CONCLUSION

Ce deuxième cycle réalisé en saison pluvieuse de Decembre 89 à Avril 90 devait permettre de travailler avec des conditions de salinité plus basses qu'en saison sèche donc plus favorables pour la croissance, surtout pour P. monodon.

En réalité, les précipitations ont été très faibles et n'ont jamais été suffisantes pour faire baisser durablement la salinité des bassins. Le minimum enregistré est de 25 ppm sur une courte période.

La différence principale observée dans les bassins est la température moyenne, supérieure de 4 °C (maxi 35 °C le soir) par rapport à la saison sèche.

P. indicus

Les résultats obtenus au cours de ce cycle sont presque identiques à ceux du cycle 1. L'espèce P. indicus du Sud utilisée cette fois-ci, n'a pas amélioré, les résultats, le plafond de 10 g de poids moyen reste toujours le même dans les conditions semiintensive et intensive.

Cette espèce est peu sensible à la qualité de l'aliment, que ce soit avec PRESIDENT (essai 90.2 à 30/m2) ou avec LIVESTOCK (essai 90.3 à 7/m2) et même avec aliment local (essai 90.1 à 4/m2). Pour l'ensemble de ces élevages, la vitesse de croissance est semblable, jusqu' à 10 gr, seul les densités extrêmes de 30/m2 et de 1/m2 différencient les résultats finaux. A 30/m2, le poids moyen final est faible avec une dispersion de poids extrêmement importante : 42,4 %. A faible densité, 1/m2, après transfert du 90.1 en 90.8, la croissance reprend et permet d'obtenir des animaux d'un poids moyen de 17,7 gr, ce qui est encore trop faible.

Le mélange d'espèces (essai 90.6, P. monodon/ P. indicus) où les P. indicus ont été à très faible densité (0,5/m2) donne la meilleure croissance avec des animaux de 22 gr à la pêche.

P. monodon

Les salinités malheureusement trop hautes pour une saison des pluies n'ont pas permis de travailler avec des conditions meilleures que celles du cycle 1, le seul avantage fut la température plus élevée. La vitesse de croissance est plus rapide en début d'élevage mais se rapproche ensuite de la courbe obtenue précédemment pour en final donner des résultats identiques.

La croissance de P. monodon est liée à la qualité de l'aliment beaucoup plus qu' à la densité (sauf pour l'extensif pur). Mais les résultats obtenus en poids moyen final sont décevants, surtout avec le PRESIDENT (essai 90.5 : 17 gr). Le vieillissement du granulé plus les salinité et température élevées dans le bassin seraient des conditions trop défavorables pour atteindre 25–30 gr.

L'aliment LIVESTOCK (essai 90.6) donne un poids moyen final de 11, 7 gr, inférieur à celui obtenu avec l'essai 89.3, 14, 2 gr.

Avec l'aliment local (plus complément vitaminique) on obtient une meilleure croissance (toute relative) en baissant la densité à 4/m2, le poids moyen final est de 7 gr pour l'essai 89.1. Seul un aliment comportant suffisamment de protéines apportées par de la farine de poisson permettra d'améliorer la croissance.

Sans aliment d'appoint en extensif à 2/m2 (essai 90.7) la production naturelle ne suffit plus à assurer les besoins alimentaires des crevettes. Un fort ralentissement de croissance est observé à 10 gr (donc 20 gr de biomasse/m2).

Pour P. monodon, il se confirme après 2 cycles de grossissement que l'élément déterminant pour cette espèce est la qualité de l'aliment, d'une part dans sa formulation avec des protéines de bonne qualité et d'autre part dans sa fraîcheur.

Tableau N^o4: Résultats synthetiques du cycle II.

* Production extrapolée par tonne à l'hectare et à l'année sans période d'assec.