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IV. SYNTHESE DES DISCUSSIONS

S E S S I O N   I : SITUATION DES PRINCIPALES PECHERIES

1. LES ACTIVITES DE PECHE ET D'AQUACULTURE DANS LA CIRPA DE MORONDAVA

Pêche maritime

a) Insuffisance des moyens de collecte

Malgré la persévérance qu'ils affichent pour développer et diversifier leurs activités, les opérateurs ne peuvent améliorer leur production sans perfectionner leurs moyens de production. Ainsi, l'assistance a recommandé à ce que l'administration envisage l'octroi de matériel ou la facilité d'acquisition d'équipements à ces opérateurs, eu égard aux fortes potentialités de la région.

b) Problème de financement

Le manque de fonds est manifeste au niveau de chaque opérateur malgré sa volonté d'accroître la production. Un intervenant a fait part de l'insuffisance des crédits accordés par les banques quoique le taux d'intérêt appliqué soit élevé par rapport aux investissements projetés.

L'assistance a souhaité la parution des textes d'application du nouveau code des investissements et que les opérateurs puissent bénéficier des régimes préférentiels. Il a été suggeré, par ailleurs, à ce qu'ils s'associent à des partenaires solides financièrement.

c) Organisation du travail entre les opérateurs

La région dispose encore d'une potentialité assez élevée et sous exploitée de produits marins. Les opérateurs travaillant dans la circonscription ont leurs propres activités et il existe une certaine collaboration entre eux en ce qui concerne la commercialisation.

La Société ONTHIPE s'occupe principalement de la collecte de crabes, la TAVEX des crevettes et la SICOCEAN des poissons. Néanmoins cette spécificité n'est pas limitative.

d) Exploitation des crabes

Le Directeur de la Société ONTHIPE a évoqué la surproduction non collectée des crabes dans le delta de la Tsiribihina, à cause du manque de moyen de transport pour lequel il souhaite l'appui de l'administration par l'octroi de différents avantages y afférents (don, régimes préférentiels, facilité de paiement). Le projet d'exploitation de crabes par la SOPEMO (100 tonnes par an) pourrait solutionner ce problème. En outre, la SICOCEAN a déclaré qu'elle pourrait envisager la collecte de crabes lorsqu'elle disposerait d'une autre chambre froide.

e) Prix d'achat aux producteurs

Le groupement Noelson (groupement de pêcheurs de Morondava) se plaint des prix pratiqués par une société dans les zones difficilement accessibles. Il a ainsi formulé son désidérata de disposer d'une embarcation motorisée et d'une glacière.

f) Insuffisance de personnel qualifié

Un participant a rappelé l'existence des trois institutions spécialisées en formation halieutique (UFSH, EASTA, ENEM) dont plusieurs sortants sont encore en chômage. Il a ainsi recommandé aux opérateurs de recruter les techniciens issus de ces centres de formation.

Pêche continentale

a) prolifération des Fibata

devant la colonisation des plans d'eau par cette espèce carnivore qui dévore les alevins, l'assistance a recommandé de freiner sa prolifération par la recherche de moyens de capture efficaces.

b) Envahissement des jacinthes d'eau

Cette végétation aquatique réduit énormément l'espace vital des poissons et les zones d'action des pêcheurs. Aussi, son élimination ne pourra-t-elle qu'améliorer la production.

c) Ristournes

Des représentants de certaines collectivités décentralisés décident unilatéralement de fixer à leur gré le montant de ristournes à percevoir malgré l'existence de textes reglementaires.

A cet effet, le chef du Service Provincial du Commerce a apporté des éclaircissements suivants :

d) Notions d'amodiation

A l'instar de l'exploitation des produits marins qui ne donne pas lieu à la perception de redevances, la disposition concernant la pêche commerciale en eau douce devrait être revisée pour uniformiser toutes les conditions d'octroi d'autorisations.

Il faudrait également reviser les textes qui régissent la pêche commerciale en eau douce et distinguer les pêcheurs professionnels des collecteurs.

e) Evolution de la production

Face à l'intensification de l'effort de pêche et à la prolifération des Fibata, certains plans d'eau accusent une dimunition de la productivité.

Il faudrait, en conséquence :

Aquaculture

Etant donné le coût de construction assez élevé d'une station piscicole, l'assistance a jugé inopportune la mise ne place d'une station à Miandrivazo d'autant plus que sa vocation future ne justifie pas sa création.

Par contre l'on devrait augmenter le rendement de la station piscicole de Manamby en améliorant les systèmes de retenue d'eau et des canalisations (dispositif contre l'ensablement et dallage des canaux d'amenée d'eau).

2. LES ACTIVITES DE PECHE ET D'AQUACULTURE DANS LA CIRPA DE TOLAGNARO

La pêche maritime

Les données relatives à la biologie des langoustes ont été longuement évoquées. Une étude est en cours de réalisation et porte sur le suivi statistique des captures et sur l'inventaire des espèces.

La rareté des matériaux locaux pour la confection des casiers à langouste et la surexploitation de l'appât utilisé pour la pêche, en l'occurence les moules, commencent déjà à se faire sentir au niveau de la production. Le mauvais état de la route et l'insuffisance des moyens de transport ne font qu'aggraver cette situation car les produits arrivent souvent fatigués à destination.

L'existence du marché parallèle favorise le développement des exportations illicites au détriment aussi bien des opérateurs autorisés que des ressources en elles-mêmes car les langoustes n'atteignant pas encore la taille marchande et les femelles ovées en sont affectées, et de ce fait la pérénnité du stock. A cet effet, il convient de régulariser la situation des différents restaurateurs vis à vis des textes réglementaires ; l'application stricte des règlementations existantes par l'Administration halieutique, l'invitation des opérateurs agréés à étudier le ravitaillement des marchés locaux en langoustes, l'éducation des pêcheurs et le rôle des opérateurs sur le rejet en mer des langoustes ne répondant pas aux normes requises ainsi que l'adoption d'une sanction sévère à l'encontre des contrevenants constituent autant de solutions qui mériteraient une prise de décision ferme de la part des entités concernées.

Au même titre que pour les langoustes, l'inadéquation des embarcations de pêche, et le sous-équipement des pêcheurs et des groupements de pêcheurs limitent la production de poissons et d'autres ressources halieutiques telles que les crabes.

La pêche continentale

Les lacs sont menacés de surexploitation si les pêcheurs continuent à utiliser des filets à maille non règlementaire.

L'aquaculture

L'étape essentielle du développement de la rizipisciculture qu'est la vulgarisation de la technique ainsi que l'évaluation des besoins ne devrait pas être négligée avant de passer à l'opération de développement proprement dite.

3. LES ACTIVITES DE LA PECHE ET DE L'AQUACULTURE DANS LA CIRPA DE TOLIARA

Les problèmes majeurs suivants ont été mentionnés :

Pêche continentale

Plusieurs plans d'eau sont exploités dans la CIRPA, principalement les lacs Iotry et Ranomay à Tongobory, Ihotry à Morombe et les fleuves Mangoky et Onilahy. La pêche pratiquée par leurs riverains respectifs procure à ces derniers des revenus leur permettant de subvenir en partie à leurs besoins par la vente sur le marché local ; cependant une partie des prises fait l'objet de troc.

On a souligné le ravitaillement de la ville de Toliara en anguilles et en écrevisses par les pêcheurs de la région d'Ambohimahavelona.

Le principal handicap au développement de la pêche dans la CIRPA est l'enclavement des zones de production

Aquaculture

La station piscicole de Bezaha dont l'objectif initial est la production d'alevins pour la rizipisciculture dans la plaine de TAHEZA a été réhabilitée partiellement. L'opportunité de la poursuite des travaux est liée aux besoins en alevins. Quand au “parc ostréicole” de Sarodrano dont l'élevage est maîtrisé, il faudrait envisager de lancer un appel d'offres pour son exploitation commerciale.

En ce qui concerne l'activité des sociétés artisanales la discussion a tourné autour des problèmes mentionnés ci-dessous :

Pour la collecte, deux cas peuvent se présenter :

  1. L'établissement achète auprès des pêcheurs ;

  2. Les pêcheurs ou les intermédiaires éventuels apportent directement leurs produits au magasin.

Tous les participants étaient d'accord pour recommander la réhabilitation du port de Toliara afin de faciliter l'écoulement des produits destinés à l'exportation.

Système de mareyage spécial dit “kinanga”

Cette pratique consiste à acheter les produits à crédit aux pêcheurs. Très souvent, le même produit passe par plusieurs intermédiaires d'où la fluctuation inévitable de prix.

Les produits non vendus sont conservés sous glace, pour être de nouveau mis en vente le lendemain. Selon un mareyeur, il n'existe encore aucune organisation ni association entre mareyeurs.

Le problème majeur signalé est l'approvisionnement en glace nécessaire à la conservation des produits invendus. Pour cela, il a été suggéré la mise en place d'une unité de fabrique de glace par les collectivités décentralisées l'amélioration des étals de vente de poissons (électricité, adduction d'eau potable)

Collecte

Un collecteur a présenté ses activités de collecte avec les problèmes qu'il a rencontré. Parmi ceux-ci il a signalé le coût élevé de transport (le collecteur n'a pas de moyen de transport propre à lui). Quoi qu'il en soit, il continue toujours à expédier vers les marchés intérieurs et envisage d'exporter des produits.

Ce collecteur voudrait acquérir une pirogue pour le transport de ses produits. Pour cela, il demande à obtenir un prêt à taux modéré.


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