Le séminaire sur les politiques et la planificationn du développement de la pêche et de l'aquaculture du Faritany de Toliara du 09 au 10 Avril 1990 a adopté les recommandations générales suivantes :
I. SITUATION DES PRINCIPALES PECHERIES DANS LA REGION
1.1. Concernant la pêche maritime
Réaliser des études sur les ressources halieutiques aussi bien sous-exploitées (thon, maquereau, crabes rouges de fond) que celles exploitées intensivement (serranidé, sole, trident, trépang, oursin…).
Encourager les opérations dans l'exploitation des crustacés de grands fonds.
Développer davantage la pêche artisanale ou semi-industrielle des ressources peu ou pas exploitées (crevettes de profondeur, langoustes de profondeur, poissons démersaux, poissons pélagiques).
Inviter les opérateurs à communiquer leurs statistiques de pêche et de commercialisation.
Réhabiliter le port de Toliara afin de faciliter l'écoulement des produits destinés à l'exportation.
Encourager l'approvisionnement des pêcheurs en matériels de pêche plus performants par les opérateurs.
Désenclaver les zones de pêche par l'ouverture ou la réhabilitation des voies de desserte.
Améliorer le traitement et la conservation des produits en formant les pêcheurs et les opérateurs.
Sensibiliser les collectivités décentralisées aux problèmes relatifs à l'aménagement des marchés de poisson.
Organiser une conférence sur l'exploitation des langoustes.
Effectuer une campagne de prospection des langoustes en vue d'identifier entre autres les raisons du transfert de la production vers la côte Nord-Est tout en étudiant les possibilités d'exploitation plus au large.
Inciter les opérateurs à mieux exploiter les langoustes de la zone Sud.
Etudier la possibilité de développer la mytiliculture et utiliser d'autres ressources comme les requins pour résoudre le problème d'appât.
Rechercher les solutions adéquates afin de réduire la mortalité des langoustes au moment du transport et de l'expédition (vivier, ou tank à eau de mer regénérée à Ivato).
Etudier l'impact éventuel de l'exploitation minière à Tolagnaro sur la destruction des substrats de fixation des jeunes langoustes.
Organiser une concertation entre les opérateurs et les restaurateurs sur le problème de ravitaillement de ces derniers en langoustes.
Faire appliquer les règlementations en vigueur concernant l'exploitation des langoustes.
Elaborer un projet sur la mise en place d'un bassin de grossissement de jeunes langoustes capturées tout en y associant le projet de mytiliculture.
Valoriser les têtes de langoustes.
Améliorer la sécurité des pêcheurs en mer.
Faire respecter par les chalutiers industriels la règlementation concernant la zone de 2 miles.
1.2. Concernant la pêche continentale
Limiter la prolifération des Fibata (Ophiocephalus sp) par la recherche de moyen de capture efficace ; vulgariser la technique de traitement pour la conservation (fumage).
Eliminer les jacinthes d'eau envahissant certains lacs exploités.
Reviser les textes relatifs à l'exploitation et à la commercialisation des produits d'eau douce.
Limiter les efforts de pêche dans les plans d'eau menacés de surexploitation.
Réempoissonner les plans d'eau surexploités en y installant des cages flottantes si nécessaire.
Limiter le déboisement de la région de Morondava (pluviométrie,…)
1.3. Concernant l'aquaculture
Augmenter la capacité de production de la station piscicole de Manamby.
Procéder préalablement à l'évaluation des besoins en alevins justifiant la réhabilitation de la station piscicole de Bezaha et de Fanjahira.
Etudier la privatisation de l'exploitation du parc ostréicole de Sarodrano.
1.4. Concernant toutes les pêcheries
Soutenir les activités des groupements de Pêcheurs.
Faire appliquer le nouveau code des investissements en fonction des réalités locales.
Mettre sur pied une commission régionale pour étudier et dresser la liste des espèces marines menacées d'extinction.
Etablir une collaboration étroite entre collectivités décentralisées et techniciens en vue de sensibiliser les pêcheurs, les opérateurs et les consommateurs sur la protection et la concervation des ressources halieutiques, et de l'environnement marin.
Réaliser une étude sur les poissons de petite taille à Toliara.
II. SUPPORTS INSTITUTIONNELS
Encourager les pêcheurs individuels à se regrouper notamment pour favoriser la commercialisation de leurs produits et leur approvisionnement (matériels de pêche, produits de premières nécessité), d'une part et pour faciliter leur encadrement, d'autre part.
Inviter tous les services chargés de la tutelle des coopératives de pêche à collaborer plus étroitement.
Exonérer des prélèvements fiscaux prévus pour les collectivités décentralisées les PME/PMI s'adonnant à la collecte des produits halieutiques tout en faisant la pêche et bénéficiant d'un régime préférentiel d'agrément.
Différencier les taux de prélèvements appliqués pour les produits de pêche destinés à l'exportation ou aux marchés locaux.
Créer une caisse spéciale pour verser les taxes de prélèvements et des ristournes issus des produits de pêche. Le fonds ainsi constitué devrait être utilisé pour le développement de la pêche et de l'aquaculture.
Organiser des réunions de concertation entre les responsables centraux des Banques et du MPAEF en vue de promouvoir le crédit pour la pêche et l'aquaculture.
Inviter les Banques à recruter des cadres spécialisés de la pêche pour mieux apprécier les dossiers de requête de financement.
Orienter la formation halieutique en vue de son adéquation avec les besoins réels du marché de l'emploi.
Péréniser la formation d'ingénieurs halieutes.