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5. REEVALUATION DU PLAN DE DEVELOPPEMENT ET D'ENCADREMENT DES PECHES CONTINENTALES ET DE L'AQUACULTURE DE 1980 A L'AN 2000 (Collart 1979)

A la veille de la décennie 1990, il est intéressant d'analyser dans quelle mesure les orientations données et les prévisions de développement prévues dans ce Plan se sont jusqu'alors confirmées et/ou réalisées au cours de la première décennie 1980–1990 qui se termine.

5.1 Dans le domaine des pêche continentales

Le dynamisme du secteur privé (répondant à la pression de la demande) a dépassé les prévisions plus linéaires du Plan, en raison des années difficiles qu'a connu le Pays, où les disponibilités en viande ayant diminué comme prévu (et les coûts fortement augmentés), la population s'est orientée davantage vers le produit de substitution qu'est le poisson sur lequel s'est exercé un effort de pêche considérable. Ce secteur est parvenu actuellement à la production prévue en l'an 2000 (60 000) et de ce fait il n'est plus très éloigné de la saturation (production maximale soutenable).

Les possibilités de ce secteur jusqu'à l'an 2000 permettent encore d'espérer un accroissement théorique de la production de poisson de l'ordre de 15 000 t pour autant que l'effort de pêche s'accentue sur les estuaires et les eaux saumâtres, pour parvenir ainsi à l'exploitation maximale des ressources des eaux continentales estimées à 75 000 t environ.

Toutefois, compte tenu de la dissémination d'un nouveau vorace (Ophiocephalus) dans les eaux continentales, ajoutée à l'effort de pêche accru, il est probable que les stocks aient quelques difficultés à se reconstituer normalement. Il est donc possible qu'au cours de la prochaine décennie, la production totale des eaux continentales stagne ou même régresse, malgré la resource encore en réserve dans les eaux saumâtres.

5.2 En Aquaculture

En aquaculture, en eaux douces et faute de contuinité dans le processus de développement entamé au cours des années 1970–1980, ce secteur est resté en stagnation durant cette décennie.

Cependant, un regain notoire d'intérêt du secteur privé pour cette activité se précise actuellement, bien épaulé par le secteur public (et la FAO) et, il est vraisemblable que l'aquaculture connaisse un développement remarquable au cours de la prochane décennie, pour autant que cette fois, il n'y ait plus interruption de programme. Le PNUD, la FAO et le gouvernement ont le devoir moral d'étendre et consolider le projet actuel jusqu'à l'an 2000.

Etant donné le volume considérable de la demande à la consommation ainsi que la limitation de l'offre du secteur des pêches continentales exposé ci-haut, l'aquaculture en eau douce pourrait connaître un essor sans précédent de 1990 à l'an 2000 et rattraper en partie les prévisions du Plan, pour autant que de nouvelles écloseries se construisent (FED) et que l'Etat prenne les dispositions nécessaires pour en assurer correctement la gestion.

5.3 L'aquaculture marine

L'aquaculture marine sous ses différentes formes figure au Plan, orientée en priorité vers les élevages de poisson de consommation. Mais jusqu'alors, faute d'investissements cette prévision ne s'est pas encore concrétisée.

Cependant, une autre forme d'aquaculture marine spécialisée en produits d'exportation se précise de jour en jour, sous l'impulsion dynamique et intéressée du secteur privé. Il est probable que l'aquaculture industrielle de la crevette se matérialise dès le début des années quatre-vingt-dix et pourrait prendre un essor important (Ambanja/Ambilobé/Mahajanga/Morondava/Morombé).

La section 4.2.3 ci-dessus indique dans quelle mesure et par quels moyens cette initiative privée pourrait souscrire à la promotion simultanée d'élevages piscicoles marins, au profit des collectivités locales, dans l'intérêt de chacun.

Quant au contenu général du Plan, toutes ses grandes orientations et lignes directrices projetées jusqu'à l'an 2000 restent plus que jamais d'actualité, s'intégrant parfaitement à la politique gouvernementale de développement. La revue qui précède a mis l'accent sur les réajustements nécessaires à apporter notamment dans l'exploitation rationnelle des plans d'eaux ainsi que dans le développement de l'aquaculture qui ne sera plus dorénavant essentiellement basé sur les écloseries d'Etat, toujours indispensables, mais auxquelles viendront s'ajouter les opérateurs privés disposant de petites stations d'alevinage et de centres-relais de production et de distribution d'alevins.


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