5. RESULTATS

5.1. Production d'alevins

5.1.1. Production d'alevins par les producteurs privés

A. Identification de candidats

Lors de la campagne 1989–1990, seule la CIRPA du Vakinankaratra a commencé la mise en place d'un réseau de producteurs d'alevins. Le nombre de dossiers parvenus au bureau en date de fin septembre 1989 a été de 23. Sur ce nombre, 11 dossiers ont été retenus dont 9 ont commencé les activités de production d'alevins et 2 n'ont procédé qu'à l'aménagement du site. Sur les 11 dossiers retenus, 7 appartiennent à des vulgarisateurs piscicoles.

B. Service intrants

Pour cette première année de projet, le service intrants s'est mis en place un peu au coup par coup, en fonction des besoins exprimés par les producteurs et les tournées de suivi. Les intrants livrés et leur valeur monétaire sont repris dans le tableau 5.1. Au total, le service a livré du matériel et de l'équipement pour une valeur de 461.095 Fmg.

Tableau 5.1. : Intrants livrés aux producteurs privés d'alevins, campagne 1989–1990

C. Crédit piscicole

Lors de cette campagne, en attendant la mise en place d'un crédit officiel, le projet a proposé aux producteurs d'alevins un crédit informel en nature. Les producteurs ont été fortement intéressés par ce crédit : 8 producteurs sur 9 y ont eu recours et le neuvième, par son statut particulier (Académie Militaire), n'a pas pu y avoir accès.

Le montant du crédit informel, lors de la campagne 1989–1990, s'élève à 438.670 Fmg dont le plus faible crédit s'élève à 37.500 Fmg ; le plus important à 64.570 Fmg et la moyenne à 54.834 Fmg. De ce montant, 179.600 Fmg concernent l'achat de géniteurs, 179.620 Fmg des intrants (frais de campagne) et 79.450 Fmg de petit matériel. Le taux de recouvrement est de 100% fin octobre 1990.

D. Livraison de géniteurs

La livraison de géniteurs ne s'est faite qu'en septembre 1989 en raison du démarrage tardif de l'identification des candidats et des délais requis pour l'aménagement des étangs. En total, 80 géniteurs dont 30 femelles et 50 mâles ont été livrés aux producteurs. Le mode de transport des géniteurs retenu pour cette campagne (sacs en plastique doublé, gonflés d'oxygène) a posé pas mal de problèmes. De nombreux sacs ont été percés par les épines dorsales des géniteurs.

E. Production d'alevins

Cette partie, traitant des aménagements piscicoles, de la reproduction et de l'alevinage, dépend, comme la plupart des résultats des producteurs privés d'alevins, de la bonne volonté à bien vouloir récolter et transmettre leurs résultats au service de vulgarisation.

a. Aménagement piscicole

Le tableau 5.2. représente les aménagements piscicoles réalisés par les producteurs privés d'alevins lors de cette première campagne.

Tableau 5.2. : Aménagements piscicoles chez les producteurs privés d'alevins, campagne 1989–1990

¹ Surface en are

Dans ce tableau, seuls les aménagements des producteurs privés qui ont été opérationnels, ont été repris. Pour la plupart des pisciculteurs, il s'agit de la transformation des rizières en étangs de pisciculture (7 sur 9), soit permanente, soit temporaire. Un producteur a construit les étangs sur tanety, et un a réhabilité des étangs de pisciculture existants.

Les producteurs privés d'alevins débutants ont aménagé en général des surfaces limitées, au cours de cette première campagne : en moyenne 8,8 ares par producteur. Le nombre moyen d'étangs piscicoles est également limité : 5,7 étangs par producteur dont 2,1 étangs de géniteurs de 1,4 ares en moyenne, 1,2 étang de ponte de 0,5 are en moyenne et 2,3 étangs d'alevinage de 2,5 ares en moyenne.

b. Reproduction

Les résultats de la reproduction des géniteurs de carpe commune var. royale, lors de la campagne 1989–1990, sont récapitulés dans le tableau 5.3.

Pour la reproduction, 73 géniteurs mâles et 47 géniteurs femelles ont été utilisés ; le poids moyen des géniteurs femelles varie de 1,2 à 2,2 kg (en moyenne 1,6 kg). Des géniteurs mis en pose, 68% de mâles et 64% de femelles ont été livrés par le projet. Tous les pisciculteurs ont utilisé la méthode de reproduction vulgarisée par le projet, c'est-à-dire la reproduction semi-artificielle sur substrat de frayère artificiel (kakaban). Le nombre de femelles mises en poses par étang de ponte varie de 1 à 6 contre 1 conseillé. Le nombre de femelles mises en poses par producteur privé varie de 4 à 9 et le nombre de femelles positives de 1 à 9 ; en total 34 femelles sur 47 ont été positives. En moyenne, le pourcentage de femelles positives est de 72% avec une variance (écarttype) de 34%.

Lors du début de la campagne de reproduction, 4 essais d'hypophysation ont été réalisés. En total, 8 femelles et 16 mâles ont été injectés avec une solution d'hypophyse de carpe. Seules 2 femelles (25%) ont une réponse positive donnant des œufs fertilisés sur les kakabans.

5 producteurs privés d'alevins ont eu des mortalités de géniteurs, soit au total 18 géniteurs. De plus, un producteur a été victime du vol de tous ses 25 géniteurs.

Tableau 5.3. : Résultats de la reproduction chez les producteurs privés d'alevins, campagne 1989–1990

c. Elevage d'alevins

Les résultats de l'élevage d'alevins (alevinage) chez les producteurs privés lors de la campagne 1989–1990 sont repris dans le tableau 5.4. Les étangs d'alevinage ont été empoissonnés en moyenne avec des larves venant de 1,6 géniteur femelle (34/21) correspondant à environ 50.800 larves (1,6 × 31.750). La différence de mise en charge entre les producteurs est important et varie de 5.660 à 75.000 larves/are avec une moyenne de 31.750 larves/are et une variance (écart-type) de 21.800 larves/are. En revanche, la mise en charge moyenne est de 21.800 larves/are.

La fertilisation des étangs d'alevinage était en général moyenne ou mauvaise. En revanche, l'alimentation était plutôt bonne ou moyenne.

Les résultats de production varient énormément d'un étang à l'autre et d'un producteur privé à l'autre. Chaque producteur a obtenu une production d'alevins, cette production varie de 350 alevins à 27.042 alevins ; la moyenne de production par producteur privé s'élève à 10.458 alevins avec une variance (écart-type) de 8.179 alevins. En total, les 9 producteurs privés ont produit 94.123 alevins au cours de cette première campagne.

Concernant le rendement, celui-ci varie également beaucoup : le rendement minimum s'élève à 66 alevins/are et le maximum à 6.215 alevins/are ; la moyenne de rendement est de 2.556 alevins/are avec une variance (écart-type) de 2.260 alevins/are.

Tableau 5.4. : Résultats de l'alevinage chez les producteurs privés d'alevins, campagne 1989–1990

5.1.2. Production d'alevins dans les stations piscicoles d'Etat

A. Station piscicole d'Ambatofotsy/Ambatolampy

a. Infrastructure

La station piscicole d'Ambatofotsy/Ambatolampy est située à 5 km à l'est d'Ambatolampy sur la route de Tsinjoarivo, à une altitude de 1.500 m. La production d'alevins est pratiquée dans un réseau d'étangs piscicoles aménagés qui couvre 2,62 ha de plan d'eau, répartis comme suit :

• 6 étangs de 25 ares,
• 10 étangs de 10 ares,
• 12 étangs de 1 are.

Lors de cette campagne de production d'alevins, les étangs de 1 are n'ont pas été utilisés en raison de problème d'infiltration trop important.

En plus, la station dispose de 6 bacs en dur de 3 m³ chacun, qui sont utilisés pour la mise en pose de géniteurs et la stabulation des alevins avant distribution.

Ce réseau est alimenté en eau par un étang de barrage d'une superficie en eau de 4,2 ha.

b. Reproduction

Les opérations de reproduction ont commencé le 3 octobre et se sont terminées le 20 décembre. Les résultats sont consignés dans le tableau 5.5.

Tableau 5.5. : Résultats de la reproduction de la carpe commune var. royale à la station piscicole d'Ambatofotsy/Ambatolampy, campagne 1989–1990.

¹- Pour la méthode de reproduction semi-artificielle, le poids des œufs pondus est déterminé par la différence du poids de géniteur avant et après ponte.
²- Déterminé dans des boîtes à pétri (incubation d'environ 2 × 50 œufs par géniteur femelle) comme nombre de larves écloses/nombre total des œufs incubés × 100% ; moyenne des œufs de 5 géniteurs, sauf pour lar eproduction artificielle; moyenne de 10 géniteurs.
³- Moyenne des données par individu et écart-type entre parenthèses.
⁴- N'a pas pu être déterminé avec exactitude puisque plusieurs géniteurs femelles sont mises en pose ensemble dans le même étang.

Pendant cette campagne, un cheptel de 178 géniteurs femelles et 220 géniteurs mâles a été utilisé ; sur ces derniers, 123 sujets ont été utilisés deux fois, ce qui amène le nombre total de géniteurs mâles mis en pose à 333. A peu près les deux tiers de cet effectif ont été utilisés pour la méthode de reproduction semi-artificielle et un tiers pour la reproduction artificielle.

Le tableau 5.5. fait apparaître pour la méthode de reproduction semi-artificielle : (i) un effet positif du traitement hypophysaire sur la quantité des œufs émis, que ce soit en bacs ou en étangs et sur le nombre de femelles positives (ce dernier n'a pu être démontré qu'en bacs), mais surtout : (ii) l'influence du lieu de ponte sur la quantité d'oeufs émis. Ceci a pu être démontré pour les 2 traitements (avec ou sans hypophysation). En effet, la quantité d'oeufs émis est nettement plus élevée quand la ponte a lieu en étangs, que les géniteurs femelles subissent ou non un traitement hypophysaire.

Quant à la méthode de reproduction artificielle, nous notons que : (i) le pourcentage de femelles positives est élevé et (ii) les quantités d'œufs obtenues sont supérieures à celles obtenues en bacs mais inférieures à celles obtenues en étangs.

Nous avons essayé d'estimer le nombre de larves par géniteur femelle en plaçant les collecteurs d'œufs de 9 géniteurs femelles dans des caisses d'incubation. Ces géniteurs se sont reproduits de façon semi-artificielle dans des étangs de ponte après avoir subi un traitement hypophysaire. L'estimation du nombre de larves de 3 jours varie de 588 à 32.552 par kg de géniteur femelle (poids moyen 1,89 kg), la moyenne est de 13.724, avec un écart-type de 9,631.

En excluant les résultats des 3 caisses d'incubation ayant subi des mortalités massives dues à un manque d'oxygène, le nombre de larves de 3 jours varie de 12.421 à 32.552 par kg de géniteur femelle ; la moyenne est de 18.430 avec un écart-type de 8,003. Malgré une augmentation considérable de la moyenne d'œufs émis, la variance reste toujours élevée.

Le taux d'éclosion (qualité des œufs) déterminé en laboratoire est relativement élevé (en moyenne 79%) et varie peu (minimum 74% et maximum 82%). Il n'y a pas de différence entre les différents traitements.

c. Elevage d'alevins (alevinage)

Le tableau 5.6. reprend les moyennes mensuelles des températures journalières minimales et maximales de l'eau dans les étangs d'alevinage. Nous constatons une légère augmentation de la température mensuelle autant minimale que maximale lors de la période d'alevinage (octobre-janvier).

Tableau 5.6. : Valeurs moyennes mensuelles de la température d'eau dans les étangs d'alevinage, campagne 1989–1990.

¹- Valeur moyenne mensuelle et écart-type entre parenthèses

Etant donné la différence importante entre le premier alevinage (empoissonnement avec des larves issues des reproductions de début octobre à mi-novembre) et le deuxième alevinage (empoissonnement avec des larves issues des reproductions de mi-novembre à fin décembre), nous présentons les résultats de ces deux alevinages séparément (cf. tableaux 5.7. et 5.10.).

Lors du premier alevinage, 150 ares d'étangs ont été empoissonnés avec un total de 1.810.000 larves. La production totale de ce premier alevinage a été de 919.284 alevins pour un rendement moyen de 6.129 alevins par are. En revanche, la moyenne des rendements est plus élevée et s'élève à 7.678 alevins/are avec une variance (écart-type) de 5.916 alevins/are.

Ces mêmes résultats sont présentés soit par densité à la mise en charge, soit par type d'aliment complémentaire dans les tableaux 5.8 et 5.9. Les résultats des étangs empoissonnés à 12.000/are (étangs A₁, A₃ et A₄) ne sont pas pris en considération dans ces tableaux, étant donné que deux de ces trois étangs (A₃ et A₄) ont eu des mortalités importantes dues à un manque d'oxygène causé par une surfertilisation et un manque d'eau en ce début de la saison de pluie (cf. tableau 5.7.).

Tableau 5.7. : Résultats du premier alevinage, station piscicole Ambatofotsy/ Ambatolampy, campagne 1989–1990

En éliminant ces résultats, on constate que le rendement augmente avec l'augmentation de la densité ; en revanche, le poids moyen à la vidange diminue (cf. tableau 5.8.). De même, le tableau 5.9. nous indique qu'un meilleur rendement peut être obtenu avec un aliment complet.

Ces résultats ont été confirmés par une analyse factorielle des composantes principales. Cette analyse a non seulement confirmé l'importance de la mise en charge et de l'alimentation artificielle, en particulier l'aliment complet, mais également l'importance de l'alimentation naturelle (fertilisation adéquate), de la température et du taux d'oxygène dissous dans l'eau pour la production d'alevins en étangs de pisciculture.

Tableau 5.8. : Résultats par densité à l'empoissonnement du premier alevinage, campagne 1989–1990

¹ Les deux différents aliments ont été utilisés une fois par densité
² Moyenne et écart-type entre parenthèses.

Tableau 5.9.: Résultats par type d'aliment complémentaire du premier alevinage, campagne 1989–1990

³ Les trois différentes densités ont été utilisées une fois par type d'aliment.

Les résultats du deuxième alevinage sont récapitulés dans le tableau 5.10.

Tableau 5.10. : Résultats du deuxième alevinage, station Ambatofotsy / Ambatolampy, campagne 1989–1990

En total, 180 ares d'étangs ont été empoissonnés. La production totale du deuxième alevinage est de 105.991 alevins pour un rendement moyen de 588 alevins/are ; la moyenne des rendements avec l'exclusion des résultats nuls est de 750 avec un écarttype de 1.805. On remarque que seul un étang A6 (le seul qui ait eu un assec convenable) a obtenu une production acceptable. La production de tous les autres étangs peut être considérée comme nulle.

Ainsi, la production totale de la station d'Ambatofotsy/Ambatolampy pour la campagne 1989–1990 est de 1.025.275 alevins cessibles dont 919.284 alevins au premier alevinage et 105.991 alevins au deuxième alevinage.

B. Station piscicole d'Ampamaherana

a. Infrastructure

La station piscicole d'Ampamaherana est située dans un périmètre forestier à 35 km à l'est de Fianarantsoa sur la voie ferrée Fianarantsoa-Manakara, à une altitude de 1.060 m. Cette station piscicole est subdivisée en 5 séries d'étangs dont 3 sont fonctionnelles. Ces trois séries couvrent une superficie sous eau exploitable de 2,79 ha :

série A : 1,30 ha pour 42 étangs
série B : 1,03 ha pour 67 étangs
série D : 0,29 ha pour 29 étangs.

En plus, elle dispose de 6 bacs en dur de 2 m³ chacun qui sont utilisés pour la reproduction et la stabulation des alevins avant distribution.

Les séries B et D sont alimentées en eau par un étang de barrage, la série A par deux étangs de barrage.

b. Reproduction

La méthode de reproduction utilisée est la reproduction semi-artificielle. Des géniteurs mâles et femelles sont accouplés soit dans des bacs soit dans des étangs de ponte. Le frai se fait sur un substrat artificiel (kakaban).

Toutes les mises en pose en étang ont été faites dans des étangs de ponte (10 étangs de 1 are chacun) de la série D, chaque pose est constituée d'un géniteur femelle et deux géniteurs mâles. Nous ne possédons malheureusement aucun résultat de ces mises en poses.

c. Elevage d'alevins (alevinage)

Lors de cette première campagne d'alevinage, seule la série D a pu être utilisée pour l'alevinage en raison du personnel d'encadrement limité. Ci-après, nous ne présentons que les résultats globaux puisque aucun résultat détaillé par étang ne nous a été communiqué.

Le premier alevinage s'est fait sur une superficie sous eau de 71 ares. La production du premier alevinage est de 241.727 alevins pour un rendement moyen de 3.405 alevins/are.

Le deuxième alevinage a été réalisé sur 30 ares d'étangs, la production est de 89.279 alevins pour un rendement moyen de 2.976 alevins/are.

Ainsi, la production totale de la station d'Ampamaherana pour la campagne 1989–1990 est de 331.006 alevins.

5.2. Cessions d'alevins

5.2.1. Cessions par les producteurs privés

Les résultats des cessions d'alevins par les producteurs privés sont repris dans le tableau 5.11.

Tableau 5.11. : Cessions d'alevins par les producteurs privés (CIRPA du Vakinankaratra), campagne 1989–1990

Les ventes des alevins produits par les producteurs privés d'alevins, 72.253 alevins, représentent 17% des alevins cédés sous ou avec le contrôle de la CIRPA du Vakinankaratra/projet et les 451 acheteurs correspondent à 13% du nombre d'acheteurs de cette CIRPA (cf. tableau 5.15.).

Du nombre d'alevins cédés, 11.660 alevins, soit 6%, ont été utilisés par les producteurs pour la production des poissons de consommation dans leurs étangs piscicoles, mais surtout dans leurs rizières, c'est-à-dire en moyenne 1.296 alevins par producteur. Ce nombre est à comparer avec le nombre d'alevins moyen cédés par acheteur qui est de 137 si nous ne tenons pas compte des alevins utilisés par les producteurs privés.

A l'exception d'un seul producteur, aucun n'a pu satisfaire la demande en alevins de sa zone d'action, aussi petite qu'elle soit, lors d'une première campagne de cession. C'est pourquoi, la CIRPA/projet a livré 50.100 alevins à 6 producteurs privés pour satisfaire la demande de leur clientèle. De ce nombre, 33.101 alevins, c'est-à-dire 66% ont été vendus par les producteurs privés (cf. tableau 5.12.).

Les alevins cédés par les stations relais interviennent à concurrence de 7% du total d'alevins cédés sous ou avec le contrôle de la CIRPA/projet (cf. tableau 5.15.).

Tableau 5.12. : Résultats des cessions d'alevins, en station relais, par les producteurs privés par Fivondronampokontany (CIRPA du Vakinankaratra, campagne 1989–1990)

5.2.2. Cessions par la CIRPA/projet

A. Commandes d'alevins

Les commandes d'alevins ont commencé dans la CIRPA du Vakinankaratra début août et ont duré jusqu'à la date des cessions. Pour la CIRPA de Fianarantsoa, les commandes n'ont pu commencer qu'avec l'installation sur le terrain des vulgarisateurs, c'est-à-dire début septembre et ont également duré jusqu'à la date des cessions.

Les résultats des inscriptions pour l'achat d'alevins pour toute la zone d'intervention du projet se trouvent dans le tableau 5.13. Les commandes des 9 producteurs privés d'alevins de la région d'Antsirabe (CIRPA du Vakinankaratra) sont incluses dans ce tableau.

Tableau 5.13. : Commandes d'alevins par Fivondronana et CIRPA, campagne 1989–1990

En total, 10.747 souscripteurs ont commandé 1.210.536 alevins. Nous observons, dès la première année, des commandes élevées pour la CIRPA de Fianarantsoa : 46% des alevins commandés pour 53% de souscripteurs. Le pourcentage de souscripteurs est plus important que le pourcentage d'alevins commandés puisque le nombre d'alevins commandés en moyenne par souscripteur est plus faible, 99 alevins contre 128 pour la CIRPA du Vakinankaratra. On remarque aussi que les seuls Fivondronana d'Antsirabe et Betafo (CIRPA du Vakinankaratra) ainsi que ceux d'Ambositra et Fandriana (CIRPA de Fianarantsoa) constituent ensemble 62% d'alevins commandés pour le même pourcentage de souscripteurs.

Parmi les 5.071 souscripteurs de la CIRPA du Vakinankaratra, 59 souscripteurs c'est-à-dire 1%, répartis sur trois Fivondronana (Antsirabe I/II et Betafo) ont profité de l'inscription pour payer à l'avance les alevins commandés. En total, 13.480 alevins correspondant à 2% des alevins commandés, ont été prépayés.

B. Cessions d'alevins

Les résultats des ventes d'alevins organisées et exécutées par les CIRPA/projet sont représentés dans le tableau 5.14. En total, 815.594 alevins ont été livrés aux 7.413 acheteurs, ce qui donne un nombre moyen par acheteur de 110 alevins.

Le tableau 5.15 reprend les résultats de vente de la CIRPA/projet auxquels sont ajoutés ceux du secteur privé, autant les cessions d'alevins par les producteurs privés (cf. tableau 5.11.) que ceux en station relais (cf. tableau 5.12.).

Tableau 5.14. : Ventes d'alevins organisées et exécutées par les CIRPA/projet, campagne 1989–1990

Lors de la campagne 1989–1990, 920.948 alevins sont cédés aux 8.149 acheteurs et le nombre moyen d'alevins achetés par acheteur est de 113. Au niveau des circonscriptions, on constate que la quantité d'alevins cédés est quasi identique dans les deux circonscriptions tandis que le nombre d'acheteurs de la CIRPA du Vakinankaratra représente 44% des acheteurs contre 56% pour ceux de la CIRPA de Fianarantsoa. En revanche, le nombre moyen d'alevins acheté par acheteur est plus élevé dans la CIRPA du Vakinankaratra, 128 contre 102 pour la CIRPA de Fianarantsoa.

Tableau 5.15. : Ventes d'alevins sous ou avec le contrôle du projet, campagne 1989–1990

Le nombre d'alevins cédés correspond à 76% des alevins commandés. Pour les circonscriptions du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, ce pourcentage est respectivement 71 et 82%.

De même, 76% des souscripteurs se sont présentés lors des cessions dont 71% dans la CIRPA du Vakinankaratra et 80% dans la CIRPA de Fianarantsoa.

5.3. Production de poissons de consommation

5.3.1. Stations piscicoles d'Etat

Pour cette campagne, nous ne disposons d'aucun résultat de production de poissons de consommation dans les stations piscicoles étatiques.

5.3.2. Milieu rural

A. Recensement piscicole

Les résultats du recensement de la CIRPA du Vakinankaratra et ceux de l'extrapolation des données quantitatives de la CIRPA de Fianarantsoa sont repris dans le tableau 5.16.

Les données quantitatives de la CIRPA du Vakinankaratra ont été obtenues à partir des fiches de recensement transmises par les 30 vulgarisateurs permettant d'estimer le nombre de rizipisciculteurs et de pisciculteurs encadrés par le projet ainsi que les surfaces rizipiscicole et piscicole utilisées. La vérification des données quantitatives chez 67% des acheteurs de la CIRPA de Fianarantsoa a permis l'obtention des données quantitatives de la région de Fianarantsoa.

Tableau 5.16. : Recensements rizipiscicole et piscicole, campagne 1989–1990

Le tableau 5.16. montre que le total des surfaces piscicoles productives serait de 1.078 ha et que cette spéculation concernerait 13.926 exploitants (rizi)piscicoles dont 60% (8.361) de rizipisciculteurs pour une superficie piscicole empoissonnée de 920 ha (85% de la surface totale alevinée) et 40% (5.565) de pisciculteurs pour une surface piscicole empoissonnée de 158 ha (15% de la surface totale alevinée).

Pour la campagne 1989–1990, 64% des exploitants piscicoles sont localisés dans la CIRPA du Vakinankaratra utilisant 63% de la surface mise sous eau et empoissonnée.

Remarquons aussi que, pour les CIRPA du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, la surface en rizière empoissonnée est respectivement 7 et 4,5 fois supérieure à la surface en étang empoissonnée. De même, la moyenne des surfaces rizipiscicole et piscicole empoissonnées sont respectivement 8,2 et 1,9 ares pour la CIRPA du Vakinankaratra et 10,8 et 3,7 ares pour la CIRPA de Fianarantsoa.

B. Vérification de la production piscicole

a. Rizipisciculture

Les résultats qualitatifs concernant la rizipisciculture (cf. tableau 5.17) ont été obtenus à partir de 77 éléments répertoriés dans la CIRPA du Vakinankaratra et 46 dans la CIRPA de Fianarantsoa, ce qui représentent respectivement un peu plus de 2% et un peu moins de 1% des rizipisciculteurs acheteurs d'alevins cédés sous ou avec le contrôle du projet.

Tableau 5.17. : Paramètres qualitatifs de la rizipisciculture, campagne 1989–1990

¹- Les valeurs zéro chez 13% des exploitants sont excluses.

Nous noterons une durée de la rizipisciculture plus élevée pour la région de Fianarantsoa (plus de 5 mois), contre 4 mois pour la région d'Antsirabe ; un rendement piscicole dans ces deux régions de 150 et 188 kg/ha/cy respectivement, mais surtout un écart-type très élevé pour la plupart des paramètres qualitatifs. Cette importante variance, non seulement par Fivondronana mais également entre les Fivondronana est illustrée dans la figure 5.1. où nous avons mis en exergue les moyennes de rendement rizipiscicoles par Fivondronana pour la CIRPA du Vakinankaratra.

Figure 5.1. : Moyenne des rendements par Fivondronana dans la CIRPA du Vakinankaratra, campagne 1989–1990

Les résultats de quelques paramètres qualitatifs supplémentaires se trouvent dans la tableau 5.18.

Tableau 5.18. : Complément des paramètres qualitatifs de la rizipisciculture, campagne 1989–1990 (en pourcentage des exploitants enquêtés)

L'enquête de vérification de la production de la CIRPA de Fianarantsoa a également permis d'établir quelques paramètres financiers (cf. tableau 5.19.). L'investissement piscicole s'élève à 4.160 Fmg par 10 ares de rizière empoissonnée. L'achat des alevins constitue de loin la plus importante partie de l'investissement (87%). En prenant le prix moyen de poisson de consommation dans la CIRPA de Fianarantsoa (1.945 Fmg par kg), la pisciculture dégage une marge brute de 25.015 Fmg par 10 ares de rizière.

Tableau 5.19. : Evaluation économique de la rizipisciculture (unité de 10 ares, valeur en Fmg¹)

¹- 1 dollar E.U = 1.990 Fmg (mai 1990)

b. Pisciculture

Le tableau 5.20. regroupe les paramètres qualitatifs de la pisciculture en étangs à partir de 18 éléments répertoriés dans la CIRPA du Vakinankaratra et 20 dans la CIRPA de Fianarantsoa, ce qui représente respectivement 0,5 et 1% des pisciculteurs acheteurs d'alevins vendus sous ou avec le contrôle du projet.

Comme pour la rizipisciculture, nous noterons, en particulier, une variance très élevée pour la plupart des paramètres qualitatifs. Si le rendement calculé sur une base annuelle diffère peu entre les deux régions, nous constaterons d'importantes différences pour la surface exploitée par pisciculteur (plus que le triple pour la région d'Antsirabe) et pour la durée de l'élevage (presque le double pour la région de Fianarantsoa). Le tableau 5.21. reprend quelques paramètres qualitatifs complémentaires.

Tableau 5.20. : Paramètres qualitatifs de la pisciculture en étang, campagne 1989–1990.

Tableau 5.21. : Complément des paramètres qualitatifs de la rizipisciculture, campagne 1989–1990 (en pourcentage des exploitants enquêtés).

Les éléments recueillis ne permettent pas d'établir un bilan financier complet, nous nous limitons aux paramètres suivants :