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II. RESULTATS REALISES PAR LE COMMERCANT PENDANT LES 4 PREMIERS MOIS DE SON FONCTIONNEMENT

2.1. Présentation du commerçant et de son équipement

Monsieur Daniel Ralison, le propriétaire d'une petite société spécialisée en exportation des produits halieutiques et du bois, a été choisi comme partenaire du thème No9, parmi trois candidats identifiés par l'administration provinciale (SPRH), le responsable du thème No9 et le consultant. En réalité, les deux autres candidats étaient beaucoup moins intéressés par la commercialisation des poissons sur le marché local, jugée moins profitable que l'exportation. Ils visaient, dans leur stratégie de développement, plutôt la vente à l'extérieur et l'augmentation de leurs propres captures.

Monsieur Daniel Ralison, 40 ans, ayant la formation en mécanique générale (Lycée Technique Industriel) et en gestion (4 années à l'Université d'Antananarivo), s'occupait pendant 4 ans de la collecte et de l'exportation de poissons à l'état frais sur la Réunion. Sa licence d'exportation des poissons était retirée par l'Administration en 1994, à cause du manque d'infrastructure à terre convenable. II continuait l'exportation du bois. Au moment du choix comme partenaire de la FAO, pour la démonstration des possibilités techniques et organisationnelles ainsi que de la rentabilité financière de la commercialisation du poisson frais de Toamasina à Antananarivo, la société “Dany Export” disposait de :

Dès le début de la collaboration avec la FAO, le commerçant a utilisé le camion frigorifique de 3 tonnes, appartenant au projet FAO. Ce camion provient du don japonais. En février 1995, il était doté également de trois bacs en plastique de 200 litres et d'un bac en plastique de 500 litres. Au démarrage de l'opération, le projet FAO prêtait au commerçant 1.000.000 FMG pour compléter son fonds de roulement. Ce prêt était remboursé en fin février 1995. En ce qui concerne le financement d'utilisation des équipements fournis par le projet, les conditions conclues entre les deux parties sont les suivantes :

Le bénéfice réalisé par le commerçant permettrait de rembourser plus rapidement l'achat des équipements. Vu l'engagement réel du commerçant dans ses propres investissements, tant en mer (achat d'une embarcation motorisée), qu'à terre (modernisation de son hangar de stockage et de traitement de poissons), le responsable du projet FAO accordait un délai de paiement plus long.

2.2. Objectifs à réaliser déterminés par les responsables du projet FAO

En contrepartie de l'aide en équipements et en assistance technique, le commerçant devrait :

2.3. Résultats obtenus

2.3.1. Organisation du circuit

Après les deux premières semaines de fonctionnement, en prenant en considération les propositions des clients, il a été décidé d'effectuer deux voyages par semaine, (lundi et jeudi). “Dany Export” a collaboré avec 7 clients relativement permanents et avec 6 autres clients approvisionnés en fonction de la disponibilité en poissons. Cette conception permettait à "Dany Export, d'un côté, d'acheter la totalité des captures offertes par les pêcheurs et, de l'autre côté, de trouver le débouché pour les produits amenés à Antananarivo. Il est évident que les clients occasionnels payaient au prix le plus bas, mais toujours suffisamment élevé pour couvrir, au minimum, la totalité des charges. Grâce à ce débouché, le commerçant pouvait réaliser une de ses obligations vis-à-vis de ses deux principaux fournisseurs à Toamasina, à savoir, acheter tous les poissons débarqués par ces armateurs.

En ce qui concerne l'organisation du circuit commercial, elle était la suivante :

2.3.2. Quantité de poissons commercialisés

Pendant 16 semaines de fonctionnement du projet de démonstration, la société “Dany Export” effectuaient 17 livraisons, et vendaient 10.440 kg de poissons (annexe 4). Il faut souligner que le commerçant n'a pu livrer des poissons dans la capitale que pendant seulement 12 semaines. Son absence à Antananarivo, durant 4 semaines a était provoquée par deux facteurs : premièrement, le manque de produits chez les pêcheurs à cause du mauvais temps et donc de l'arrêt de la pêche et, deuxièmement, le problème d'achat de glace. Le monopole de la production de la glace par un seul opérateur, spécialisé en plus dans la collecte et dans la vente de poissons, était la raison principale de ce problème. Le schéma 1 démontre clairement que la baisse de livraisons avait lieu essentiellement en janvier 1995.

Schéma 1 : Livraison par semaine (en kg)

Schéma 1

Source : Annexe 4

L'analyse plus détaillée des livraisons montre que :

2.3.3. Structure des livraisons par espèce (schéma 2)

Parmi les poissons livrés dominaient nettement trois groupes d'espèces1 : les capitaines (lethrinidae) 32%, les rouges (lutjanidae et serranidae) 27% et les cabots (serranidae) 21%. Au total, ces trois groupes d'espèces constituaient 80% de tous les poissons vendus à Antananarivo. Parmi les autres espèces, les plus souvent vendues, il faut citer également les thazards (lutjanidae) 7%, les sardes (lutjanidae) 4%, les madames-tombés (lutjanidae) 3% et les vivaneaux (lutjanidae) 2%. Les autres espèces non-citées ne constituaient que 4% de la vente totale.

Il est intéressant de mentionner que les capitaines et les rouges étaient présents dans chaque livraison, tandis que les cabots et les thazards dans trois quart de livraisons et les madames-tombés dans la moitié des expéditions.

1 Plus d'une dizaine de serranidae et de lutjanidae sont regroupés sous l'appellation “rouges”. Chez ces poissons, la couleur souvent vive est à la base de la classification commerciale, la robe rouge correspondant aux poissons les plus appréciés. Parmi les lutjanidae, le plus souvent rencontrés, on peut citer : Lutjanus coccineus, Lutjanus bohar et Lutjanus sanguineus. Parmi les serranidae dominent : Variola louti, Variola albimarginata, Cephalopholis sonnerati, Epinephelus fasciatus et Epinephelus retouti.

Schéma 2

Structure des livraisons par espèce et par taille

Schéma 2

Source : Annexe 4

2.3.4. Structure des livraisons par taille (schéma 2)

Pour ce qui est de la taille des poissons vendus, 75% de tous les poissons livrés à Antananarivo pesaient au-dessus de 2,5 kg par piéce et 48% pesaient plus de 5 kg par pièce. Les poissons ayant la taille dépassant 10 kg par pièce constituaient 17% de la vente totale.

Parmi les petits poissons ayant la taille entre 0,3 et 2,5 kg par pièce dominaient nettement les capitaines (70% environ de cette catégorie). Les autres petits poissons étaient, le plus souvent, les békines (lutjanidae) et les croissants queue jaune (serranidae).

Les poissons d'une taille moyenne (de 2,6 à 5,0 kg par pièce) étaient composés avant tout de rouges, de thazards, de madames-tombés, de sardes et de quelques cabots. Parmi les poissons mesurant de 5,1 à 10 kg par pièce dominaient les vivaneaux, les thazards, les carangues et les cabots. Ces derniers dominaient aussi nettement parmi les plus gros poissons, qui dépassaient 10 kg par pièce.


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