1- A travers ce panorama de la récolte d'algue marine sur la côte sud-ouest de Madagascar, nous avons essayé de comprendre la place de cette nouvelle spéculation dans la vie des pêcheurs. La conjoncture économique a certainement favorisé sa popularité, qui ne cesse de s' étendre à partir de Beheloka au sud jusqu' à Morombe au nord. Avec la diminution générale des captures de poisson constatée ces dernières années, l exploitation de l'algue constitue une activité d'appoint contribuant à l'amélioration du revenu des ménages.
2- L'effort de récolte actuel pourrait être augmenté jusqu' à 300 tonnes par an. Cette estimation de BRAUD, (expert de SANOFI France) est portée sur la période de production naturelle maximale du récif. Cependant, il faut prévoir des mesures adéquates pour régulariser cette exploitation massive en veillant particulièrement à la méthode de récolte pour ne pas compromettre la conservation de la biomasse naturelle. Avec une meilleure organisation de la collecte, on pourrait s'attendre à court terme à l' augmentation du volume d'algue ramassé au niveau des villages.
Le besoin des industries occidentales s'élève à plus de 10 000 tonnes, et la récolte sauvage n'arrive pas à couvrir cette demande. Le recours à la culture est une évidence pour accroître la production sans nuire à la biomasse naturelle.
3- L'algoculture constitue un moyen de diversification des activités maritimes qui mérite la promotion, en particulier pour les pays en développement. La région de Toliara possède des potentialités physiques, en l'occurrence les sites protégés par le récif dotés d'un climat sec favorable, avec une précipitation inférieure à 600 mm/an.
Mais il est nécessaire d'abord de bien maîtriser la technique culturale avec un rendement économiquement rentable. La vulgarisation serait entamée ultérieurement. L'existence de la ferme pilote d'Ampasilava facilitera le processus. L'adoption de cette pratique se fera progressivement car le passage du métier de pêcheur traditionnel au cultivateurpêcheur requiert un changement de comportement et même de mode de production. C'est un travail de longue haleine qu'il faut mener avec patience et vigilance car le milieu récepteur est très vulnérable.
4- La filière algue, en particulier la culture d'algue, représente pour l'ensemble de la communauté régionale un atout potentiel qu'il ne faut pas minimiser. Sa contribution pourrait aider au développement régional tant souhaité et étudié actuellement. Aussi, faudrait-il chercher des mesures adaptées vers une exploitation durable pour les génération à venir.
