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4. DISCUSSIONS

I. Organisation et attributions

Le séminaire a constaté l'insuffisance en moyens humain, financier et matériel qui ne permet pas aux services de terrain d'assumer en totalité leurs attributions. La situation est alourdie par la longueur des procédures et par les difficultés de communication qui entraînent le retard des informations.

Les participants ont recommandé que les activités soient programmées en fonction des priorités parmi les tâches techniques et en fonction des moyens disponibles.

A l'instar des SPPA qui sont assez équipés, le séminaire a convenu qu'il est primordial de doter les services nouvellement crées des infrastructures (bureaux, logements, …) et des équipements dont ils ont besoin et de fournir à ceux qui sont à ouvrir les moyens de fonctionnement.

Pour une meilleure répartition des crédits décentralisés, il appartient aux services de terrain d'avancer au moment opportun des idées de projets. L'accent a été mis sur la nécessité de décentraliser le budget général 53.05.01 “Entretien des bâtiments”, l'expérience ayant révélé que la programmation de l'utilisation de ce crédit au niveau national n'est ni pratique ni aisée.

On a constaté que les textes législatifs réglementant la pêche ne concordent plus aux réalités et suggèrent qu'ils soient actualisés. Le moment est venu pour publier l'ordonnance fixant le régime de la pêche et de l'aquaculture à Madagascar. En outre, une liste des textes à abroger ou à amender a été élaborée ainsi que les nouveaux textes devant faire l'objet d'études (annexe 3).

Aprés avoir mis en relief la prépondérence des tâches administratives sur les tâches techniques dans les activités quotidiennes des services de terrain, le séminaire a proposé que tout technicien à son poste de travail doit dorénavant considérer celles-ci comme la principale et la plus importante activité. Les tâches administratives doivent être considérées comme des moyens contribuant à la réalisation des tâches techniques; de ce fait, elles sont toutes prioritaires et obligatoires.

Le séminaire a revu les attributions de chaque structure décentralisée. Quant aux attributions à réaliser, il a été suggéré ce qui suit :

SPPA:-gestion administrative et financière;
-préparation des activités du personnel ;
-identification, élaboration et suivi des projets et expérimentations dans le Faritany ;
-élaboration des programmes de vulgarisation ;
-relations avec les responsables des collectivités décentralisées et les autres services ;
-contrôle des activités.
CIRPA:-appui et suivi des activités des SECPA et Stations Piscicoles ;
-étude et identification des différents projets dans chaque région,
-formation sur les méthodes et techniques de pêche et d'aquaculture aux chefs SECPA et STAP ;
-contrôle et répression en matière de pêche etd'aquaculture ;
-cessions d'alevins, de matériels de pêche ;
-relation avec les responsables des collectivités décentralisées et les autres services décentralisés.
SECPA:-vulgarisation et encadrement des pêcheurs et aquaculteurs ;
-approvisionnement en matériel de pêche ;
-contrôle et suivi des activités ;
-contrôle des marchés (Salubrité des produits, relevéstatistique, etc …) ;
-délivrance des COS ;
-proposition d'amodiation des droits de pêche ;
-relations avec les responsables des collectivités décentralisées et les autres services.
SECPA/BRIPA:
-vulgarisation et démonstration de nouvelles techniques et méthodes de pêche et d'aquaculture ;
-statistique et recensement ;
-sensibilisation et encadrement des pêcheurs et aquaculteurs ;
-étude et contrôle des marchés ;
-identification des besoins en alevins, matériels de pêche, etc … ;
-sensibilisation à la formation de coopérative.
STAP:-organisation, amélioration, suivi de production de la station ;
-gestion du personnel ;
-gestion de la station.

Le séminaire a noté que les SECPA et les BRIPA ont les mêmes attributions et s'est déclaré d'accord pour ne retenir que l'une ou l'autre de ces deux structures.

Il a été recommandé que les stations piscicoles ne s'occupent plus de distribution d'alevins ni de vulgarisation piscicole.

Le séminaire a mis en exergue l'inefficacité de la gestion administrative courante des stations piscicoles ; la gestion rationnelle de ces dernières ne peut être assurée qu'en leur conférant le statut d'autonomie financière, en leur dotant de fonds de roulement leur permettant de faire face aux fréquents besoins imprévisibles. C'est aux Chefs SPPA de définir les activités des stations et de fixer en conséquence les objectifs à réaliser.

II. Formation

Les participants ont souligné que la majorité des techniciens de la DPA sont des transfuges de la DEF et de la DEL et n'ont ni les mêmes formations ni les mêmes expériences. Le séminaire a identifié les catégories de personnel à former en priorité ainsi que les thèmes de formations et de recyclage qui peuvent permettre l'amélioration et l'uniformisation des connaissances des différents cadres.

Les participants ont fait état de leur souhait de compléter leurs connaissances par des cours modulaires à l'UFSH, à l' EASTA ou à l'ENEM en y envoyant en priorité ceux qui expriment les besoins. Ils ont également formulé que le SERFA organise des cours par correspondance à l'attention des agents qui exercent déjà.

Le séminaire a insisté pour que les bourses actuellement disponibles soient utilisées pour la formation du personnel halieutique et des cadres enseignants et qu'on grade nécessairement l'adéquation entre les cadres envoyés en formation à l'extérieur et leurs activités.

Monsieur M.W. Rabenevanana, responsable de l'UFSH n'ayant pu venir assister au séminaire a adressé des suggestions à l'attention des participants. Il a été surtout dit de l'augmentation de l'autonomie de décisions de la DPA vis-à-vis du Ministre et celle des services décentralisés vis-à-vis de la DPA. Les problèmes de tournées provinciales de réunion organisées périodiquement par la DPA ainsi que l'uniformisation des connaissances des cadres de la DPA ont été soulevés.

Toutefois, des remarques ont été émises sur la baisse actuelle du niveau de recrutement de certains enseignants à l' UFSH. Enfin, les cadres de la DPA issus de la lère et 2è promotions présents au séminaire se sont déclarés satisfaits de la formation reçue, malgré l'insuffisance des travaux pratiques.

Ayant été informé des problèmes de différents ordres auxquels est confrontée l'EASTA de Mahajanga (corps enseignant, bourses, débouchés, documentation, …), le séminaire a recommandé la mise en place d'une Commission ad'hoc au sein du Ministère pour les étudier et pour formuler un projet de réhabilitation de la formation incluant la redéfinition du profil et du programme de formation, la formation des formateurs, l'acquisition d' équipements et de fournitures pédagogiques.

Le séminaire a souhaité qu'à l'instar des Ingénieurs halieutes, la formation des Techniciens supérieurs soit également ouverte au sein de l'UFSH.

III. Statistiques

Après avoir reconnu l'importance du système qui a pour objectifs d'estimer la production des pêcheries traditionnelle et artisanale et de suivre l'évolution de celles-ci, la poursuite des travaux de collecte des données statistiques déjà entrepris a obtenu l'assentiment général. Par souci d'uniformisation des données collectées, il a été décidé que chaque agent se réfère aux modèles de tableaux déjà diffusés aux SPPA.

Auparavant, il y aurait lieu de procéder à l'évaluation des collectes effectuées et d'organiser si possible un séminaire se rapportant à l'utilisation des statistiques dans la gestion et le développement de la pêche et de l'aquaculture.

Il a été soulevé que le système léger de collecte et de traitement des statistiques repose sur deux points, lorsqu'il sera entièrement fonctionnel et permanent :

Les participants ont échangé leurs points de vue sur :

En attribuant aux enquêteurs le rôle de vulgarisateur, le séminaire compte compléter le maillon qui manque entre l'administration et la communauté des pêcheurs. La réussite de l'entreprise dépendra des critères de recrutement de ces enquêteurs

Afin d'assurer le succès du système, le séminaire a particulièrement souligné la portée des facteurs sociaux.

IV. Priorisation des activités de terrain

En égard aux rôles et aux attributions des services décentralisés d'une part, aux moyens humain, financier et matériel disponibles d'autre part, le séminaire a reconnu la nécessité de prioriser les activités de terrain. Il considérait que la principale et la plus importante activité de tout technicien à son poste doit être constituée par les tâches techniques. Celles-ci seront réalisées grâce aux tâches administratives obligatoires.

IL a été rappelé que le rôle de l'administration est de gérer l'exploitation des produits halieutiques qui sont des ressources naturelles renouvelables mais non inépuisables. Une bonne gestion nécessite de la part de tout technicien la connaissance des informations générales concernant sa circonscription, notamment des niveaux d'exploitation et de l'évolution de chaque pêcherie. Des plans d'aménagement adoptés par le Ministère devraient en découler et leur exécution devrait déboucher sur l'exploitation optimale de tous les stocks disponibles.

Le séminaire a pris note une fois de plus que l'exploitation des ressources halieutiques revient aux opérateurs privés suivant un plan directeur de développement de la pêche et de l'aquaculture adopté par le Ministère. Il appartient aux services de terrain de leur proposer des idées de projets, en priorité dans le domaine de la pêche traditionnelle et artisanale en les orientant vers les ressources non exploitées ou encore sous-exploitées dont la rentabilité financière et économique est assurée. Les 18 guides des exploitants halieutiques ont été élaborés très succintement afin d'éveiller l'attention des opérateurs et de les sensibiliser, et doivent être divulgués.

L'incitation à la production doit aller de pair avec la création d'un environnement favorable au développement des initiatives privées par la réalisation par le Ministère de travaux et de services reconnus d'intérêt public. Des projets de développement formulés et exécutés par les services de terrain doivent correspondre avec les besoins urgents et réels des opérateurs.


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