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2. ACTIVITES ET CONCLUSIONS

2.1 PREPARATION DE L'IMPLANTATION DE LA STATION D'ALEVINAGE ET ETUDE DE L'AMENAGEMENT DU BIEF (BRAS MORT)

2.1.1 Station d'alevinage

2.1.1.1 Conception

Le travail de conception de la station d'alevinage a constitué en une prospection des différents sites susceptibles de convenir pour la construction de la station, en tenant compte de la cote 251,500 m, cote de crue maximale du Sourou.

C'est ainsi que trois sites ont été parcourus et le pour et le contre pesés. De cette prospection on a retenu le site situé dans le triangle constitué par le Sourou, le Mouhoun et la digue-barrage et le relevé topographique a été réalisé au 1/1 000. Sur la base de ce relevé plusieurs ébauches pour la localisation de l'étang ont été effectuées, et la dernière ébauche prévoit un étang réservoir d'un maximum de 2 500 m2; cette surface est établie en tenant compte des besoins en eau à couvrir durant deux à trois semaines sans nécessité de pompage pour la remise à niveau de l'étang réservoir, et cela afin d'avoir la sécurité nécessaire en cas de fermeture des vannes du barrage de Léry ou panne de la pompe ou charge en élément argileux trop importante au niveau du Sourou (par exemple durant la saison des pluies). D'autre part, la profondeur de cet étang a été établie pour une utilisation de 50 cm d'eau tout en conservant plus d'un mètre d'eau devant le moine et 30 cm à l'alimentation, la profondeur maximale étant de 1,90 m. La distribution de l'eau proprement dite vers les étangs se fera par gravité, ainsi que leur vidange.

Les 11 étangs destinés à la reproduction et au grossissement auront une profondeur minimale de 50 cm et maximale de 1,50 m pour une surface de ± 600 m2.

Les cotes au niveau des moines vont de la cote 252,100 m pour la série d'étangs supérieure à la cote 252,500 m pour la série d'étangs les plus bas, la cote minimale du sommet des digues est à 253,000 m.

2.1.1.2 Conclusions

En raison du peu d'informations sur la tenue des sols et leur plasticité dans les conditions de sécheresse prévalant au Burkina Faso et prévoyant les difficultés de maintenir durant toute l'année une couverture herbacée sur les digues, celles-ci ont été surdimensionnées pour supporter une érosion importante sans en diminuer les caractéristiques, et aussi assurer leurs cohésions dans le cas où le taux optimal d'humidité ne pourrait être atteint durant la construction.

En raison de ces différents paramètres, les cubatures ont été faites suivant le principe que le volume des déblais = volume des remblais + 10%.

2.1.2 Aménagement du bief

2.1.2.1 Conception

Le bras mort du Mouhoun a fait l'objet d'une série d'observations qui ne se sont pas limitées aux trois mois prévus sur le plan de travail original. Dès que les pistes d'accès sur les deux rives ont été découvertes, les observations se sont poursuivies pour confirmer où infirmer les premières recommandations concernant le type d'aménagement préconisé dans le document de projet; celui-ci a dû très rapidement être écarté en raison des observations suivantes:

2.1.2.2 Conclusions

De ces observations on peut préconiser un type d'exploitation piscicole basé sur des enclos de surface variant entre 1 500 et 5 000 m2 suivant la distance séparant les thalwegs d'écoulement des eaux de pluies vers le bras mort, cela afin d'installer les filets délimitant les enclos juste en amont de ces points.

La mise en place de ces filets devrait tenir compte des deux principales contingences imposées par, d'une part le poisson utilisé et d'autre part, les risques que présentent les variations du plan d'eau au moment de la crue du Mouhoun.

Les techniques à mettre en oeuvre à titre expérimental sont les suivantes:

2.2 CONSTRUCTION DE LA STATION D'ALEVINAGE

2.2.1 Construction

La construction de la station piscicole a démarré en décembre 1986 avec le débroussaillement du site, dans le cadre de travaux communautaires réalisés par les habitants de Léry. Malheureusement, le calendrier des activités ne permettant pas de flexibilité pour tenir compte de la disponibilité des volontaires, ces travaux communautaires sont vite devenus des travaux forcés et le chantier a été abandonné après moins de trois semaines.

Devant ce fait et suite à l'obtention d'un soutien logique du Secrétariat permanent aux Aides du Programme alimentaire mondial, il fut décidé d'un commun accord avec les délégués CDR de Léry d'interrompre la notion de travaux communautaires au profit d'un chantier où les manoeuvres seraient recrutés et rétribués.

Vingt et un manoeuvres furent ainsi recrutés tout en maintenant une distribution équitable ente les trois villages de Léry, Koury et Magnimasso directement en contact avec le projet. Ceux-ci terminèrent de dégager le site de ces arbustes, firent des transports de matériaux tel que sable, gravier et briques, avant de décaper la couche superficielle de terre sur le site des étangs de reproduction et entamer la fouille de l'étang Bl.

L'étang Bl creusé à la main dans une terre argileuse desséchée a permis de constater qu'un manoeuvre arrivait à sortir par journée de 8 heures un peu moins de 2 m3 de déblais avec transport en brouette à 30 m. Terminé le 14 avril sa construction a demandé: 48 jours-homme pour décaper la couche superficelle sur 15 cm et la transporter hors du site de la station, et 325 jours-homme pour la fouille et le compactage des digues.

Un engin de terrassement du type bulldozer fut loué du 25 février au 14 mars pour la fouille de l'étang-réservoir de 2 500 m2 et celle des étangs de reproduction de 600 m2 à l'exception de l'étang Bl, cela afin d'établir le coût de construction d'un étang à la main et à l'aide d'engins de terrassement.

Le bulldozer a travaillé 110 heures réparties sur l'étang R en 13 heures pour le décapage et débroussaillage; la fouille de l'assiette, la confection et le compactage à sec des digues a demandé 49 heures de travail effectif, ce qui donne un rendement de 34 m3/heure.

Trente-trois heures ont été consacrées à la fouille des étangs B2, B4, B5 et partiellement B6 avec compactage et mise à la cote des digues, avec un rendement horaire approchant les 40 m3 principalement en raison d'une meilleure compréhension du travail demandé.

Il a fallu 15 heures pour confectionner une digue de 45 m de long qui servira à la construction d'un canal d'alimentation de l'étang R; les 75 m restants seront couverts par un aqueduc utilisant des tuyaux de récupération disponibles sur le site.

Le bulldozer était suivi de cinq manoeuvres ayant pour tâche de dégager des déblais tout débris végétal.

Le 31 mai, l'étang-réservoir muni de son moine était sous eau; l'étang Bl creusé à la main était achevé; l'assiette et les digues des étangs B2, B4, B5 étaient aux cotes finales du projet mais non profilées, le canal de distribution creusé vers l'étang B2 et B6.

L'arrêt du chantier de construction le 31 mai fut décidé en raison des contraintes agricoles des manoeuvres (qui se devaient de préparer leur champ pour la saison des pluies) et de la nécessité d'obtenir des géniteurs de Oreochromis niloticus avant la hausse trop importante du niveau d'eau à la mare aux Hippos ou à la mare de la vallée de Kou, afin d'entamer les opérations de production d'alevins et d'exploitation du bras mort comme prévues au plan de travail.

Le 1er juin un maçon, un gardien et quatre manoeuvres temporaires furent engagés sur le budget du projet. Leur pemière tâche fut de maçonner le canal de distribution, de débuter la plantation de “paspalum” sur les faces extérieures des digues de l'étang R.

2.2.2 Conclusions

La différence de niveau entre la cote de crue exceptionnelle du Sourou et la cote du terrain a obligé l'expert à exécuter des déblais extérieurs à l'assiette des étangs, mais la fouille étant exécutée avec des teneurs en eau du sol très faibles, le foisonnement et donc la cote de sommet des digues avec tassement normal (10%) ont été atteints avec un volume de terre moindre que celui calculé, ce qui a provoqué, en début de chantier, des déplacements de terre plus importants que prévu, difficiles à éviter en raison des contingences de temps liées à la location du bulldozer. On constate actuellement un tassement des digues approchant les 20% depuis la première mise sous eau et cela avant la fin des pluies.

Le programme de travail a obligé l'expert à démarrer les opérations piscicoles sur une station inachevée; il est important dès lors de planifier l'exploitation des étangs en tenant compte des travaux nécessaires à leur achèvement.

La fouille de l'étang de pisciculture dans les conditions du Burkina Faso et de la vallée du Sourou en particulier devrait tenir compte des observations suivantes:

2.3 PRODUCTION D'ALEVINS

2.3.1 Alevinage

Avec le début de la saison des pluies, le retard dans la collecte de géniteurs de O. niloticus compromettait entièrement les activités du projet.

En collaboration avec la Division de la Production du Ministère de l'Environnement et du Tourisme, la Direction Provinciale du Houet fut contactée pour assister le projet dans la capture de ses géniteurs à la mare aux Hippos, point le plus proche du Sourou.

Des objections furent présentées mettant l'accent sur la désorganisation du groupement de pêcheurs de la mare aux Hippos, et la Direction encouragea le projet à considérer le groupement de pêcheurs de la vallée du Kou pour cette capture en raison de leur meilleure organisation et leur expérience dans ce type de pêche. Cette solution fut très satisfaisante.

Quatre journées de pêche ont été organisées et 126 géniteurs d'un poids moyen de 105 g furent transportés en fûts de 200 l couplés à un petit compresseur à air fonctionnant sur 12 V. Aucune mortalité n'a été enregistrée sur les quatre heures et demie de transport; 46 mortalités furent relevées dans les jours suivants sur l'étang R. Ce qui laisse 80 géniteurs, soit une densité de 3,2 geniteurs à l'are. Aussi l'alimentation fut-elle réduite au seul apport de fumier au niveau du compost.

Le matériel de pêche commandé par le projet chez “Atlantic & Gulf Fishing supply Corp.” fut réceptionné au début de juillet, uen senne en maille tissée de 8 mm de diamètre ayant été incluse dans la commande pour la pêche des alevins. Elle fut utilisée pour une première pêche dans l'étang R, le 13 août lorsque la réouverture des vannes a permis de démarrer la pompe pour remettre à niveau l'étang R et remplir les étangs Bl et B4, la maçonnerie du canal étant complétée à 85%.

Ces pêches ont dû servir simultanément à ramasser un maximum d'alevins et former les manoeuvres et homologues à la manipulation de cette senne et du poisson. Du 13 au 21 août, 5 840 alevins de 3 g de poids ont été pêchés et transférés dans l'étang B4.

Lors de ces activités de pêche l'accent a été mis sur la fragilité du poisson touché par les mains. On a insisté sur l'utilisation des épuisettes pour les manipulations, sur l'effet négatif de plus de quatre coups de senne par jour et par étang et sur l'importance dans la manipulation du filet à alevins d'avoir la ralingue inférieure en avant de la ligne de flotteurs, les alevins ne plongeant pas profondément se trouvant ainsi pris dans le filet; cela éviterait également que la ligne de fond ne collecte de la boue; l'accent a en outre été mis sur l'inutilité de couvrir une grande surface de l'étang lors du sennage en raison de l'importance de l'onde provoquée par la maille, et sur l'importance de l'observation régulière et attentive du comportement du poisson dans les étangs.

2.3.2 Conclusions

La mortalité enregistrée sur les géniteurs ramenés de la vallée du Kou est tout à fait liée aux manipulations subies par le poisson au cours de la pêche réalisée à l' épervier, qui nécessite le démaillage du poisson à la main, principale cause des lésions enregistrées sur celui-ci.

Etant donné la densité de géniteurs à l'are (3,2) l'improductivité de la capture des alevins ne tire pas à conséquence, ceux-ci servant pour le recrutement comme futurs géniteurs.

L'étang R n'est pas destiné à la reproduction; seules les nécessités du projet ont obligé l'expert à démarrer les opérations d'alevinage dans cet étang. Sa taille (0,25 ha) et surtout la fluctuation de son plan d'eau sont des éléments négatifs à une reproduction optimale; néanmoins l'observation des nuages d'alevins ayant échappé au sennage et l'apparition de nouveaux nuages font espérer qu'avec l'amélioration de la manipulation du filet, 10 000 alevins environ pourraient être obtenus par cycle de sennage, ce qui donnerait d'ici fin décembre 50 000–60 000 alevins.

2.4 FORMATION DU PERSONNEL

2.4.1 Formation du personnel de contrepartie

L'agent technique affecté au projet a participé durant trois semaines à un stage sur les techniques de montage et d'entretien du matériel de pêche organisé par le projet FAO TCP/BKF/4514. Il a été envoyé (frais couverts par le projet) en Côte d'Ivoire pour se familiariser avec les techniques de production massive et de manipulation d'alevins de O. niloticus au sein du projet FAO/PNUD IVC/84/005. Il a été associé aux activités de construction de la station et aux études sur l'aménagement du bras mort, lors de la mission du consultant dans les communautés riveraines du projet ainsi que de celles organisées dans les communautés de pêcheurs de la vallée du Sourou; il a aussi assisté dans l'organisation, la traduction et l'animation des réunions célébrées.

Les manoeuvres, et autant que possible l'agent technique, reçoivent une formation sur le terrain en fonction des activités du projet surtout depuis l'empoissonnement de l'étang R qui marque le début des opérations piscicoles proprement dites. C'est ainsi que le contrôle du niveau d'eau, le maintien de fumier dans le conteneur de compost, l'observation du comportement du poisson, la manipulation de la senne et du poisson pêché, l'entretien des filets et leur stockage ont été montrés autant de fois que l'occasion s'en est présentée.

2.4.2 Conclusions

La formation du personnel de contrepartie a pris de l'importance dès lors que les opérations piscicoles proprement dites furent entamées, car à ce moment il est important que le comment et le pourquoi des actions soient compris en vue de l'amélioration des résultats piscicoles.

Cette formation a pour objectif premier de créer des automatismes, qui ensuite devraient se transformer en réflexions pour l'amélioration des techniques de gestion piscicole par des critiques positives.

2.5 GESTION DES EAUX ET DU STOCK DU BIEF

Aucune activité n'a pu prendre place, hors la commande du filet à la compagnie “Ymuiden stores” aux Pays-Bas.

2.6 CONSULTATIONS

2.6.1 Consultation demandée à l'expert

L'assistance de l'expert fut requise par la représentation de la FAO pour des missions de consultation en pisciculture à la mare d'Oursi et au lac de Bam, et pour assister la mission de programmation du PNUD pour la formulation d'un projet d'introduction de la pisciculture familiale au Sourou (Projet BKF/87/027)

2.6.2 Consultation au projet

En élaborant le plan de travail du projet deux consultations furent demandées, l'une concernant l'aspect socio-économique et la seconde l'aspect commercialisation et traitement du poisson; seule la première eut lieu et les recommandations pertinentes sont incluses dans les conclusions et recommandations de ce rapport; la deuxième sera possible après les résultats de production des enclos.


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