Sien que de véritables piscicultures lacustres ne soient pas encore en fonction, le moment n'est pas éloigné où de telles installations verrent le jour à Madagascar.
En effet, les études de milieu menées ces derniers temps dans les complexes lacustres les plus importants ont conclu à la nécessité d'un aménagement piscicole de ces plans d'eaux, la faune existante n'étant pas en mesure de consommer directement les ressources nutritives naturelles se renouvelant constamment : tel est le cas des lacs Alaotra, Itasy et Pangalanes. Les repports et documents techniques relatifs à ces études sont cités en bibliographie (2) (3) (4) (9).
Au vu de ces conclusions, la Division Pêche et Pisciculture a déjà introduit les alevins des Carpes asiatiques principales suivantes : Hypophthalmichthys molitrix et Aristichthys nobilis, toutes à croissance extrêmement rapide en eaux chaudes.
La première espèce citée, parvenue à maturité sexuelle après 2 ans a déjà été reproduite artificiellement pour la première fois à la station piscicole d'Andasibe (Ecloserie) et les alevins issus de cette première génération introduits, aux fins d'étude d'acolimatation, dans certains plans d'eaux contrôlés.
Ces espèces ne se reproduisant pas naturellement en milieu fermé, leur propagation devra nécessairement se faire artificiellement en écloserie, aux fins de restockage annuel des plans d'eaux à réempoissonner. Par conséquent, dans les toutes prochaines années, la vulgarisation de la pisciculture lacustre devrait prendre à Madagascar une importance grandissante dont l'aspect de premier plan méritait d'être souligné dans ce document.
La gestion des stocks piscicoles existants et surtout de coux à constituer dans un proche avenir demande entre autres :
une infrastructure en écloseries dont la capacité de production d'alevins devra être en rapport avec les surfaces à empoissoner ou à restocker annuellement, plusieurs dizaines de millions d'alevins étant nécessaires chaque année.
la formation d'un personnel techniquement compétent et suffisant pour la gestion de ces écloseries.
un renforcement du personnel d'encadrement des pêcheurs techniquement compétent pour maîtriser la gestion rationnelle des stocks piscicoles (vulgarisation).
un système adéquat d'approvisionnement en engins de pêche règlementaires.
un budget de fonctionnement en rapport avec l'envargure des opérations de vulgarisation à effectuer.
