Ce projet de formation des ingénieurs halieutes s'exécute avec le concours du Ministère de l'enseignement supérieur, agissant par le CUR de Toliary. Il arrive au terme de son mandat, mission accomplie, et la DPA envisage la poursuite de la formation de même type, en dehors du système PNUD. Il est à noter que tous les ingénieurs halieutes formés, ont été affectés à l'Administration des pêches et qu'ils sont de plus en plus demandés par les sociétés industrielles de pêche. Les cadres moyens font défaut et il convien- drait d'en reprendre la formation (adjoints techniques, filière pêche-aquaculture).
Sous la conduite du Conseiller technique principal a.i. VICQ, ce projet se réalise dans un excellent esprit d'équipe et avec une approche très pragmatique des problèmes communautaires. Dans le programme agricole, s'intègrent des actions rizipiscicoles ayant comme appui logistique la station piscicole productrice d'alevins d'Ambohidray (Miarinarivo), ainsi que des essais d'élevages piscicoles en cages, au lac Itasy. Ce projet qui en est à ses débuts, sera suivi techniquement par MAG/88/005 (voir section 2.2.1.1).
Ce projet mené par J. Janssen, Conseiller technique principal est simplement remarquable par l'esprit d'équipe, la confiance inter-experts et personnel national, l'efficacité et le pragmatisme qui l'animent.
Le Conseiller technique principal a d'autant plus de mérite vu qu'il a hérité d'une situation délicate, à l'issue du projet MAG/82/014 “Vulgarisation de la pisciculture et développement de la pêche continentale”. En quelques mois M. Janssen, agissant avec doigté, discrétion et compétence a complètement redressé la situation. Le projet actuel mérite d'être cité en exemple pour son dynamisme et ses premières réalisations, impensables au départ, et qui augurent bien de son succès futur.
La nomination officielle du Directeur national, Alexandre Rabelahatra, expert compétent, conforte la mission dans son impression de projet solide et de grand avenir. Cette décision souligne tout le sérieux avec lequel la DPA a fait son choix.
Les activités du projet se partagent entre Ambatolampy (Antsirabé) et Ampamaherana (Fianarantsoa).
A Ambatolampy, les opérations se déroulent normalement, la production d'alevins se pratiquant par la méthode semi-naturelle de la reproduction de carpe sur kakabans. Il y aurait moyen d'aménager à peu de frais une écloserie rudimentaire en utilisant l'espace surbaissé, en arrière des bacs de stabulation (un essai dans ce sens est en cours avec quelques bouteilles de Zoug). Ceci permettrait à la station de maintenir les acquis d'une technologie avancée diffusée au cours du projet MAG/76/002 et surtout de produire d'avantage d'alevins avec le même nombre de femelles.
En attendant la création d'une véritable écloserie dans le secteur, la mission recommande la remise en route de l'écloserie d'Andasibé/Périnet, pour produire le maximum d'alevins (avec les stations d'Analabé et Ambatolampy) afin de répondre positivement à la demande insatisfaite des rizipisciculteurs et pisciculteurs en étangs de la région.
Le projet a déjà commencé la privatisation de la production d'alevins dans la région d'Antsirabé/Ambatolampy où des privés pratiquent actuellement pour la première fois, la reproduction de la carpe et l'alevinage.
Le projet recoit de nombreuses demandes (18) pour la création de nouveaux sites, ce qui souligne combien la population rurale est sensibilisée sur ce problème. De même on signale dans la région, un regain d'intérêt pour la création d'étangs piscicoles.
Tout ceci constitue un paquet d'excellentes nouvelles au crédit du projet. Il faut cependant attendre les résultats techniques et économiques des premiers promoteurs pour déterminer le module techno-économique de centres privés producteurs d'alevins à développer en milieu rural et dans lequel les facteurs limitants seront:
la disponibilité en eau, toute l'année (stock géniteurs)
la disponibilité en terres (aspect foncier) pour l'installation des étangs de ponte, de stockage et d'alevinage
Quoiqu'il en soit, la voie se précise sur l'orientation future d'une stratégie du développement de l'aquaculture où se dégagent déjà les rôles respectifs que pourraient jouer les privés et l'Etat (voir section 4).
A Ampamaherana (Fianarantsoa), l'antenne du projet se situe exactement dans la ligne d'Ambatolampy, avec le même succès. Cependant, il manque encore ici, d'une part un chef de station compétent et d'autre part, un CIRPA efficace comme appui logistique pour épauler le projet sur le terrain.
Enfin, à la station d'Ampamaherana affectée au projet, existait un endroit propice à la création d'une écloserie, près des étangs de la série D, qui, après vérification, pourrait vraisemblablement être négocié avec un donateur pour en financer la construction.
D'ores et déjà, il apparaît clairement que ce projet hautement prioritaire devrait être planifié jusqu'à l'an 2000 dont 5 ans de vulgarisation et 5 ans de consolidation des acquis afin d'asseoir l'avenir de ce secteur sur des bases solides et irréversibles.
L'impression personnelle de la mission est que dans ce projet, chacun cherche à vouloir trop entreprendre, trop bien faire et trop vite.
La mission est consciente du contenu du document de projet dont une grande partie des activités proposées lui paraît utopique et irréalisable dans le temps imparti. Aussi conviendrait-il sans doute, de s'en tenir uniquement aux deux objectifs principaux du projet qui sont:
assister la DPA dans sa programmation et sa planification (CTP);
mettre en place un système de statistiques de pêche fiable (statisticien).
En ce qui concerne le plantificateur, la mission estime que la documentation existante sur les pêches maritimes, continentales et l'aquaculture est amplement suffisante pour permettre au CTP de commencer dès à présent l'ébauche du prochain plan 1991–1995, dont les grandes lignes directrices sont déjà tracées.
Cette ébauche “Proposition de plan de développement 1991–95” devrait servir de base de discussion au cours des séminaires régionaux envisagés en 1990 à l'issue desquels par simples retouches et ajustements, le plan définitif serait directement établi.
Bien mieux, la mission recommande que le CTP réalise cette ébauche tout au début de 1990, en collaboration avec des experts nationaux confirmés en la matière, tels que M. Louis Rasolofo Andriamahala (Plan) et M. A. Ralison (Consultant).
Les opérations d'élevage sur la ferme-pilote ont commencé fin mai 1989 (maturation en bacs et pontes contrôlées de Penaeus monodon et P. Indicus). Les prémières vidanges des bassins de grossissement se sont effectuées durant la première quinzaine de novembre. D'autres vidanges sont en cours et les résultats seront disponibles début décembre 1989.
Les essais concernant des élevages intensifs, semi-intensifs et extensifs à différentes densités, utilisant des aliments (granulés) importés de Taiwan et de l'Ile Maurice, comparés à un aliment fabriqué localement.
La mission n'a pas pu visiter la ferme-pilote installée à Nosy-Bé, mais s'est entretenue avec M. O. Avalle, CTP MAG/88/006 à Antananarivo. Le projet se déroule normalement, malgré les quelques mois de retard résultant des détails de livraison de certains équipements.
Les résultats des premières vidanges sont conformes aux prévisions, mais il faudra les résultats de plusieurs cycles d'élevage avant de faire un bilan définitif, surtout en ce qui concerne la rentabilité économique. Pour permettre de combler les 3–4 mois de retard dans l'exécution du projet et terminer les essais prévus, il sera sans doute nécessaire de prolonger le projet MAG/88/006 d'environ 6 mois.
Parmi les projets en préparation portés à la connaissance de la mission, il faut souligner notamment:
un projet d'intervention du FED disposé à financer après étude d'évaluation et de faisabilité, la création d'écloseries et structures d'appui (bassins piscicoles pour géniteurs, alevinage, etc.) sur trois sites proposés: Andapa, Antsanpandrano, Bezaha. Ce projet est d'autant plus intéressant qu'il permettrait l'extension de la vulgarisation de la pisciculture-rizipisciculture dans les nouvelles zones non touchées par le programme actuel FAO;
projet intégré MPARA au lac Alaotra et sa région, dans lequel figure un volet pisciculture, élevage en cages, etc., qui pourrait être financé par la CCCE;
un projet MPAEF sur l'amenagement des pêches en eaux continentales comprenant des équipements, élevages en enclos, appui à la pisciculture, en coopération bilatérale;
un projet d'étude d'un plan directeur de l'aquaculture côtière (TCP);
un projet de recherche piscicole, pour élevage associé lapin/ poisson et élevage en cages (TCP).
