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6. ANALYSE DES RESULTATS

6.1. Production d'alevins

6.1.1. Production d'alevins par le secteur privé

A. Identification et installation des candidats

La première identification est réalisée par les agents de terrain (responsables de zone ou vulgarisateurs (CIRRH de Fianarantsoa)), et si le site ne présente pas d'obstacle majeur à la mise en place d'une petite station de production d'alevins, ils établiront avec le candidat un dossier d'identification qui sera transmis au bureau. Ayant déjà une expérience de deux campagnes, les responsables de zone de la région d'Antsirabe commencent à maîtriser les critères de sélection puisque 14 dossiers sur 16 (88%) ont été retenus. Le fait que 5 dossiers de type “familial” ont été présentés et choisis démontre que la sélection devrait encore s'améliorer puisque, à partir de cette campagne, la priorité est accordée aux dossiers de type “artisanal”. Quant à la zone de Fianarantsoa et à celle de Fianarantsoa, un bon nombre de dossiers présentés n'ont pas été retenus après une visite de terrain et la sélection définitive. En effet, seulement 15% des dossiers présentés ont été retenus comme type “artisanal” contre 56% (9 sur 16) pour la région d'Antsirabe.

Comme pour les campagnes précédentes, les deux critères de sélection qui font le plus souvent obstacle sont d'une part, la disponibilité en eau et d'autre part, la disponibilité en terrain, ce qui est en général dû à une topographie peu propice. De ce fait, 34 producteurs sur 39 ont préféré procéder à la transformation des rizières en étang de pisciculture plutôt que de construire des étangs sur des tanety ; seulement 5 ont construit leur station sur tanety.

Le choix des candidats est devenu encore plus sélectif que lors de la campagne précédente quant au site proposé. Il n'en reste pas moins que la capacité du candidat à la gestion d'une petite entreprise de production ainsi que sa volonté de prendre en main la vulgarisation (rizi)piscicole sont également des critères de sélection qui, bien que difficile à apprécier, devraient être pris en compte.

La progression du nombre de producteurs privés d'alevins installés ainsi que ceux qui ont obtenu une production est illustrée dans la figure 6.1. Malgré le fait que la sélection devienne de plus en plus sélective, nous avons pu maintenir un nombre d'environ 10 nouveaux producteurs par campagne.

L'orientation de la stratégie du projet d'identifier des producteurs privés d'alevins ayant une capacité de production de 100.000 alevins cessibles et l'intégration de l'activité piscicole comme l'une des activités principales d'une exploitation agricole intégrée se confirment de plus en plus. Une production de 100.000 alevins en année de croisière nous semble de moins en moins prétentieuse. Il est évident que cet objectif ne pourrait être qu'à la portée des producteurs dits “artisanaux”.

Figure 6.1. : Evolution du nombre de producteurs privés d'alevins opérationnels et ceux ayant produit par campagne, campagne 1991–1992 à présent.

Figure 6.1

L'expérience de trois saisons de sélection nous a aussi confirmé l'importance du choix du site et surtout du candidat ; aussi, les futures sélections devront-elles être encore plus sévères et se limiter à des candidats/dossiers de type “artisanal” pour mieux garantir la réussite et la pérennité de la production d'alevins en milieu rural. La volonté de vouloir vulgariser les techniques de la (rizi)pisciculture améliorée auprès des paysans acheteurs d'alevins est un élément essentiel pour garantir non seulement la privatisation de la production d'alevins mais également celle de la vulgarisation (rizi)piscicole (transfert technique), ce qui constitue l'objectif principal de notre stratégie.

En encadrant un nombre restreint de nouveaux producteurs à la fois, l'équipe de vulgarisation peut passer davantage de temps chez chaque exploitant producteur d'alevins, lui permettant de devenir rapidement très performant (acquisition du savoir-faire). Cette démarche, acceptant volontairement un nombre de producteurs privés restreint dans un premier temps, nous semble de loin préférable à celle voulant installer le plus tôt possible, un grand nombre d'exploitants, dont le suivi serait forcément moins performant et dont un grand nombre risquerait de rester médiocres et/ou d'abandonner l'activité piscicole.

Concernant l'installation, l'expérience depuis le début de l'opération nous a permis de finaliser les procédures d'installation (cf. annexe 3). L'opportunité de la stratégie consistant à concentrer l'encadrement des nouveaux producteurs sur les techniques de construction et de production, sur le calendrier des activités ainsi que le fait de débuter avec 2 étangs de géniteurs de 1,5 are chacun et 2 étangs d'alevinage de 2,5 ares chacun s'est confirmée. De même, lors de la deuxième campagne, l'encadrement est axé sur la consolidation des techniques de production ainsi que la gestion technique et financière d'une micro-entreprise rurale piscicole. Ainsi, au courant de la troisième campagne, les encadreurs consolident la gestion et commencent la formation en technologie et en stratégie de marketing, y compris la vulgarisation.

B. Service Intrants

Comme pour les campagnes précédente, la plupart des producteurs ont fait appel au Service Intrants. Les intrants les plus demandés sont les fibres de piassava, le bambou, les géniteurs et les provendes. Toutes les livraisons ont été effectuées lors des visites d'appui technique.

Le tableau 6.1. met en exergue l'évolution du Service Intrants depuis la première campagne (1989–1990). Ce tableau montre une augmentation du chiffre d'affaires du Service Intrants d'une campagne à l'autre. A présent (campagne 1991–1992), le chiffre d'affaires est presque sept (7) fois plus important que celui de la première campagne. On peut noter également une augmentation de la moyenne par producteur de la région d'Antsirabe qui était de 46.110 Fmg au cours de la campagne 1989–1990 et qui est de 67.690 Fmg (plus 36%) pour la campagne actuelle (1991–1992). Concernant la région du Betsileo, le montant dépensé par producteur est de 155.034 Fmg, ce qui représente plus du double de la région d'Antsirabe. Cette différence peut être expliquée par un encadrement plus sévère qui a beaucoup plus insisté sur le respect des normes techniques et l'achat d'équipements ainsi que le fait que les producteurs de la région d'Antsirabe commencent à produire de plus en plus de provende chez eux.

Tableau 6.1. : Evolution du Service Intrants, campagne 1989–1990 jusqu'à présent.

CampagneCIRRHNombre e producteurs privés opérationnelsSuperficie moyenne
(are)
Chiffre d'affaires
Total
(Fmg)
Moyenne par producteur privéMoyenne par are
1989–1990Vakinankaratra99,2461.09546.1105.012
1990–1991Vakinankaratra208,61.314.85562.6127.636
1991–1992Vakinankaratra3211,82.006.10062.6905.312
Fianarantsoa710,31.085.239155.03415.052

En effet, si nous considérons seulement l'achat de provende, nous constatons qu'un producteur de la région d'Antsirabe a en acheté en moyenne pour environ 2.900 Fmg tandis que son collègue de la zone de Fianarantsoa en a acheté, quant à lui, pour environ 5.900 Fmg.

La même tendance est observée quant à la dépense par are pour les deux régions d'intervention du projet.

Après trois saisons opérationnelles, nous pouvons, néanmoins, confirmer que le Service Intrants est davantage utilisé comme un service de livraison à domicile permettant de faciliter l'installation rapide du producteur, plutôt que comme un service proposant des intrants performants pour les producteurs d'alevins. En effet, à l'exclusion des fibres de piassava et des géniteurs, les autres intrants peuvent être préparés ou trouvés localement.

Le Service Intrants devra être considéré par l'équipe de vulgarisation comme un outil devant :

  1. faciliter la mise en place d'un réseau de producteurs privés en milieu rural ;

  2. sensibiliser aux normes techniques et aux techniques piscicoles à suivre ;

  3. faire accepter l'utilisation de matériel et d'intrants performants ;

  4. être utilisé comme support au système de crédit.

Cependant, il faudrait éviter de donner au Service Intrants une vocation d'assistance dont les producteurs seraient dépendants et proposer et insister, en parallèle au Service Intrants, des solutions locales alternatives.

C. Crédit piscicole

Pendant cette campagne comme lors de la campagne précédente, le crédit piscicole a été fortement sollicité, touchant un peu plus de la moitié (½) des producteurs encadrés, malgré le fait que tous les crédits passent désormais pour une institution bancaire.

L'utilisation d'un compte prévisionnel comme modalité de préparation du crédit, la détermination des intrants nécessaires avant chaque campagne, la part d'intrants à fournir par l'intéressé et celle à couvrir par le crédit contribuent fortement à l'amélioration des notions d'organisation et de gestion du producteur. Malgré un impact didactique important de ces modalités de préparation de crédit, il reste assez long à mettre en place et ne fonctionne que grâce à l'intervention de nos agents.

Le tableau 6.2 reprend les crédits piscicoles depuis la première campagne (1989–1990) jusqu'à présent. Ce tableau montre que depuis le lancement du crédit piscicole, le montant total accordé s'élève à 4.138.281 Fmg pour 45 crédits accordés. Seul le crédit de la campagne actuelle (1991–1992) représente 46% du montant total accordé.

Tableau 6.2. : Evolution des crédits piscicoles, campagne 1989–1990 jusqu'à présent.

Nature de créditCampagneDossiers
(nombre)
Crédit accordéDernière échéanceTaux d'intérêtTaux de remboursement
(%)
(sept. 1993)
Montant
(Fmg)
Moyenne
(Fmg)
Fonctionnement1989–19908438.67054.83409/9012100
1990–199112861.49071.79009/911266
1991–1992181.924.121106.89609/921299
Total partiel383.224.28184.850-1290
Petits matériels1989–1990------
1990–1991112.00012.00009/9313100
1991–1992------
Total partiel112.00012.000-13100
Infrastructure1989–1990------
1990–19911379.000379.00009/93130
1991–19925523.000104.60009/941372
Total partiel6902.000150.333-1342
TOTAL454.138.28191.962--80

Quant au type de crédit, celui de fonctionnement est le plus sollicité et visiblement nécessaire et utile. En effet, ce type de crédit représente 78% du montant total accordé et 84% des dossiers acceptés. Le crédit petit matériel n'a été sollicité qu'une fois et nous pouvons conclure que ce type de crédit, comme d'ailleurs celui d'infrastructure ne sont pas vraiment indispensables au bon fonctionnement des producteurs privés d'alevins.

Concernant le remboursement, nous pouvons conclure qu'à part quelques mauvais payeurs de la deuxième campagne (1990–1991), le remboursement se fait suivant les prévisions établies au moment de la signature de reconnaissance de dette (réception crédit). Il est à noter que l'échéance du crédit d'infrastructure (campagne 1991–1992) n'est pas encore à terme.

Afin de rémédier au problème des mauvais payeurs, le projet a renforcé l'encadrement du crédit en vue de faire respecter les engagements de remboursement, compléter et renforcer le système de remboursement prévoyant deux délais si la date d'échéance n'est pas respectée avant de transmettre le dossier à la justice (cf. annexe 4.).

D. Livraison de géniteurs

Comme lors des campagnes précédentes, tous les nouveaux producteurs ont fait appel à nos services pour se faire livrer des géniteurs de qualité par le projet. Ceci explique le nombre important de géniteurs livrés au cours de cette campagne. Le système de transport de géniteurs dans de bacs en polyester munis d'aérateurs pour assurer l'oxygénation a donné entière stisfaction. Le fait que tous les géniteurs devaient être achetés au comptant n'a pas défavorisé les producteurs d'alevins.

Le tableau 6.3. montre l'évolution des cessions de géniteurs de carpe commune var. royale depuis la première campagne (1989–1990) jusqu'à présent.

Tableau 6.3. : Evolution des cessions de géniteurs, campagne 1989–1990 à présent.

CampagneNombre de producteursGéniteurs livrésNombre par producteurValeur
(Fmg)
OpérationnelsNouveauxFemelles
(nbre)
Mâles
(nbre)
Total
(nbre)
Poids total
(kg)
Poids moyen
(kg)
NouveauxOpérationnels
1989–19909930508089,81,18,98,9179.600
1990–1991201574119193284,31,512,99,6710.625
1991–1992392183171254309,61,212,16,5784.000
TOTAL-45187340527683,71,311,7-1.494.625

Depuis le lancement du programme, 527 géniteurs dont 340 mâles et 187 femelles ont été cédés au secteur privé avec en moyenne 11,7 géniteurs livrés par producteur privé opérationnel. On peut noter que ce nombre est supérieur aux normes préconisées, c'est-à-dire 10 géniteurs par nouveau producteur (6 mâles et 4 femelles) puisque certains producteurs ont reçu deux fois des géniteurs afin de compenser les pertes (vol et/ou mortalité). Le nombre de géniteurs livrés par les producteurs installés a diminué au cours de la campagne actuelle. Cette diminution est logique et s'explique par le fait que le producteur n'achète des géniteurs en général qu'au démarrage de l'activité. En effet, un géniteur peut être utilisé durant une dizaine d'années puis les producteurs produisent aussi leurs propres géniteurs, à partir de ceux achetés au projet. Les résultats des cessions de géniteurs depuis la campagne 1989–1990 à présent, sont illustrés par la figure 6.2.

Figure 6.2. : Evolution des cessions de géniteurs, campagne 1989–1990 à présent.

Figure 6.2

E. Production d'alevins

L'évolution des aménagements piscicoles du secteur privé producteur d'alevins est présenté dans le tableau 6.4. Nous constatons que malgré une légère amélioration, les dimensions des stations piscicoles rurales sont toujours assez petites, ayant en moyenne un potentiel de production de 50.000 à 60.000 alevins. Rappelons que l'objectif d'aménagement en année de croisière d'un producteur privé est de 27 ares ayant un potentiel de production de 100.000 alevins par campagne. Ainsi, on s'aperçoit que cet objectif est devenu difficile à atteindre. En effet, il s'avère difficile pour la majorité des producteurs de trouver un terrain d'une trentaine d'ares à cause du morcellement des parcelles sur les Hautes-Terres. C'est pourquoi, il peut être intéressant d'étudier les proportions d'exploitants agricoles qui se rapprochent des normes foncières du projet (cf. tableau 6.5.).

Tableau 6.4. : Evolution des aménagements piscicoles, -moyenne par producteur privé-, campagne 1989–1990 jusqu'à présent.

CIRRHCampagneNbre PP1opéra tionnels Etangs de géniteursEtangs de ponteEtangs d'alevinageTotalSurface maximale
(are)
Surface minimale
(are)
NbreSurface
(are)
NbreSurface
(are)
NbreSurface
(are)
NbreSurface
(are)
Vakinankaratra89–9092,12,91,20,62,35,75,69,214,74,2
90–91202,02,31,50,62,35,75,88,629,33,1
91–92322,02,91,30,62,98,36,211,835,05,3
Fianarantsoa91–9272,03,01,40,73,06,66,410,320,06,4

1 PP : producteur privé d'alevins.

Tableau 6.5. : Proportion des producteurs privés d'alevins (en pourcentage) par rapport à la taille de leur station piscicole en milieu rural.

CIRRHCampagneNbr ede PP1 opérationnelsSuperficie(S) (ares)
S≤1010<S≤1515<S≤20S>20
Vakinankaratra1989–19909673300
1990–199120801505
1991–1992324725199
Fianarantsoa1991–199277214014

On constate que lors des deux (2) premières campagnes, la majorité des exploitations avaient une superficie inférieure à 10 ares. A partir de la troisième (3è) campagne, 28% des exploitations disposaient d'une superficie supérieure à 15 ares, ce qui serapproche de nos normes financières.

Ce tableau montre une nette amélioration dans le choix des candidats au fil des campagnes et l'importance de ce choix même si le nombre de producteurs possédant moins de 10 ares sera encore assez grand pendant quelques années puisqu'il correspond à ceux nouvellement installés et ceux ayant des contraintes foncières.

Après l'analyse des résultats de la reproduction des deux premières campagnes où nous avons constaté un taux de réussite de ponte au-dessus de la moyenne, nous avons demandé à nos agents de terrain de (i) promouvoir l'utilisation d'un cahier de ponte permettant de mieux suivre, analyser et évaluer les performances de reproduction des géniteurs et (ii) souligner l'importance de la gestion des géniteurs, en particulier concernant l'alimentation aussi bien naturelle qu'artificielle afin de pouvoir disposer de sujets en bonne santé et performant donnant naissance à une progéniture saine et robuste.

L'évolution des résultats de mise en pose par le secteur privé depuis le lancement de l'opération (cf. tableau 6.6.) montre que ces recommandations ont été plutôt bien suivies de sorte que les producteurs privés en ont aussi obtenu d'excellents résultats. Ces résultats confirment aussi le faitque les normes techniques retenues pour la mise en pose (reproduction semi-artificielle avec résultats de ponte en étang) sont tout à fait à la portée des producteurs.

Tableau 6.6. : Evolution des résultats de reproduction de la carpe commune en milieu rural, campagne 1989–1990 jusqu'à présent.

CIRRHCampagneNbre de PP1 opérationnelsNombre moyen de géniteurs utilisés par producteurPourcentage de femelles positives
(%)
Proportion de producteurs privés (%) dont % femelles positives
mâlesfemelles≤60%60<%≤80>80%
Vakinankaratra1989–199098,15,272381250
1990–1991208,96,061451540
1991–19923273,5926985
Fianarantsoa1991–199278,16,173204040

1 PP : producteur privé d'alevins.

Les résultats de l'élevage d'alevins (cf. tableau 5.7.) sont surtout marqués par la très importante variance des paramètres de production, et parfois, l'écart-type étant aussi élevé que le paramètre lui-même.

Tableau 6.7. : Evolution des résultats de l'alevinage chez le secteur privé, campagne 1989–1990 jusqu'à présent.

CIRRHCampagneNbre de producteurs privésSuperficie étang d'alevinageProduction
(nombre alevins)
Rendement
(alevins/are)
opérationnelsayant produittotal
(are)
par PP
(are)
totalmoyen ne par PPécart- typemoyenmoyen ne par PPécart- type
Vakinankaratra89–909951,53,794.12310.4588.1791.8282.5562.260
90–91201788,74,4166.3779.78810.4301.8762.0301.491
91–92323026,778,4431.90414.39715.3461.6131.8871.545
Fianarantsoa91–927741,65,9143.71520.53115.6873.4543.2741.723

En comparant les résultats des trois campagnes (cf. tableau 6.7.), nous constatons une augmentation importante de la production totale et celle par producteur privé à partir de la troisième (3è) campagne pour la région d'Antsirabe malgré une diminution du rendement, aussi bien des rendements moyens que des moyennes des rendements. En réalité, l'augmentation de la production est dûe à une importante augmentation de la superficie piscicole exploitée. Quant à la région de Fianarantsoa on remarque, en revanche, une production et un rendement par producteur élevés dès la première campagne.

En étudiant les résultats cas par cas, d'une campagne à l'autre on a constaté que chez pas mal de producteurs la production diminue parfois même avec une augmentation de la superficie exploitée au cours de la deuxième campagne.

Malgré une augmentation croissante de la production par producteur privé, surtout à partir de la troisième campagne, les rendements restent en général trop faibles pour la région d'Antsirabe et la maîtrise de l'alevinage devra être fortement améliorée dans cette région. Pour la région de Fianarantsoa, on devra faire attention pour maintenir et même augmenter le niveau de maîtrise technique en diminuant l'intensité d'encadrement au cours des campagnes prochaines.

Les résultats de l'alevinage (cf. annexe 9) montrent bien que les variations des résultats d'un producteur à l'autre correspondent généralement assez bien à l'application ou non des normes techniques, en particulier ceux concernant la fertilisation, l'alimentation et la lutte contre les prédateurs.

Toutes ces constatations confirment l'importance qu'il faut donner à une sélection stricte et précise des producteurs privés d'alevins et à l'encadrement des producteurs en particulier, pendant les premières années de leur installation en tant qu'exploitant piscicole.

Dans le souci d'améliorer cette sélection de nouveaux producteurs, le projet a, dès 1991, fait une différence entre les producteurs de type “familial” et de type “artisanal”. A présent, il est évident que nous devons avoir une attitude “élitiste” en ne sélectionnant que des producteurs privés de type artisanal et ceci dans le but bien précis de pouvoir réaliser l'objectif principal à moyen et à long terme, à savoir par le transfert des techniques (rizi)piscicoles améliorées aux paysans par le secteur privé producteur d'alevins. En effet, la stratégie de développement piscicole visée par le projet se fait en deux phases successives puis parallèles :

  1. phase verticale directe vers le secteur privé producteur d'alevins (privatisation de la production d'alevins) ;

  2. phase horizontale indirecte vers des paysans par les producteurs/ animateurs (privatisation de la vulgarisation).

6.1.2. Production d'alevins dans les stations piscicoles d'Etat

A. Reproduction

Les résultats de la mise en pose dans les stations piscicoles étatiques d'Ambatofotsy-Ambatolampy depuis les trois dernières campagnes, sont repris dans le tableau 6.8. Les chiffres de ce tableau doivent être interprétés avec prudence puisque nous n'avons pas pu présenter les résultats par mois. Pourtant, les résultats de ces trois campagnes nous ont montré que les performances de reproduction de la carpe commune diminuent fortement à partir du mois d'octobre aussi bien quantitatives que qualitatives. Ainsi, il faudrait réaliser les mises en pose plutôt au début de la saison de reproduction, c'est-à-dire au courant des mois de septembre et de novembre.

Tableau 6.8. : Résultats de la reproduction de la carpe commune var. royale1, stations étatiques, campagne 1989–1990 à présent.

ParamètresAmbatofotsy/AmbatolampyAmpamaherana
89–9090–9191–9289–9090–9191–92
Nombre de séries de mise en pose9128??17
Nombre de femelles utilisées82121196??116
Nombre de femelles positives6089166??103
% de femelles positives737485??89
Poids d'oeufs/kg de femelles0,18????0,14
Nbre de larves/kg de femelle13.75018.40020.780?17.800?

1 Seulement les résultats de la mise en pose en étang de ponte

Les résultats de reproduction dans les stations étatiques ont aussi confirmé la nécessité de l'application des normes techniques retenues par le projet ainsi que les résultats escomptés. En effet, en mettant en pose les géniteurs pendant les mois de septembre et d'octobre, nous obtenons un pourcentage de femelles positives entre 80 et 90%, un rendement entre 0,15 et 0,20 kg d'oeufs/kg de femelle et entre 20.000 et 25.000 de larves de trois jours/kg de poids vif de femelle.

Jusqu'à présent, les responsables des stations étatiques ont plutôt mis l'accent sur la production (quantité) en négligeant les aspects de suivi et l'évaluation des résultats.

C'est pourquoi un nombre de paramètres essentiels n'ont pas été determinés pendant les trois dernières campagnes. Afin de permettre de suivre les résultats des géniteurs actuels et ceux des nouvelles et futures souches, il est indispensable que les responsables des stations étatiques marquent tous les géniteurs à utiliser et déterminent le poids avant et après ponte des géniteurs femelles. Ces données permettront de déterminer le pourcentage des femelles positives et le rendement de la mise en pose (poids d'oeufs pondus par unité de poids vif de femelle). De même, il faudrait incuber un échantillon d'oeufs dans des caisses à incubation afin de pouvoir déterminer le nombre de larves de trois jours par unité de poids vif de femelle.

B. Elevage d'alevins

Avec une production de 1.185.000 alevins de carpe commune, var. royale à la station d'Ambatofotsy/Ambatolampy et de 1.682.596 alevins à celle d'Ampamaherana, cette dernière a atteint l'objectif de production qui lui ont été attribués pour cette campagne 1991–1992 (cf. tableau 2.1.). En revanche, la station d'Ambatofotsy n'a pas atteint son objectif qui était de 1.500.000 alevins cessibles.

Il est regrettable qu'aucun protocole de production n'a été préparé et suivi dans les stations étatiques afin de pouvoir combiner les aspects de production avec ceux de la recherche de développement. Surtout que la station d'Ampamaherana se prête à une mise en place d'essais de recherche de développement.

Néanmoins, les trois dernières campagnes montrent la dispersion élevée des résultats en pisciculture, même dans des sites identiques. Cette disparité rend l'interprétation des données extrêmement difficile, surtout sans analyses statistiques.

Les résultats de l'alevinage dans les deux stations étatiques (cf. tableaux 5.10. et 5.14.) ont confirmé ceux des campagnes précédentes, c'est-à-dire :

  1. le nombre d'alevins recolté est proportionnel à la densité à la mise en charge ;

  2. les meilleurs résultats d'alevinage ont été obtenus avec les mises en charge aux mois de septembre et d'octobre avec une légère amélioration des résultats en octobre. Les meilleurs résultats du mois de septembre de la station piscicole d'Ampamaherana est l'exception qui confirme la règle et est plutôt due à un relâchement du personnel au mois d'octobre quant à l'application des normes techniques ;

  3. même si le résultat optimal est donc fortement lié à la densité et la période de mise en charge, le résultat de l'alevinage dépend essentiellement du savoir-faire et du sérieux des responsables de respecter ou non les normes techniques ou non, en particulier en ce qui concerne la fertilisation, la synchronisation de la ponte et de l'alevinage ainsi que la lutte contre les prédateurs. Cette constatation est confirmée par le tableau 6.9. qui reprend les principaux résultats de production d'alevins des deux stations étatiques au cours des trois dernières années.

Tableau 6.9. : Comparaison des résultats de l'alevinage des deux stations piscicoles d'Etat, campagnes 1989–1990 jusqu'à présent.

ParamètresAmbatofotsy/AmbatolampyAmpamaherana
1989–19901990–19911991–19921989–19901990–19911991–1992
Production (nbre d'alevins)1.025.2751.270.0001.184.300331.0001.081.7351.682.596
Surface exploitée (are)280205185101-164146
Rendement moyen (alevins/are)6.12916.1956.4023.2776.46211.525
Moyenne des rendements (al./are)7.6785.3438.970-7.20011.849
Ecart-type des rendements (al./are)5.91614.206  5.9299.444

1 Premier alevinage seulement.

En conclusion, nous pouvons remarquer que les résultats aussi bien en station qu'en milieu rural ont confirmé l'opportunité d'application des techniques de reproduction et d'alevinage retenues par le projet, c'est-à-dire, une reproduction semi-naturelle en étang de ponte avec reproduction des oeufs sur des collecteurs d'oeufs puis un alevinage en étang basé sur une fertilisation optimale complétée par une alimentation artificielle. Les meilleurs résultats ont été obtenus en étalant les mises en pose sur la période de fin septembre à fin novembre. Les mises en pose en octobre mais surtout en décembre sont à éviter. Tous nos résultats ont confirmé également le fait qu'en appliquant cette méthode de production d'alevins, un traitement hormonal (hypophysation) n'est pas du tout nécessaire pour obtenir des pontes ni pour augmenter le nombre d'oeufs lâchés.

6.2. Cessions d'alevins

6.2.1. Cessions par le secteur privé

Les résultats des cessions d'alevins du secteur privé sont repris et comparés avec ceux de l'administration dans le tableau 6.10. Même si (i) le nombre d'alevins cédés par le secteur privé de la CIRRH du Vakinankaratra a plus que doublé et celui par le secteur privé de la CIRRH de Fianarantsoa est méritoire et si (ii) le nombre d'alevins cédés par le secteur privé représente 42% du total des alevins cédés sous ou avec le contrôle du projet, les résultats de cette campagne ne sont pas ceux qui ont été espérés. En effet, les objectifs de cession pour le secteur privé n'ont été atteints que pour 62% pour la CIRRH du Vakinankaratra et 49% pour celle de Fianarantsoa.

Quant au nombre d'acheteurs, le secteur privé a cédé des alevins à 3.576 acheteurs, ce qui représente 31% du nombre total d'acheteurs sous ou avec le contrôle du projet, le pourcentage d'acheteurs atteint par le secteur privé est nettement plus faible que le pourcentage d'alevins cédés par ce secteur. Ceci est logique parce que le nombre d'alevins cédés par acheteur par les producteurs d'alevins est nettement plus élevé que celui lors des cessions organisées par l'admininistration (132 et 84 alevins par acheteur respectivement).

Une partie de l'augmentation du nombre d'alevins cédés par acheteur par le secteur privé par rapport à celui de l'administration est expliquée par le nombre important que les producteurs privés utilisent pour leur propre grossissement autant en rizière qu'en étang (environ 1.500 alevins par producteur). Même en faisant abstraction de ces alevins utilisés par le secteur privé, le nombre d'alevins cédés par acheteur restera toujours plus élevé (respectivement de 116 et 84 alevins par acheteur). Cette différence est peut-être un signe d'un léger progrès concernant la qualité de la (rizi)pisciculture chez les paysans (rizi)pisciculteurs touchés par le secteur privé.

Cependant, dans l'ensemble, les résultats des cessions par le secteur privé ne sont pas ceux qui ont été espérés. Différents facteurs interviennent pour expliquer les résultats obtenus insatisfaisants dont les plus importants sont :

  1. une progression des connaissances techniques moins importante que prévue, en particulier en ce qui concerne la maîtrise de la fertilisation optimale, de la synchronisation de la ponte et de l'alevinage ainsi que de la lutte contre les prédateurs ;

  2. une partie importante de la production (18%) a péri au cours des vidanges et des stockages par manque de savoir-faire et d'attention (cf. figure 6.3.) ;

  3. les aléas climatiques, en particulier la pluviométrie et la grêle, n'ont pas favorisé la production d'alevins au cours de cette campagne ;

  4. le dernier lieu et non des moindres, c'est l'absence d'un bon marketing-vulgarisation qui fait stagner pour l'instant la demande d'alevins, ce qui ne stimule pas les producteurs à améliorer leur savoir-faire pour augmenter le rendement et par conséquent, le nombre d'alevins produits.

Tableau 6.10. : Comparaison des cessions d'alevins par le secteur privé et par le Gouvernement, campagne 1991–1992.

CIRRHFIV.Secteur privéGouvernementAlevins cédés par secteur privé
(%)
Nombre alevins cédésNombre acheteursNombre alevins/ acheteur1Nombre alevins cédésNombre acheteursNombre alevins/ acheteur1
VakinankaratraAntsirabe I/II85.823598143102.29091111246
Betafo52.87052910071.341.1426243
Ambatolampy100.7702873511.363197299
Faratsiho59.48347212655.9656498652
Antanifotsy72.53354813245.2255059062
Total partiel Vakinankaratra371.4862.434153275.9533.2268657
FianarantsoaFandriana23.12317013647.5695668433
Ambositra11.246±17764180.3832.248806
Ambohimahasoa29.2833009821.1653456158
Fianarantsoa I/II22.97826487107.9091.1639318
Ambalavao12.3552315324.0132958234
Total partiel Fianarantsoa98.9851.14287381.0394.6178321
TOTAL470.4713.576132656.9927.8438442

1- Moyenne pondérée.

Les résultats de la campagne 1991–1992 nous confirment la nécessité d'être encore plus strict et exigeant quant à la sélection du site et plus particulièrement pour ce qui concerne la source d'alimentation en eau de la station. De même, il apparaît clairement que, non seulement des formations en gestion tant au niveau de la production que de la gestion financière doivent être dispensées aux producteurs, mais que ces derniers doivent déjà disposer d'un pouvoir d'investissement et de notion spéculative pour entreprendre rapidement avec succès la production d'alevins. De même, dès la deuxième campagne d'un producteur, il faut commencer à expliquer la nécessité et l'importance d'une stratégie de marketing-vulgarisation.

Nous rappellerons que la vente des alevins produits par les producteurs a été laissée sous leur entière responsabilité. La pratique a confirmé qu'un service de vente d'alevins à jour fixe, une ou deux fois par semaine, est efficace sans être trop contraignant pour le producteur. La pêche des alevins, se faisant à la demande et directement dans l'étang d'alevinage, au moyen d'une épuisette manipulée à partir de la digue, est satisfaisante. L'étang d'alevinage n'est vidangé complètement qu'une fois que la plupart des alevins ont été pêchés, évitant ainsi des manipulations inutiles souvent préjudiciables aux alevins. Malheureusement, nous avons constaté que les dispositifs de stockage (viviers, hapas, etc…) étaient souvent absents ou inadéquats, ce qui explique en grande partie l'importante mortalité d'alevins produits (18%).

Il convient de ne pas intervenir pour l'organisation de la vente des alevins mais d'accentuer le rôle de vulgarisateur/marketing des producteurs d'alevins auprès des acheteurs par des supports tels que rizière de démonstration, affiches techniques, etc … Les cessions chez et par les producteurs privés permettant la possibilité de s'approvisionner en alevins sur une période assez longue ont confirmé la souplesse de ce système par rapport aux cessions traditionnelles organisées par l'administration. En plus, ce système permettra d'atteindre, au fil des années, un public beaucoup plus vaste. L'importance d'augmenter rapidement la demande d'alevins apparaît comme un facteur clé pour stimuler les producteurs à intensifier leur production en appliquant mieux les techniques d'élevage préconisées (savoir-faire).

Les résultats de production et la cession d'alevins ainsi que le nombre de producteurs privés d'alevins opérationnels depuis le lancement de l'opération apparaissent dans la figure 6.3. et les pourcentages d'alevins cédés par le secteur privé par rapport à l'administration dans la figure 6.4.

Figure 6.3. : Evolution du nombre de producteurs d'alevins et des résultats de campagne du secteur privé, campagne 1989–1990 jusqu'à présent.

Figure 6.3

Figure 6.4.: Evolution du pourcentage des cessions d'alevins prises en charge par le secteur privé, campagne 1989 jusqu'à présent

Figure 6.4

Même si les objectifs de cessions de cette campagne n'ont pas été atteints, ces deux figures illustrent de façon évidente l'importante progression faite par le secteur privé autant en production absolue (cf. Figure 6.3.) qu'en pourcentage des alevins cédés par le secteur privé (cf. Figure 6.4.). La première figure illustre également le nombre important d'alevins produits et cédés par le secteur privé lors de la campagne actuelle (cf. tableau 6.6.), même si le nombre d'alevins produits et cédés par producteur est encore faible et en deçà de nos espérances.

6.2.2. Cessions par les CIRRH/projet

Contrairement aux deux rapports de campagne précédents (cf Document Technique No 3 et 6, projet PNUD/FAO-MAG/88/005) nous restreignons dans cette analyse aux résultats par région et à ceux de toute la zone d'intervention en excluant volontairement les évolutions éventuelles au niveau des Fivondronana.

Lors de la campagne 1991–1992, 1.526.496 alevins ont été commandés par 12.314 souscripteurs, ces résultats étant à comparer avec ceux des campagnes précédentes (cf. tableau 6.11. et figure 6.5.).

Tableau 6.11.: Evolution des résultats des commandes d'alevins, campagne 1989–1990 jusqu'à présent.

CampagneAlevins commandés
(nbre)
Souscripteurs
(nbre)
Nombre d'alevins par souscripteur
1985–1986105.144??
1986–1987632.874??
1987–1988513.1254.372117
1988–1989562.9964.783118
1989–19901.210.53610.747113
1990–19911.792.76812.952138
1991–19921.525.49612.314124

Figure 6.5.: Evolution des résultats des commandes d'alevins, campagne 1989–1990 jusqu'à présent.

Figure 6.5

A l'exception de la campagne 1986–1987 dont le nombre d'alevins commandés était plus important que lors de la campagne suivante à cause d'une augmentation temporaire du nombre de points de commande (cf. Compte rendu de la campagne 1990–1991, Document Technique No6, projet PNUD/FAO-MAG/88/005), nous constatons une progression permanente autant du nombre d'alevins commandés que du nombre de souscripteurs jusqu'à la campagne 1990–1991. Pour la campagne actuelle, nous remarquons, en revanche une diminution de ces deux paramètres qui est plus importante pour le nombre d'alevins commandés (-15%) que pour le nombre d'acheteurs (-5%). Pour mieux analyser les raisons de cette diminution, nous avons mis en exergue les résultats par région. Les figures 6.6. et 6.7. illustrent respectivement l'évolution du nombre d'alevins commandés et celui du nombre de souscripteurs. Ainsi, les principales raisons de diminution des résultats de commande au cours de la campagne actuelle sont par ordre décroissant d'importance :

  1. les événements sociaux et politiques importants au cours de la campagne 1991–1992 ont eu des répercussions sans précédent sur l'économie nationale. En milieu rural, cette régression économique est illustrée par une baisse non négligeable du pouvoir d'achat. Cette diminution du pouvoir d'achat, en particulier pendant la période de soudure, n'a pas épargné l'activité (rizi)piscicole ;

  2. en plus d'une diminution du pouvoir d'achat, expliquant la diminution du nombre d'alevins commandés, nous constatons également une importante diminution du nombre de souscripteurs de la région de Fianarantsoa (16%), tandis que celui de la région d'Antsirabe ne cesse d'augmenter par rapport à la campagne précédente (+14%). Cette diminution peut être expliquée par le fait qu'un nombre de (rizi)pisciculteurs ont arrêté l'activité (rizi)piscicole à cause des résultats décevants, certainement dûs à une méconnaissance des techniques d'élevage ;

  3. avec l'installation d'un secteur privé qui commence à prendre la relève de l'administration pour les cessions d'alevins, nous avons remarqué que les clients acheteurs d'alevins ont tendance à ne plus commander d'alevins, étant donné qu'ils savent que les producteurs auront des alevins disponibles pendant au moins deux à trois mois et que l'inscription n'est plus vraiment utile pour eux.

Ces figures confirment aussi l'importance de la pisciculture en rizière et en étang dans les deux régions et l'engouement de ces populations pour ces activités.

Figure 6.6.: Evolution du nombre d'alevins commandés par région, campagne 1985– 1986 jusqu'à présent.

Figure 6.6

Figure 6.7.: Evolution du nombre de souscripteurs par région, campagne 1985–1986 jusqu'à présent.

Figure 6.7

Quant aux cessions d'alevins, lors de la campagne 1991–1992, 1.127.463 alevins ont été cédés à 11.419 acheteurs. Ces résultats sont à comparer avec ceux des campagnes précédentes (cf. tableau 6.12. et figure 6.8.).

Tableau 6.12.: Evolution des résultats des cessions d'alevins, campagne 1985–1986 jusqu'à présent.

CampagneAlevins cédés
(nbre)
Acheteurs
(nbre)
Nombre d'alevins par acheteur
1985–1986108.4941.11497
1986–1987345.3743.48799
1987–1988396.9424.88281
1988–1989419.7333.716113
1989–1990920.9488.149113
1990–19911.536.23712.549122
1991–19921.127.46311.34999

Figure 6.8.: Evolution des résultats des cessions d'alevins, campagne 1985–1986 jusqu'à présent.

Figure 6.8

Comme pour les commandes d'alevins, nous constatons une importante diminution du nombre d'alevins cédés par rapport à la campagne précédente (-27%). Cette diminution moins flagrante pour le nombre d'acheteurs (-10%).

Avant d'analyser cette régression des cessions d'alevins, soulignons d'abord l'important progrès fait par le secteur privé. En effet, le nombre d'alevins cédés par ce secteur a presque triplé (+228%) par rapport à la campagne précédente. Quant au nombre d'acheteurs, celui-ci a plus que triplé (+245%) par rapport à la campagne précédente. L'importance que commence à prendre le secteur privé dans les de cessions d'alevins est illustrée dans les figures 6.9. et 6.10. qui mettent respectivement en exergue l'évolution du nombre d'alevins cédés et celui d'acheteurs par l'administration et le secteur privé au cours de la campagne 1985–1986 jusqu'à présent. Cette importance est également illustrée dans la figure 6.4. qui reprend le pourcentage des nombres d'alevins cédés par le secteur privé.

Figure 6.9.: Evolution du nombre d'alevins cédés par secteur, campagne 1985–1986 jusqu'à présent.

Figure 6.9

Figure 6.10.: Evolution du nombre d'acheteurs par secteur, campagne 1985–1986 jusqu'à présent.

Figure 6.10

Comme pour l'analyse des commandes d'alevins, nous avons mis en exergue les résultats par région depuis la campagne 1985–1986 jusqu'à présent (cf. figures 6.11. et 6.12.) afin de pouvoir analyser les résultats des cessions.

Les raisons de la diminution des résultats des commandes se sont confirmées, voire accentuées au cours des cessions d'alevins. Pour cela, les principales raisons de la baisse des résultats des cessions sont les mêmes que celles évoquées précédemment pour les commandes, à savoir :

  1. la crise économique : cette crise a été plus importante que prévue puisque si les souscripteurs avaient programmé d'acheter environ 124 alevins par personne, les acheteurs quant à eux, n'en ont acheté que 99 par acheteur et ceci malgré un effort qui a été fait, en particulier pour le secteur privé de la région d'Antsirabe, concernant la qualité de la (rizi)pisciculture (marketing-vulgarisation) ;

  2. la baisse importante des résultats de la région de Fianarantsoa : la diminution du nombre d'alevins cédés et du nombre d'acheteurs respectivement de -47 et -24% est probablement dû à un excès d'enthousiasme des pratiquants (rizi)piscicoles et un accès aux informations inexistant. Cette hypothèse confirme la stratégie mise au point par le projet tout en insistant sur l'importance du rôle de vulgarisateur/animateur que doivent jouer les producteurs d'alevins parce que si ces derniers ne le font pas, la (rizi)pisciculture régresse par manque d'accès aux informations techniques indispensables pour réussir une bonne récolte et par conséquent, la demande d'alevins, source de revenu des producteurs regresse aussi ;

  3. la diminution des inscriptions auprès secteur privé : cette régression est confirmée par les bons résultats de la région d'Antsirable malgré la crise économique. Cette crise explique en revanche l'importante diminution du nombre d'alevins achetés par acheteur dans cette région (114 alevins pa acheteur au cours de la campagne actuelle contre 125 lors de la précédente, Nous devrons être prudents avec ce paramètre “nombre d'alevins achetés par acheteur” puisque l'enquête géographique (cf. Document Technique No9, projet PNUD/FAO-MAG/88/005) a montré que de plus en plus d'acheteurs n'achètent qu'une partie de leurs alevins chez les producteurs d'alevins. En effet, l'autre partie est achetée auprès du secteur parallèle qui se développe de façon impressionnante au fil des campagnes.

Pour terminer ce chapitre sur les résultats des cessions d'alevins, nous avons illustré le nombre d'alevins commandés et cédés depuis la première campagne ainsi que le nombre de souscripteurs et acheteurs dans les figures 6.13. et 6.14. respectivement.

Figure 6.11.: Evolution du nombre d'alevins cédés par région, campagne 1985–1986 jusqu'à présent.

Figure 6.11

Figure 6.12.: Evolution du nombre d'acheteurs par région, campagne 1985–1986 jusqu'à présent.

Figure 6.12

Figure 6.13.: Evolution du nombre d'alevins commandés et cédés, campagne 1985– 1986 jusqu'à présent.

Figure 6.13

Figure 6.14.: Evolution du nombre de souscripteurs et acheteurs, campagne 1985–1986 jusqu'à présent.

Figure 6.14

D'une part, le nombre d'alevins cédés et le nombre d'acheteurs est en général, environ de 25% moins élevé que ceux des alevins commandés et de souscripteurs. Cette différence a tendance à disparaître avec la mise en place d'un secteur privé producteur d'alevins. Ceci explique la diminution de cette différence pour le nombre de souscripteurs/acheteurs au cours des deux dernières campagnes.

D'autre part, ces deux figures confirment les analyses faites précédemment, en particulier en ce qui concerne:

  1. la régression aussi bien au cours des commandes que des cessions lors de la campagne actuelle ;

  2. cette régression est plus importante pour le nombre d'alevins commandés/ cédés que pour le nombre de souscripteurs/acheteurs, ce qui est dû à la crise économqiue et à l'installation d'un secteur parallèle florissant malgré une qualité d'alevins médiocre dans la plupart des cas.

6.3. Production de poissons de consommation

6.3.1. Station piscicole d'Etat

Comme pour les campagnes précédentes, les résultats de grossissement des deux stations piscicoles étatiques encadrées par le projet et représentés dans les tableaux 5.19. et 5.20. sont difficilement interprétables parce que les conditons d'élevage sont trop disparates et peu comparables (p.e. densité, période d'élevage, fertilisation, alimentation, etc…). En général, la production était plutôt médiocre comme pour les années précédentes et pourrait être améliorée sans trop d'efforts des responsables.

Il est grand temps que les responsables de ces stations réalisent que le temps où l'objectif principal de ces stations était la production d'alevins est révolu et que ces stations sont des outils de prédilection pour mener à bien des essais piscicoles ; c'est en particulier pour la station piscicole d'Ampamaherana. Même si l'objectif principal -l'appui au secteur privé- reste inchangé, les objectifs directs devront changer. Pour les dix prochaines années, leurs objectifs devraient être la gestion et la sélection de géniteurs performants ainsi que la mise en place d'un programme de recherche de développement (cf. compte-rendu de la dernière campagne : Doc. Tech. No6, projet PNUD/FAO-MAG/88/005).

6.3.2. Milieu rural

Le nombre de pratiquants de l'aquaculture, au sens large du terme, a été analysé profondément dans le rapport relatif à l'enquête géographique1. En effet, nous avons conclu que l'ancienne méthode de suivi-évaluation de notre activité (recensement) avait sous-estimé de façon substantielle le nombre de pratiquants qui sont en contact avec le projet et/ou le secteur privé encadré par ce dernier (±25.000 pratiquants), mais également ceux qui ne sont pas en contact avec ni le projet ni les producteurs d'alevins encadrés (±100.000 pratiquants).

L'évolution du nombre de pratiquants de l'élevage de poissons en rizière (rizipisciculteurs) et en étang (pisciculteurs) depuis la campagne 1986–1987 est représentée dans le tableau 6.13. et illustrée dans la figure 6.15. Ce tableau et cette figure montrent bien l'augmentation régulière du nombre de pratiquants autant en rizipisciculture qu'en pisciculture, jusqu'à la campagne 1990–1991 et en toute évidence, le nombre important de pratiquants determiné par la nouvelle méthode de suivi-évaluation. On peut noter que la première estimation du nombre de pratiquants (recensement) a été réalisée au cours de la campagne 1986–1987, ce qui explique la raison pour laquelle nous ne disposons pas des derniers chiffres sur la campagne 1985– 1986.

1 Document Technique No10 intitulé “Etude de l'impact quantitatif des activités rizipiscicoles et piscicoles dans les régions pilotes du Vakinankaratra et du Betsileo, campagne 1991–1992” du projet PNUD/FAO-MAG/88/005.

Tableau 6.13. : Evolution du nombre de pratiquants rizipiscicoles et piscicoles, campagne 1986–1987 jusquà présent.

CampagneRizipisciculteursPisciculteursTotal1
1986–19872.2498902.940
1987–19882.7672.7454.880
1988–19894.9813.9678.948
1989–19908.3615.56513.926
1990–199113.7637.89421.657
1991–199276.30272.025125.223

1- Certains pratiquants font et la rizipisciculture et la pisciculture en étang, ce qui explique pourquoi le nombre total de pratiquants n'est pas égal à la somme des rizipisciculteurs et des pisciculteurs.

Figure 6.15. : Evolution du nombre de pratiquants rizipiscicoles et piscicoles, campagne 1986–1987 jusqu'à présent.

Figure 6.15

L'évolution des surfaces de rizières et d'étangs empoissonnés depuis la campagne 1986–1987 jusqu'à présent, se trouve dans le tableau 6.14., et la figure 6.16. met en exergue cette évolution en la comparant avec le nombre de pratiquants.

Ce tableau et cette figure mettent en exergue la nouvelle dimension qu'ont pris nos connaissances quant aux surfaces empoissonnées, comme d'ailleurs, celles concernant le nombre des pratiquants qui est dûe à la nouvelle méthode de suivi-évaluation (enquête géographique). Néanmoins, nous constatons que, comme avec l'ancienne méthode, la surface des rizières empoissonnées est beaucoup plus importante que celle des étangs (respectivement 89 et 11% au cours de la campagne 1991–1992). De même, la surface empoissonnée est proportionnelle au nombre de pratiquants.

Tableau 6.14. : Evolution des surfaces de rizières et étangs empoissonnés, campagne 1986–1987 jusqu'à présent.

CampagneRizières (ha)Etangs (ha)Total (ha)
1986–198713370203
1987–198837184455
1988–1989572103675
1989–19909201581.078
1990–19911.3171581.475
1991–199213.3811.61915.000

Figure 6.16. : Comparaison entre l'évolution des surfaces (rizi)piscicoles empoissonnées et celle du nombre de pratiquants, campagne 1986–1987 jusqu'à présent.

Figure 6.16

Les paramètres qualitatifs de la (rizi)pisciculture et la de pisciculture en étang (cf. respectivement les tableaux 5.22. et 5.24 et les figures 5.6. et 5.7.)) font ressortir certaines tendances qui, par ailleurs, sont pour la plupart identiques à celles des campagnes précédentes, à savoir :

Comparés avec les résultats de la campagne précédente, il y a une tendance de baisse du rendement de la rizipisciculture : 179 kg/ha/cycle au cours de la campagne précédente contre 101 kg/ha/cycle à présent pour la CIRRH d'Antsirabe et respectivement 217 et 143 kg/ha/cycle pour celle de Fianarantsoa. Cette tendance doit être attribuée à la nouvelle méthode de détermination de l'échantillon de l'enquête de vérification de production. En effet, depuis cette campagne, l'échantillon des paysans à suivre a été tiré au hasard parmi les acheteurs auprès des cessions du secteur privé et de l'administration. Cette méthode objective confirme que nos agents de terrain avaient plus tendance à choisir les meilleurs paysans au cours de l'ancienne méthode de détermination de l'échantillon qui devrait être 5 mauvais, 5 moyens et 5 bons paysans rizipisciculteurs par agent !.

Comme conclusion de la vérification de la production (rizi)piscicole en milieu rural, nous pouvons recommander, comme lors des campagnes précédentes, que nous devons insister sur la formation des (rizi)pisciculteurs afin de faire accepter la (rizi)pisciculture améliorée et l'application des normes techniques vulgarisées. En effet, si un pourcentage relativement important de paysans fait déjà des aménagements, fertilise des rizières /étangs et alimente les poissons, ils le font en général encore assez mal et/ou de manière discontinue.

Il est évident qu'il est difficile de convaincre les paysans (rizi)pisciculteurs à faire mieux en respectant les normes techniques, car en faisant comme ils le font, ils gagnent en général, de l'argent. Il s'agit en effet de convaincre les paysans (rizi)pisciculteurs de l'aspect spéculatif de cette activité. Les producteurs d'alevins, quant à eux, l'ont apparemment déjà très bien compris puisqu'ils produisent presque tous des poissons de consommation de façon spéculative leur permettant de faire des bénéfices plus que considérables. Ainsi, les producteurs d'alevins sont les premiers (rizi)pisciculteurs “artisanaux” des Hautes-Terres de Madagascar.

Cette conclusion, comme pour celles des campagnes précédentes, confirme la nécessité et l'intérêt du secteur privé à faire la vulgarisation-marketing auprès de leur clientèle. L'engouement de la population rurale pour les activités (rizi)piscicoles est déjà confirmé. Il s'agit à présent de bien canaliser cet enthousiasme du monde rural afin de pouvoir, non seulement développer les fermes rurales de production d'alevins, mais surtout la (rizi)pisciculture sur les Hautes-Terres de Madagascar.

Pour terminer ce compte rendu de la campagne 1991–1992, nous tenterons d'estimer la production piscicole dans la zone d'intervention du projet. Pour ce faire, nous avons extrapolé les résultats de l'enquête sur l'impact quantitatif de la (rizi)pisciculture (enquête géographique) et ceux des vérifications de production des deux régions (cf. tableau 6.15.). Un résumé par activité est repris dans le tableau 6.16.

Tableau 6.15. : Extrapolation intégrant les résultats de l'enquête géographique et ceux de l'enquête de vérification de production, campagne 1990–1991.

CIRRHActivité1Nombre de pratiquants2Surface empoissonnée
(ha)
Moyenne rendement
(kg/ha/cy)
Production annuelle
(t)
VakinankaratraRPC “traditionnelle”34.4525.44350272
RPC “familiale”10.2911.626100164
Total partiel RPC44.7437.069-436
PC “tradititionnelle”25.448433200149
PC “familiale”13.70323364187
Total partiel PC39.151666-236
Total partiel Vakinankaratra71.3107.735-672
FianarantsoaRPC “tradititionnelle”14.5172.90450145
RPC “familiale”17.0423.408148504
Total partiel RPC31.5596.312-649
PC “traditionnelle”21.368619200124
PC “familiale”11.506334571140
Total partiel PC32.874953-264
Total partiel Fianarantsoa53.9137.265-913
TOTAL125.22315.000-1.585

1 RPC : rizipisciculture. PC: pisciculture

2 Certains pratiquants pratiquent la rizipisciculture et la pisciculture en même temps

Etant donné que l'échantillon de l'enquête géographique et celle de la vérification de production ne sont pas identiques (cf. par. 4.3.), nous sommes obligés de faire deux hypothèses afin de pouvoir extrapoler les résultats des deux enquêtes. En effet, l'échantillon du premier a été déterminé “au hasard” pour toute la population rurale et le second “au hasard” à partir de ceux ayant acheté leurs alevins au cours des cessions organisées par le secteur privé et l'administration. Ce groupe de pratiquants peut être classifié comme des (rizi)pisciculteurs “familiaux” tandis que les pratiquants qui n'ont pas de contact avec le projet ni avec les producteurs d'alevins encadrés par le projet peuvent être appelés des (rizi)pisciculteurs “traditionnels” puisqu'ils n'ont pas, a priori, d'accès aux techniques d'élevage (rizi)piscicoles vulgarisées.

L'enquête géographique nous a permis de déterminer le pourcentage de ces deux groupes de pratiquants “familiaux” et “traditionnels” pour chaque région et pour chaque activité. Pour pouvoir estimer la production (rizi)piscicole avec le plus d'objectivité possible, nous avons émis deux hypothèses, à savoir :

  1. les surfaces (rizi)piscicoles empoissonnées par les pratiquants “traditionnels” et “familiaux” sont proportionnelles à leur nombre ;

  2. si l'enquête de vérification de production nous a permis de connaître les rendements des pratiquants “familiaux”, nous avons peu d'informations sur le niveau de production des pratiquants “traditionnels”. En attendant, nous les avons fixés, de manière réaliste, mais arbitraire à 50/kg/ha/cycle et à 200 kg/ha/cycle pour respectivement le rendement piscicole en rizière et celui en étang.

Tableau 6.16.: Impact (rizi)piscicole par activité dans toute la zone d'intervention, campagne 1991–1992.

ActivitéNbre de pratiquantsNbre de rizières/étangsSurface empoissonnée
(ha)
Production annuelle
(t)
Moyenne de rendement
(kg/ha/cycle)
Rizipisiculture76.302211.80813.3811.08581
Pisciculture72.025102.0911.619500309
TOTAL125.223313.89915.0001.585-

Même si cette extrapolation n'est pas entièrement satisfaisante, et que nous pouvons encore l'améliorer, en particulier en ce qui concerne l'estimation du rendement en prenant le même échantillon pour l'enquête géographique et l'enquête de vérification de production, nous pouvons conclure que la pisciculture -au sens large du termeincluant l'élévage de poissons en rizière et en étang, touche environ 125.000 paysans dont presque autant de pisciculteurs que de rizipisciculteurs, représentant environ 750.000 personnes (la taille démographique des exploitations agricoles en milieu rural, y compris le chef de famille, est en moyenne de six personnes à Madagascar). La surface des rizières et étangs empoissonnés représente environ 15.000 ha dont presque 89% de rizières et 11% d'étangs, pour une production annuelle estimée à un peu moins de 1.600 tonnes. Jusqu'à présent, une grande partie de cette production est autoconsommée et le restant est vendu, en général, sur le site de production.

L'évolution de l'estimation de la production annuelle de la zone d'intervention du projet, depuis la campagne 1988–1989 jusqu'à présent, est illustrée par la figure 6.17. où cette évolution est comparée avec celle du nombre de pratiquants. Cette figure montre l'impact important de la (rizi)pisciculture sur les Hautes-Terres de Madagascar qui est logiquement proportionnel au nombre de pratiquants puisque à part quelques exceptions, la qualité de la (rizi)pisciculture n'a pas changé depuis le début du projet.

Figure 6.17.: Comparaison de l'évolution du nombre de pratiquants (rizi)piscicoles et celle de la production annuelle de poissons de consommation

Figure 6.17

En conlusion, nous pouvons dire que l'aquaculture -au sens large du terme- est pratiquée par beaucoup de paysans (presque un sur deux) sur les Hautes-Terres de Madagascar, mais que le niveau de cette activité est encore marginal. Une partie des alevins nécessaires à l'empoissonnement des rizières et étangs vient du secteur privé, mais la majorité est livrée par le marché parallèle.

Nous terminons ce compte-rendu concernant les résultats de la campagne (rizi)piscicole 1991–1992 avec un tableau qui récapitule les principaux objectifs et résultats quantifiables de cette campagne 1991–1992 (cf. tableau 6.17.).

Concernant les objectifs de campagne, nous pouvons faire les remarques suivantes :

Concernant le secteur privé producteur d'alevins :

Concernant les cessions d'alevins :

Concernant l'impact aquacole en milieu rural :

Concernant les stations piscicoles :

Tableau 6.17. : Principaux objectifs et réalisations quantifiables de la campagne 1991– 1992.

DescriptionCIRRH du VakinankaratraCIRRH de FianarantsoaTotal
ObjectifRéalisationObjectifRéalisationObjectifRéalisation
1. Vulgarisation      
* paysans encadrés (nbre)15.00071.31010.00053.91325.000125.223
* producteurs d'alevins      
opérationnels (nbre)30321074039
* cessions d'alevins (nbre)      
• CIRRH/projet600.000275.9531.100.000381.039170.000656.992
• producteurs privés600.000371.486200.00098.985800.000470.471
* surface piscicole productive (ha)1.0007.7356507.2651.65015.000
* rendements      
• rizipisculture (kg/ha/cy)250101180148--
• pisciculture (kg/ha/an)1.0001.1145501.012--
* production piscicole3256722009135251.585
2. Stations piscicoles      
* production d'alevins cessibles (nbre)1.500.0001.185.2001.500.0001.682.5963.000.0002.867.796
* cheptel de géniteurs (nbre)      
• mâles210196190?400?
• femelles125187110116235303
* cession de géniteurs (nbre)      
• mâles12011712054240171
• femelles8047603612083

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