La complémentarité poissons-riziculture semble évidente. Toutefois, l'activité pisciculture est subordonnée à la riziculture, même si dans certains cas elle peut apporter un supplément de revenu important.
La mission a constaté sur le terrain, dans la zone de projet ainsi qu'à Miananrivo (MAG/86/005) et les zones rizicoles assistées par la Communauté Européenne, une collaboration ad hoc entre les services agricoles et ceux de la Direction des Ressources Halieutiques. Cette collaboration repose surtout sur les relations entre cadres, ce qui peut être assez aléatoire, comme témoignent les différences d'expérience entre les différentes zones de projet.
La pérennite de la rizipisciculture serait davantage assurée par un rapprochement entre les efforts de vulgarisation concernant le riz et le poisson. L'établissement d'une politique commune aurait les avantages de:
En parallèle avec les efforts déjà faits sur le terrain, les autorités gouvernementaux concernées Ministère de l'Agriculture, Elevage et Ressources Halieutiques, Ministère d'Etat de Développement Rurale) devraient se concerter à haut niveau pour élaborer une politique de développement rizipiscicole. Ceci pourrait:
De plus, il sera utile aussi à continuer à rechercher des formules d'aliments qui peuvent être préparés par l'exploitant lui-même et utilisés en remplacement de la provende commercialisée par le projet. Egalement, il sera nécessaire de rechercher des alternatifs locaux aux intrants présentement mis à la disposition des exploitants par le projet, notamment piassava, tuyaux, matériels de pêche.
La mission a prix contact avec les principaux bailleurs de fonds (FED, JICA) actuellement intéressés ou déjà impliqués dans le développement de la pisciculture. Ils ont exprimé leurs vifs désirs de mener une action coordonnée pour le développement de la pisciculture dans le pays, conformément à leur procédure de financement.
Comme déjà mentionée, le secteur pêche occupe un place prépondérante dans l'économie malgache. C'est ainsi que le plan directeur a été élaboré pour définir les actions à programmer pour le court, le moyen et le long terme, et d'orienter ainsi la contribution et les interventions du Gouvernement et ceux des bailleurs de fonds, ainsi que des opérateurs privés, pour rationnaliser l'utilisation des moyens. La mise en oeuvre de ce plan permettra de réaliser les principaux objectifs du secteur déjà présentés dans la section 1.1.
Ce Programme vise à augmenter la production, à élever le niveau de vie des pêcheurs et des pisciculteurs, à améliorer la situation nutritionnelle des populations, à accroître les exportations et à améliorer la participation du secteur à l'effort général de développement du pays.
La mission sur le terrain malgré le court temps disponible a pu se pencher sur ce programme et a trouvé qu'il cadrait parfaitement avec les objectifs visés par le plan directeur du secteur. Ci-dessous, la mission a fait des recommandations pour mieux cibler les actions du programme.
Basé sur l'examen du “Plan Directeur” des pêches et aquaculture à Madagascar (Tomme II) ainsi que le “Programme cadre global de développement de la pêche et de l'aquaculture” du PNUD, la mission a constaté la nécessité d'un forum de concertation technique, des objectifs et des activités entre les bailleurs de fonds impliqués dans la pisciculture. Ce cadre de concertation doit être axé sur le choix des zones d'intervention, ainsi que la cohérence des actions. L'annexe 5 présente une première ébauche de ce cadre de concertation.
En ce qui concerne le Programme Cadre Global du PNUD, la mission, après examen de ce document, recommande qu'en tenant compte du constat de progrès du projet MAG/88/005 du fait qu'il entame une dernière phase clé - la passation d'activités de vulgarisation au secteur privé -, il semble objectivement nécessaire de prévoir une continuation des activités pour les campagnes '92/'94. Celles-ci comprendreront le volet assistance technique avec un poste d'expert, dont la présence est nécessaire pour achever la mise en pratique finale, d'une conception nouvelle développée pendant le projet actuel. Cette phase doit être donc, vue comme une phase de transition, menant à une situation d'encadrement technique relativement légere et à sa passation aux techniciens malgaches.
Au sujet du Thème 13 du Cadre Programme/PNUD. (Intensification de la vulgarisation auprès des pisciculteurs privés et privatisation de la production d'alevins) un plan de travail détaillé est certainement prévu, pour mieux définir les activités décrites sous Objectif 4/Résultat 2 du Programme Cadre. Néanmoins, les recommandations suivantes peuvent être avancées :
Dans le cadre de la consultation internationale, il pourrait être utile de prévoir une consultation internationale ponctuelle d'un agro-économiste pour démarrer les études de marché, la rentabilité des fermes rizipiscicoles, et les travaux de Suivi et Evaluation, en collaboration avec le VNU et la contrepartie nationale. Ce consultant international pourrait retourner au site du projet, pour continuer à assister les études pour une période courte.
Les stations principales ne semblent pas être vraiment aptes à la privatisation et devront être intégrées dans un programme national cohérent de recherches appliquées. Il faut donner une priorité au thème 17 du Programme Cadre Global/PNUD. Cette mission doit établir un plan national de recherche appliquée en aquaculture et pourrait détailler les travaux à effectuer sur les stations. Le programme de recherche doit être précis pour ne pas disperser les efforts.
Trois sujets de recherche appliquée répondent bien aux besoins actuels et apporteront un appui essentiel au développement du secteur alevinage/ rizipisciculture :
Parmi les stations secondaires, il est recommandé, qu'en priorité, le Gouvernement se penche sur celles qui pourraient avoir un impact sur le développement de la rizipisciculture. C'est le cas des stations adoptées comme bases pour les projects de développement (FED), ou celles aptes à une gestion privée axée sur la production d'alevins à vendre aux paysans. Dans le dernier cas, le Gouvernement doit d'une façon urgente déterminer sans delai les possibilités réelles de la cession des stations, soit en “location à long terme” ou en “vente directe”.
Etant donnée que la privatisation est un sujet complexe qui doit prendre en considération le cadre juridique et financiér de chaque pays, la mission a prit note de la situation actuelle de la privatisation dans le contexte malgache. Elle se caractérise par les éléments qui suivent.
L'ajustement structurel après l'échec de la politique de nationalisation, devient une nécessité pour la relancede l'économie. Cet ajustement touche plusieurs domaines dont le secteur agricole. Plusieurs fermes d'Etat ont été auparavant instituées dans l'intention de combler le vide laissé par les fermes privées et surtout par les paysans. On peut citer: les Fermes d'Etat caféicole, séricicole, porcine, bovine et même piscicole (Pisciculture du Fivondronana d'Antsirabe, du Faritany de Fianarantsoa), etc …
Ces fermes et centres non seulement ont été handicapés par les systèmes administratifs qui les régissaient (bon de commande, etc…), mais aussi et surtout, ils n'arrivaient pas à couvrir les dépenses occasionnées par leur propre gestion. A ceux-là s'ajoutent, l'esprit de fonctionnaire connu par le manque d'initiative et le “peu d'agressivité” pour la conquête du marché ; le budget de l'Administrration est loin de suivre l'expression des besoins.
Une liste des sociétés à privatiser a été dressée conjointement par la Banque Mondiale et le Gouvernement. La priorité du “désengagement” est fonction de plusieurs facteurs. En principe, il y a possibilité de désengagement total ou de désengagement partiel, suivant l'intérêt stratégique accordé par le Gouvernement aux activités de la ferme ou du centre en question. L'Organisme concerné est le Ministère des tutelle. Ce Ministère a été informé et il lui a été demandé d'élaborer ane fiche technique, dans laquelle figure notamment la situation du personnel (qualification, attribution, …). tous leurs droits doivent être supportés par un crédit “PASAGE” géré (droit de licenciement, préavis,…) où on doit s'assurer que les congés non pris n'alourdiront pas les charges.
Après étude et analyse de la situation de l'Organisme, la Délégation Générale du Gouvernement, chargée de la privatisation et qui est, en quelque sorte, un “guichet unique” procède à la détermination de la valeur mathématique d'une action de la société concernée. Un appel d'offres doit être lancée par cette institution gouvernementale.
Le dépouillement de l'Appel d'Offres est effectué par la Délégation Générale du Gouvernment et par l'organisme responsable de la Société. Un cahier de charges établi conjointement par le représentant de l'Etat et le preneur doit être signé et accepté par le preneur. Le cahier de charges spécifie les différentes clauses que doit respecter le preneur quand il s'agit de location-gérance. Il se peut que l'Etat procède à la vente. Les arriérés non payés reviennent à L'Etat.