5. RESULTATS

5.1. Production d'alevins

5.1.1. Production d'alevins par le secteur privé

A. Identification de candidats

Le nombre de dossiers parvenus au bureau de la CIRRH du Vakinankaratra entre septembre 1990 et fin août 1991 a été de 16. Sur ce nombre, 14 dossiers ont été retenus dont 9 pour une exploitation de type artisanal et 5 de type familial. Au total, depuis le lancement du programme d'installation des producteurs privés, 79 dossiers sont parvenus au bureau dont 40 ont été retenus. De ce nombre, 32 producteurs ont été opérationnels lors de la campagne 1991–1992. En effet, 8 producteurs familiaux ont abandonné l'activité piscicole depuis le lancement du programme dont 3 lors de cette campagne et 5 lors des deux campagnes précédentes (cf tableau 5.1.). Sur les 40 dossiers retenus, 9 appartiennent à d'anciens vulgarisateurs piscicoles.

Tableau 5.1.: Situation des producteurs privés encadrés par la CIRRH du Vakinankaratra, campagnes 1989–1990 à 1991–1992.

La localisation des producteurs privés d'alevins opérationnels dans la région d'Antsirabe lors de la campagne 1991–1992 et l'année de leur installation peuvent être visualisées dans la figure 5.1.

Suite à la grande disparité des niveaux de production et de gestion des producteurs d'alevins en milieu rural, nous avons, comme pour la campagne précédente, deux types de producteurs d'alevins :

• le premier type, constitué par les producteurs artisanaux, se caractérise par la création d'un outil de travail (station piscicole) de qualité, une bonne application des normes techniques, un potentiel d'extension et des capacités stables de production d'alevins qui dépasseront les 50.000 alevins en année de croisière ;
• le second type, constitué par les producteurs familiaux, se caractérise par l'absence d'une ou plusieurs caractéristiques des producteurs artisanaux.

Pour le moment, cette classification est encore assez subjective, car suivant les moyens, le délai d'installation de producteurs artisanaux pour atteindre la production de croisière peut nécessiter jusqu'à trois ou quatre années consécutives de production Cette classification correspond donc plus à notre impression de l'émergence d'une catégorie de producteurs artisanaux et non encore à une émergence de fait correspondant aux caractéristiques retenues. Rappelons que les caractères artisanaux ou familiaux ne sont pas fixés définitivement et certains producteurs familiaux pourront devenir artisanaux ou inversement et cela en fonction de l'évolution de l'activité piscicole. Selon cette classification, nous avons retenu à la fin de la campagne 1991–1992, 20 producteurs artisanaux et 12 familiaux.

Figure 5.1. : Localisation des producteurs privés d'alevins encadrés et année d'installation, CIRRH du Vakinankaratra, campagne 1991–1992.

Il est intéressant de préciser que tous les 8 producteurs d'alevins qui ont abandonné la production d'alevins appartiennent à la classification de type “familial” et quatre sont des anciens vulgarisateurs. Les raisons d'abandon sont, à part une, tous d'ordre social et/ou de manque de motivation.

Quant à la CIRRH de Fianarantsoa, 46 dossiers de personnes intéressées pour devenir producteurs d'alevins ont été reçus. Sur ces dossiers, 7 de type “artisanal” ont été retenus. En effet, la plupart des dossiers ne correspondaient pas aux critères de sélection (cf. annexe 1.). Les problèmes le plus souvent rencontrés étaient l'insuffisance d'eau et de terrain disponible.

L'emplacement des 7 producteurs d'alevins de type “artisanal” encadrés par l'équipe de la CIRRH de Fianarantsoa est visualisé dans la figure 5.2.

Etant donné que les responsables de zone n'ont été opérationnels de façon adéquate que vers la fin de la campagne 1991–1992 pour des raisons de manque de moyen de locomotion, un nombre de dossiers ayant un certain potentiel de production de type “familial” a été reporté à la campagne suivante (1992–1993).

Au total, le nombre de producteurs d'alevins opérationnels dans la zone d'intervention du projet et encadrés par les CIRRH/projet s'élève à 39 (32 pour la CIRRH du Vakinankaratra et 2 pour la CIRRH de Fianarantsoa) au cours de la campagne 1991–1992.

Figure 5.2.: Localisation des producteurs privés d'alevins encadrés et année d'installation, CIRRH de Fianarantsoa, campagne 1991–1992.

B. Service Intrants

Le Service Intrants opérationnel pour la troisième année dans la CIRRH du Vakinankaratra et pour la première année dans celle de Fianarantsoa a livré le matériel et l'équipement disponible un peu au coup par coup, en fonction des besoins exprimés par les producteurs d'alevins et des tournées d'appui. La liste des intrants piscicoles disponibles au Service Intrants ainsi que leur prix au cours de la campagne 1991–1992 se trouvent dans l'annexe 4. Les intrants livrés et leur valeur monétaire sont repris dans les tableaux 5.2. respectivement pour la CIRRH du Vakinankaratra et celle de Fianarantsoa. Au total, le service a livré du matériel et de l'équipement pour une valeur de 2.006.100 Fmg dans la CIRRH du Vakinankaratra et de 1.085.229 Fmg dans celle de Fianarantsoa, ce qui porte la valeur totale des intrants au cours de la campagne 1991–1991 à 3.091.339 Fmg.

Il est à noter qu'aucun harpon ni peson n'ont été livrés, et que parmi les intrants livrés, la valeur des géniteurs et des provendes compte pour plus de 83 et 57% du chiffre d'affaires du Service Intrants de la CIRRH du Vakinankaratra et celle de Fianarantsoa respectivement.

Tableau 5.2.: Intrants livrés aux producteurs privés d'alevins, campagne 1991–1992.

C. Crédit piscicole

Les montants des crédits accordés lors de cette campagne sont présentés au tableau 5.3.

Tableau 5.3.: Crédit piscicole, campagne 1991–1992.

Pour la campagne 1991–1992, 18 producteurs privés dont 12 de la CIRRH du Vakinankaratra et 4 de celle de Fianarantsoa ont demandé et obtenu un crédit piscicole couvrant au total 23 crédits pour une somme de 2.447.219 Fmg. De ce total, 1.924.219 Fmg correspondent au crédit de fonctionnement dont 1.479.670 Fmg pour 14 crédits de la région d'Antsirabe et de 444.549 Fmg pour 4 crédits de la région de Fianarantsoa. La moyenne du crédit de fonctionnement accordé était de 105.691 Fmg par demandeur pour la zone d'Antsirabe et de 111.137 Fmg par demandeur pour la zone de Fianarantsoa.

Aucun crédit de petits matériels n'a été demandé et cinq demandes de crédit d'infrastructure (toutes de la CIRRH du Vakinankaratra) pour un montant de 523.000 Fmg ont été octroyées.

Les taux de recouvrement en fin septembre 1993 des crédits de campagne sont respectivement de 97% et 100% pour la CIRRH du Vakinankaratra et celle de Fianarantsoa. Rappelons que ces crédits de campagne devraient être remboursés sur un délai maximum de 12 mois et que les dates d'échéance sont dépassées de presque une année. Quant au crédit d'infrastructure dont la date d'échéance est octobre 1994, le taux de recouvrement est de 72%. Aucun remboursement n'a été fait jusqu'à présent concernant le crédit d'infrastructure de la campagne précédente (1 crédit de 379.000 Fmg).

D. Livraison de géniteurs

Durant la période du 24 juillet à aoôt 1990, 164 géniteurs dont 47 femelles et 117 mâles ont été livrés aux producteurs de la région d'Antsirabe. Le poids moyen des géniteurs mâles s'élève à 1,2 kg, celui des femelles à 1,9 kg, tandis que le poids total des géniteurs livrés s'élève à 231,0 kg pour une valeur monétaire de 577.500 Fmg. Quant à la région de Fianarantsoa durant cette période, 90 géniteurs ont été livrés dont 54 mâles (poids moyen 0,8 kg) et 36 femelles (poids moyen 1,0 kg) pour une valeur monétaire de 196.500 Fmg. Il est à signaler que la totalité des géniteurs a été livrée au comptant (cf. tableau 5.4.).

Tableau 5.4.: Livraison de géniteurs de carpe commune, var. royale, campagne 1991–1992

E. Production d'alevins

Cette partie, traitant des aménagements piscicoles, de la reproduction et de l'alevinage, dépend, comme pour la plupart des résultats des producteurs privés d'alevins, de la bonne volonté de ces derniers à récolter et à transmettre leurs résultats au service de vulgarisation.

a. Aménagement piscicole

L'annexe 12 présente les aménagements piscicoles réalisés par les producteurs privés d'alevins dans la CIRRH du Vakinankaratra et celle de Fianarantsoa lors de cette campagne.

Dans cet annexe, seuls les aménagements des producteurs privés qui ont été opérationnels, ont été repris, c'est-à-dire 32 pour la région d'Antsirabe et 7 pour celle de Fianarantsoa. Pour la plupart des pisciculteurs, il s'agit de la transformation des rizières en étangs de pisciculture (34 sur 39), soit de manière permanente, soit temporaire. Huit (8) producteurs ont construit des étangs sur tanety dont trois (3) pour tous leurs étangs, et deux (2) ont réhabilité des étangs de pisciculture existants.

Les producteurs privés d'alevins ont aménagé en général des superficies relativement limitées au cours de cette campagne : en moyenne 11,8 ares par producteur pour la CIRRH du Vakinankaratra et 10,3 ares pour celle de Fianarantsoa. La composition de ces stations piscicoles en milieu rural se touve dans le tableau 5.5.

Tableau 5.5.: Composition des stations piscicoles en milieu rural produisant des alevins de carpe, campagne 1991–1992 (superficie en are).

Si tous les producteurs de la région de Fianarantsoa ont produit des alevins pour la première fois, pour ceux de la région d'Antsirabe, sept (7) producteurs l'ont fait pour la troisième année, douze (12) pour la deuxième et treize (13) pour la première année. Pour ceux qui ont produit pour la deuxième année, trois (3) ont gardé la même superficie et quatre (4) ont procédé à une extension de leur site piscicole. Quant à ceux qui étaient opérationnels pour la deuxième année, cinq (5) ont maintenu la même surface piscicole, six (6) l'ont augementée et un (1) l'a diminuée.

b. Reproduction

Les résultats de la reproduction des géniteurs de carpe commune var. royale chez les producteurs d'alevins pour les deux zones d'intervention du projet, lors de la campagne 1990–1991, sont présentés dans l'annexe 13 et une récapitulation de ces résultats se trouve dans le tableau 5.6.

Concernant la région d'Antsirabe, 219 géniteurs mâles et 109 géniteurs femelles ont été utilisés pour la reproduction. Tous les pisciculteurs ont utilisé la méthode de reproduction vulgarisée par le projet, c'est-à-dire la reproduction semi-artificielle sur substrat de frayère artificiel (kakaban). Un producteur privé familial dans le Fivondronana de Faratsiho a décidé de ne pas faire de reproduction. Ainsi, les résultats présentés concernent 31 producteurs privés d'alevins. Le nombre de femelles mises en pose par producteur privé varie de 1 à 9; au total, 100 femelles sur 109 ont été positives. En moyenne, le pourcentage de femelles positives est de 95% avec une variance (écart-type) de 15%. Le poids moyen des femelles utilisées était de 1,80 kg avec une variance (écart-type) de 0,38 kg.

Quant à la région de Fianarantsoa, 57 géniteurs mâles et 43 géniteurs femelles ont été utilisés par les sept (7) producteurs (on peut noter le fait qu'un producteur a utilisé 23 mâles et 23 femelles !). De plus, 4 géniteurs femelles n'étaient pas encore matures et n'ont pas pu être mises en pose. Le poids moyen des géniteurs femelles utilisées était de 0,84 kg avec une variance (écart-type) de 0,36 kg. De 5 producteurs, nous avons pu déterminer la moyenne du pourcentage de femelles positives (73%) et la variance (31%).

Tableau 5.6.: Récapitulation des résultats de la reproduction chez les producteurs privés d'alevins encadrés par le projet, campagne 1991–1992.

¹ Résultas sur 7 producteurs privés.

² Résultats sur 5 producteurs privés puisque le nombre de géniteurs femelles positives chez 2 producteurs n'a pas pu être déterminé.

Il a été constaté que, dans plusieurs cas, en particulier chez les producteurs de la région de Fianarantsoa, la ponte ne se faisait que 2 à 4 jours après la mise en pose. Deux producteurs ont eu des pontes sauvages de 13 géniteurs femelles au total.

On notera qu'aucun producteur n'a pesé les géniteurs après la ponte. Ainsi, nous n'avons pas pu déterminer le poids ni estimer le nombre d'œufs obtenus.

c. Elevage d'alevins

Les résultats de l'élevage d'alevinage) chez les producteurs privés de la région du Vakinankaratra et celle du Bestsileo lors de la campagne 1990–1991 sont repris dans l'annexe 14 et une récapitulaton de ces résultats d'alevinage se trouve dans le tableau 5.7.

Les étangs d'alevinage de la région d'Antsirabe ont été empoissonnés en moyenne avec des larves venant de 1,2 géniteurs femelles (100/86) correspondant à environ 43.200 larves (1,2 × 36.000³. Connaissant la surface moyenne d'un étang d'alevinage, 2,9 ares (252,2/86), on peut estimer la mise en charge moyenne d'environ 14.897 larves/are (43.200/2,9).

³ Calculé à partir du poids moyen des géniteurs femelles (1,8 kg) et le nombre de larves de 3 jours par kilo de géniteur estimé à 20.000.

Quant à la région du Betsileo, la mise en charge moyenne ne peut être estimée qu'à partir des données de 5 des 7 producteurs : étangs d'alevinage empoissonnés avec des larves venant de 0,8 géniteur (10/ 13) ; nombre de larves de 3 jours par étang : 16.000 (0,8 × 20.000¹) ; mise en charge moyenne : 6.957 (16.000/2,3).

Si la fertilisation des étangs d'alevinage était en général bonne pour la région de Fianarantsoa, elle était plutôt mauvaise pour la région d'Antsirabe. Quant à l'alimentation, elle était généralement bonne pour la région de Fianarantsoa et moyenne à bonne pour la région d'Antsirabe.

Les résultats de production varient énormément d'un étang à l'autre et d'un producteur privé à l'autre, et ceci dans les deux régions. Pour la région du Vakinankaratra (Antsirabe), 30 producteurs sur 32 ont obtenu une production d'alevins. On notera que, à part un producteur qui n'a pas obtenu de ponte, un autre a obtenu un production de zéro alevin à cause de l'insuffisance d'eau due à des problèmes sociaux. Chez les 30 producteurs ayant obtenu une production, celle-ci varie de 1995 à 75.760 alevins ; la moyenne de production par producteur privé s'élève à 14.397 alevins avec une variance (écart-type) de 15.346 alevins. Le rendement minimum s'élève à 70 alevins/are et le maximum à 6.644 alevins/are ; la moyenne de rendement est de 1.887 alevins/are avec une variance (écart-type) de 1.545 alevins/are. Au total, les 30 producteurs privés ont produit 431.904 alevins au cours de cette troisième campagne.

Pour la région de Fianarantsoa, les 7 producteurs ont tous obtenu des alevins et leur production s'élève au total à 143.715 alevins avec une moyenne de production de 20.531 alevins par producteur privé avec une variance (écart-type) de 15.687 alevins. Le rendement s'élève en moyenne à 3.274 alevins par are avec une variance (écart-type) de 1.723.

Tableau 5.7.: Récapitulation des résultats de l'élevage d'alevins chez les producteurs privés d'alevins encadrés par le projet, campagne 1991–1992.

² Calculé sur ceux ayant produit.

5.1.2. Production d'alevins dans les stations piscicoles d'Etat

A. Station piscicole d'Ambatofotsy/Ambatolampy

a. Infrastructure

La station piscicole d'Ambatofotsy/Ambatolampy est située à 5 km à l'est d'Ambatolampy sur la route de Tsinjoarivo, à une altitude de 1.500 m. La production d'alevins est pratiquée dans un réseau d'étangs piscicoles aménagés qui couvre 2,62 ha de plan d'eau, répartis comme suit :

• 6 étangs de 25 ares,
• 10 étangs de 10 ares,
• 12 étangs de 1 are.

¹ - Poids moyen des géniteurs: 1,0 kg.

Lors de cette campagne de production d'alevins, les étangs de 1 are n'ont pas été utilisés en raison de problème d'infiltration trop important.

De plus, la station dispose de 6 bacs en dur de 3 m³ chacun qui sont utilisés pour la mise en pose de géniteurs et la stabulation des alevins avant leur distribution.

Ce réseau est alimenté en eau par un étang de barrage d'une superficie en eau de 4,2 ha.

b. Données climatiques

Le tableau 5.8. et la figure 5.3. reprennent les moyennes mensuelles des températures journalières minimales et maximales de l'eau dans les étangs d'alevinage. Nous constatons une légère augmentation de la température mensuelle aussi bien minimale que maximale au cours de la période d'alevinage, d'octobre à janvier, puis un maintien de la température de l'eau pour les mois de février et de mars.

Tableau 5.8.: Valeurs moyennes mensuelles de la température de l'eau¹, station piscicole d'Ambatofostsy/Ambatolampy, campagne 1991–1992.

¹ - Exprimé en degré Celsius (°C).

Figure 5.3. : Valeurs moyennes mensuelles de la température de l'eau, station piscicole d'Ambatofotsy/Ambatolampy, campagne 1991–1992.

c. Reproduction

Les opérations de reproduction se sont déroulées au cours des mois d'octobre et de novembre (du 08/10/91 au 13/11/91). Aucun géniteur femelle ou mâle n'a reçu une injection d'hypophyse (hypophysation). Au total, 8 séries de mise en pose ont été effectuées et les résultats par mois sont repris dans le tableau 5.9.

Tableau 5.9.: Résultats de la reproduction de la carpe commune var. royale, station piscicole Ambatofotsy/Ambatolampy, campagne 1991–1992.

Pendant cette campagne, un cheptel de 196 géniteurs femelles et 187 géniteurs mâles a été utilisé ; la plupart de ces derniers ont été mis en pose deux fois, et certains trois fois. Au total, le nombre de géniteurs mâles mis en pose s'élève à 392. 166 géniteurs femelles sur 196 ont été positives (83%). Ce pourcentage est respectivement de 91% et 74% pour les mois d'octobre et de novembre. A la fin de chaque mise en pose, le nombre de larves a été estimé par rapport au taux de remplissage des kakabans et à la qualité des œufs blancs qui sont restés sur les kakabans après éclosion. Ainsi, le nombre de larves produit est estimé à 3.450.000, ce qui correspond à un nombre d'alevins moyen par géniteur femelle de 20.780. Calculé à base mensuelle, ce nombre est respectivement de 21.120 et 20.000 larves par femelle pour les mois d'octobre et de novembre. Sachant que les géniteurs femelles pèsent environ 2 kg chacun, on peut estimer le nombre de larves produit par kg de poids vif de géniteur à 10.390.

d. Elevage d'alevins (alevinage)

Les résultats de l'alevinage de la campagne 1990–1991 sont présentés dans l'annexe 16. Lors de cette campagne, 185 ares d'étangs ont été empoissonnés avec un total de 3.450.000 larves. La production totale de cette campagne est de 1.185.200 alevins pour un rendement moyen de 6.406 alevins par are et une survie moyenne de 34%. En revanche, la moyenne des rendements est plus élevée, c'est-à-dire 8.970 alevins/are avec une variance (écart-type) de 7.860 alevins/are. La moyenne de survie est de 41% avec une variance (écart-type) de 27%. Le nombre d'alevins produit par géniteur femelle varie de 350 à 32.800, le nombre moyen est de 7.140 et la moyenne du nombre d'alevins produit par femelle est de 10.820 avec une variance de 9.990.

Nous avons calculé les résultats de l'alevinage en fonction du mois de la mise en charge et de la densité à l'empoissonnement (cf. tableau 5.10.) avec l'exclusion des deux étangs ayant obtenu un résultat zéro (C₁ et C₂). Ce tableau montre une augmentation du rendement aussi bien en alevins par are qu'en alevins par géniteur femelle, avec une augmentation de la densité à la mise en charge. On notera en revanche peu de différences entre les résultats obtenus en octobre et en novembre.

Tableau 5.10.: Résultats de l'alevinage¹ par mois et par densité de mise en charge, station piscicole Ambatofotsy/Ambatolampy, campagne 1991–1992.

¹ - Exprimé en moyenne et écart-type entre parenthèses.

² - Larves par are.

B. Station piscicole d'Ampamaherana

a. Infrastructure

La station piscicole d'Ampamaherana est située dans un périmètre forestier à 35 km à l'est de Fianarantsoa sur la voie ferrée Fianarantsoa-Manakara, à une altitude de 1.060 m. Cette station piscicole est subdivisée en 5 séries d'étangs dont 3 sont fonctionnelles. Ces trois séries couvrent une superficie sous eau exploitable de 2,79 ha :

De cette surface, 1,95 ha ont été exploités pour la production d'alevins au cours de cette campagne : 0,85 ha de la série A et 1,10 ha de la série B. La série D a été réservée pour accueillir les nouvelles souches de carpe commune provenant de Hongrie.

De plus, la station dispose de 6 bacs en dur de 2 m³ chacun qui sont utilisés pour la stabulation des alevins avant leur distribution.

Les séries B et D sont alimentées en eau par un étang de barrage, tandis que la série A dispose de deux étangs de barrage à cette fin.

b. Données climatiques

Les moyennes mensuelles de la température de l'eau et de l'air de la série B de la station sont reprises dans le tableau 5.11. et la figure 5.4.

Tableau 5.11.: Valeurs moyennes mensuelles de la température de l'eau et de l'air, station piscicole d'Ampamaherana (série B), campagne 1991–1992.

Figure 5.4.: Valeurs moyennes mensuelles de la température de l'eau et de l'air, station piscicole d'Ampamaherana (série B), campagne 1991–1992.

On remarquera une augmentation de la température de l'eau et de l'air d'octobre à janvier, puis une régression progressive durant les mois de février et mars.

c. Reproduction

La reproduction s'est étalée sur une période allant du 11 septembre 1991 jusqu'au 25 novembre 1992. Les résultats par série de mise en ponte sont consignés dans l'annexe 15 Les résultats de la reproduction par mois se trouvent dans le tableau 5.12.

Les mises en pose de la série B ont été réalisées dans des étangs de ponte de 80 à 90 m² pour 2 géniteurs mâles et 1 femelle par pose, tandis que pour la série A pour laquelle les étangs de ponte sont plus grands (140 à 180 m²), deux géniteurs femelles et quatre mâles ont été mis ensemble par étang et par pose.

Au total, 116 géniteurs femelles ont été mises en pose lors de cette campagne dont 103 positives (89%) et 13 négatives (11%). Le nombre de mâles utilisés n'a pas été communiqué. Aucune différence n'a été constatée entre les mises en pose de la série A (grand étang, 2 femelles par pose) et la série B (petit étang, 1 femelle par pose). En général, la ponte a eu lieu 240 à 260 heures-degré après la mise en pose pour les géniteurs femelles hypophysées et non hypophysées. Concernant le pourcentage de géniteurs femelles positives, une légère différence a été constatée entre celles hypophysées (100%) et celles non hypophysées (93%) pour le mois de septembre quand les deux méthodes ont été utilisées en même temps.

Tableau 5.12.: Résultats de la reproduction de la carpe commune var. royale, station piscicole d'Ampamaherana, campagne 1991–1992.

¹ Pour la méthode de reproduction semi-artificielle, le poids des œufs pondus est déterminé par la différence du poids du géniteur avant et après la ponte.

En moyenne, le poids vif des géniteurs femelles positives est de 2,21 kg (écart-type de 0,47 kg) ; chacun de ces géniteurs femelles positives a produit en moyenne 0,32 kg d'œufs ou, calculé à base de poids corporel, 0,14 kg d'œufs par kg de poids vif de femelle. Une légère différence a été constatée entre les femelles hypophysées ou non, celles non hypophysées ayant obtenu plus d'œufs (0,15 kg/kg femelle) par rapport à celles hypophysées (0,11 kg/kg femelle). De même, nous avons constaté une légère diminution de la production d'oeufs au mois de novembre (0,11 kg/kg femelle contre 0,15 kg/kg femelle lors des deux mois précédents).

Les résultats de l'essai sur les méthodes d'emplacement des substrats artificiels sont repris dans le tableau 5.13.. En effet, au mois d'octobre, un nombre restreint de géniteurs ont été mis en pose dans les étangs avec les kakabans placés suivant la méthode B ou C. Pour toutes les autres mises en pose, la méthode habituelle de la station d'Ampamaherana (méthode A) a été utilisée. On remarque une légère diminution de la production d'œufs avec la méthode B par rapport aux deux autres méthodes.

Tableau 5.13.: Résultats des trois méthodes d'installation de kakabans lors des mises en pose, station piscicole d'Ampamaherana, campagne 1991–1992.

d. Elevage d'alevins (alevinage)

Les résultats de l'alevinage par étang sont présentés dans l'annexe 17. Lors de l'alevinage, 43 étangs pour une superficie totale sous eau utilisée de 146,0 ares ont été empoissonnés avec un total estimé de 2.692.000 larves. La production s'élève à 1.682.596 alevins pour un rendement moyen de 11.525 alevins par are. En revanche, la moyenne des rendements est légèrement plus élevé et s'élève à 11.849 alevins par are avec une variance (écart-type) de 9.444 alevins/are. Le nombre d'alevins récoltés par géniteur femelle varie de 20 à 64.399 alevins avec une moyenne de 19.936 alevins et une variance (écart-type) de 34.817.

Le tableau 5.14. reprend les résultats de l'alevinage de cette station piscicole par mois de mise en charge et par densité à l'empoissonnement à l'exception de ceux du deuxième alevinage.

Ce tableau montre tout d'abord l'importante disparité entre les résultats même pour le même mois et la même mise en charge. Puis, nous constatons que jusqu'à une densité de 20.000 larves/are, le rendement augmente avec l'augmentation de la densité. Pour les densités supérieures à 20.000 larves/are, nous constatons une légère diminution avec l'augmentation de la densité. Concernant le mois de la mise en charge, les meilleurs résultats ont été obtenus pendant les mises en charge au mois de septembre. Quant au nombre d'alevins produits par géniteur femelle, les résultats obtenus pendant les mises en charge au mois de septembre ont été nettement supérieurs à ceux du mois d'octobre.

Tableau 5.14. : Résultats de l'alevinage¹ par mois et par densité de mise en charge, station piscicole d'Ampamaherana, campagne 1991–1992.

¹ - Exprimés en moyennes et écart-type entre parenthèses.

² - Larves par are.

5.2. Cessions d'alevins

5.2.1. Cessions par le secteur privé

Les résultats des cessions d'alevins par les producteurs privés d'alevins sont repris dans l'annexe 12 et ceux par Circonscription et par Fivondronana se trouvent dans le tableau 5.15.

Au total, 431.904 alevins étaient produits dans la région du Vakinankaratra dont 371 486 alevins cédés au 2.434 acheteurs qui ont pris en moyenne 153 alevins. Quant à la région du Betsileo, sur 143.715 alevins produits, 98.985 alevins ont été cédés à 1.142 acheteurs ayant pris en moyenne 87 alevins chacun.

Les ventes des alevins produits par le secteur privé, 470.471 alevins, représentent 42% des alevins cédés par et sous le contrôle des CIRRH/projet et les 3.576 acheteurs correspondent à 31% du nombre d'acheteurs (cf. tableau 5.18.). Pour la région du Vakinankaratra, le nombre d'alevins cédés (371.486) et le nombre d'acheteurs (2.434) correspondent à 57% du total des alevins cédés et à 43% du total des acheteurs de cette région, tandis que pour la région de Fianarantsoa, le nombre d'alevins (98.985) et d'acheteurs (1.142) correspondent à respectivement 21% et 20% du total d'alevins et d'acheteurs.

Des 371.486 d'alevins cédés par le secteur privé de la région d'Antsirabe, 49.163 alevins , soit 13% ont été utilisés par les producteurs pour la production de poissons de consommation dans leurs étangs piscicoles, mais surtout dans leurs rizières, c'est-à-dire en moyenne 1.639 alevins par producteur ayant obtenu une production. Ce nombre est à comparer avec le nombre d'alevins moyen achetés par acheteur qui est de 134, si nous ne tenons pas compte des alevins utilisés par les producteurs privés. Quant à la région de Fianarantsoa, sur les 98.985 alevins cédés par le secteur privé, 6.930 alevins, soit 7%, ont été utilisés par les producteurs privés pour la production de poissons de consommation dont 4.275 alevins destinés à la rizipisciculture et 2.655 alevins à la pisciculture. En moyenne, chaque producteur a utilisé 990 alevins, ce qui est à comparer avec le nombre d'alevins moyen achetés par acheteur qui est de 81 alevins, si nous ne tenons pas compte des alevins utilisés par les producteurs d'alevins.

Le nombre d'alevins cédés par le secteur privé de la région d'Antsirabe correspond à 86% du nombre d'alevins produits. En moyenne, un producteur a cédé 12.384 alevins à 81 acheteurs avec des écarts-types respectifs de 14.041 alevins et 67 acheteurs. Pour la région du Betsileo, le nombre d'alevins cédés par le secteur privé correspond à 69% du nombre d'alevins produits. En moyenne, un producteur a cédé 14.141 alevins à 163 acheteurs avec des écarts-types respectifs de 8.686 alevins et 84 acheteurs.

Le bon remplissage des carnets de reçus par les producteurs d'alevins nous a permis de déterminer que 74% des alevins étaient destinés à la rizipisciculture et 26% à la pisciculture en étang. Concernant la région du Betsileo, l'annexe 12 montre également que la pisciculture est surtout importante dans les Fivondronana de Fianarantsoa, Ambalavao et Ambohimahasoa.

Tableau 5.15.: Cessions d'alevins par le secteur privé, résultats par Fivondronana, campagne 1991–1992.

¹ - Moyenne pondérée.

5.2.2. Cessions par la CIRRH/projet

A. Commandes d'alevins

Les commandes d'alevins ont commencé début août et ont duré jusqu'à la date des cessions. Les résultats des inscriptions pour l'achat d'alevins pour toute la zone d'intervention du projet se trouvent dans le tableau 5.16. Les commandes des 39 producteurs privés d'alevins opérationnels sont incluses dans ce tableau.

Tableau 5.16.: Commandes d'alevins - par Fivondronana et par Circonscription -effectuées par le secteur privé et les CIRRH/projet, campagne 1991– 1992.

² - Moyenne pondérée.

Au total, 12.314 souscripteurs ont commandé 1.525.496 alevins. Nous observons des commandes relativement plus élevées pour la CIRRH de Fianarantsoa : 56% des alevins commandés pour 56% de souscripteurs. La CIRRH du Vakinankaratra représente 44% des commandes et également 44% des souscripteurs. Ainsi, la moyenne d'alevins commandés par souscripteur est plus ou moins identique dans les deux régions respectivement, 123 alevins contre 125 pour la CIRRH du Vakinankaratra et celle de Fianarantsoa. On remarquera les faibles commandes pour les Fivondronana d'Ambatolampy et de Faratsiho dans la région du Vakinankaratra et celles d'Ambalavao et d'Ambohimahasoa pour la région du Betsileo.

B. Cessions d'alevins

Les résultats des ventes d'alevins organisées et exécutées par les CIRRH/projet sont présentés dans le tableau 5.17. Au total, 656.992 alevins ont été livrés à 7.843 acheteurs, ce qui donne un nombre moyen par acheteur de 84 alevins. Le nombre d'alevins cédés dans les circonscriptions de Fianarantsoa représente 58% du nombre total. De même, cette circonscription totalise 59% des acheteurs et le nombre moyen d'alevins pris par acheteur s'élève à 83. La région d'Antsirabe totalise 42% des alevins cédés pour 41% des acheteurs. En moyenne, chaque acheteur de cette région a pris 86 alevins.

Tableau 5.17.: Cessions d'alevins - par Fivondronana et par Circonscription -organisées et exécutées par les CIRRH/projet, campagne 1991–1992.

¹ - Moyenne pondérée.

Le tableau 5.18. reprend les résultats de vente des CIRRH/projet (cf. tableau 5.17.) auxquels sont ajoutés ceux du secteur privé (cf. tableau 5.14.) afin de nous indiquer les résultats complets des cessions réalisées dans la zone d'intervention du projet.

Au total, 1.127.463 alevins ont été cédés à 11.419 acheteurs lors de la campagne 1991– 1992, et le nombre moyen d'alevins achetés par acheteur est de 99. Au niveau des circonscriptions, on constate que la quantité d'alevins cédés par la CIRRH du Vakinankaratra représente 57% des acheteurs contre 43% pour ceux de la CIRRH de Fianarantsoa. Le nombre d'acheteurs est partagé de façon égale entre les deux circonscriptions, c'est-à-dire 50% pour chaque circonscription. Le nombre moyen d'alevins achetés par acheteur est plus élevé dans la région du Vakinankaratra, c'est-à dire 114 pour la CIRRH du Vakinankaratra et 83 pour celle de Fianarantsoa.

Le nombre d'alevins cédés par le secteur privé de la région d'Antsirabe et celle de Fianarantsoa représente respectivement 57% et 21% des alevins cédés. Au niveau de toute la zone d'intervention du projet, le secteur privé a pris en charge la cession de 42% du total des alevins cédés concernant 31% des acheteurs.

Par rapport aux commandes, le nombre d'alevins cédés correspond à 74% des alevins commandés. Pour les circonscriptions du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, ce pourcentage est respectivement de 97 et de 56%. Par ailleurs, en moyenne, 93% des souscripteurs se sont présentés lors des cessions dont 104% dans la CIRRH du Vakinankaratra et 84% dans la CIRRH de Fianarantsoa. Si pour la région de Fianarantsoa, le nombre d'acheteurs est inférieur au nombre de souscripteurs, pour celle d'Antsirabe, plus d'acheteurs se sont présentés qu'il y avait de souscripteurs.

Tableau 5.18. : Cessions d'alevins par - Fivondronana et par Circonscription -, par et sous le contrôle des CIRRH/projet, campagne 1991–1992.

¹- Moyenne pondérée.

5.3. Production de poissons de consommation

5.3.1. Stations piscicoles d'Etat

A. Station piscicole d'Ambatofotsy/Ambatolampy

Cinq étangs de 25 ares chacun et 6 de 10 ares pour une surface totale de 185 ares ont été empoissonnés après la campagne de production d'alevins. Ces étangs ont été empoissonnés entre le 15 janvier et le 12 février avec la carpe commune en monoculture. Tous les étangs ont été vidangés entre le 29 juin et 27 juillet.

Les résultats de cet élevage de poissons de consommation se trouvent dans l'annexe 18. La durée de l'élevage s'élève de 161 à 193 jours pour une survie de 61 à 100% et une croissance de 0,20 à 0,83 g/jour. Les rendements varient de 360 à 974 kg/ha/an. Au total, 721,30 kg de carpe commune ont été récoltés à la fin de la campagne de grossissement pour une production nette de 601,70 kg.

Les résultats (moyenne et écart-type) par densité à l'empoissonnement et par surface d'étang de quelques paramètres de cet élevage de grossissement sont repris dans le tableau 5.19.

Tableau 5.19.: Résultats de l'élevage de poissons de consommation¹ par densité à la mise en charge et par taille d'étang, station piscicole d'Ambatofotsy/Ambatolampy, campagne 1991–1992.

¹- Moyenne par étang et écart-type entre parenthèses.

B. Station piscicole d'Ampamaherana

46 étangs de 0,4 à 10,1 ares répartis sur les séries A, B et D de la station ont été utilisés pour le grossissement en contre-saison des trois souches (lignées pures) de carpes communes en provenance de Hongrie. Au total, 121,4 ares ont été empoissonnés (tout en monoculture) entre le 16 janvier 1992 et le 21 février 1992 et les vidanges ont eu lieu entre le 11 et 21 août 1992. Les résultats par étang de cet élevage de géniteurs se trouvent dans l'annexe 18 et ceux par souche dans le tableau 5.20.

Les étangs ont été empoissonnés avec une densité allant de 8 à 63 poissons par are et avec des sujets ayant un poids moyen de 30 à 328 g par étang. La durée de l'élevage est comprise entre 89 et 104 jours et la production de géniteurs s'élève à 178,8 kg. Des taux de survie de 72 à 100% ont été constatés. Quant aux rendements observés, ils vont de 46 kg/ha/an à 2.543 kg/ha/an. La croissance individuelle des poissons s'élève de 0,39 g/jour à 4,93 g/jour et le quotient nutritif de 1,2 à 11,4.

Tableau 5.20.: Résultats de l'élevage de géniteurs des stations piscicoles, campagne 1991–1992.

5.3.2. Milieu rural

A. Enquête géographique

Les résultats de l'enquête géographique déterminant l'impact quantitatif de la rizipisciculture et pisciculture dans les CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa ont été publiés récemment (cf. FI : DP/MAG/88/005, Doc. Tech. N^o9). L'impact quantitatif de la (rizi)pisciculture figure dans le tableau 5.21.. Ce tableau montre que le total des surfaces piscicoles productives serait de 15.000 ha et que cette spéculation concernerait 125.223 exploitants (rizi)piscicoles dont 61% (76.302) de rizipisciculteurs pour une superficie rizipiscicole empoissonnée de 13.381 ha (89% de la surface totale alevinée) concernant 211.808 rizières et 57% (72.025) de pisciculteurs pour une surface piscicole empoissonnée de 1.619 ha (11% de la surface totale alevinée) concernant 102.091 étangs piscicoles.

On notera que dans la circonscription du Vakinankaratra, 9% des exploitants piscicoles pratiquent les deux modes de production (rizipisciculture et pisciculture) en même temps. Dans celle de Fianarantsoa, ce pourcentage est de 8%.

Pour la campagne 1991–1992, 57% des exploitants piscicoles sont localisés dans la CIRRH du Vakinankaratra utilisant 52% de la surface mise sous eau et empoissonnée.

On peut faire remarquer aussi que, pour les CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, la surface en rizière empoissonnée est respectivement de 11 et 7 fois supérieure à la surface en étang empoissonnée. De même, la moyenne des surfaces rizipiscicoles et piscicoles empoissonnées est respectivement de 15,8 et 1,7 ares pour la CIRRH du Vakinankaratra et de 20,0 et 2,9 ares pour la CIRRH de Fianarantsoa.

Tableau 5.21.: Impact quantitafif de la rizipisciculture et de la pisciculture (enquête géographique), campagne 1991–1992.

¹- Certains exploitants agricoles pratiquent et la pisciculture et la rizipisciculture. Ainsi, le nombre de (rizi)pisciculteurs est inférieur au total des rizipisciculteurs et des pisciculteurs.

B. Vérification de la production piscicole

Si le système de vérification de la production piscicole est le même que pour les années précédentes, la méthode pour déterminer l'échantillon de paysan à enquêter a changé avec le nouveau système de suivi-évaluation mis en place au cours de cette campagne.

Pour la CIRRH du Vakinankaratra, l'enquête a été exécutée par les 6 responsables de zone. En principe, chaque responsable de zone devrait vérifier chacun 15 rizipiscicultuers et 5 pisciculteurs, ce qui a amené la taille de l'échantillon à 90 rizipisciculteurs et 30 pisciculteurs. Cependant, après vérification des résultats, seulement 86 enquêtes de rizipisciculteurs et 27 de pisciculteurs ont été retenues pour analyse.

Concernant la CIRRH de Fianarantsoa, l'enquête a été réalisée par les 5 responsables de zone assistés par les 24 vulgarisateurs encore en fonction. En principe, chacun aurait dû enquêter 5 rizipisciculteurs et 2 pisciculteurs, mais suite à un manque de motivation des vulgarisateurs en fin de contrat (leur contrat n'étant plus renouvelé à partir de mars 1992), seulement 52 enquêtes de rizipisciculteurs et 12 de pisciculteurs ont pu être prises en considération pour analyse.

a. Rizipisciculture

Les résultats qualitatifs concernant la rizipisciculture sont présentés dans le tableau 5.22. Ces résultats ont été obtenus à partir de 86 éléments répertoriés dans la CIRRH du Vakinankaratra et 52 dans la CIRRH de Fianarantsoa, ce qui représente respectivement environ 3% et 2% des rizipisciculteurs acheteurs d'alevins cédés par et sous le contrôle du projet.

Nous notons une densité de mise en charge faible, c'est-à-dire respectivement 9 et 13 alevins par are pour la région d'Antsirabe et celle de Fianarantsoa, une moyenne de durée de la rizipisciculture légèrement plus élevée pour la région de Fianarantsoa de 153 jours contre 131 jours pour la région d'Antsirabe, une moyenne de rendement piscicole relativement faible dans ces deux régions de 101 et 148 kg/ha/cy respectivement. Remarquons également un écart-type très élevé pour tous ces paramètres qualitatifs. Cette importante variance, non seulement par Fivondronana mais également entre les Fivondronana, est illustrée dans la figure 5.5. où nous avons mis en exergue les moyennes de rendement rizipiscicoles par Fivondronana.

Tableau 5.22.: Paramètres qualitatifs de la rizipisciculture par Circonscription, campagne 1991–1992.

Figure 5.5. : Moyenne des rendements rizipiscicoles¹ par Fivondronana, CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, campagne 1991–1992.

Au niveau des Fivondronana, nous remarquons, malgré la variance élevée pour les rendements de tous les Fivondronana, une moyenne de rendement très faible pour Faratsiho et au contraire des moyennes élevées pour les Fivondronana d'Ambohimahasoa et de Fianarantsoa.

L'enquête de vérification de production nous a permis de connaître, pour ceux qui avaient acheté des alevins auprès des circonscriptions et/ou des producteurs privés, la surface moyenne des rizières et de celles empoissonnées par enquêté. Pour la région d'Antsirabe, la surface rizicole moyenne par exploitant était de 70 ares et en moyenne 25% de cette surface ont été empoissonnées. Pour la région de Fianarantsoa, la surface rizicole moyenne par exploitant enquêté était de 28 ares et 40% de cette surface ont été utilisées en moyenne pour la rizipisciculture.

¹ Moyenne (exprimée en kg/ha/cy) ± écart-type.

Nous avons pu également obtenir des informations sur les types d'élevage pratiqués. La plupart des paysans pratiquaient la monoculture de la carpe commune mais il y avait également un nombre important d'exploitants agricoles qui pratiquaient la polyculture. Par ordre décroissant d'importance, on élèvait la carpe commune ensemble avec soit le(s) tilapia(s), soit le(s) tilapia(s) et le trondro gasy, soit le trondro gasy.

Les résultats de quelques paramètres qualitatifs complémentaires se trouvent dans le tableau 5.23.

Tableau 5.23. : Complément de quelques paramètres qualitatifs de la rizipisciculture par Circonscription, campagne 1991–1992¹.

¹ Valeurs en pourcentage de rizières empoissonnées.

Les résultats des aménagements rizipiscicoles dans les deux régions sont assez semblables. Si le renforcement des diguettes et le placement des grillages à la sortie sont relativement bien appliqués, nous ne pouvons pas dire la même chose pour les grillages à l'entrée d'eau et notamment pour les constructions de drains et trous-refuges. La principale raison de la non-application des aménagements suivant les normes techniques évoquée par les enquêtés est la méconnaissance suivie par le manque d'argent.

Les résultats des traitements des rizières sont également très similaires entre les deux régions. En général, les exploitants agricoles rizipisciculteurs utilisent du fumier organique (71% à Antsirabe et 70% à Fianarantsoa) et donnent des aliments aux poissons (67% à Antsirabe et 77% à Fianarantsoa). L'apport de fumier minéral mais surtout l'installation d'une compostière sont peu pratiqués (respectivement 21 et 2% à Antsirabe, 12 et 15% à Fianarantsoa). Concernant l'alimentation des poissons, il est intéressant de noter que la plupart des paysans qui nourrissent les poissons le font une fois par semaine (53%) et très peu d'entre eux nourrissent les poissons tous les jours (14%). Le reste des rizipisciculteurs (33%) nourrissent les poissons de façon irrégulière. La grande majorité des enquêtés de la région d'Antsirabe (88%) utilise les produits de la ferme (déchets de cuisine, son, …) pour nourrir les poissons, seulement 12% utilisent des provendes. Les motifs de la non-application des normes techniques dans cette région étaient, par ordre décroissant d'importance :

• manque de matière et méconnaissance concernant la fumure minérale ;

• méconnaissance puis manque de matière et/ou d'argent concernant la compostière et manque de matière puis manque d'argent puis méconnaissance concernant l'alimentation.

Pour la région de Fianarantsoa, nous avons pu constater que 65 pour cent des enquêtés pratiquent la rizipisciculture dans de l'eau stagnante.

L'enquête de vérification de production nous a également permis d'identifier les principaux problèmes rencontrés par les enquêtés lors de l'élevage des poissons en rizières. Pour la région d'Antsirabe, le plus important problème mentionné était le manque de maîtrise d'eau, surtout les inondations (30%) mais aussi la sécheresse (18%) puis le vol (19%) et les prédateurs (18%). Les ruptures des digues ont été évoquées par 15% des enquêtés. Pour la région de Fianarantsoa, le plus important problème rencontré a été les prédateurs (55% des enquêtés) puis le manque de maîtrise d'eau (33%) dont les inondations (23%) et la sécheresse (10%). Les problèmes de vol et de rupture des diguettes ont été évoqués par respectivement 10 et 7% des enquêtés.

Une grande partie des poissons est autoconsommée (49% à Fianarantsoa) et le reste est vendu pour des prix allant de 2.000 à 3.000 Fmg/kg à Antsirabe et de 1.750 à 2.500 Fmg/kg à Fianarantsoa.

b. Pisciculture

Le tableau 5.24. regroupe les paramètres qualitatifs de la pisciculture en étang à partir de 27 éléments répertoriés dans la CIRRH du Vakinankaratra et 12 dans la CIRRH de Fianarantsoa, ce qui représente respectivement 1 et 0,5% des pisciculteurs acheteurs d'alevins vendus par et sous le contrôle du projet.

Tableau 5.24. : Paramètres qualitatifs de la pisciculture en étang par Circonscription, campagne 1991–1992.

Comme pour la rizipisciculture, nous notons, en particulier, une variance très élevée pour la plupart des paramètres qualitatifs. En revanche, il y a peu de différences entre les différents paramètres des deux régions. Nous remarquons des surfaces empoissonnées faibles (2,0 ares pour Antsirabe et 1,3 are pour Fianarantsoa), des densités conformes à la norme préconisée (i.e 50 alevins par are) et une durée d'environ 7 mois (210 jours pour Antsirabe et 209 pour Fianarantsoa). Le taux de survie et le poids moyen de la région du Vakinankaratra sont légèrement plus élevés que ceux de la région du Betsileo (55% et 237 g, ainsi que 44% et 184 g respectivement), ce qui a comme résultat que le rendement de la région d'Antsirabe est aussi un peu plus élevé que celui de Fianarantsoa (641 kg/ha/cy contre 571 kg/ha/cy).

Nous constatons aussi bien une importante variance par Fivondronana qu'entre les Fivondronana. Cette variance importante est illustrée dans la figure 5.6. où nous avons mis en exergue les moyennes de rendement rizipiscicoles par Fivondronana. Cette figure indique, malgré une variance élevée pour tous les Fivondronana, une moyenne de rendement nettement plus faible pour les Fivondronana d'Antsirabe et de Betafo-Est, et au contraire, une moyenne relativement élevée pour le Fivondronana de Betafo-Ouest. Vu le faible échantillon pour la CIRRH de Fianarantsoa, nous n'avons pas pu présenter de résultats par Fivondronana pour cette circonscription.

Figure 5.6. : Moyenne des rendements piscicoles¹ par Fivondronana, CIRRH du Vakinankaratra et de Fianarantsoa, campagne 1991–1992.

Comme pour la rizipisciculture, la plupart des pisciculteurs pratiquent la monoculture de la carpe (environ deux tiers des enquêtés) mais il y a également ceux qui pratiquent la polyculture (environ un tiers). Parmi les polycultures rencontrées, l'élevage de la carpe commune avec le(s) tilapia(s) est le plus souvent pratiqué suivi par celui de la carpe commune avec le(s) tilapia(s) et le trondro gasy.

Les résultats de quelques paramètres qualitatifs complémentaires se trouvent dans le tableau 5.25. Ce tableau nous apprend que l'utilisation des grillages à la sortie d'eau mais surtout à l'entrée d'eau est peu répandue dans les deux zones. De même, seulement un peu plus de la moitié des étangs n'est vidangeable (59% pour Antsirabe et 69% pour Fianarantsoa). Quant à la disponibilité d'une source d'eau permanente, elle est de 63% pour la région d'Antsirabe et de 81% pour celle de Fianarantsoa.

Les résultats des traitements des étangs de pisciculture sont assez semblables entre les deux régions. L'utilisation des fumures minérales n'est pas du tout répandue. Respectivement, 33 et 62% des enquêtés confirmaient avoir répandu des fumures organiques pour les régions d'Antsirabe et de Fianarantsoa. L'utilisation de compostières dans ces deux régions était respectivement de 19 et 50%. Quant à l'apport d'aliments artificiels, respectivement 78 et 100% des enquêtés confirmaient l'avoir fait dans les deux zones. De ceux qui nourrissent les poissons, la plupart le font de façon régulière même si la majorité ne le fait qu'une fois par semaine.

¹ Moyenne (exprimée en kg/ha/cy) ± écart-type.

Tableau 5.25. : Complément des paramètres qualitatifs de la pisciculture par Circonscription, campagne 1991–1992¹.

1 Valeurs en pourcentage des exploitants enquêtés.

L'enquête de vérification de production de la région d'Antsirabe nous a permis de connaître les raisons de la non-application des normes techniques. Pour la non-application des normes de fertilisation, ces raisons sont, par ordre décroisssant, la méconnaissance (55% des enquêtés), le manque d'argent (22%), le manque de matières (6%), et 17% des rizipisciculteurs ont donné une autre raison. Les raisons de la non-application des normes d'alimentatation étaient les mêmes, c'est-à-dire la méconnaissance (50%), le manque de matière (33%) et autres (17%).

En dernier lieu, l'enquête de vérification de production nous a également permis d'identifier les principaux problèmes rencontrés par les enquêtés au cours de l'élevage de poissons. Pour la CIRRH du Vakinankaratra, les plus importants problèmes rencontrés étaient le manque de maîtrise d'eau (35%) dont le manque d'eau (21%) et les inondations (14%), puis les prédateurs (25%) et le vol (7%). Pour la région de Fianarantsoa, les plus importants problèmes rencontrés étaient les prédateurs, le vol et le manque d'eau (19% chacun), puis les ruptures de digues (6%).