L'élevage 92.08 est réalisé dans le bassin B6 en mode semi-intensif avec l'espèce Penaeus monodon. Les post-larves sont ensemencées directement et l'élevage est alimenté avec du granulé “PRESIDENT”.
Avec cet élevage, l'objectif est de tester l'effet du chaulage du fond de bassin et de comparer les résultats ainsi obtenus avec les élevages du même lot (92.07 - 92.09 et 92.10).
7.2.1. Préparation du bassin
Le bassin a été mis en assec pendant 8 mois (du 14/01/92 au 14/09/92), période pendant laquelle les sols réduits ont été retournés pour oxydation et les caniveaux remis en état. En outre, l'ensemble du fond a été amendé avec 1,5 tonnes de chaux le 25/08/92. Une semaine avant l'ensemencement, les flaques d'eaux ont été chlorées afin d'éliminer les éventuels organismes indésirables. Le bassin, une fois rincé a été mis en eau du 14/09/92 au 20/09/92, période pendant laquelle a été effectuée une fertilisation à double dose de T.S.P. et d'urée. Le bloom n'ayant pas démarré (secchi entre 100 – 110cm), une autre fertilisation à dose normale était faite quelques jours plus tard.
7.2.2. Ensemencement
Le 20/09/92, 118.180 post-larves P11 de 4,1mg de poids moyen, suivies le 21/09/92 de 7.600 P12 à 4,21mg ont été ensemencées directement dans le bassin, la densité initiale est de 6/m3. Une plongée de vérification effectuée aux environs du lieu d'ensemencement ne révélait aucun individu mort, fait confirmé par un taux de survie après 24 heures de 96 % en cage de survie.
7.2.3. Renouvellement d'eau
Le taux de renouvellement d'eau continu variait de 4 à 15 %. Le rythme de changements d'eau séquentiels était de 1/semaine, et il passait de 10 % en début d'élevage jusqu'à 30 –40 % à partir de 13g et ce jusqu'à la fin.
7.2.4. Paramètres physico-chimiques
a) Salinité
La salinité était relativement élevée avec une moyenne de 37 ppt, les deux valeurs extrêmes étant de 28 et 41 ppt. Cette situation résulte d'une forte évaporation dûe à la forte température et à l'insuffisance des pluies.
b) Oxygène
Dans l'ensemble, la concentration moyenne en D.O. demeurait acceptable : 3,2 ppm le matin et 5,3 le soir, les maxima respectifs étant de 5,4 et 9 ppm. Les valeurs 1,3 ppm (matin) et 1,7 ppm (soir) ne sont que des situations passagères, mais dangeureuses pour les croissances et la survie des animaux.
c) Température
Les températures fluctuent autour de 29,2°C le matin et 31,1°C le soir. Les températures minimales (matin et soir) sont assez élevées, soit en moyenne 27,5°C, ceci du fait de l'entrée en saison chaude.
d) pH
Le pH de l'eau était légèrement basique en général avec une moyenne de 7,4. La valeur minimale de 6,92 est due à une chute de phytoplacton observée en milieu d'élevage.
e) Secchi
Le secchi en début d'élevage fluctuait entre 50 et 60 cm, pour augmenter à 80 – 100 cm pour la suite, et ceci pendant 2,5 à 3 mois malgré une fertilisation poussée.
7.2.5. Prédateurs - Commensaux
La quantité totale à la récolte de prédateurs (crabes) et de compétiteurs (petits poissons), a été évaluée à 400 kg.
Au total, 3.937,3 kg de granulés “PRESIDENT” ont été nécessaires au grossissement. La distribution est fractionnée en trois parties égales : le matin, à midi et le soir. L'indice de conversion cumulé par rapport au gain de poids est assez moyen, soit de 2,35.
Pour un élevage mené en ensemencement direct, la croissance est quand même acceptable, soit un poids moyen de 28,22g en 168 jours. Un état stationnaire de croissance a été observé à plusieurs reprises à 7 et 14 gr.
Le taux de survie après la récolte est loin d'être satisfaisant : 47 %. Ceci confirme le risque d'adopter ce mode d'ensemencement qui est moins contrôlable.
L'histogramme de fréquence de poids montre un étalement pondéral marqué chez les femelles, un peu moins chez les mâles. Pour les femelles, la courbe est très asymétrique, le mode est placé à la limite supérieure de la classe de poids, les individus de la classe de 36 g correspondent à 40 % de la population.
L'histogramme de répartition de poids tous sexes confondus , met en relief 3 classes distinctes :
les 33 – 50g ou 20 – 30 crevettes/kg, soit 25 % de la population.
Le rendement extrapolé est médiocre : 1.857,14kg/ha/an.
Avec une survie de 47 %, il était difficile d'attendre mieux à la récolte. A 3/m2 en
final on comprend mieux la croissance qui est bonne, ainsi que l'indice de conversion assez
élevé qui s'explique par un mauvaise évaluation du nombre résiduel de crevettes, donc par une
surnutrition surtout en fin d'élevage.
