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IV. PERSPECTIVES

Dans l'avenir à moyen terme (jusqu'en 1995) et à la lumière des analyses précédentes ainsi que des informations ci-dessous on peut émettre les hypothèses suivantes :

1. Evolution de la demande

Le demande intérieure va augmenter sensiblement par la pression de la croissance démographique, en particulier celle du milieu urbain. De même la baisse de la disponibilité théorique par habitant de viande influencerait la demande de poisson vers la hausse.

Tableau No12 : Evolution de la population de 1989 à 2.005 (milliers d'habitants)
No    DATES1 9 8 91 9 9 52 0 0 02 0 0 5
1.Population urbaine2.3273.1474.0545.212
2.Population rurale8.5719.91010.84211.751
3.Population totale10.89813.05714.89616.963

Source : A. Rabetsitonta (1989)

Les chiffres du tableau 12 sont fondés sur une hypothèse moyenne en retenant les taux d'accroissement réels:

Pour l'année 1995, on prévoit donc que la population totale sera de 13.057 milles dont ¼ dans le milieu urbain. Il est alors possible d'estimer les besoins en produits halieutiques (traduits en frais) pour l'année 1995. On a choisi deux variantes :

Les besoins ci-dessus seront augmentés en considérant la tendance à la baisse de la consommation de viande. En effet, de 1960 à 1988 la consommation de viande (viandes et abats) a diminué de 28,3%) passant de 25,1 Kg par habitant et par an à 18,0 Kg. En particulier pour la viande bovine qui constitue ⅔ de la consommation totale de viande, on prévoit ainsi une baisse de 29% pour la période 1988–95 (S.E.D.E.S. 1988 - Annexe No1).

2. Possibilités d'augmentation de la production destinée à la consommation locale

Si on compare les besoins ci-dessus à la consommation locale en 1989, on constate que :

Il faut cependant souligner que la réalisation de ces objectifs semble être assez difficile, en prenant en considération que :

Mais en revanche la pêche artisanale, même si elle se développera durant la même période, va se concentrer en grande partie sur l'exploitation des produits nobles destinés en majorité à l'exportation (crustacés, céphalopodes et certaines espèces de poissons comme le thon, l'espadon, etc…). Il est difficile de croire qu'elle s'orientera naturellement vers la pêche aux poissons sans une assistance renforcée et permanente de l'Administration des pêches.

Les développements des différentes pêcheries pourraient permettre de satisfaire l'augmentation de la demande locale si on retient la première variante. Mais, elles seront vraiment insuffisantes pour réaliser les besoins exprimés selon la deuxième variante, même si une nouvelle pêcherie aux poissons (semi-industrielle et/ou artisanale avancée) puisse être installée pendant cette période relativement courte. Toutefois, il faut insister que les opérateurs de la pêche industrielle doivent augmenter le débarquement à terre jusqu'à un tiers des poissons d'accompagnement comestibles capturés actuellement, pour satisfaire la demande locale pendant la période 1991– 1995.

3. Importation et exportation

L'importation restera probablement au niveau très bas actuel, et elle n'influencera pas la consommation locale. On ne pourra donc pas compter sur elle, pour satisfaire la demande en quantité. Même si elle va augmenter, elle sera toujours limitée, d'un côté par une importante disponibilité des propres ressources en poissons et, d'autre côté, par le pouvoir d'achat très bas de la population malgache.

En ce qui concerne l'exportation, elle continuera à être axée sur les produits nobles (en général les crustacés et les thons). Donc elle n'entrainera pas une diminution significative de la disponibilité locale de poissons. Cette orientation est liée, d'un côté, avec la demande mondiale et les prix élevés des crutacés, et de l'autre avec la position géographique de Madagascar, qui la place à une situation éloignée des principaux marchés mondiaux de poissons. Ce qui rend les produits malgaches non compétitifs, étant grevés par de lourd frais de transport.

4. Structure commerciale

La structure commerciale changera dans le sens d'une amélioration tant au plan du circuit spatial et des produits qu'au niveau des infrastructures et des opérateurs.

Concernant le circuit spatial de commercialisation, on peut émettre les hypothèses suivantes :

Pour les produits, on peut prévoir :

Au niveau des infrastructures on peut s'attendre au développement des chaînes de froid pour les produits congelés, mais également pour les produits frais sous glace. Ce qui entrainera un investissement plus élevé et l'utilisation de matériels plus spécialisés, tant à l'intérieur du circuit commercial qu'au niveau des détaillants et des places de marché.

En ce qui concerne les opérateurs du circuit commercial, il est probable que :

Les prix des poissons quoique toujours en hausse, resteront moins chers en moyenne, que ceux de la viande. Les poissons frais vont bénéficier d'une augmentation plus rapide des prix par rapport aux autres produits traités. Par conséquent le niveau de rentabilité des activités de la commercialisation va aussi croître.


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