettes sans tête, crevettes avec tête et poissons - la ventilation en espèces des captures de poissons est fort dérisoire).

Afin de permettre des recoupements, un bordereau de mouvement des bateaux est rempli journalièrement par un agent du service décentralisé au port de pêche (annexe 9).

Chaque année un arrêté interministériel (annexe 10) fixe pendant la période d'ouverture de la pêche au chalut, le nombre de chalutiers crevettiers titulaires de licence de pêche, autorisé à pêcher dans les diverses zones (annexe 11) ainsi que leur armement. Sur la côte est, exploitée par la Réfrigepêche-Est, la pêche au chalut est autorisée durant toute l'année. Dans les zônes ouest, les navires sont désarmés du 15 décembre au 15 février de l'année suivante.

Les exportations effectuées par ces sociétés industrielles sont également suivies par la compilation des C.O.S. (cfr. pêches artisanales), des copies des factures d'exportations et des fiches des ventilations des calibres des crevettes (annexes 12 et 13)

Les expéditions hors fivondronana sont suivies par des bordereaux spéciaux (annexe 14) et par la compilation des C.O.S.. Aussi, les ventes locales des sociétés de pêche industrielles sont suivies mensuellement (annexe 15).

En vue de permettre un recoupement avec les mises à terre déclarées par les sociétés sur les bordereaux bimensuels, une enquête des captures (annexe 16) auprès des capitaines de pêche avait été mise en place. Ce système bien qu'encore existant ne fait pas l'objet de traitement particulier, mais est surtout utilisé pour certaines vérifications de déclarations.


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