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2. PRESENTATION DE L'ETUDE

2.1. Objectifs

Ce travail de recherche consiste à étudier le réseau des producteurs privés d'alevins mis en place et encadré par les CIRPA/projet, avec une approche plus globale et moins technique; il vise à analyser l'ensemble du système de production de ces producteurs privés, afin de mieux cerner les divers blocages qui freinent l'expansion de cette activité potentiellement rentable pour les paysans. Nous analyserons l'environnement naturel, socio-économique et socio-culturel des exploitations aquacoles, afin d'en tirer des conclusions, remarques et recommandations qui pourraient dynamiser encore plus l'action conjointe des CIRPA et du projet, dans divers domaines : sensibilisation, sélection des candidats producteurs privés, vulgarisation, formation, crédit,…

2.2. Méthodologie

Le temps qui nous a été imparti pour effectuer cette étude est de 4 mois : de la mi-avril à la mi-août 1991.

Les sept premières semaines ont été consacrées à la première phase du travail (la préenquête), à savoir:

L'enquête sur le terrain, deuxième phase du travail, a duré 5 semaines pour la zone du Vakinankaratra. Celle de la zone de Fianarantsoa a été effectuée plus tard, et n'a pas concerné tous les candidats producteurs privés recensés : nous n'y avons enquêté que quatre exploitants du secteur d'Ambositra.

La dernière phase de ce travail a été le dépouillement et l'exploitation des résultats d'enquête, ainsi que l'élaboration du présent rapport.

2.3. Modalités de l'enquête sur le terrain

Pour la zone du Vakinankaratra, 27 producteurs privés ont été enquêtés, dont tous ceux qui étaient opérationnels au moment de l'enquête (22 exploitants) et 5 nouveaux producteurs qui étaient encore en phase de démarrage (cf. Annexe II). Toutefois, l'enquête a dû être abandonnée pour l'une des exploitations car le véritable titulaire était parti travailler ailleurs, tandis que les deux personnes qui étaient censées prendre la relève n'y connaissaient encore pratiquement rien. Ceci raméne à 26 le nombre des questionnaires exploitables pour la zone du Vakinankaratra, auxquels s'ajoutent les 4 nouveaux producteurs d'Ambositra. Etant donné le nombre limité de ces derniers, nous ne les avons pas intégrés dans l'étude, car le déséquilibre peut fausser les résultats; néanmoins, nous y avons relevé toutes les données non chiffrées, qui seront présentées à part.

Les producteurs privés nous ont réservé un accueil chaleureux; on peut même dire que certains étaient contents d'avoir quelqu'un de la CIRPA/projet qui était disposé à les écouter longuement et “passivement”. Pour quelques-uns, c'était également une occasion de sortir ce qu'ils n'avaient pas osé dire au cours des formations et des visites d'appui de techniciens.

Pour les exploitants qui n'avaient pas encore produit, l'entrevue a duré 1 heure 30 à 2 heures, car ils n'avaient pas encore de réponses à certaines questions. Pour les producteurs privés opérationnels, la moyenne était de 3 heures. Dans l'ensemble, cette durée était suffisante pour le remplissage du questionnaire d'enquête.

Le principe de l'enquête était de laisser le producteur privé parler librement de son exploitation et de le guider seulement de temps en temps, en posant une question ouverte; dans ce schéma, le questionnaire sert essentiellement de canevas. Mais dans la pratique, ceci n'a été possible que pour quelques ménages car le tempérament de la plupart ne s'y prêtait pas.

Il a également été prévu d'avoir une entrevue avec quelques voisins de chaque producteur privé. Mais nous n'avons pu en enquêter que quelques-uns, car nous avons constaté que les renseignements obtenus n'étaient pas totalement impartiaux quand les paysans questionnés étaient choisis par les producteurs privés eux-mêmes; et quand nous avons voulu nous passer de leur introduction et contacter seul des voisins, ceux-ci se sont effarouchés et se sont dérobés. Néanmoins, ce blocage n'est pas incontournable; l'enquêteur a la possibilité de voir seul - ou avec le responsable de zone - des voisins s'il a suffisamment de temps à consacrer à une approche plus méthodique, moins brusque.

2.4. Remarques et appréciations

Dans sa conception, cette étude est une vision globale et étrangére sur le réseau de producteurs privés existant, dans le but d'approter aux techniciens de la CIRPA/projet un supplément de connaissance de leur milieu de travail et surtout des éléments qui leur permettraient éventuellement d'ajuster la stratégie de développement adoptée et/ou leurs méthodes de travail. Néanmoins, pour des raisons d'ordre pratique, ce travail comporte quelques limites qui méritent d'être signalées.

Concernant la fiabilité des données chiffrées recueillies lors de l'enquête, une certaine marge d'erreur est difficilement évitable : les enquêtes par interview font appel à la mémoire des enquêtés, et les données ne peuvent pas toujours être vérifiées; de plus, la dissimulation est assez fréquente. Dans la mesure du possible, les résultats finaux ont été contrôlés et vérifiés, mais il est tout de même nécessaire de manipuler avec prudence les chiffres avancés. Par ailleurs, compte-tenu du caractére ponctuel de cette étude, certaines données chiffrées mentionnées ne sont pas définitives : elles servent avant tout de valeurs-repéres.

Toujours pour des raisons de non-fiabilité, même si la taille de l'échantillon étudié est de 26 unités de production, elle est ramenée à 25 ou même 24 dans l'analyse de certaines variables, aprés élimination d'un ou deux résultats dont la fiabilité est mise en doute.

Quant aux opinions des producteurs privés, elles n'ont pas été recueillies sur des bases homogénes puisque certains d'entre eux ont été enquêtés avant la formation organisée par la CIRPA/projet à leur intention, et d'autres juste aprés. Or, nous avons pu sentir que ladite formation a eu un impact positif certain sur le comportement de ceux qui y ont assisté; ceci est surtout valable à propos des aspects techniques comme l'alimentation de poisson, la fertilisation et le crédit. Cette constation nous a donc amené à comparer l'opinion avancée par les producteurs privés enquêtés avant la formation, du moins concernant ces trois points, avec ce qu'ils ont fait aprés (suivi effectué à partir de rapports faits par les agents de terrain).

Par ailleurs, il faut remarquer que six des sept producteurs anciens vulgarisateurs du réseau faisaient partie de l'échantillon enquêté. Mais, en cours de rédaction, cinq d'entre eux ont abandonné l'activité, pour des raisons que nous verrons. Il a donc fallu réajuster les analyses, en excluant ou en traitant à part ces producteurs en question, pour axer l'étude sur les autres.

Figure 2.1.: Localisation de la région du Vakinankaratra

Figure 2.1.

Figure 2.2.: Localisation des Fivondronana du Vakinankaratra

Figure 2.2.

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