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4. SITUATION ACTUELLE DES STATISTIQUES SUR LES PECHES CONTINENTALES

4.1 - Pêches commerciales

41.1 - Phase primaire -

La Division Pêche et Pisciculture a entrepris depuis 1975/76 un recensement systématique par fiches individuelles, dans les secteurs des Pangalanes et du lac ALAOTRA (modèles annexés) mais les résultats de cette enquête ne sont pas encore disponibles ni exploitables. Si cette technique de recensement se révèle satisfaisante, elle sera étendue à d'autres plans d'eaux.

Jusqu'alors, la situation n'étant pas actualisée, les chiffres de référence avancés sont ceux des derniers recensements effectués il y a environ une dizaine d'années et qui constituent un préalable à l'établissement de statistiques de production. On peut donc conclure qu'aucun système n'existe pour le rassemblement des statistiques élémentaires dans ce secteur, hormis celui d'un recensement global de base expérimental.

41.2 - Phase secondaire -

Une partie des captures est séchée et fumée, mais sur les lieux de production aucune statistique relative à ce secteur n'est disponible et aucune mesure n'a pu être prise jusqu'alors pour en établir, et à plus forte raison pour l'évaluer. Seules sont actuellement disponibles, mais en phase tertiaire, les quantités de poisson traité arrivant au marché de gros d'Isotry (TANANARIVE) provenant de la région Ouest (MAROVOAY - MAEVATANANA) ; le dépouillement des bordereaux de transport par chemin de fer du poisson traité du lac ALAOTRA peut également donner des indications intéressantes mais incomplètes propres à cette région. Mais jusqu'alors personne n'exploite ces renseignements disponibles.

41.3 - Phase tertiaire -

Quelques centres importants de débarquement du poisson des plans d'eaux principaux sont actuellement accessibles par route ; de ce fait, la production (fraîche ou traitée) parvient assez régulièrement, selon les saisons, aux marchés établis et autorisés des villes ou agglomérations importantes. Dans certains marchés, on perçoit un droit au prorata du poids du poisson apporté. Puisque la perception de ce droit se fait contre reçu, et que d'autre part, le poids du poisson amené est consigné dans ces marchés, il est possible, du moins théoriquement de connaître la quantité totale de poisson commercialisé en recueillant dans chaque marché les statistiques correspondantes. Il suffirait alors de réaliser une enquête par échantillonnage des marchés pour être à même d'évaluer les quantités de poisson d'eau douce commercialisées. Pour les autres marchés où les apports poisson ne sont pas enregistrés et où les vendeurs opèrent sous licence, il suffit d'établir le relevé de ces licences et d'effectuer un contrôle hebdomadaire des apports poisson par espèce (et valeur) pour obtenir une évaluation assez réaliste des quantités commercialisées.

Il convient de faire ici une comparaison avec les dispositions légales concernant le transport du poisson de mer hors de la Sous-Préfecture d'origine, et pour lequel il faut obtenir un Certificat d'Origine et de Salubrité (C.O.S) auprès du représentant local du Service des Pêches Maritimes ou du Service Vétérinaire (Réf. Arrêté No 3746 du 21/12/65 - fixant les détails d'application du décret no62–213 du I8 Mai I962 ci-annexés). Ce certificat renseigne la quantité et les espèces de poisson ainsi que la nature du produit commercialisé que l'on prévoit transporter. La compilation de tous ces certificats fournit les données de base sur les échanges commerciaux intérieurs, tandis que la commercialisation locale est contrôlée par le même Service opérant sur les principaux marchés côtiers, assisté des Agents Vétérinaires. Rien de tel n'existe en ce qui concerne le poisson d'eau douce qui circule librement dans tout le Pays, sans aucun contrôle, alors qu'il tombe sous l'application des dispositions du décret no 62–213 précité, Réf. Article Ier (voir on annexe). Il s'ensuit une carence totale en statistiques même approximatives de ce secteur d'activités. Il conviendrait donc que les Directions des Eaux et Forêts et de l'Elevage se concertent sur la mise en application des dispositions légales relatives au transport du poisson d'eau douce, et habiliter les Personnels des Eaux et Forêts à délivrer des C.O.S. au même titre que les Agents des Pêches Maritimes.

Les quantités de poisson commercialisées qui ne représentent qu'une partie des captures totales ont évidemment un rapport étroit avec ces dernières. Ainsi, si l'on peut évaluer les excédents commercialisables, on en tire une indication utile sur les tendances des captures. Les données relatives aux échanges intérieurs sont de même liées au total des captures et peuvent refléter certaines tendances de la production.

4.2 - Pêches de subsistance

Etant donné l'extrême dispersion des pêches de subsistance disséminées dans tout le Pays, l'inaccessibilité des lieux dans la plupart des cas, le manque de personnel, de budget et de moyens, ainsi que le niveau économique individuel relativement bas de cette activité, bien que l'ensemble porte sur un volume important et une valeur considérable, il a été jusqu'alors pratiquement impossible de recueillir des données statistiques sur ce secteur, à partir d'un système organisé. Dans de telles circonstances on a procédé par simple évaluation (KIENER 1960/63). Cette méthode suggestive ne présente pas trop de danger à court terme, quand l'activité des pêches en est à ses débuts (ce qui était plus ou moins le cas vers 1950/60) et que l'évaluation première avancée est corrigée par la suite par des observations ou sondages réguliers, permettant le réajustement nécessaire. Rien de tel n'a jamais été entrepris, et depuis plus de 15 ans, on applique un taux d'accroissement de cette activité égal à celui de la population ; mais à long terme il est évident que cette méthode conduit à des erreurs très graves parce qu'alors les chiffres avancés n'ont plus rien de commun avec la réalité, d'où la nécessité d'une réévaluation de ce secteur à partir de données plus précises à recueillir.

4.3 - Conclusions

Aucun système statistique n'existe pour rassembler et évaluer les captures de poisson d'eau douce dans le secteur des pêches commerciales ni dans le secteur traditionnel de subsistance ; il conviendrait donc d'entreprendre cette tâche.

En dehors des données relatives aux quantités de poisson commercialisées dans certains marchés choisis et au prix de vente moyen sur ces marchés, on ne dispose d'aucun élément pour évaluer la quantité totale de poisson d'eau douce vendue.

Par ailleurs, la Division Pêche et Pisciculture ne dispose en fait d'aucun fonctionnaire - économiste spécialisé dans l'organisation et la supervision d'un programme visant à recueillir et à évaluer les différentes statistiques nécessaires ; elle dispose cependant de l'appui du Bureau d'Etudes de la Direction des Eaux et Forêts.

A l'heure actuelle, personne à la Division Pêche et Pisciculture n'est uniquement chargé de recueillir les statistiques sur le terrain ; le personnel de Bureau Central ou de Secteur (Brigade de Pêche) ne pourra se consacrer qu'à temps partiel au rassemblement de statistiques, en complément de nombreuses autres tâches qui leur incombent. Compte-tenu de la politique d'austérité, on ne peut espérer de nouvelles affectations budgétaires qui permettraient l'engagement de nouveaux personnels employés à des fins statistiques, mais certains personnels des Eaux et Forêts disséminés à travers tout le Pays et les agents recenseurs du Bureau d'Etudes devraient pouvoir fournir un appui logistique indispensable à la réalisation du programme proposé, ceci sans préjudice à leurs tâches forestières prioritaires. La participation du Personnel du Service des Statistiques Agricoles à la mise en oeuvre de ce programme serait évidemment très souhaitable.


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