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5. TECHNIQUE STATISTIQUE - PROGRAMME

5.1 - Les pêches commerciales et traditionnelles de subsistance

Après un recensement de base préalable limité aux pêches commerciales et pour lequel les fiches de renseignements généraux mises au point par le Bureau d'Etudes des Eaux et Forêts conviennent parfaitement, la technique statistique à employer est celle de l'enquête directe par un Agent-Observateur pour les pêches commerciales, et par sondage pour les pêches de subsistance.

- Personnel d'exécution

La répartition du Personnel des Eaux et Forêts dans tout le Pays est relativement dense et il y aura donc toujours au moins un, sinon plusieurs Agents Techniques par zone de pêche à étudier, pour assurer la couverture de contrôle nécessaire aux observations statistiques proposées, avec l'assistance éventuelle du Personnel des Statistiques Agricoles.

- Structure de l'échantillon statistique

L'échantillonnage des plans d'eaux à observer se répartit en deux catégories qui correspondent ici aux besoins prioritaires en matière statistique; (i)- les grands plans d'eaux du Pays ayant précisément une entité propre, ce qui implique pour chacun d'eux des statistiques hautement prioritaires, individuelles, permanentes et non extrapolables, et qui concernent;

Plans d'eauxSurface(Ha)AltitudeRégionCaractère propre (entité)
KinkonyI3.9007 mCôte Ouestlac intérieur en communication permanente avec la mer.
Alaotra20.000750 "Versant Estlac intérieur ceinturé de marais.
PangalanesI8.0001 "Côte Estlagunes on chapelet communiquant avec la mer par les extrémités.
LozaI5.6000 "Côte N. Ouestmer intérieure/embouchure rivière.
AnketrakaI2.438I.097 "Plateaux N.grand étang - marais.
Itasy3.500I.225 "Plateaux Centlac intérieur volcanique.
Tsiazompaniry2.333I.490 "    ""          lac de barrage/réservoir (altitude).
MantasoaI.375418 "Versant Estlac de barrage/réservoir.
Anony2.2621 "Côte extr. Sudlagune fermée, salée, rarement en communication avec la mer.
Mahajery2.0I690I "Versant Estmarais semi-permanent.

Comme il s'agit là des plans d'eaux principaux où s'effectueront des travaux d'aménagement piscicole à moyen et à long termes, et où l'exploitation rationnelle exige un contrôle permanent, il serait indispensable d'y affecter dans les meilleurs délais, des Agents Techniques spécialisés en gestion halieutique.

(ii) - un échantillon sélectif des plans d'eaux secondaires pour lesquels les résultats des observations statistiques (moins urgentes) seront extrapolables à l'ensemble des lacs de même catégoric et par zone écologique. Cet échantillon pourrait concerner les plans d'eaux ci-après de plus de I.000 Ha: - lac d'Amparihibe-Sud (Maevatanana)
                            - lac Hima (ou Komanaomby) (Belo Sur Tsiribihina)

(iii) Lacs de 500 à 1.000 Ha

(iv) Lacs de 100 à 500 Ha

Cet échantillon ne représente que 0,50% du nombre de plans d'eaux. Il est donné à titre indicatif, sous réserve de possibilités d'accès par les Agents Forestiers locaux. Si de meilleures facilités d'accès existent pour d'autres plans d'eaux, ceux-ci devraient être retenus en priorité ; par contre si certains plans d'eaux concernent plusieurs triages forestiers, ce qui est le cas pour les plans d'eaux principaux, il est évident que ceux-ci devraient participer au recueil des statistiques des pêches préconisées dans ce programme.

En ce qui concerne les mangroves(Réf. Tableau 2), le triage forestier directement responsable de chacun de ces secteurs importants devrait être chargé d'effectuer les observations statistiques relatives à la pêche, selon la même technique que pour les lacs ; leur interprétation implique toutefois un recensement complet et préalable des effectifs de pêche.

Le programme envisagé vise à obtenir des estimations relativement correctes des captures, des pêches commerciales et de subsistance, collectées d'une manière régulière et systématique. Il s'agit en pratique de recueillir les données statistiques de base essentielles sur les plans d'eaux d'accès facile par les personnels des Eaux et Forêts les plus proches, partout où font défaut les personnels propres à la Division Pêche et Pisciculture. Etant donné que ce personnel local ne peut consacrer qu'une partie de son temps au rassemblement des statistiques, il est proposé que les données essentielles soient recueillies pour chacun des plans d'eaux désignés, deux fois seulement par semaine, à jour fixe.

Chaque fois, un sous-échantillon des pirogues déchargées(ou des pêcheurs à pied, le cas échéant) devrait être examiné dans tous ses détails. Dans ce travail de routine, l'Agent-Observateur note le nombre de pirogues (ou de pêcheurs à pied) débarquant le poisson, pèse ou évalue la prise totale par type de pêche et par espèce de poisson ; il renseigne également la destination de la production, les prix et toutes observations utiles tendant à reflèter au maximum la physionomie socio-économique de l'activité halieutique du secteur dont il a la charge.

Le choix des pirogues-échantillons devrait être fonction de l'ordre des débarquements (en tenant compte des pêcheurs éventuellement bredouilles); si ceux-ci ont lieu aussi bien le matin que le soir (voire la nuit), des échantillonnages devraient être effectués respectivement le matin et le soir.

En annexe figure un spécimen de l'imprimé No1 destiné au rassemblement des données et qui ne demande aucune explication vu sa simplicité. Il suffit d'élaborer une liste des espèces de poisson à des fins statistiques par plan d'eau important ; cette liste devrait inclure le nom scientifique des espèces, genre ou famille suivant le cas pour chaque variété importante, le ou les noms vernaculaires ; à titre indicatif une liste non-exhaustive des principales espèces économiques figure en annexe de ce document.

Le recueil des statistiques devrait être échelonné sur deux années complètes pour les lacs-échantillons de moins de 1.000 Ha, tant pour couvrir les différentes saisons que pour obtenir confirmation, en seconde année, des résultats obtenus au cours de la première période d'observation. Le même schéma de travail est à recommencer tous les 5 ans. Pour les lacs de plus de 1.000 Ha les statistiques doivent être établies sur une base permanente.

L'évaluation de la production mensuelle pour chaque plan d'eau important, ou chaque région est facile, si l'on utilise les 3 imprimés annexés (1.1) – (1.2) et (1.3).

5.2 - Les Marchés

Les statistiques des ventes du poisson sous ses différentes formes (frais - séché - fumé, etc..) s'obtiennent par le contrôle des marchés. L'étude des marchés a pour objet principal de permettre une évaluation de la quantité de poisson commercialisée, ventilée si possible par espèce, donc de connaître la consommation par zone ou par région, et d'obtenir les données sur les prix de gros et de détail (consommateurs) de manière à étudier les possibilités du marché et les débouchés, ainsi qu'à connaître les structures commerciales en vue de leur amélioration.

L'évaluation du volume de poisson commercialisé pourra être réalisée soit par une énumération complète des données commerciales disponibles, soit sur la base d'une enquête par échantillonnage conçue à cet effet. Dans chacun des cas, il conviendrait de disposer d'une liste actuellement inexistante de tous les marchés établis et autorisés, leur périodicité, etc… Comme par ailleurs on ne dispose pas du personnel nécessaire pour recueillir et dépouiller les données dans les archives commerciales, ou pour réaliser une enquête par échantillonnage, on propose simplement de recueillir des statistiques dans les marchés correspondant aux Centres choisis par échantillonnage, car sur certains marchés les autorités compétentes prélèvent une taxe sur les quantités de poissons amenées; dans ce cas, ces quantités peuvent être extraites des archives. Il est proposé en outre de réaliser une enquête par échantillonnage, deux fois par semaine, dans les marchés choisis, pour déterminer la proportion de poisson d'eau douce (par variété), ainsi que pour obtenir les prix de détail. A cette fin on utilisera l'imprimé No2. Sur la plupart des marchés du Pays, on trouve simultanément du poisson de mer et du poisson d'eau douce que les taxes perçues ne différencient pas.

Les marchés choisis pourraient être notamment :

Dans ce domaine encore, le personnel local bien représenté des Eaux et Forêts devrait recevoir des instructions spécifiques émanant de la Direction et des Services Provinciaux, propres au recueil des données statistiques sur les marchés choisis, et poursuivre systématiquement cette opération pendant également deux ans. Les personnels désignés à cette tâche devraient évidemment participer par priorité aux cours de recyclage et de formation prévus au programme.

Si Pj est la quantité totale de poisson de mer et d'eau douce amenée au marché le jour d'un mois donné (les archives du marché doivent donner cette quantité), la quantité totale amenée au marché au cours du mois est la somme des totaux journaliers et est égale à :

PM = ∑ Pjs

Si pj représente le total des poissons d'eau douce amenés au marché le jour “j”, cette quantité devra être déterminée par l'examen des stands du marché ce jour “j”. Le total mensuel estimé pour les poissons d'eau douce amenés au marché est donné par l'équation suivante :

Dans l'imprimé No2.1, on trouvera un moyen pratique d'évaluer cette quantité.

Sur les marchés choisis où seul parvient du poisson d'eau douce et où ces apports ne sont pas contrôlés, il convient de faire une évaluation totale de ces apports, une ou deux fois par semaine à jour fixe, par espèce et valeur, de manière à pouvoir établir une estimation réaliste des quantités annuelles vendues (par compilation des fiches mensuelles).

5.3 - Transport du poisson à l'intérieur du Pays

La situation relative au transport du poisson exposée au point 5.1 devrait être normalisée, et dans ce domaine, la Direction des Eaux et Forêts devrait proposer au MDRRA que la législation frappant les mouvements du poisson de mer soit appliquée également au poisson d'eau douce (aménagement de l'Arrêté No 3746 du 21.12.65).

La quantité de poisson d'eau douce emmenée d'une Sous-Préfecture ferait alors l'objet d'un Certificat d'Origine et de Salubrité (C.O.S.) délivré par les Autorités locales des Eaux et Forêts. Si l'on peut être certain que tous les transports de poisson seront couverts par un C.O.S., les données tirées de ces certificats permettront d'évaluer les quantités de poisson ayant quitté les Sous-Préfectures. Etant donné que de tels mouvements de poisson ont des chances d'être étroitement liés aux quantités débarquées dans les mêmes Sous-Préfectures, il serait des plus intéressants de compiler ces données.

Le volume du commerce (quantités et prix) et son étendue pourront alors être connus par le regroupement de tous les renseignements statistiques obtenus par observations directes sur les marchés, auxquelles s'ajouteront pour le commerce intérieur (et le cas échéant pour le commerce extérieur) les C.O.S. délivrés par les Autorités locales des Eaux et Forêts.

5.4 - Les Prix

L'établissement de séries de prix (espèce - taille - saison etc.…) est indispensable pour la connaissance de la commercialisation, de la consommation et des possibilités d'extension de marché intérieur(et extérieur, le cas échéant).

La seule méthode à employer est le contrôle du prix payé par l'acheteur (consommateur) sur les marchés. Le relevé des prix est effectué à périodicité fixe et toujours accompagné d'une pesée de la marchandise achetée (poisson) : on ne peut absolument pas se fier à la mercuriale des prix affichée sur les marchés.

5.5 - L'Emploi (statistiques sociales)

Ces statistiques doivent porter au minimum sur :

  1. le nombre de pêcheurs professionnels & traditionnels exerçant des pêches commerciales (ces données sont obtenues par recensement) ;

  2. le nombre de pêcheurs ou de toute main-d'oeuvre salariée ou engagée dans l'industrie des pêches, notamment dans les secteurs secondaires et tertiaire; avec répartition suivant la classe des salaires (ou leur évaluation) et des qualifications (ces données peuvent être facilement obtenues dans le cas où les collecteurs - mareyeurs - revendeurs et détaillants sont tenus d'exercer leur profession contre licence).


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