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2. FECONDATION ARTIFICIELLE

La fécondation est la rencontre de l'ovule et du spermatozoïde.

Quand les géniteurs sont parfaitement mûrs, on les manipule avec beaucoup de précautions et on les tranquillise de nouveau au MS 222. En principe, un mâle féconde deux femelles, mais par mesure de sécurité, on utilise la laitance de deux mâles différents pour féconder les oeufs d'une femelle.

La fécondation doit être faite avec la plus grande célérité car, d'une part, le micropyle par lequel le spermatozoïde pénètre dans l'oeuf se rétrécit par gonflement au bout de quarante cinq secondes de séjour dans l'eau. Ce qui explique d'ailleurs l'abandon de la méthode dite humide au profit de la méthode sèche car dès que le micropyle est fermé, le spermatozoïde ne peut plus entrer à l'intérieur de l'oeuf et la fécondation ne s'effectue pas.

D'autre part, dès que les spermatozoïdes entrent en contact avec l'eau, ils sont doués d'une grande mobilité et meurent très vite.

Deux équipes de 3 personnes sont nécessaires et traiteront respectivement les mâles et les femelles.

On sort une femelle de l'eau. On essuie délicatement son corps pour éviter que l'eau qui le mouille ne glisse dans la cuvette plastique qui est destinée à collecter les oeufs. On couvre la tête et la queue à l'aide de 2 serviettes de façon à laisser libre l'abdomen. On maintient ensuite le poisson en position inclinée, la tête vers le haut. Si les oeufs sont mûrs, les oeufs s'écoulent seuls dès qu'on coupe les ficelles qui ont servi à suturer l'appareil génital des femelles.

Une légère pression manuelle achève l'expulsion des oeufs. On continue l'opération jusqu'à ce que la femelle soit totalement vidée de ses oeufs.

Si les oeufs ne sont pas entièrement expulsés du corps de la femelle, leur contenu subit une résorption progressive, mais il semble que ce processus peut provoquer la stérilité ultérieure du poisson.

Il arrive que du sang soit mêlé aux oeufs. Dans ce cas, il faut arrêter l'opération, mais ce phénomène est dû au fait qu'on a exercé une trop forte pression manuelle sur l'abdomen qui a contribué à la rupture de quelques vaisseaux sanguins.

Quant à l'autre équipe de pisciculteurs, elle est chargée de récolter la laitance du mâle à l'aide d'un collecteur constitué par un tube de verre de 100 cm3 de capacité.

A défaut de collecteur, on peut effectuer la même opération d'expulsion que chez la femelle en arrosant directement les oeufs avec la laitance.

En volume, il faut 5 – 10 ml de laitance pour féconder 1 kg d'oeufs secs. On mélange intimement à sec oeufs et laitance à l'aide d'une cuiller plastique. Tout en remuant le mélange sans arrêt pendant une heure à une heure et demie, on y verse petit à petit une solution fertilisante d'urée et de NaCl. Cette solution a pour propriété de préserver la mobilité des spermatozoïdes tout en empêcant les oeufs de s'agglutiner. En effet, les oeufs de carpe, une fois traités, secrètent une matière visqueuse qui fait coller les oeufs les uns aux autres sous forme de glomérules et les fait moisir et se gâter dans un temps assez court après la fécondation.

Durant l'opération, l'oeuf absorbe la solution fertilisante et augmente de volume.

La dissolution de la pellicule collante qui entoure l'oeuf n'est pas pour autant complète. Les oeufs ont tendance à se recoller dès qu'ils sont de nouveau en contact avec l'eau avec laquelle on les lave. En traitant les oeufs au tannin, on dissout complètement la pellicule. Les oeufs sont prêts pour l'incubation.


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